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qnerj que rien ifétoït plus incertain & plus inexaér I
èn chirïlie j qüela dénômindtioh de bâtîmes j qu on
donnoit ce nom tantôt à ceux des fucs refîneux qui
reftent fous la forme fluide * tantôt à ceux dont
rodent; eft la plus vive 8c en -même^tet^ps la plus j
â'gréàbie * & qu’on y ; comprén'oit indiftin<^emênt
plufieurs fubftarices naturelles dont les propriétés
étoiénttrès-différentes' les unes des autres. Buc-
quet avant bien, remarqué‘Cette inexa&ititde -* ' a
chèrche ïe moyen de la faire difparoître 8c de porter
dans,1a fcience chimique une méthode plus fé-
vère 8c beaucoup moins équivoque 3 relativement
à la dénomination de baumes ;* en l’appliquant a
desfübftances qui joui lient ’ de propriétés analo^
gués * êc qui puffent être regardées' comme formant
un véritable genre difirhét de tous les 'autres,
corps connus. Pour remplir cette idée utile,3 Buc-
quet a compris fous L\ dénomination de baumes *
-tous les fucs réfinëux , fôit liquides* foit folides *
qui contiennent un fel acide* 8c-qu’ on peut en extraire
* foit en le fublimant par raddion du feu * foit.
en les leflivant par fêau chaude 8c fur-tout par les
liqueurs alcalines* parla chaux * 8cc. Il a rangé
dans ce gehtë chimique, comme autant d’éfpècès
diftin&es* le benjoin * le baume du Pérou * le
baume de tolu * le ftorax folide * le liquidambar*
8c le ftyrax liquide. Ces fix fucs réfineux contiennent
tous le même acide * l’acide benzoïque dont
les propriétés ont été examinées dans le premier
volume de cet ouvrage » ils ne different les unS
des autres que par la refîne qui y'eft unie * 8c qui
fait varier dans chacun d’eux la couleur * là confîf-
tance* l’odeur* la faveur* la fufibilité* &c. Cette
diftiddtion méthodique * cette' difpofitioh des'baumes
qui les fépare convenablement des réfînes
proprement dites* dontle cara&èreeft denepoint
contenir un pareil acîde * a été adoptée par le plus
grand nombre des chimiftès. -Elis nqusa fervi pour
cara&ërifêr les baumes ,'lprPqùe nous avons' refermé
il y a huit ans la nomenclature chimique-/ ,
II paroît que l’on trouvera quelque jôur urt plus
grand nombre de baumes que' Ceux que l’on- coh-
noît aujourd’hui. On a remarqué que' la vanille exhale
une vapeur odorante qui fe condénfeen aiguilles
blanches 8c. criftallines autour dé cette
goufie* 8c qui n’eft que de l’acide benzoïque';. Là
préfence de cét acide annonçant celle: - d’une r.éfi-
ne dans les matières végétales * il'fembleéqhe! la
plante qur fournit, cette précieufe goufie, fo h fuf-
çêptibfe de donner un baume pendant fa 'vegéta-
tiôtr. Peut-être un grand nombre de végétaux’Fônt-
ils dans'le même cas que la vanille, le s voyàgèurs
qüî' s’intéreffent aux progrès de l’hiftoire hatùrel-
îe *- ne doivent pas perdre de vue ce pohit'de recherches*.
S au me dû C a n a d a . I e baume dé C^nàda-biy i
baume bvàncrdu Canada:, a laïmêmè’ tf^fparsnéé
8c la même fluidité que la térébenthine du fapinj 'H
p-’en diffère que paj-fon, odeur qui eft-plus fu^e *
B Â V
8c fë rapproche, de celle du citron ou du baume
de la Mecque. On le retire en Canada * d’une e£<
pèce de fapin nommé b a um ie r d e G i l e a d * abies. ta x i
f o l i o y o d o r e b a l ja m i G i l e a d e n f s 3 R AII* lequel ne différé
prefque point du fapin ordinaire.
Lé baume de Canada eft compofé- des mêmes'
principes que la, térébenthine * . 8c. comme c’eft
, la plus pure des éfpèees de térébenthines qu’on
'trouvé dans le commercé * les médecins préfè-
;rent de l’employer pour l’ufage intérieur.
Baume de C opahu. Ce liquide nommé Bàü-
ME DE COPAHU* b a lfam um O o p û iv um y b a lfam um
d e C o p a ïb a a u t Ç o p a iv a 3 b a lfam um C o p a h u & balfam
um B r a f l l i e n f e 3 n’a été rangé, parmi les baumes*
qu’ à caufe de fa fluidité. C ’eft un fuc réfineux,
fluide* don t on diftingue deux efpèces , la première'
eft d’un jaune pâle* ■ parfaitement tranfparent,
I ayant à-peu-près la confiftance de l’huile * quand
:il eft nouveau* acquérant avec.le temps ïine cou-
i leur plus brune 8c uneconfîftançeplus folide* d’ure
faveur amère * réfin,eufe.8c un peu aftringente ; il
découlé par une incifion qu’on fait à:un arbre nommé
C o p a ib a J J A AR.GRAF. C o p a iy a & C o p a ife r a o fid-
n a li s . LinN;.Suivant la defeription qu’en donne
' M . Jacquin dans fon h if to ir e d e s p la n t e s de f Amér
iq u e * cet arbre éft élevé * fort touffu ; fon écorce
eft rude * cendréé* brune. Lesfeuilles font com-*
, pofées de plufieurs folioles* fouvent plus petites
' d’un côté que de l’autre* arrondies* d’un verd foncé
en-deffus* plus pâle en-deffous* brillantes &'
dures * traverfées par, des nervures, de. couleur de
rouillé. Les fleurs naiffent' plufieurs enfemble a
l’extrémité dés rameaux ; elles lont petites * blanches
* compdfées de cinq-pétales difpoféesen rofes,"
elles renferment dix étamines * terminées par des
anthères oblongùes * 8c un piftil compofé d’un-
embryon arrondi y foutenu par un petit fupport. I
Cet embryon'eft fur mon té d’ùn ftyle courbé Sr
terminé- par un ftigniaté obtus. Les; pédicules qui;
foütiehnént les fleurs*-font longs 8c grêles \ h
fruit-eft arrondi * & fe termine en pointé, ;à l’aide' j
d’une portion du ftyle qui y refté adhérent. ^
fruit qui devient noir en mûriffant* contient dans
une- pulpe douce un noyau dur * qui renferme une1,
amande. .Cet: arbre ,croît près de Tolu * dans
LAmérique méridionale.
L’antre éfpèée dé baume de Copahu qui fe-trou*
ve dans le commerce * eft plus épaiffe, d’un jaune
foncé 8c un -péu- verdâtre * d’une odeur plus rode
que la .précédente * 8ç approchant- dé- celle de w
térébenthine y d’un goût amer * aromatique & aH
. tringent. L’opinion la plus commune ;eft que cett
éfpèçéïe tiré en faifantbouillir dans l’eau lés ai; I
féi’èntes pàr'tiès de B.afbfe quï'donnè le vrai bauffl l
dé Copahu.
tr’autfes- M'. Cartheufer-* pënfé.nt' qiie1 cette e
coride ;kfpècé; h’eft- qü’uh -mélangé' d ê '‘frerîta -r1
baunie de Copahu * avec' un pëü_aè/térébëritnii> ■ j
Le baume de Copahu contient: une SH.11
b a v
oanfitïté d’huile volatile.* qu’on en fetîrê eh îe dif-
'nJIant avec de l’eau au degré de l’ébullition. Ce
•qui refte dans l’alambic* après l’extraéHon de l’hui- |
le eft une maffe réfîiieufe* concrète, qui furna-
gel’eau. Cette maffe eft en entier diffoluble dans
f’alcooL Si on la diftiile à. feu nud*. elle fournit
une liqueur acide 8c beaucoup d’huile pefante*
comme toutes les réfînes j il refte très-peu de matière
charborineufe. . . . . .
Le baume de Copahu eft employé en médecine
comme vulnéraire 8ç légèrement .aftringent. iQijj
en élit cas dans le traitement dés ulcères qui affectent
les conduits de l’urine 8c la poitrine * oulorf-
que ces parties font remplies d’une pituite épaiffe;
qui leur ôte le ton qu’elles doivent avoir., On l’ordonne
en fubftance, incorporé avec le fucre , ou
on enmeié quelques gquttes. dans lés extraits 8c ;
les pillülés * ou trituré, avec le jaune d’oeuf. On le;
fait entrer, dans les boiffons aqueufês j on l.e meti
aiiè dans les iavemens * 8c on s’en fert exterieu-1
remént dans le panfement de certains ulcères fa-
ïiieux, . ' .
Cartheufer fait mention d’une autre réfîne
liquide * qu’il regarde comme analogue au baume
de Copahu * 8c qu’il croit même pourvue de vertus
plus marquées j il la nomme Rakafirr. Elle dé- ;
coule d’un arbre dans l’Amérique 5 elle n’eft que
fort peu connue.:,
B a u m e d e l a M e c q u e . La réfine connue
fous le B a u m e d e l à M e c q u e * opobalfamum , de'
baume de Judée * f E g y pte , du grand Caue3 de S y rie,
de Confiantinople 3 eft un fuc blanc* fluide *
qui s’épaiffit 8c brunit en vieilliffant. Son
odeur eft forte* 8c tiré"fur'celle du citron. G’elL
pour cela qu’on 1-a. nomme.,baupie -* quoiqu’il ne
contienne pas de fel acide. Sa faveur éft ànière. 8c
aromatique. Il découle des incifîoris, faites a un
arbre * nommé par Linriéùs* amyris opobalfamum *
foiiispinnatis*, fpliolis' fejjfilibus. Le caraélère du genre
de l’amyiis éft d’avoir le calice coupé en quatre:
fegmens* quatre pétales oblongs* un ftigmate triepv ;
gulaire. Le fruit eft une baie charnue. Dans cette
efpèçe * les feuilles font compofées de plufieurs folioles*
poféeS fur la côte, fa.ns pétiole. Les détails
concernant l’éfpèce particulière d’amyris qui donne
je baume.de la Mecque, font l’objet d’unedif-
fertation que Linnéus a publiée , à Upfal en 1764.
La plante croît en Arabie * où elle a été découverte
par Forskahl. Plufieurs perfonnes ont penfe
fauffement que le baume de la Mecque brun fe re-
tiroit par la décodion des branches de l’arbre du
baume. Cartheufer croit qu’une bonne partie du
baume de la Mecque qui fe trouve dans le commerce
, n’eft qu’un mélange du baume de Copahu*
de belle térébenthine 8c d’un peu d’huile volatile
de citron^, ' ‘ , , • -
Le baume de la Mecque diftiile à’ la chaleur de
l’eau bouillante* fournit beaucoup d’huilevolatile.
Ce baume eft entièremeiit diffoluble dans 1’ alcoql.
B A U W
L’eait pl'ecipite fa teinture en totalité, parce que
cet,te fubftance ne contient point de fel volatil. ^
O n . loue .beaucoup le baume de la Mecque *
comme aromatiqué * vulnéraire & cicatrifant. On
ie prefcrit dans les cas d’ulcères aux poumons, aux
reins, pu à qùelqii’autre vifeère. On‘ le donne incorporé
avec le fucre * 8c fous la forme de bols.
Qn l’emplo.ie aufli mêlé avec le jaune d oeuf 8c délayé
dans les boiftons;
Baume de T olu. Le baume de Tolu * ou
baume de C à r t h a g è n e Tolutanum, qu on
a long-temps confondu avec le baume du Pérou, eft
un fuc balfamique * d’une odeur douce 8c agréable,
Ori l’apporte quelquefois en larmes ou morceaux
tranfpareris * jaunâtres 8c tirant fiir la couleur de
l’or. Te plus fduvênt il eft en maffés groffes * opa-
ques-* d’unbrun foncé ;* ,8c rénfermé dans de petits
cocos i on le nomme dans cet état * baume de To/y
eri coque j c éft dans cet état qu’on l’a fouvent confondu
avec le baume du Pérou. Cn-le trouve aufli*
mais rarement**fous la forme d’un fluide épais de
couleur brune :il prend alors le nom de baume brun,
fluide de Tolu, On a cru pendant long-temps que
ce fuc étoit produit.p,ar le même arbre qui donne
le baume de Pérou blanc * 8c que les différences
qu’il y avoit entré ces, deux Fücs * ne venoientqué
de la manièrédont pn pfoëédoit pour 1 extraire, oh
croÿoit que le baume blanc çouloit naturellériient,
ou par incifion du baumiér* 8c que le brun fe droit
par la décoélion dés feuilles 8c des branches de Cet
arbre ; mais il eft. conftant aujourd’hui que ces
deux fucs font ;dé nature très-différente.
On peut aifémerit faire acquérir au baume folide
de Tolu dé là fluidité, ’en fàifant tremper dans
l’eau chaude lës coques qui le renferment i il arrive
même aflezTféqùèmmént que pendant la chaleur
dé l’été une partie de ce baume devient a fiez fluide -
pour s’écoülér hors des coques. .
• L’arb'rë qui fournit le baume de Tolu a été
nommé Toluifera par Linnéus. Cë'na111 ràlifte lui
donne rl.es ç-araébères fuivans. Le calice eft en cloche
divifée'en cinq fegmens,' Les pétales font au
nombre'de cinq ; ils renfërmérit dix étamines. On
ne découvre, point de ftyle dans la fleur Çet arbre
croît dans l ’Amérique méridionale * dans un pays
appellé T o lu , 8c par les Efpagnols, Horidûraÿ*
fituérentre Carthagènev8c le Nom-de-Dieu. Cet
arbre ne croît point au Pérou 8c le baume de ce
nom a été confondu avec celui de Tolu, parce
qu’on les donne fouvent l’un poi^r ' l’autre dans fe
, commerce.
Le baume brun fluide de Tolu donne beaucoup
d’huilè volatilelorfqu’onle diftileà l’eau bouillante;
mais lorfqu il eft fec* il n’en fournit que très-péu
à moins qu’on n’ep mette en expérience une quantité
confidérablé.
L’eau bquill'ante n’extrait de ce baume qu’un
fel acide arbmatiqiie * femblàble à celui que fournit
le,bérijoin* 8ç fufceptible^comme lui de fe criftaj- 1 V Y V 1