
6 .', S B O U
TJL Pieds .de veau..................... T . • • .4
Cuiffede boeuf.........................12 livres.
Rouelle de veau.. . . . . . . . . . . . 3 livres.
Gigot de mouton................-... .10 livres.
.On fait cuire ces viandes à petit feu dans une
fuffifante quantité d’eau, 8c on .les écume comme:
à l'ordinaire ; on pafie le bouillon avec expreflion :
on fait bouillir la viande une fécondé fois dans de
nouvelle eau, on pafle de nouveau, on réunit
les liqueurs j on les iaiffe refroidir pour eh réparer
exactement la graiffe: on clarifie le bouillon
avec 5 ou 6 blancs d'oeufs , on ajoute une fuffi-
fante quantité de iel marin ; on paffe la liqueur
au travers d'un blanchet , on la fait évaporer
au bain-marie 3 jufqu'en confiflance de pâte très-
épaiffe. Alors on Bote du vaiffeau , on l’étend un
peu mince fur une pierre unie. 'On' la coupe par
tablettes de là grandeur qu on juge-à propos : on
met ces tablettes dans une'étuve, Jufqu'à ce
qu'elles foient parfaitement fèches 8c caftantes :
alors on les enferme dans des bouteilles de verre
qu'on bouche exactement avec du liège.
Ces: tablettes peuvent fe confetver 4 ou 5 années
en bon état-pourvil qu'ellesfôient;enfermées
bien fèchetnent, comme nous v-enons de le dire/
On peut fï l'on veut faire entrer dans leur compétition
, des volaille# y des racines légumineufes
& des aromates , comme quelques clous de géro-
flesou de la canelîe. La plupart des tablettes de
viandes que l'on-débite 3 font faites avec de, la
gelée de corne de cerf préparée fans fucre; elles
peuvent être 'aufti nourriuantes .que .celles, de
viande , mais elles font .moins agréables au goût,
" Lorfqu'dn veut fe'fervir de,ces tablettes , on en
met la quantité que l'on veut , comme une.demi-
onee-, dans run grand verre d'eau bouillante^ on
couvre le vaiffèau & on le tient fur les cendres
chaudes pendant un quart-d’heure, ou jufqu'à ce
que ces tablettes foient entièrement diffoutes ,
ce qui forme un excellent bouillon : on lui ajoute
un peu de fe i, s'il ne fe trouve pas fuffifamméht
falé. -
Les tablettes dè'kockiàk,qu'on prépare à la Chine,
5c que l'on connoît en France fous Je nom de colle
de peau d’âne, font des tablettes faites avec des
fubfiances animales, On'leur attribue la vertu de
confolider les vaiffeaux de 4a poitrine. On fait
prendre ce remède dans les pulmonies, les cra-
çhemens de fang, 5ce. La dofeefl depuis ürf derhi-
gros jufqu'à 2 gros. On la fait diffoudre dans quelques
cuillëréès de bouillon ou de thër ôn petit encore
là Iaiffèt diffoudre darrs4a:_bouché/ comme
on Lait à l'égard du fuc de régliffe/On'prend deux
prifes de ce remède par jour, une le matin à jeun,
$r l'autre le foir en fe couchant.
Le procédé qu'on vient de donner ^lesremar-
ques qui l'accompagnent,font extraits de M. B?,u-
mé. C e procédé fournit des tablettes de bouillon
nèfrJ>onnes Sc. très-faines j mais, on peut les renb
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dre plus fucculentes , plus fapides,en-,ajoutant aux
viandes des racines , telles, que les carottes , les
panais , les navets , les oignons , les porreaux ;
on y fait même infufer quelques aromates , le ge-
rofie ,1a mufcade , la cannelle. 11 en efl qui y font
entrer des volailles. Alors ces tablettes de bouillon
font plus fines , plus délicates., plus agréables
5 mais elles ne fe confer vent pas fi long-temps;
elles attirent l'humidité , elles font fujettes à fe
moifir, à s’altérer, à fe ramollir. C'efl fansdoute
ce qui a engagé M. Baumé à Amplifier,comme on
l'a vu,le procédé des tablettes de bouillon ; les
fiennes peuvent ^être embarquées fans crainte dans
les voyages de long cours, puisqu'elles' fe conter-
vent 5 années dans des endroits fecs.
BOUILLON B L A N C , ou MOLENE. Ç'PA.)
Verbafcitm thapfiis. Tkàpfus bdrbatùs. Gérard. Hiß.
283. Plante Européenne, bifannùeîle, officinale,
commune dans îè’s friches' 5c les bois taillis. On la
rencontre à Rhode-ifland 8c dans la Virginie.
Les feuilles & les fleurs de bouillon blanc font
péélorales, anodines, vulnéraires, favoneufes,
tempérantes /toniques ; contre le cours de ventre,
la-dyffenterie, le tenefme, les fupérpurgations,
les tranchées, les coliques, les douleurs, le flux
des,hémorroïdes , 1«, phtifîe _, la néphrétique, l'angine:,
le crachement de fang, les hémorrhagies,
hiles font ordonnées à l'extérieur contre les tumeurs
, la chûte de l'anus 5ç celle’de la'matrice,
les taches du vifage, la brûlure, la goutte, l'éré-
fïpellej les inflammations en général, celles des
yeux 8c de la gorge en particulier, les douleurs
de: dents. Elles font employées dans la , médecine
vétérinaire contre la pulmpnie, les enclouures des
cheyaux.
La fleur peut fervir a attraper le poiffon , ayant
la- faculté de l'enivrer, au point qu'il efl facile de
le prendre à la main. Elle peut encore teindre les
cheveux en fauve, & nourrir les abeilles. Cette
fleur doit être defféchée par une certaine chaleur,
même au foleil, attendu que la moindre humidité
qu'elle reçoit en féchant, la noircit. C ’efl une
des^fleurs peCtoraies. Elle fe prend en irafufion,
ei^guife de thé. On peut en retirer une huile par
la coétipn, & une autre par l’infolation, en préparer
Un onguent. Plufieurs auteurs anciens van*
tent fon eau diflillée. Elle entre dans les efpèces
pour la décoétion pectorale.
La feuille entre- dans la déGO&ion émolliente
de là pharmacopée de Paris,Ta décoClion .pectorale,
lès efpèces pour gargarifme émollient, 5c ron*-
guenri pop'ülèum.
Pierre Botel nous affure qu'un payfan ayant ete
mordu par un ferpent à la région de l'eflomac, rue
foulage incontinent par l'application des feuilles
pilées de cette plante: ce qui confirme le fentiment
des anciens à l'occafion delà belette, qui a retours
. à:->cette-plante comme' -à fa véritable 'guérifony
loffqu ellh efl mordue' d'uo 'ferpeçt.
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La racine de bouillon blanc e fl, dit-on, fébrifuge,
antirhumatique, vermifuge, béchiqué ; contre
les fleurs blanches,'l’apoplexie, les, convul-
fions, les ruptures, les luxations, les contufiopsi
Cette racine, récente & deffiechée efl un aliment
agréable aux poulets, qui les engraiffe très-bien-.
Elle offre enepre,un exeeijentfremède çontre les
maladies pulmonaires des boeufs.-
Les anciens formaient dps mèches à lampes avec
la tige de bouillon blanc.
Jacques Rifler a publié én 1754, à Strasbourg,
une difTertation latine fur cette plante.
( M . W l L L E M E T . )
Bouillon blânc (Petit) ou Molene lignite.
( Pharm.y Verbafcum lyckriitis. Cette-espèce
fe trouve dans les èndroits montagneux / arides,
incultes, & offré des reftourcés diouvelle's. à
nos maux , que nous devons aux recherches^ de
M. Durande, habile médecin praticien, profefféur
de botanique d Dijon, & membre de plufieurs
academies/Voici cè dont il s agit. Ce favànt médecin
lût en 1776 un mémoire , dans lequel.il ex-
pofe les facilités que donne la chimie pOjùr perfectionner
la cohnoifTancë du règne végétai 5 il ÿ rapporte
l’hifloirê dèsexpéfiénees qu’il a,fai tes fur Je
bouillon blanc à petites fleurs, ou molène lichite. ;
On voit parles détails de fon analyfe que, les
vertus de cette plante dépendent de la proportion
dans laqueilé fe trouvent les parties, réfmeufes & :
gommèufes i que la fleur donne les"mêmes produits
que la racine.mais que l'extrait qu’on en fait efl
moins amer, de forte qu’en'réuniflant les fleurs à »
la racine de - cette plante ,.on e ft afturé de -donner •
un remède moins:. échàuffaht que fi l'on n'èm- ;
ployoit que la racine,-’ & plus aélif que fl l'on fe !
bornoit à preferire les fleurs. M. Duraiide a ap- î
puyé par plufieurs obfervations , les conféquences
qu’il a tirées' de l’anâlyfe qu’il a décrite ; elles ‘
prouvent qu'èJe bouillôn blanc à petites fleurs éfl
celui que l’on peut employer avec fuccès contre la
jauniffe. Cette plante n'étoit connue jufqu'ici dés
pharmacplôgifles, que rélàtivement a fes proprié- j
tés émollientes & réfolutives. En confequencé,
elle étoit preferite contre la colique, les tranchées,
les écrouelles & les fièvres quartes.
Bouillon noir ou Molene noire. (Vharm.)
Vtrbafeum nigram. Cette efpèce aime également ',
les terres légères , le bord des|^hemins 5 elle efl
.pérennelle 5c aftez rare.
Les feuilles-& les fleurs peuventêtre employées
aux mêmes ufages que ceux du bouillon blatte vulgaire.
La fleur fournit une fubflance nutritive aux abeilles.
La racine étoit eflimée des anciens ^contre la
“ finie. Linné la recommande contre les panaris,
.ilaflu-re de plus qu’elle efl flupéfiante. Haller-dit
qu'pn la donne avec fuçcès dans la phtifie pulmonaire
& aux perfonnes fujettes à la toux, Scopoii
Chimie. Tome 1L%
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allure qu'elle efl employée comme un remède fou-
veraïn contre l'inflammation des poumons dans les
boeufs.
• La femence a été quelquefois mife en ufage
àrtçiennement dans les luxations. Wallis dit qu'elle
enivre les poiffons.
(M . WlLLEMET.)
BOULEAU. ( Pharmacie.-) Betula alba.Betula,
C . ß. 427. C'efl l'arbre de la fageffe ou Je feeptre
des-maîtres d'école, parce que fes petites branches
fourniffent non-feulement des balais, mais
bienéneorérinfrrument propre à corriger les écarts
des en fans.
-Lé bouleau efl indigène aux forêts de l'Europe.
M. Thunberg a obfervé dans la ville de Nagafaki,
un herbier dans lequel on lui a montré un échantillon
de éet arbre qui avoit été cueilli dans le Japon.
/ J
Indépendamment d'une foule de qualités rurales
& économiques reconnues à cet arbre, il préfente
dans fes feuilles, fön écorce & fa fè-vé, des médi-
càrriëns a'péritifs, déterfifs, réfolutifs, diurétiques;
aritinéphrétiques , fondans, dépuratifs, diaphoré-
tiquès, odontalgiques, cofmétiques ; contre l’hy-
dropifîe, la jauniffe, le feorbut, la cachexie, la
dyfuriey'la flrangurie, le piffement de fang, là
petite-véroleI la goutte, là mélancolie hypocondriaque,
les ulcères de la tête, les maladies cti-
tanées. h
La liqueur du bouleau que l'on retire par la térébration
faite.au.trone de cét arbre, au commencement
du printemps, efl agréable à boire ; mêlée
avec le vin, elle le fait mouffer. L'on peut
préparer avec cette liqueur diverfes boiffons vi-
neufes ; elle contient du Lucre. ^
On retire .des ^chatons du bouleau une cire fern-
blable à celle des abeilles.
L'écorçe efl employée par les tanneurs. I es Lapons
préparent un e.mplâtre avec fon épiderme 5c
îa réfine. Gettf épiderme elt comme bitumineufe;
mifé dans .les chauffons , elle excite la fueur des
pieds. Elle entre dans, l’huile mofeovite.
Les feuilles lèches fourniffent une excellente
nourriture aux boeufs, chèvres, moutons & chevaux.
Linder donne une manière de faire avec les
feuilles de bouleau une eouleur jaune propre à
la teinturé.
Le bois fert aux tourneurs, à faire des Cabots
5c des cercles. C'efl le bois néphrétique d’Europe
, à caufe de fes propriétés diurétiques. Il
vaut infiniment mieu-x que le bois néphrétique
exotique.
Ce t arbre fournit encore le^moxa des Lapons,
Son agaric fert au même peuple à fabriquer de
l'amadou.
La fuie de bouleau forme un très-bon noir pour
les imprimeurs..
Le bouleau mérite une place dans les collines
efearpées, 5c pour cacher les parties difformes*
N ttaft