
IC G A R É
Cn aura
Ainfi .La pefantenr fpécifique de la liqueur dans
laquelle on veut opérer 3 eft égale au' quotient de la
fommc du poids de l ’ififtrument 6’ du poids additionnel
dans le cas actuel , divifée par la fomme du mê>ne
poids de Varéomètre ,. & du poids additionnel primitifs
la pefanteur fpécifique de l'eau diftillée ,
aux conditions ci-deflus énoncées, étant prife
pour l’unité.
Maintenant foit v x , le poids du corps dont
on cherche la pefanteur fpécifique * ; fon volume
étant par conféquent v , 8c nommons c le poids
additionnel néceflaire.
On aura ,
( 30 .P.-H ^ + v * = V we, mais ( 1 ) V
=«• P -+* b j donc c v x ==; b , 8c par conféquent
j * = — -1. Soit enfin d le poids additionnel
, lorfque v# eft plongé dans la liqueur ,
On aura ,
( 4 ) P "h" d v x :_=== V w ' - f va-'; mais ( 3 )
V arV = P C -h V X } donc J d==* C -f- v w'j d’où v • I RB 1 on tire v ==* — — •
Mettant pour v fa valeur dans l’expreflion de
x , on aura x ==
(b — c) *
wBÊÈ 5 c’eft-à-dire, que la
pefanteur fpécifique d*un corps efl égale au quo-
tien de fon poids abfolu , divifé par fa perte de
poids dans la liqueur ou on le plonge, & multiplié
par la pefanteur fpécifique de cette même liqueur, ce
qui eft dJailleurs évident.
Voy*\ l’article Alcools (Pharmacie.) où l'aréomètre
de Fareinheit, eft employé pour déterminer
la pefanteur fpécifique de toutes les liqueurs ,
depuis l’acide fulfurique très - concentré jufqu’à
l’éther 3 au moyen de changement de left.
AREQUIER. Areca catechu. L. C ’eft un palmier
indien , dont le fruit eft appellé arec. La chair
extérieure de ce fruit fe mange avec le bétel , mais
le noyau qu'elle enveloppe eft d’un ufage beaucoup
plus général. Son goût eft un peu aftringent,
8c l’expérience que les indiens ont qu’il eft utile
à l’eftomac, 8c propre à adoucir la falive, le fait
fervir d’une efpèce ae régal parmi eux. L’arec eft
antidiifentérique. Toutes les parties de ce palmier
ont une faveur auftère 8c ftiptique. Ses fleurs lorf-
' qu’elles s’ouvrent répandent une odeur foible à la
vérité, mais agréable 8c plus fenfîble le matin ou
le foir, que dans la chaleur du jour.
Depuis un temps immémorial, les auteurs de
matière médicale croyoient que le cachou fe reti-
roit de l'arec, mais Kerr, chirurgien anglois, qui !
a vécu pendant long-temps au Bengale, a vu que J
le cachou provient d'une efpèce de mimofa. L‘Ü-
luftre M. Murray, ayant eu connoilfance de cette
découverte, s'emprefia de publier une excellente
monographie à ce fujet, dans laquelle il préfente
la defcription botanique’ de l’arbre qui donne le
cachou j il le nomme mimofa catechu.
L’arequier fe trouve encore en Chine 8c aux
ifles Moluques.
(M. Willemet).
ARGEMONE ou Pavot épineux. Argemone
Mexicana. L. Papaver fpinofum Bauh.pin, Iii,
Cette plante annuelle, indigène aux Indes, au Mexique,
à l’ Amérique feptentrionale, à l’ ifle-de-
France, eft de la famille des pavots. On la cultive
dans les jardins pour la beauté de fes fleurs j c’eft
le chardon béni des Américains 3 8c la figue du diable
des Efpagnols. La fleur de l’argemone eft anodine,
pe&orale, hypnotique contre la diarrhée & la
diflenterie. Les feuilles font vulnéraires,-réfolu-
tives, ophtalmiques, déterfives contre les inflammations.
Sloane aflure que deux gros de femence
d’argemone en poudre fuflrifent pour purger. M.
Andanfon rapporte que les nègres du Sénégal boivent
la décoétion des racines de cette plante pour
faire couler les chaudepilfes.
Le fuc de cette plante eft jaune, pefant, épaiflî j
il reffemble à la gomme-gutte, il teint en jaune.
(M . WlLLEMtT.)
ARGENT. II n’y a que peu de fubftances plus
utiles que l’argent parmi les productions de la na-
ture. La flexibilité 8c la dudtilité ainfi que l’inaltérabilité
de ce beau métal par un très-grand nombre
de corps , le rendent précieux pour une foule
d ufages economiques, & cela avec dautant plus
d’avantages , qu’il eft moins rare que l’or. Les aî-
chimiftes 8c les chimiftes fe font beaucoup occupés
de 1 argent, 8c on connoît aujourd’hui un grand
nombre d’expériences fur ce métal. Les modernes
ont aufli fait plufieurs découvertes importantes
fur l’argent, & la doctrine pneumatique a fur- tout
éclairci tous les points de fon hiftoire. On pourra
prendre une idée bien exa&e de l’état aétuel de la
fcience à cet égard, lï après avoir lu cet article,
on confulte celui que Macquer a configné dans la
dernière édition de fon diétionnaire de chimie en 1777* Ce t auteur , complet pour fon temps , fait
vraiment l’époque frappante du paflage de la chimie
, entre ce qu’on peut déjà appeller l’époque
moyenne , ou en quelque forte l'âge moyen de
fon hiftoire ,8c les temps nouveaux.
L argent nommé Lune ou Diane par les alchimil-
tes , eft d’abord rangé parmi les métaux parfaits ,
nobles ou inaltérables. 11 eft d’une couleur blanche
& du brillant le plus vif. 11 n’a ni faveur ni odeur,
on l’a repréfente par le caraétère de la lune en
croiflant.
Sa pefanteur fpécifique eft telle, qu’il perd à la
balance hydroftatique environ un onzième de fon
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poids. Tl eft placé: après le platine, For , le mercure
& le plomb. Suivant M. Friffon, fa.pefanteur
fpécifique eft de 104743. Un pied cube de ce métal
pèfe plus de . 7 30 livres lorfqu’il eft pur. La
couleur de l’argent n’eft pas fi variable que celle de
l’or. 'I ilîet dit qu’on voit plus de pores dans ce
métal que dans l’or avec le microfcope.
L’argent eft d’une fi grande duélilité , qu’on le
bat en lamés auflimincés que le papier, 8c quon
le réduit en fils aufli fins que des cheveux . Un grain
d’argent peut former par fonextenfion un vaifîeau
capable de contenir une once d’eau 8c un fil de
460 pieds de longueur ', cependant il eft moins
malléable encore que l’or pur.
Sa ténacité eft aflez confidérable pour qu’un fil ,
d’argent d’un dixième de pouce de diamètre p'uifle 1
foutenir un poids de 370 livres fans fè rompre.
Sa dureté 8c fon elafticité font moindres que
celles du cuivré, 8c plus fortes que celles de l’or,
du plomb 8c de l’étain. Il eft ,1e plus fonore des
métaux après le cuivre} le fon qu’il rend eft aigu
& aflez beau pour qu’on fe ferve fouvent de l’ex-
preflion, fon argentin.
L’argent s’écrouit fous le marteau, 8c il eft ttès-
fufceptible de perdre l’écrouiflement par le recuit.
MM. Tillet 8c Mongèz on fait criftallifer de
l’argent en le fondant, 8c en le laiflant réfroidir
lentement. Ils ont obtenu des pyramides quadrilatères
, quelquefois ifolées , fur-tout vers les
bords du creufét. Ces pyramides tétraèdres examinées
à la loupe avec attention , paroiflent rabo-
teufes, inégales, hérifîees de pointes } onrecon-
noît qu elles font formées par des oétaëdres implantés
les fins fur les autres. Et telle paroît êtré la
forme primitive de ce métal, ainfi que celle de
l’or 8c de la plupart des fubftances métalliques.
L’argent fe trouve en plufieurs états dans la
nature. Les principales mines de ce métal peuvent
êtres réduites aux fui vantes.
i°. L’argent natif ou vierge: om le reconnoit à
fon brillant 8c à fa duélilité. Il offre un grand nombre
de variétés pour la forme. Il eft fouvent en
malfes irrégulières plus ou moins confidérables.
Quelquefois il eft en filets capillaires contournés ,•
& il paroît alors devoir fa formation à une mine
d'argent rouge décompofé, comme l’ont obfervé
Benckel 8c Romé de Lille. On le rencontre aufli
en lames, en réfeaux qui imitent les toiles d’araignées
, 8c que les Efpagnols appellent à caufe de
cela arané ,• en végétation on en rameaux formés
par des o&aedres implantés les uns fur les autres.
Quelques uns dé ces échantillon offrent la forme
d une feuille de fougère j d’autres préfentent des
cubes 8c des o&aëdres ifolés, dont les angles font
tronqués 5 ces dernières font les plus rares. L ’argent
natif eft fouvent difperfé dans une gangue
quartzeufe ; quelquefois on le rencontre dans des
terres graffes.
v L’argent natif fe trouve au Pérou, au Mexique,
a Kungsberg en N o rvèg e , à Johan-Georgenf-
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taldt, à Cbrenfriederfdorf, en Saxe, à Ste.-Marie,
à Allemont en Dauphiné , 8cc. On ne connoit
point dans la nature ce métal en état d’oxide.
M. Mongèz diftingue fept variétés de l’argent natif,
qu’il décrit ainfi.
i° . Largent natif folide ou en mafles irrégulières.
Kungsberg en Norwège , Neumarken en Werme-
làndy où il a pour gangue une terre argilleufe ; à
Ste, Marie aux Mines , on en a trouvé des mafles
de $0 à 60 livres dans de la terre grafle ( Monnet,
ouvr. cité , p. 278. 2y. L’argent natif en grains. Il
eft en petits grains ronds ou plats, difleminé dans
les mines 8c les pierres } le Mexique 8c le Potofi >
3P. L’argent natif en filamens contournés de différentes
manières : c’eft celui que les allemands
nomment Silber^ahne } Allemont en Dauphiné ;
Kungsberg 3 le Mexique. 4°.' L’argent natif en
germination, ou fous la forme de dendrites : il
imite la ramification des arbres ou de la moufle }
Kungsberg 3 Potofi , Schuiéerg, 30. L’argent natif
en lames minces, on le rencontre dans les feiffures
des pierres ; Kungsberg , Freyberg , Georgenftaldt.
6°. L’argent natif capillaire, prefque dans toutes
les mines d’argent, 8c c’eft même un des états où
èn le rencontre plus fouvent natif. Suivant Henc-
kel 8c plufieurs auteurs minéralogiftes , cette variété
ainfi que la précédente font dues à la décom-
pofition de la mine d’argent rouge, §. 166. y°.
L’argent natif criftallifé en oélaëdres 8c en cubes
ifolées} Kunsberg, Ste Marie aux Mines.
i ° . L’argent natif uni à l’o r , au cuivre , au fer ,
à i’arfénic , à l’antimoine,ou àTor 8c au cuivre en-
fembîe, ou à l’arfénic 8c au fer en même-temps.
C ’eftàFreybergen Saxe 8c dans les mines duGua-
dal-Canal en Efpagne qu’on trouve ces variétés
d’argent natif allié. Mais il faut obferver que ces
fubftances métalliques étrangères n’y font qu’en
très-petite quantité , 8c que l’argent y jouit de
la plupart de fes propriétés.
3°. La mined3argent vitreufe eft, fuivant la plupart
des minéralogiftes , formée d’argent 8c de
foufre. Elle eft d’un gris * noirâtre femblable au
plomb} il y en a de brune , de verdâtre, de jaunâtre
, 8cc. on la coupe au couteau comme ce dernier
métal. Elle eft fouvent informe, quelquefois
Criftallifée en o&aëdres ou en cubes, dont les
angles paroiflent tronqués } ces derniers font le
paflage de l’oétaëdre au cube. M. Monnet en diftingue
une variété qui fe réduit en poudrej au lieu
de fe couper. Cette mine donne depuis 72 jufqu’à-
84 livres d’argent par quintal, elle fe fond très-facilement
} fi on l’expofe à une chaleur douce fans
laTondre , le foufre fe diftîpe 8c l’on obtient l’argent
en végétation ou en filets. Suivant M . Mongèz
, on peut diftinguer neuf variétés de la rr.ine
d’argent vitreufe} elles ne diffèrent entr’elles que
par la forme ou par la couleur. i° . La mine d’argent
vitreufe , couleur de mine de plomb , c’eft
la plus commune} 20. Brune : Bruckman en cite
une de cette couleur qui étoit verte intérieure