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ftir j fur la corâpofîrien des remèdes , y eft employée
pour <ié(igner l'efpèee de plante que nous
nommons tuffûage;& LeonTufch remarque avec
affez de vraifemblan'ce, que cette expreffion pa-
roit être une corruption du mot grec beckion, qui
avoir été employé poür défigner cette plante.
r BERBERIS. (Pharmaôie.) Dénomination arabe;
■ généralement adoptée par les pharmaciens & -les
botaniftes , pour défigner un arbriffeau épineux
décrit par Galien , ’fous le nom d’oxyacantha, que
Ton nomme vulgairement épinè-vinene, vinetier >
Berbcris vulgarisée Linneus. Ce t arbriffeau, qui
croît naturellement fût les montagnes du département
de la Gôte-d’O f , 8c dans beaucoup autres
endroits de la France & d e l'Europe, porte un pe
tit fruit charnu-: d’une belle couleur rouge, qui
contient un pépin oblong, dur 8c ligneux; ces
fruits, qui font d'une faveur acide, lont:difpofés
fur une grappe 3 & mûriffent pendant l'automne,
l e bois Fur-tout Jes racines dont d'une belle
couleur jaune, & ont une faveur amère & âftrin-
gente. Lenr décoéfion danslteau donne une belle
teinture jaüne, amère, qui devient noire par l'addition
du fulfate dé fer. L'infufion des graines ou
pépins eft v.ifqueufe, rougeâtre & l’affufîon d'une
folution de fulfate de fer y produit fur-le-champ
un précipité épais 3 noirâtre. Les baies qui font
acides fourniffent-par la trituration & l'expreffion
«n fuc légèrement vifqueux, qüi.s'éclaircit par le
repos, & prend une belle couléur rouge, brillante;
il eft d'une faveur très-acide , 8c le fulfate de fer
en rend la couleur légèrement brune & verdâtre.
Toutes-les parties de cette plante ont été autrefois
fort recommandées pour l'ufage médicinal ;
}es fruits dans leur état de maturité, ainfi que leur
fuc, étoient preforits comme rafraîchiffans, antiputrides
, alexi -pharmaques » l'écorce récente, fur-
tout celles des racines, étoit regardée commerun
purgatif ; on employoit fa décoétion en gargarifme
contre les-aphtes, bn la conieftloit également
contre les diahhées,' les écoulemens-muqueux de
J'uteriis , le crachement: de fartg; les-feuilles étoient
recommandées comme aftringen.t léger, enfin les
graines defféchéés étoient regardées comme un
roborant 8c aftringent puiffant, & elles entrent
dans quelques poudres & ële&uaires dont les anciens
nous ont laiffé les formules* auffi trouvons^
nous dans, les anciennes pharmacopées qu'on pré-
paroit' avec le fuc. de berberis un rob, un fîrop,
Æu'on- en formoit des trochffques, des tablettes ,
cu'on en confervoit le fuc , enfin qu’on en retiroit
un fe l, dont-Simon Çauli i guadripartir. bot an.)
& Hoffmann (dans la pharmacopée de Schroder)
nous ont conlèrvé la.:formule ; nous la rapporterons,
parce qulelle pourroit engager quelques chi-
miftes à examiner la nature de ce fel 8c fournir
quelques vues nouvelles pour la connoiffance des
acides végétaux.
Prenez deux livres de fuc de berberis 8c deux oncs
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deïuc.delimofis, faites .digérer, pendant deux jouiss
au bain de fable,,, filtrez pour féparer les parties mu-
queufes, 8c faites évaporer le’fuc à une très-douce
chaleur pffqu'à la réduélion à moitié ; alors mettez
le vaiffeap dans un .endroit frais, 8c après quelques
jours vous trouverez. aux parois du vafe un fel
c.ciftalliféj que l'on obtient en décantant la liqueur:
on peut auifi faire une nouvelle évaporation du
fuc & obtenir une-fécondé criftallifation du fek.
.Ce fel., que les écrivains difent être.fort agréable
.par fon acidité.yétoit fort recommandé dans
les potions , les tifannes, contre les fièvres inflammatoires
& putrides. Bergjus penfe que l'on
ne devroit, pas négliger l’ufag© médicinal du bois
de berberis à caufe de: fon amertume particulière,
8c de fa faveur aftringente ; cependant cëtte plante
eft aujourd'hui, peu employée en pharmacie; o.n .
prépare feulement iin fyrop avec le fuc de fon fruits
Dans lespays'oii cet arbifleau croît abondamment, j
comme dans le département .de la'Côte-d’O r , on
confit fes fruits pour l'agrément des tables, on
}fait avec les racines* & fur-tout avec leur écorce
;i j&une. 3 une teindre fplide'pour les laitaes, & les
ébéniftes en emploient les racines, pour quelques,
ouvrages.
BERCE, ou FAUSSE BRANCURSINE.
( Pfuirmacie. ) Heracleum fphondylium. Sphondy-
;lium. Matth. H ..77-.;Liante bifanuuelîe , ombelii-
fère, indigène 3 toute l'Europe , commune dans
les prairie^ les lieux humides. •
Cn dit qu'elle eft fncifïve, apéritive-,. laxative,
parégorique y propre aux maladies du foie., à l'é-
pilepfie , aux fuffoçatiqns de la matrice , aux maladies
du cerveau. Vogel prétend, que»la berce
n'eft point émolliente ni propre à la plique. polc-
noifej, ainfi que plufieurs.auteurs lavoient affure.
Le fuc- de cette plante' afpiré par le nez. fait couler
la pituite lorfquel'on eft, ehçhiffre.né. Les ha-
bitans du Kamtchatka fe lavent les cheveux avec
ce fut exprirné au printemps pour fe garantir delà
vermine, trouvent que ce remède eft lé feul
qui leur réufliffe ; les fleurs font vantées „ pour
guérir les écorchures des oreilles ; les fémences
font pénétrantes, ftomachiques, antifpafmodiques,
diurétiques, céphaliques, elles conviennent à h
jauniffe & pour exciter les règles aux femmes.
La décqéijqn de la racine eft laxative > foulage
les pèrfonnes fujettes aux vapeurs , guérit l'orthopnée.
La racine appliquée en cataplafme dif*
fipe les caîlofités.,
. Les anciens mettoient la berce au nombre des
cinq plantes émollientes * c'eft la brancuriîne
des Allemands : elle donne une bellecouleur
verte à l’eau-de-vie. Elle eft comeftible en Kul-
fie, en Pologne, en Sib*ie & dans le Kamtchatka.
Les Loloneis 8c tes. Lithuaniens fout
avec-fes feuilles & fa fémence une boiffon ci»
tient lieu de bierre a.ux pauvres gens. .La berce
eft de la plus grande relfource pour les Kami!
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cbadales ;• .if en mettent dans tous leurs mets, 1
en foiit de l'eau-de-vie par la diftiilation, & ne |
peuvent Ü palier de cette plante dans leurs cérémonies
religieufes. Mais nous cVoyons que c'eft
à la berce de Sibérie ( hsrac'eum Sibericum ) qu'il
faut attribuer ces dernières propriétés économiques
8c alimentaires.
Les feuilles de- la berce offrent une nourriture
agréable aux lapins., aux lièvres 8c à tout le bétail.
Cartheufer a fait foutenir une thèfe fur cette
plante.
( M . W l L L E M E T . )
' B e r c e A F E U I L L E S L A R G E S . ( Pharmacie. ) H c -
tacleum pan.accs. Panaces heracleum, D o d . Pempt.,
507. Cette efpèce fe trouve fur les monts Apennins.
Philippe Miller prétend quelle,eft mife;
dans les pharmacopées au rang des plantes médicinales
, .que.Lon s'en fert peu en Angleterre, &
fon commentateur François lui attribue les vertus
que l’on a attribuées à la berce commune. -
( M . W i l l e m e t . )
BEREDRIAS. {Pharmacie ) Surnom donné à
une compofition que décrit Aëtius. Tetrabibl. i y y
fennon. 4 , 8c qu'il nomme xero-myron, c ’eft-à-
dire, onguent fec , comme l'interprête fon traducteur.
BERGrAMOTTE. ( Pharrtiacie.) La berga-
îhot.te eft une efpèce de citron ou d'orange , dont
IVdeur eft très-forte 8c la faveur très-âcre. L'huile
volatile 8c l’eau aromatique de l’écorce fraîche
de ce. fruit étoient autrefois fort employées poulies
parfums, La plupart des amateurs de parfums
j ne.l’èftiment plus aujourd’hui ; on n'en fait prefque
I point, d'ufagè en. pharmacie ; on y fubftitue l'é-
c.of’cé; d'orange ou de citron. Cependant beaucoup
1 de difpenlaires preferivent de tirer l'eau aromatique
& l'huile volatile des fleurs & des écorces
de. ceè arbre ; ils en preferivent une conferve,
un firop, une pommade; ils le font entrer dans
I l!eau générale, les gouttes amères, l'efprit car-
minatif, l'efprit aromatique huileux, & dans un
grand nombre d’autres c.ompofés pharmaceutiques.
. Les fleurs 8c les fruits de bergamotte ont les mêmes
yertus que les fleurs & les fruits du citron 8c de
l’.orange.
BERLE ou ACHE DyEAU. ( Pharmacie.)
Sium latifouum. Sium. Rivin. pent. 78. Plante om-
bellifère, vivace, indigène, aquatique, antifeor-
butique , apéritive, emménagogue, diurétique,
[ fébrifuge, antinéphrétique, défobftruétive , inci-
Eve, tonique, contre l’hydropifie, la cachexie,
le chlorofis, la dyffenterie, les maladies chroniques
dans îefquelles il faut rétablir le reffort des
parties, folides 8c h fluidité des liquides, pour hâter
les règles 8c l'accouchement, expulfer les calcul;
des reins, A l’extérieur, U berîe eft réfolu-
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tiv e , contre les phlegmons, les éréfipelies, les
tumeurs , l'oedème, les éevoiielles, les taches du
vifage. Les racines ont plus d activité que les
feuilles.
Les feuilles jaunes 8: tendres peuvent fe manger
eu faladè. Elles font dangereufes aux vaches
8c aux veaux, principalement pendant l'arrière-
iaifon. La racine eft délétère à l'homme 8c anti-épidémique
aux oifeaûx. L'on prépare une eau dif-
tillée avec la plante verte. .
La berle entre dans l’eau antifeorbutique de la
pharmacopée de Paris.
Les deux efpèces fui van tes font douées des
mêmes propriétés que la berle précédente.
B e r l e a f e u i l l e s é t r o i t e s . Sium angujlifo•
lium. Berula. Cod. Paris, p. XX.
BeRLE.;. (petite) Sium nàdijlorum. Sium minus,
Rivin. pent, 78.
( M* W illemet.)
Berle ar om a t iq u e , Sison am om um , ou
F A U X A M O M E . ( Pharmacie. . ) Sium aromaticum,
Lamarck. Ses jemences font brunes, d’un goût
aromatique, 8c ont l'odeur de Fantôme en grappe
des boutiques; fes racines ainfi que fes femences
font diurétiques , carminativ.es ou propres à dif-
foudreJès' matières vifqueufos 8c gluantes dans
Iefquelles l'air fe trouvant embarrafle fe raréfie &
caufe. des diftentioris douiôureufes dans Feftomac
& dans les inteftins. Ainfi elies font très-propres
pour guérir les coliques venteufes, elles excitent
8c provoquent lés mois, & font contraires aux
maladies de la rate.
Les graines de cette berle font mifes au nombre
des quatre,femences chaudes mineures; elles entrent
dans la compofition de la thériaque de Ve-
nilè; l'on peut en retirer une huile effentielle 8c
une eau diftilléei
(M . W illemet.)
BERNICARIUM NITRUM ou BERENi-
C A R 1UM. ( Pharm. ) A ëce, Nicolas Myrepfus,
preferivent dans plufieurs de leurs formules d'employer
un fel qu'ils nomment nitrum bernicarium.
Galien en fait auffi mention, & il paroît que ce
fel étpit ainfi diflingue, parce qu'on le droit de
Bérénice, ville dés Troglodytes ; mais étoit-ce
bien le fel qu'on a nommé par la fuite nitre ou nitrate
de potaffe ü Nous pouvons, en douter, car
Aétuarius, dans fon livré \T, fait mention d'une,
efpèce de nitre, qui eft, dit-il, mol, brûlé, &
que l'on nommé beromcion , circonftance qui peut
faire croire que ce fel défigné par les anciens étoit
plutôt une efpèce de fou.de ou de potaffe.
BERS. ( Pharmacie.) On a d'écrit fous ce nom
une efpèce d’éleétuaife narcotique ftimulant, dont
les Egyptiens, luivant quelques voyageurs, font