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anatomique ifolë ; nous remarquerons feulement, '
qu’il confirme l’opinion des phyficiens, que les •
xapfules furrénales ne font néceffaires que dans
les premiers temps de la vie des.animaux , &
quelles deviennent enfuiteprefquindifférente s à
l’économie animale , dans laquelle elle)forment
comme un "corps étranger , lorfqu elles re fient
dans les animaux adultes, comme dans le chat
qui fait le fujet de cette obfervation.
C alcul salivaire. Il n’eft pas rare que les
glandes falivaires, 8c fur-tout les parotides &
les fublinguales, foient occupées par des concrétions
dures , comme pierreufes 3 qu’on a nommées
pierres falivaires 5 les obfervateurs citent
un grand nombre d’exemples de ces maladies 5
on. a vu les calculs formés dans la parotide
, defcendre jufque dans le canal de fténon * .
& produire un engorgement , un abcès , & par
fuite une fiftule falivaire ; on a également vu
des concrétions nées dans les glandes fublinguales
j fortir par l’ouverture d’un abcès qu’elles
a voient fait naître. Les auteurs qui ont décrit
ces maladies , ont attribué prefque généralement
leur nailfancé à l’épaifîiflement de la falive, ou
à la coagulation de ce fuc animal ; car plufieurs
'fe font férvis de cette expreffion. Haller , en
traitant de la nature de la falive 3 admet avec
Fauchard, que le fédiment terreux quelle contient
, eftxla fource de la croûte des dents *
qu’on nomme tartre; il ajoute que les calculs
falivaires qu’il attribue à la même matière*
font fi fréquens dans le canal de W a r -
thon ; c’eft-à-dire , dans le conduit excrétoire de
la glande maxillaire 3 qu’il feroit difficile de trouver
dans l’homme une partie, plus fujette au x
calculs ; il appuie, cette afiertion fur le témoignage
de Severin , Meibomius , Hagedom *
Bller , Krantz , Slevogt, Walther, Vanfwie-
ten 3 Efiehérer 5 ce dernier a même fait une dif-
fertation particulière fur cet objet. Haller a vu
la grenouillete, ranulam 3 maladie qui confifte
dans la douleur 3 l’inflammation & l’abcès du
voifignage du frein de là langue & des veines
ranines, produites par un calcul falivaire * fitué
dans le canal de Warthon,. & guérie par l’ex-
- traction de ce calcul : plufieurs obfervateurs ont
vu une angine occafionnée par la même concrétion.
Hippocrate , dans le fécond livre des
épidémies - avoit fait déjà mention des petites
pierres fituées fous la langue ; il epnnoifloit donc
les calculs falivaires. Parmi tous les auteurs cités
par Haller , aucun ne s’eft occupé de la-nature
. de ces calculs , aucun n’â même efiayé le plus
léger examen chimique de ces concrétions. Haller
même n’en a pas dit un feul mot; car les
indiquer comme le produit du iédiment terreux
de la. falive , c’eft ne rien dire > lorfqu’on ne
'détermine pas la nature du fédiment. Cette
recherche eut été cependant d’autant plus facile
G A L
que Fauchard j,èn aflurant que le tartre des dents
provenoit du fédiment terreux de la falive * avoit
dans ce tartre une matière afiez abondante pour
en faire une analyfe. Si cette identité entre le
tartre des dents 8c le' calcul falivaire étoit conf-
tatée 3 je pourrois dire que j’en ai reconnu la
nature 3 puifqu’en analyfant d’afiez gros frag-
mens de tartre dentaire, pour m’éclairer, il y
a quelques années fur l’opinion dp Magellan ,
qui regardoit ce tartre comme une habitation &
un travail de polypes ou de vers particuliers à
la bouche humaine , je trouvai que ce dépôt :fo-
lide étoit de la même nature que la bafe des os.
Mais je ne me lai fié point aller à cette analogie',
parce qu’il n’eft: pas afiez bien prouvé que le.
tartre des dents- foit formé par le dépôt de la:
falive, 8c ne regardant point les calculs falivaires
comme connus -, j’engage les phyficiens qui auront
l’occafion d’en recueillir chez des malades, à
en faire l’analyfe. Je n’ ai point encore pu.m’en
procurer. Il ett prefque inutile d’ajouter ici que
ce travail chimique doit être étendu jufqu'aux
calculs falivaires des animaux, car on en trouve
dans le cheval, le boeuf, le mouton, &c. Il
faut joindre encore à cette analyle celle des concrétions
calculeufes qui fe forment quelquefois
dans les amygdales. Ces analyfes contribueront
à faire connoître la nature de la falive que je
regarde comme prefqu’entièrement ignorée juf-
qu’à préfent, & conféquemment à répandre quelque
jour -fur fes véritables ufages , ainfi que fur
fa cemparaifon dans les animaux, fur-tout par
rapport à la différence de la maftication, de la
rumination & de la digeftion en générale, con-
fidérée dans les différentes clafles d’animaux , [fous
le point de vue de leurs caractères anatomiques.
C alcul stomachal. On a trouvé dans l’ef-
tom&ch de l’homme différentes efpèces de ' calculs
, & particulièrement des concrétions biliaires
, des calculs pierreux & par couches , & des
égagropiles, ou poils > cheveux agglutinés par
un fuc lymphatique, concrefcible; les obfervateurs
préfentent un grand nombre de faits de cette nature
; mais aucun d’eux n’a offert de recherches
ou des travaux propres à faire connoître ni mê-
; me foupçonner la nature intime de ces concrétions
11 eft vraifemblable que les calculs biliai-
! res qu’on a trouvés dans l’eftomach humain,
i font femblables à ceux qui le forment dans la
véficule , puifque c’efi vraifemblablement de cet
organe qu ils tirent leur nourriture ; mais on ne
peut pas aftimiler aux calculs de la véfiie , ceux
qu’on rencontre quelquefois dans l’eftomac, &
qui refiemblent aux pierres véficales par leur fo-
lidité & leur formation en couches. Ceux-ci
font à la vérité très-rares 8c l’oecafion d?en rechercher
la nature eft par conféquent très - peu
à la portée des chimiftes ; aufli,, n’y a-t-il aucune
analyfe de ces concrétions. Les animaux
' en
C A L
eh offrent quelquefois dans leürs eftômaes ; mais
quoique cela permette aux médecins vétérinaires
& aux' chimiftes de Vaftiirer plus facilement
de leur nature, on n’a encore rien dit fur
cet objet. !
C alculs végétaux. La propriété • de former’des
calculs fe trouvé jufque dans, les -végétaux.'
Plufièurs botâhiftes ont décrit dëscon'cfé1
tibiis’ végétales, fur-tout.dans les eotds., lés palmiers,
&c. 11 en exifté plüfieurr. dans la collection
de Juffieu ; j’en ai vu quelques-uns arrondis,,
blancs., pojis comme de l’ivoire,'& qui
paroifioient avoir une grande dureté. 11 né m’a
pas été permis d’en reconnoître 1 a- nature-, à caufé
de la rareté &, de Ja cherté de ces concrétions.
On les a nommésbezoards végétaux 3 & la crédulité
qu’accompagnent cous les préjugés en médecine,
les a même vantés' comme dès remèdes
héroïques^ •
On fait que plufieurs fruits, & fur-tout lés
poires , font très-fujets à contenir une-quantité
fouvent conlidérable • de concrétions grenues,
irrégulières, dûtes, qu’on connoît fous le nom
de pierres. M. Vauquelin en a Fait une analyfe
chimique, qui prouve que -cés concrétions font
dé la* nature de la fubltance ligrietife. tV^ô'ici ;Iê
travail interefiant .qu’il a publié, fur cet objet.
Le's concrétions dures & tomme pierreufes ,
qui fe trouvent dans les poires, 8c qu’on a nommées
fort improprement des pierres s ont été , -8c font
vulgairement regardées dans beaucoup de pays,,
comme propres à faire naître dans nos humeurs
une djfpofîtion très - prochaine au calcul, 8c à
former directement la pierre, de la veffie.-Quoi
que cetté‘opinion ne fut déjà plus bu üii préjugé
pour les médecins, elle étoit cependant de nattiîè
a folîiciter l’attention, Bc à exiger uhe ànâlyfe
plus exaête dès concrétions des poires , que celles
qu’on a faites jufqu’i'ci.
G rew , Leeuv/enhoek & Anislv, ont', les premiers
, Élit des recherches fur la ftniCture Bc
la nature des pierres. Duhamel à donné plaideurs
mémoires intérefians, dans lefquek il a
examiné / très éh • déthiî, l’épiderme dés poires,
léur cdrps muquênx, le tiftu fibreux , cc; fpê-
cialément les Concrétions pierreufes qui entrent
dans leur compofition. II.a obfervéqüe, lqrfqu’on
avoit enlevé l’épiderme & une portion du corps
muququx, on trouvoit fur la Turface des poires,
de petits'grains fqlid.es tellement arrangés., qu’ils
y forment une forte de troifième énveloppe , qu’il
nomme-enveloppe pierreufe, & que Malpighy
a defigné par le nom de corps aciniforrtVe, : &
que ces corps pierreux font encore épà’rs dans
toute la fubftahcè pulpeufe. . .
Si on les foumet aux recherches microfcoi-
piques, elles rie pàroifient pas formées par couches
concentriques , ou par la fupérpofition de lames
qui s’itppîiquent les unes.fur lés autres; mais feu-
Chiniie, Tome I I .
G A ' L 1
lëffientbar F-îiffiémblïige de particules'dures qui
fé jréuhiifent :8C- èommuniquerit enfémble par des
vaiflèarix irltérmqdiaires. Quelquefois, dans les
plus 'grofies pierres, on apperçoit des efpèces
de'ti(fus endurcis, & qui imitent afiez bien les
cellules de la rnoëh*e-4es os. Ils ont pris leur
accroiftement par les futfs que leur ont charriés
un, nombre prodigieux de v-ahfeaux qui y abou-
tiflent, ayant qu’ils fuftent entièrement durcis.
Duhamél les •régardé' cbirimé 3eS' pelotons de
vaifieaux de. glandes deftinçs à élaborer, certains-
fucS de Ta'poiré V if péhfént qu’ils .s’engorgent
petit à petit, 8c perdent tout-à-fait leur cavité
lorfque la maturité du fruit nè permet plus à
la . liqueur qui les abreuvoir de pénétrer à travers
leur fiibftancé.'
C e qu’cn a bien connu d’abord, relativement à
la naftire dés pierres, qii’on trouve dans les poires,
c eft qu’elles brûlent âu feri, en exhalant une
odeur pénétrante afiez lemblable à celle du. pain
brûlé ; que beaucoup , par une forte ébullition,
fe difiblvent entièrement dans l’eau commune,
8c encore plus aiférrient dans les liqlieurs fpiri-
tueufes.
Nous avo.ns fait macérer dans l’eau'une quantité
fuffifante de la fubftance lapidiforme des
poires, qu’on nomme de faint-Germain , & que
Duhamel a défichées par îé nom latin de pyrust
fr.actu màgrio pyramidacb viridi , ~ fafcis pan SI i S
diftihcbo-, br-umalii Cette poire d’hiver, dont iït
forme, la couleur & la faveur font afiez connues,
fournit abondamment des concrétions irrégulières
& de grofteurs différentes.
Leur couleur eft jaunâtre, Fur-tout quand elles
ont refté quelque temps à l’air 8c. à la lumière;
elles ri’bht point de faveur fenfîbîe. Elles font
comme ✓ dirétiles , & s’applàtifient fous l’inftru-
ment qui les comprime, aufîi font - elles très-
difficiles à pulvérifer.
E x p é r i e n c e p r e m i è r e .
Fjxpolées fur les charbons allumés, elles s’enflamment
, répandent une fumée blanche très-
ptqnante /” enfuite elles noirciffènt, & enfin fe
redùilent très-prompteiherit en cendrés.
E x p é r i e n c e II.
Réduites .en poudre fine, elles ne produifent
point d’efrervefcence avec lés acides, & notamment
avëc l’acide muriatique : les alcalis ne précipitent
rien des acides qui ont féjourné pendant
plufieurs jours fur cet te pondre.
E x p é r i e n c e I I L
■ • Vingt-cinq grains .des mêmes pierres réduites
en poudre, 8c traités avec une diflblution de
î?ot.ai^e \ nont nea produit de remarquable à
Froid, a chaud j la matière 8z la difîolution ont
Rr r r