
qui les carafterifent; C ’eft par cette identité que
les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs, les
fruits & les femences d'un végétal fe réffemblërit
toujours dans les individus qui fé fùccèdent &
qui perpétuent l'efpèce , & que cette reflëm-
blance eft égalé dans la nature intime & les propriétés
chimiques , telles que la faveur, l’odeur ,
l’aétion fur l'économie animale, comme dans la
forme qu'ils présentent, 8c quiconftitue desca-
raélereS botaniques. 11 y a donc-dés rapproche mens
eflentiels à faire connoître entre la itruéture des
organes des- végétaux, & leur compofition chimique.
On aura dé nouvelles preuves de cette
vérité, en confultant les articles, Bois , Écorces
, Feuilles , Fleurs , Semences, Racines;
& c . J
AMANDES. ( Pharmacie. ). Voyez AmAN-
d’ier.
- AMANDE . (Pharmacie.) (Ce mot Amande eft
quelquefois-employéen pharmacie, ainfique celui
de lau ttamandes , comme fynônyme dfémulfionj
Voyez les-mots Amande, Amandier, Émulsion.
AMANDIER. Amvgdslns communia.
Les amandes douces & amères proviennent de
cet arbre .qui naît -ipontahémèrit parmi les haies
dè- la Mauritanie. 11= fait Lobjet-des foins des
cultivateurs de plufieurs provinces méridionales
de F rance & de quelques contrées de l'Europe.
L'amande douce relativement à l'art de guérir,
adoucilfânte , peétofale, aperitive-, émoilientê
& reftaurantè. Elle convient dans l'atrophie , la
phtifie &Téthifie. C'eft fur-tout de fon huile
récente , tireë fans feu , que les malades retirent
' fôuvent un grand foulagemeht dé leurs maux.
L'huile d'amande douce convient dans les maladies-'
où il faut adoucir l'acrimonie des humeurs , &
amollir le-s -fibres endurcîës-1. Elle ôte les ardeurs
& fupp refilons d'urme, lèsdoüleurs néphrétiques,'
les-Coliquës, la diflfentèfie, la pleuréne, les tran
chées des femmes1 après -l'accouchement ; elle
convient 'aufli aux- érifans: nouveaux-nés. Cette?
huile eft véritablement une-'panacée ; ellefe prend?
feule, depuis une oncë jUfqu'à 'quatre, ou jointe
avec quelque firop, ou autre liquide approprié,
ou en lavemens à même dofé. On emploie extérieurement
l'huile' d'amandes-1' douces , pour
réfoudre les tumeurs des amygdales, amollir les i
duretés, & guérir la fécherefle de la peau 5 elle
ërleve les taches du vifage, qui proviennent'de
l'ardeur dufôleil j -mêlée avec l'huile d'oeuf, elle
peut empêcher les- marques de la petite vérole.
Cn fait auffi un lait d'amandes propre dans l’ardeur
d'urines, les fièvres ardentès , l'inflammation
des reins ou de la veffie -, les diffenteries , les
hemorrhâgiès', les infomnies , la maigreur & la
féchereffe de poitrine.
Simon- Pauli dit que les amandes amères font
déteriîves, apéritives & vermifuges; qu'elles ètttf
portent les obftruétioiis du foie, de la rate & du
méfentère, qu'elles modèrent les douleurs de
tête, pilées & appliquées en frontal, jean Bauhin
après Marcellus Virgilius, a flûte que les-amandcs
amères font un poifon mortel pour les chats’
Se Lutzius dit qu'elles' tuent aufii les pouLs 8c
autres oifealix. 1 lenck attelle dans fa toxicologie
que les amandes amères- font délétères pour “uns
infinité d'animaux. Oh prétend qu'elles empêchent
Tivrefle. L'on a remarqué que les amandes amères
fourniraient de l'huile auffi douce & de même
qualité que celle d'amandes douces. Cette huile
eft propre à détergèr. l’humeur épaiffie dans ia
cavité des oreilles, qui caufe fouventles furdités
Sc les tintemens, mais il convient de n'y en pas
trop mettre, de peur de caufer un relâchement
ja la membrane du tambour. Nous avons vu foule
n t réüffir l’application de l’huile d’amandes amènes
contre les maux- d'orëillê.i t .'
Les amandes entrent dans le firop d’orgeat &c
autres préparations--, tant alimentaires que phar-
maceutiques. Les Ruffes fe fervent du fruit de
I amandier nain, au lieu des autres amandes. La
pellicule brune des amandes eft: un peu amère 8c
acre, excite la toux , 8c irrite le goiierj macérée
dans de l‘efprit-de-vin, elle donne une jolie teinte
i rougeâtre.
(M . W illemet).
A M A NSES. Mot barbare & faéfice , dont
certains alchinuftes fantafques fe fervent, pour
dire , pierres précieufes contrefaites , ou pierres artificielles.;
ou faciiees. ( ancienne encyclopédie. )
i Voyez Ies mots, V erre, V it r if ic a t io n ,
Pierres précieuses artificielles-. ) -
; AMARANTHE. Celofia margaritacea. L. Ama-
. ranthus purpureus. J. B. 968.
Ne bornons pas notre travail aux plantes les
; plus ufuelles , les plus connues. Il faut au con^
! traire qu'à chaque pas , à chaque inftant, nous
, puiffions dire , cette plante poflede telle pro-
priete contre telle maladie. Gompulfons donc
Jjufc-ue parmi les plantes adônides. Enfin ne laiflons
: échapper aucune occâfîon , pour donner des dé-
: tfàils utiles,. & démontrer les qualités dès végétaux.
L amaranthe eft fans contredit plus connue dans
les plâtres bandes des fleuriftes , que dans les
traités dés pharmacolôgiftes. Elle eft originaire de
l'Amérique j on l'élève facilement de graines; Cho-
mel alfure- que la décoétion de fes fleurs eft utile
dâns le crachement de fang & dans les hémorrhagies
j fes fleurs font réputées rafraîchiflantes
& defficâtives 5 la férrieneê fe donne avec fuccès
à lin gros , dans toute forte de cours? de ventre.
C'eft ce qu'il a> Souvent expérimenté. Comme
céttë plante eft infinirrierit aftringente, il y auroit
du danger à la faire prendre aux femmes & aux
filles, dans le temps des règles, dont elle pourroit
©aufer la fuppreflion. Des auteurs prétendent que
P amaranthe queue de renard , / ama <’an.ihus cruen.tus
8/ la faripuineus, ont- les mêmes vertus.
(M. W illemet.)
AMBER-HAPPI.C'Pharmacie. ) NomqueToa
donne à une efpèce d'éle&uaire compofé de mufe,
de cachou & d'opium. Ce t éleftuaire dont le
goût & l'odeur font. agréables , eft un calmant
doux, dont l'ufage. eft fort recommandé à Co.nf-
tantinople. (Société royale de médecine, annee
177-Bj PaSe l 9°- )
AMBRE. ( Pharmacie. ) Les anciens pharma-
cographes ont compris fous cette dénomination
deux fubftances très-différentes par leur nature;
& îeufs propriétés j l'un que l'on a appelle long-;
temps ambre jaune ou citrin , eft l'efpèce de bi- r
tume que les Grecs ripmmotent eleërùm, les Ara- ■
bes karabé, & que nous connoiffons aujourd’hui ;
fous le nom de Succin. f^oyez ce mot.
L'autre efpèce que Ton appelle plus ordinaire-!
ment ambre ou ambre gris, ambar- dés derniers écri- ■
vains Grées j ambra , ambarum de$; Latins , .&
quelquefois ambraca ,' çomme l'écrit Fallope , eft
une fubftançe odorante, dont la ’ nature , ^lés
propriétés &' les préparations feront expo fées'daus
raftiçle/fuiyant.
. Quelques pharmacographes , amateurs du merveilleux,
& intéreffés à cacher fous des déno-,
minations fîngulières les fubftances,les plus Amples,
ont aufii donné le nom & ambre blanc , ambra \
fubalbida , au blanc de .baleine. Yeray., dans
le catalogue des. fubftances ofiicinales, ajpute que
le blanc de baleinea été aufii. no^m’é hoidis.-arukps j
piais ces ifynonimes r vicieux ne; peuvent • qu’induire.
en.erreur. .11 faut; cependant, les Gonnoître
pour la lecture des aufeurs anciens , & l'intelligence
des, formules qu'ils nous ont laifiqes, F’oy-e1
Holos anth os.
AMBRÉE. ( Couleur.). Il eft fort fingulier que
le mot Ambren'appai;tenant réellement qu'à l'ambre
gris., Î&; n'etant donné que par unefaufie com- :
parai fon au -fuccin , ,.pn fe fe'rve • .cependant de :
Texprefiion--Couleur ;a.mbrée_, pour défigner
une nuance jaune particuUèjré , -& accompagnée
de-tranfparence & analogue à,celle, du .fuccin.
11 feroit donc important de, bannir cette dénomination
comparative du langage exaél: de la chimie
paodernej d'autant plus. que Texprefiion O deur
ambrée eft prife au propre, pour annoncer; un
arôme particulier.,;qui eft. plus .pu moins fem-
blabîe à celui derambre:;gris , ;du véritable ambeq.
A M BR ÉE. ( Odeur. ).. IJ n , des caraétè res les
plus marqués de ]Aambre gris eft - pne odeur aromatique
, vive, fprte4&r-tenace qui lui appartient
en propre. .11.paroît, que,scette,,odeur forme,cependant
un-genre d’arpme dans la nature, puif-
que beaucoup d e . fubftances la préfentent , ou
au moins en offrent une analogue dans les opérations
de chimie. On fait que le ,mufc a une
odeur allez, femblable à celle de l’ambre. Un
grand nombre de plantes .labiées fe.font remarque):
par un arôme manifellement rapproché .de celui
de l’ambre. Les laboratoires dé chimie, où l’on
travaille des matières animales, offrent ibuver.t
des bcçafions de .remarquer la’;même odeur. J’ai
vu l’Urine épaiffie en entrait.,. les., fels d’urine un
peu ; humefiés, la bile humaine & celle de boeuf
gardée quelque temps, répandre une odeur d’ambré
fi forte, que plufieurs perfonnes y ont été
trompées, & ne pouvoient pas croire à l’origine
de ces fingùliers .parfums.- .Dans des , maladies
bilieufes, la fqeùr a.quelquefois ce çaraftère odorant
; ia bouze\dé vache offre Tajnême propriété ,
8c en dillillant’ de l’alçpol .fur cette fubllance ,
on préparé -une liqueur qdprqiite qu’on nomme
eau de millcficuis. bans dqhfe l’analogie frappante
des fenfatibns qqe .ee génré-d’arome’ produit, en
indique une dans fa nature ; - fans, doute fes prin-
cipeç .font combinés de la même .manière., dans
,lés circonftances naturelles. ou artificielles, fi
différentes en.'.apparence., La. chimie n’a encore
rien jd’exaét, rien de', connu à l’qgard de. cette
formation de l’odeur .d’ambre. La pature.intime
de Larome rileft pas cqrinue.;On doit donc recueil-
lir, foigneufement, ces faits, .-.8c attendre.que leur
nombre 8c leur rapprochement fuffifent, pour
porter une lumière plus éclatante fur ce point.
On entrevoit au moins la poffibilité .d-’imiterpar
l’art un produit odorant, .analogue à l’ambre.
AMBRE GRIS. L’hiftoire de l’ambre .gris appartient
autant à la chimie qu’à la minéralogie ,,
qui. n’a point .encore de faits certains .à. offrir à
cet égard. .11 paroît, que q’eft à tort que les na-
turaïiftès ont .pj.aqé cette fubftançe parmi les
bitumes, elle appartient vraifemblablement aux
produits ré.fineux 8c odorans des. animaux à.mam-
melles , mammaUa.
Llambré.gris eft une matière concrète,.d’une
-confittançe molle. & .tenace, comme la ; cire, ,ou
\foli.de &' caflante. comme lqs. gommes réfines 9
d’une couleur grife, marquée, de taçhes-jaunes
,ou noires., .d’une .odeur prefque, fétide , Sc.qui
n’eft fuàve-i. -quoique très-forte ,, qqe Iqrfqu’pn
divife beaqco.up, cette matière., 11 eft en mafles
irrégulières quelquefois -arrondies , formées par
couches de différente nature, 8c plus ou moins
j agrofles , fuiv.ant qu’il s’çn ,eft:rëji;ii un plus grand
1 .nombre, fin en a vu. des,morceaux pelant- plus
: de -deux cens, livres. : Cette, fubftançe -a étéripa.-
nifeilement liquide , !pififquielieia epveloppé.plu-
j fièufs matières..étpngèges qu’.on, y,rencontre , tels
! qu’q ' désjbecs dq: fèci)es, .des, arêtes de,paillons J
j .des coquilles foffiles , 8c -d’autres çoips marins.
On trouvedjambre gris.flottant,fur les eaux de