
mêlé tout l'acide nitrique avec l'alcool/on ajufte
au matra? un vaiffeau de rencontre , & on lutte
le? jointures j on porte le tout dans un lieu frais
ei\ e te , ou dans un lieu tempéré en hiver j .on
les lailTera en digeftion aififi pendant 40 jours ,'
remuant de temps en temps les matras entre les
mains, fur-tout les premiers jours qu'il faudra
remuer à tous momens,- pour qu'il ne fe faffepas
de combinaifons féparées qui tiendroient de celles
que .produit. la diftillation-. «
.Cr0Hius3.au. rapport de M. Pott^ paroît être.
le premier qui ait fait ufage de l'alcool nitrique 5
Hartman / & Rolfincius l'ont imitée & depuis 3
ce remède a chaque jour acquis plus de crédit.
On 1 a recommande comme ftomacnique, apéritif ,
antifeptique , diaphorétique 5 fa vertu diurétique
. fait célébrer par Syîvius, comme un lithon-
triptiquë efficace j mais l'expérience n'a pas .confirme
les idées de ce célèbre médecin chimilte.
N Cn l'emploie ordinairement à la dofë de . 20
a -4° gouttes dans des potions ,. des eaux diftil-
lees 5 on I ajoute quelquefois dans des tifanes
a la dofe d'un gros par deux livres, de boif-
fon ; on s'en fert quelquefois pour toucher
les aphtes 3 &. les ulcères gangréneux de la
bouche 3 .de la gorge;: Hoffman remarque que
la propriété diaphorétique de cet alcool eft
beaucoup augmentée , fi on le mêle ..avec de
1 alcool ammoniacal j enfin on a regardé,; cette
préparation comme un carminatif efficace. , &c.
mais fon ufage mérite toujours quelques attentions.
40. Alcool fulfurique. - .
Cette préparation :.que l'on connoît vulgairement
fous les noms d'eau de Rabel3 Elixir; an-
lipodagrique 3 antinéphrétique de Dippel 3 Elixir
acide de Haller 3 eft une combinaifon de l’acide
fulfurique avec l'alcool 5 elle n'a été fréquem-.
ment employée en médecine que depuis la fin
du dernier fiècle 3 .époque à laquelle un em-
'pyrique nommé Rabel mit cette compofition en
réputation 3 en l'annonçant comme un moyen efficace
d'arrêter les hémorrhagies même après la
feéfion des gros vaiffeaux 3 dans les amputations
des membres, j quelques fuccès exagérés 3 ainfî-que,
c'eft l'ufage3>firent la fortune de ce.remède &
de fon prôneur 3 & l'on donne à cette préparation
le nom de celui qui palfoit pour en. être
Tinventeur.
Le procédé de R abel étoit très-compliqué y
fpit ignorance , foit defir d'en impoier par l'embarras,
des manipulations 3 cet empyrique a fur-
chargé de pratiques minutieufes 8c fuperflues
la formule qu'il a donnée de fon remède- Il
prenoit des mar.caffites ferrugineufes qui fe
trouvent -près de Paffy 3 & qu'il affiiroit être les
feules qui puffent donner de l'efficacité à. fon remède
5 il en faifoit une forte leffive & Pexpo-
foit à l'air 3 puis les arrofoit avec la .même lef-.
f i v e 3 jufqu'à ce qu'elles fuffent tombées en ef-
florefcencè. Il les leffivoit encore j 8r parl'éva-
poratjorf obtenoit un fulfate de fer dont il retirait
I acide par la diftillation 3 &c'éto it cet acide
qu il dulcifioit par l'alcool au moyen delà digeftion,
en mêlant deux parties de cet alcool à une
d'acide fulfurique. :
Les chimiftes attentifs reconnurent aifémeht
1 inutilité du choix & de toutes les précautions
minutieufes que Rabel recommandoit j ils s'affu*
rerent bientôt qu'on obtenoit le même produit,
en employant l'acide fulfurique ordinaire, qu'il
falloir feulement avoir l'attention de ehoifir un
acide concentré , pur, ‘ limpide .& un: alcool
reélifié.
L opinion des artiftes fur le procédé à fuivre
dans fa compofition de l'alcool fulfurique n'eft
pas auffi uniforme ; plufieurs veulent qu'après •
une digeftion préalable de fes deux parties con-
ftituantes, ôn foumette. le mélange à une diftil-
lation 3 mais les autres , 8c ils font en plus grand
nombre., fe bornent à la fimple digeftion.
Mais.il nous paroît qu'il ne peut y avoir de
doute fur ce .point. L'intention dans cette compofition
eft feulement de combiner l'acide avec.
alcool, & non pas de lui donner un cara&ère.
ethéré j ainfi nous penfons avec Lemeyy, avec
la faculté de médecine de Paris, le traducteur:
de la pharmacopée de Londres , 8c le plus grand
npmbre de pharmacographçs, qu'il faut procéder de
la manière fuivante à la préparation de l'alcool :
' fulfurique,
Prenez acide fulfurique concentré une partie y
alcool rectifie trois parties.
Mettez l'alcool dans un matras à long c o l,
verfez deffus peu-à-peu.l'acide fulfurique, il y
aura un mouvement inteftin bruyant 8c beaucoup
de chaleur, 8c d'autant plus que ces.ingrédients
| feront plus, concentrés 5 remuez <le matras pour
accélérer la combinaifon 8cm’ajoutez de nouvelle
portion d’acide qu'après que le mélange fera re-.-
devenu calme , adaptez au matras qui.le contien-?
dra un matras. de rencontre ', luttez les jointures,
laiffez le tout en digeftion à froid,
pendant fept à huit jours , décantez la liqueur
8c çopfervez-la. pour l ’ufage dans -un. flacon-
de verre bouché avec un bouchon uVé à T é - .
meril.
. 7 Cette liqueur a une odeur fuave un peu éthé-
ré e , une faveur aromatique , ftiptique, & très--
acide fans être c.auftique -,; une couleur rouge
claire. Cette couleur eft très-pâle, fi l'on s'eft
fervi d'alcool mal re&ifié, ou d'acide fulfurique.
foiblej elle tire fur le brun .fi cet .acide étoit
noir ou r.ouge ,. fi l'alcool tenoit eh diffolurion
quelques fubftances huileufes étrangères , 8c l'on
doit -fufpe&er tout alcool fulfurique d'une couleur
très-foncée, Pour mafquer l'imperfeCtion de
cette, liqueur préparée avec des drogues mal
conditionnées., on la colore ..fouvent avec, les
fleurs de coquelicot y ces altérations font de
peu d'importance .par elles-mêmes , mais lorf-
qu'elles déguifent l'imperfeCtion dè la combinaifon.,
“elles méritent beaucoup d'attention. •
Si l'on eft donc dans le cas de foupçonner cette
imperfection, il faudra en verfèr quelques gouttes
fur du .carbonate de potaffe , il n’y aura qu'un
léger frémiffement s'il y a combinaifon des
parties confirmantes, 8c effervefcence marquée
fi l'acide eft trop à nud.
Dans ce cas on pourroit réparer en partie le
mal, èn mettant du même alcali dans I'alcoOl
fulfurique pour s'emparer de l'acide non combiné,
mais il faut ufer de ce moyen avec précaution
, 8c s'arrêter au moment où l'effervefcence
ne feroit plus bien fenfible, le fel qui fe, feroit
formé fecriftalliferoit à la longue ou la liqueur fa-
line fefépareroit 8c occuperoit lébas du flacon 5 on
pourroit par une décantation ménagée avoir à part
l'alcool pur, | |
. C'eft en qualité d'aftringent 8c pour l'ufage
extérieur -, qu’on a principalement employé 8c
qu'on emploie encore cet alcool, mais on s'elt
convaincu par l'expérience que s'il eft capable
' d'arrêter de fang des vaiffeaux même artériels ouverts
, ce n'eft que fur les plus petits qu'il peut
agir avec efficacité , 8c la prudence . a engagé
les chirurgiens à lui préférer la ligature des
gros vaiffeaux, l'application de l'agaric de chêne
8c la cqmpreffion ; on s'en fert cependant comme
d'un remède auxiliaire, 8c la manière d’en faire
ufage eft d'y -tremper des bourdonnets de charpie
qu'on applique- fur les plaies des vaiffeaux.
On l'emploie auffi contre les hémorrhagies du
nez , contre les aphtes 8c les ulcères de la
bouche 8c de la gorge. Dans les premiers cas
on l'introduit dans les narines, à l'aide des tentes
de charpie. Pans le fécond on, trempe dans un
mélange de cet kicool 8c de miel rofat des pinceaux
de linge dont on touche les .ulcères.: on
s'en fert jufqu'à agréable acidité dans des garga-
rifmes.
...Ce remède peut être pris. par la bouche en
l’étendant dans des potions appropriées , à la dofe
de huit à douze gouttes, 8c jufqu’à agréable acidité
dans des tifanes,.,
C'eft un roborant légèrement irritant 8c con-
féquemment un aftringent , un antifeptique , mais
il ne peut être employé que dans.les cas de relâchement
manifefte 8c d’altération putride. Tout
état inflammatoire en contr'indique l'uïage.
Les hémorragies utérines, celles qui ont lieu
par les felîes, celles qui ont pour caufe une dia-
thèf© fcorbutique ou atrabilaire , les fièvres pétéchiales,,
les varioles accompagnées d'éruptions
pourprées, font les maladies dans lefquelles on
peut donner avec fuccès l'alcool fulfurique a
dofes réitérées en potions 8c en tifanes.
; . Dans le ; cas d'une difpofition .gangréneufe
manifeftée par de larges taches pourprées 8c
par un affaiflement extrême, on peut reunir.a
Fufage interne de ce remède celui de l’application
de linges trempés dans un mélange de ces
alcools avec.de l’alcool camphré.
5°, Alcool tartareux.
Nous renvoyons, à la feâion fuivante l’exposition
de cet alcool, qui d'après un nouvel examen
nous paroît par fa nature ; fes propriétés
& le mode de fa préparation , être placé plus convenablement
au nombre des alcools éthéres.
A L C O .O L S fA C I D E S C O M P O S É S. '
( A ) Alcool fulfurique térébenthine, 8c ordinairement
Baume aflringent d'Edimbourg.
Prenez acide fulfurique quatre gros, térébenthine
claire, ou huile volatile de térébenthine une once &
demie , mêlez péu-à-peu dans un matras V en fui te
ajoutez en verfant à différentes fois trois onces d’alcool
reêlifié & faites un mélange exaâ s en agitant
plufieurs fois le matras, ou en remuant la liqueur
avec une baguette de_ verre. - ,
Cette préparation qui n’eft gueres qu’une mixture
, a été recommandée comme un remede tonique
aftringent , convenable fur-tout pour arrêter
les écoulemens gonorrhoïques. ; on l’a auffi
recommandée j contre les hémorrhagies. La dofe
eft de 16 à 50 gouttes dans un véhicule aqueux
ou quelqu’ autre boiffon appropriée.
Quelques praticiens- ont recommandé dans les
mêmes vues l’alcool muriatique , dans lequel on
ajoutoit une certaine quantité-de baume de
Copahu. -
( B ) Alcool fulfurique aromatique , & vulgairement
Elixir de vitriol , Elixir de Mynficht , Elixir
de vitriol acide d'Edimbourg. ■
Prenez galanga, camomille, abfînthe, écorces
lèches de citron, de chaque quatre gros, gérofle
cannelle , mufcade, - & gingembre, de chaque deux
;gros; cpncaffez, mettez dans un matras, &
verfez déftus vingt-quatre onces d'alcool fulfurique >
faites digérer pendant huit jours ; l’objet dans
cette préparation eft de réunir à l’alcool fulfu-
. rique l ’extrait de différentes fubftances aromatiques
j plufieurs difpenfaires ajoutent à cette
compofition, la fauge, la menthe poivrée; d’autres
prefcrivent -de faire digérer d’abord dans 'trente
onces d'alcool reélifié, les efpèces aromatiques ,
& après avoir filtré I’infufîon d’y ajouter ftx onces
d’àtide fulfurique foible ; la pharmacopée de
Wortzbourg prefcrit de verfer peu à peu fur trois
oanr. d’alcool fulfurique un demi-gros des huiles
volatiles de cannelle, de citron, & un gros d’huile
volatile de menthe, & de faire digérer ce mélange
.à.un,feu très-doux dans un- matras.bien'