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donne la noix vomique, fe trouve au Malabar,
dans les ifles de Timor , de Lolor & de Ceylam
Le bois de couleuvre eft ainfi appelle ., ou parce
qu’il guérit la morfure des ferpens, ou parce que
fon écorce extérieure eft tachetée comme la peau
de la vipère. Outre cette propriété, Boerhaave
affure que ce bois convient aux fièvres i.ntermit
tentes, qu’il eft vermifuge , contre la cardialgie ,
la colique , la gonorrhée Malgré ces excellentes
propriétés, bien des obfervateurs le difent fui pe dis
ce qu’il y a de certain, c'eft qu’il fait vomir ,
qu’il purge , excite la fueur pris à petites dolés. Il
efface les taches de la peau.
Cn le trouve claffé parmi les médicamens (impies
& officinaux de la pharmacopée de Paris.
* le bois connu en France fous le nom de Fernaiv.-
bouc , n’elt pas \& même que celui dont parle ici
j Bergman, caron ne peut douter de Ton exadti-
tude-dans uneobfervation de cette importance j&
I cependant je n’ai pu faire une teinture qui donnât
| les changemensdè couleur qu’il annonce. Après l’a-
j voir tenté inutilementavectouslesboisdefernam-
i bouc que j’ai pu trouver ici ( a Dijon )idans le
j commerce , je me fuis adreffé à M. Valrtront-de-
i Bomare, qui a bien voulu* m’en procurer du vrai,
. ou du moins de celui qui réunifiait les qualités par
I lefqu elles on étoit convenu de diftinguer cette
j efpèce de bois de Bréfil, & fur lequel conféquem-
i ment il ne pouvoit me relier aucun doute. Voici
leis réfultats de mes elfais.
( M. W i l l e m e t . )
PoiS DE FlR. ( Pharmacie. ) Syderoxilon iner-
rreGe bois eft ainfi nommé, parce qu’il a la dureté
du fer. On Bemploye aux ouvrages de menuiferie. -11 eft fufceptible d’un très-beau poli. Les Indiens
en font divers outils & inftrumens > les fauvages
de l’ Amérique en fabriquent leurs flèche^. L’ arbre
qui fournit ce bois fe trouve au cap de Eonnê-
Lpérance.
L’on fait ufagede l’écorce de cet arbre dans les
maladies où il faut exciter la tranfpiration.
(M. W i l l e m e t .- )
Bois de Ffrnambouc. Quoique le bois
cls fernàmbouc foit une efpèce de bois de Bré-
f i l , auquel nous avons déjà confacré un petit
article de pharmacie, nous croyons devoir en
reparler ici à caufe de l’ afage chimique que Eerg-
man en a fait & recommandé pour Banalÿfe des
eaux. Dans la fécondé difiertation du premier volume
de fes opuicule?, ce célèbre chimifte dit,
lettre (B.) : La teinture aqueufe de Fernàmbouc eft
rouge, mais les alcalis la font aifément paflër au
bleu. Cn colore du papier avec cette teinture en
la fâifant cuire avec un peu d’amidon blanc > &
comme les réadlions fe marquent aufli-bien fur le
papier, on peut fe pafler de la teinture, qui exige
un appareil plus embarraffant. Un grain de carbonate
de fouae récemment criftallifé , diflbusTlans
.4295 grains d’eau, peut donner a ce papier une
couleur bleue f foible à la vérité, mars pourtant
fenfible : un oeil exercé pourra même diftinguer
cet effet quand il n’y auroit que la moitié du fel
indiqué dans Beau. Les acides jauniffent le papier
tfintpar le Fernàmbouc & lui reftituent fa couleur,
quand elle a été altérée en bleu par les alcalis. On
voitd ’après cela que Bergman a conseillé ce réadtifà
caufe de fa grande fenfibilité ; mais M. Morveau
dans fa tradudtion de cette difiertation , remarque
qu’ il y a de véritables difficultés pour fe procurer
la teinture du bois dont parle le chimifte Suédois.
Il y a lieu de croire, dit M. Morveau , que
La teinture de ce Fernàmbouc eft d’un rouge
tirant au jaune 3 le papier fur lequel on l’a fixée par
le moyen d’un peu d’amidon , paroît en effet d’un
rcuge Un peuplas décidé 5 mais foit que l’on verfe
de l’alcali dans la teinture, foit que l’on ajoute de
j la teinture dans de Beau plus ou moins chargée
j d’alcali, ou qu’on y plonge le papier rougi, au
lieu de prendre une couleurbleue ( ç&ruUus;) la
teinture pafie àu rouge vineux , 8ç le papiey^prend
feulement une teinte pourpre oii violacée 3 lorL
. qu’ils ont été ainfi altérés, lés acides leur reftir
tuent leur première couleur , & les jauniffent très-
promptemëntfi on emploie la dofe néceffaire pour
reprendre l’alcali.
M. Délavai, dans fes recherches expérimen-
taies fur la caufe des changemens de couleur,
; ( pag. 18. de la traduc.. frànçoife ) afiure aufii que
Binfufion du bois de Bréfil, ou du bois de Campê-
chë, devient pourpre par l’addition de l’alcali : le
jus de grofeilleslui a préfenté les mêmes chanee-
mens.
Cn voit d’après ces obfervati'ons de M. Mor*-
veau, que le bois de Fernàmbouc propofé par
Bergman , pour indiquer les alcalis , né remplit
pas en France le but annoncé parle chimifte $i;é-
| dois. Mais nous ayons tant de moyens même daffs
j les matières colorantes, foit dans le tournefol
i rougi par les acides qui devient bleu p^r les alcalis
, foit dans la teinture de raves & celle de flèurs
| demauv.equi devienhent d’un verd très-brillant,
i qu’on peut bien fe pafler du réadtif colorant indiqué
par Eergman.
. Bois SAIN. ( Pharmacie. ) Voye% GAROU.
Bois SAINT. ( Pharmacie. ) Voye^ GA1AC.
Bois sudorifiques. { Pharmacie. ) On a coutume
de .comprendre fous cette dénomination
dans les pharmacies , le gayac , le faffafras, là
fquine & la falfepareille , quoique de ces quatre
fubftances , il n’y ait que le gayac qui foit un véritable
bois 3 les trois autres font des racines. Voyt\
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les articles, Gayac , Salsepareille , Sassafras,
Squine.
Bois DE Rhodes. ( Pharmacie. ) Gcnita cana-
rienfis. Ci ait us canarienfis Jempervirens & incanus
comm. hort. 2 , 103. Le fentiment des botaniftes
eft partagé furie végétal dont on retire ce bois
aromatique ; les Antilles en fourniffent beaucoup,
ainfi que le Levant, les ifles Canaries, la Martinique
5 les ébéniftes & les parfumeurs en font
ufàge.
Il eft diurétique , cordial, céphalique & fudo-
rifique ,Ta pharmacopée de Paris indique une huile
effentielle de bois de Rhodes & une eau diftillée,
qui a la même odeur que Beau rofe : ce bois entre
dans les parfums, la poudre fternutatoire , le baume
apopledtique , Beau générale , la confection
alkermes, la pommade blanche & Be (fence royale.
(M. Willemet)
Bois des Moluques ou Pavana. ( Pharma-
cit. ) Croton tiglium. Pinus indica , nucleo purgante.
C. B. 492 C ’eft un arbriffeau médiocre des Indes
orientales.
Le bois eft purgatif, fudorifique, alexiphar-
maque, contre les vers; on le recommande comme
un fpécifique dans l’hydropifie, la leucophlegma
tie, & dàns plufieurs maladies chroniques, il faut
choifir le pavar.a légery fpongieux, pâle, revêtu
d une écorce grife , d’une faveur mordicante &
cauftique, d’une odeur ingrate.
(M* Willemet.)
Bois d’iNDE. ( Pharmacie ) Cn ne fait pas
exactement d’où provient le bois d’ Inde ; les uns
le confondent avec le Fernàmbouc & le bois de
Càmpêche ; d’autres veulent que ce foit un bois
réellement différent: il en eft qui prétendent que
c eft le bois de l’arbre qui donne la feuille d’Inde
ouïe malahatfum. Au refte cettejneertitude eft
peu importante pour la pharmacie , dans laquelle
on n’employe prefque plus nulle part lebois d’ lnde.
On afiure qu’il eft âftringent & ftomachique. 11
n entre aujourd'hui dans aucune préparation pharmaceutique.
Bois G E N T I L -CU J O L I B O T S . ( Pharmacie. )
Daphné me^ereum, me\ereum Germanicum. Lob.
Mfi; 199* C ’eft un charmant arbriffeau indigène
a l’Furope, dont les fleurs précoces, annoncent
les beaux jours & la fin de la mauvaife faifon des
frimats.
Toutes les parties du bois gentil , prifes intérieurement
, bouleverfent tout-à-fait Beftomac ,
excitent le vomiffement, évacuent avec impétuo-
fite par haut & par bas les humeurs féreufes ,
fur-tout celles qui font fluides '. elles attaquent ,
corrodent & enflamment les parties intérieures 5
eues raclent les vifcères , elles ouvrent les orifices
«es vaiffeaux ianguins 3 elles allument les fièvres ,
elles excitent des cardialgies & des Xuperpurgations;
elles ôtent toutes les forces. Malgré ces
qualités malfaifantes & délétères y qui nous ont
été tranfmifes par les anciens, & qu’il ne faut pas
toujours croire à la lettre, quelques uns prescrivent
le mézéréon aux hydropiques , pour évacuer
les humeurs féreeufes 3 la dofe de l’écorce & des
feuilles eft depuis fix grains jufqu'à demi-fcrupulej
la faveur de fes baies ne paroît pas délàgréable ,
mais au bout d’une heure on refîent à la gorge
une chaleur brûlante èc douloureufe qui dure
pendant douze heures. Les Lapons avalent der.x
ou trois de ces baies pour faire crever la vomique
de l’oefophage , & cela leur a afiez bien réuffi
jufqu’içi. Six ou huit femences purgent avec violence,
mais avec moins de danger lorfqu’on lès
prend entières, qu’écrafées , car alors leur àcrete
eft fi grande, qu’elles font capables d’enflaminer
Beftomac. Il ne faut donc pas moins que des ten>
péramens de fer, tels que ceux des Finlandois, pour
pouvoir füpporter comme eux la dofe de deux
grains de cette fèmence pour la toux, & jufqu’à
vingt-fept pour les fièvres intermittentes, lis
pouffent même l’abus qu’ils en font, juiqu’à donner.
cette baie dans l’atrophie. Les vieilles femmes
Rufies s’avifent d’un étrange expédient pour fe
donner un air de jeune fie, c’eft de fe frotter Us
joues avec les baies de mçzéréon ,afin de les fai ie
enfler & rougir. Cn recommande de fe fervir de
fa racine comme d’un féton qu’on fait pafler par
les oreilles , pour guérir lès maladies des yeux.
Cn eft venu à bout, au rapport du Baron de
Haller, d’un ulcère cancéreux à la joue, en employant
la déco&ion aqueufe de cette racine : la
formule fuivante qui fe trouve dans le nouveau
difpenfaire de I ev/is,eft fouvent employée avec
fuccès en Angleterre , contre les exoitofes.
Décoction de racine de médire on.
■» Prenez de racine de mézéréon côncaffée ou
réduite en poudre groflière , trois onces. »
« D’eau commune , fix livres. »
» Mêlez , faites bouillir à petit feu , &r réduire
aux deux tiers: ajoutez fur la fin demi-once de
réglife effilée 5 puis paffez. La colature fe prend à
la dofe de quatre onces , trois fois le jour. »
Cette déco&ion eft vantée comme un remède
efficace pour détruire les nodus vénériens 3 & on
afiure qu’elle a réuffi dans des cas où les mer-
curiaux adminiftrés avec foin tant à l’intérieur
: qu’à l’extérieur n’avoiênt point eu de fuccès
Nous n’avons pas manqué d’enrichir notre ma-
tièremédicale indigène de ce médicament j il feroit
à defirer que Ton s’occupât à faire de nouvelles
expériences avec le mézéréon , & nous ne doutons
pas qu’il feroit poflible de rencontrer dans ce
végétal de • notre hémifphère , un médicament
héroïque, que les drogues exotiques ne nous offri-
roient pas.
Pallas rapporte dans fa flore Ruffe , que les
habitans du Nord fe guériffent de maux de dents,