
humeur, &■ par fuite fur .les fondions d’un vif-
cère prefqu’entièrement ignorées julqu’ici.
C alcul pinéal.. Rien n’eft plus fréquent que
de trouver plu Heurs petite* pierres dans la glande
pinéale du cerveau humain ; ce fait eft généralement
connu des an ato milles , & il n’en eft aucun
qui n’ait eu oçcalion de faire plufieurs fois cette
obfervation ; mais foit en raifon de la petitefte -
de fes concrétions & de la- difficulté de s’en procurer
une quantité fuffifante foit par rapport au '
peu de cas que l’on a fait jufqu’ à ces derniers
temps de l’utilité de la chimie pour la phyjique
animale , on n’a rien tenté fur l’analyfe du calcul
de la glande pinéale. Qui fait cependant li cette
analyfe ne pourroit pas contribuer à diminuer la
profonde obfcurité où l’on a été jufqu’ici fur les
fon&ions de cette glande , & même de la mafle
entière du cerveau ? Au moins la curiofité fi piquante
& même fi prenante fur un fujet pareil,
doit-elle engager à faire des efiais fur fes concré-,
•tions j & porter les ànatomiiles à aider les chi-
miftes 5' car fans ie concours des uns & des autres
3 cette analyfe , ainfi que celle de beaucoup
d’autres fubftances animales , ne pourra jamais
être faite dans l’exa&itude & les foins qu’elle demande.
C alculs pulmonaires. Il eft affez fréquent
xle voir des malades expectorer des concrétions
de petits calculs irréguliers qui forcent après une
toux plus ou moins .longue or fatiguante.. Ç e
font, fur-tout , les vieillards fujets depuis longtemps
aux affeClions arthritiques qui rendent
ces concrétions que je défigne fous le nçm de
calculs pulmonaires. Je ne connois encore qu’une
obfervation confignée dans les mémoires cfé l'académie
de Stockolm 3 pour 1783 , fur-la nature
de ces calculs. M. Roering affure que des concrétions
expeClorées par un vieillard fujet à des
accidens' athritiques , étoient de la même nature
que la bafe des os , c’eft-à-dire , du fcl
phofphoriqtre calcaire. Cn pourra facilement répéter
cette obfervation; car il n’efl pas rare de
t rotiver les poumons des perfonnes mortes à la
fuite de maladies fcrophuleufes , d’anciennes af
feCtions de poitrine, de difficulté de refpirer, &c.
remplis de concrétions dures „ en forte -qu’en |||
coupant avec le feapel, leur parenchyme crie
fous l’inftrument. Si la découverte de Roering eft
confirmée par l’expérience, on pourroit en la
comparant à l’analyfe des concrétions tophacées
des goutteux , déterminer. fi les. affections arthritiques
confident, foit dans une furabondance
de fuc ofieux , qui fe dépofe dans les articulations
ou dans différentes parties, foit dans la diffoju-
tion du phofphàte calcaire des. os enlevés à ces
organes par un virus diflolvant, qui le charrie
enfuite dans différens organes. Mais c’eft à des
expériences ultérieures à confirmer ou à infirmer
ce premier réfultat. II fuffit d’en avoir fait pref-
fentir ici'l’importance.
C alcul rénal. C ’eft dans le -rein que fe forment
le plus communément les calculs ou des
concrétions dures, qu’on a mal-à-propos nommées
pierres des- reins , pierres rénales. Ce vifeère
eft celui de tous qui eit le plus expofé à cette affection
morbifique , parce qu'il eit le filtre naturel
de l ’urine, qui contient, comme on le fait,
très-abondamment les élémens du calcul. ( VoyLr
Urine ). L’homme eft très-fujet à cette maladie
3 quand.les calculs rénaux font petits , ils
font entraînés avec l’urine , defceftdent par les
uretères , & font rendus fous le nom de gravier
î s’ils ont encore un volume un peu plus con-
fidérable, ils preffent & bleffent plus ou moins
les canaux & donnent naiflance aux coliques néphrétiques
, an piffemetit de fang, & c. .Souvent
après avoir é té , entraînés dans la veflie,
leur volume les empêche le fortir, par l ’urètre,
& ils deviennent le noyau du calcul véfical ou de
la pierre proprement dite , qu’on eit obligé.d'extraire
par la lithotomie 5 quelquefois ils ne for-
tent point des reins , ils y croiifent peu-3-peu,
y augmentent ,de volume par l ’addition fuccelLye
de plufieurs .couches & deviennent fi volumineux,
qu'ils occupent tous les canaux par où l’urine s’écoule
de ces vifcëres glanduleux. Alors, ils- ont
là forme du baifinet, & offrent fouvent des ramifications.
ils produilent des maux très^longs &
abfo! Liment fans remède, des .douteurs vives 8c
répétées, des ifeburies, des dyffuries , des pif-
feroens de fang & de pus. Peu-à-peu ils entam-
ment, ils corrodent , ils détruifent même par
leur prefiîpn Sç.leur irritation continuelle, la propre
fubitance du rein ; en forte qu’il ne refie
plus enfuite qu’un membrane , une efpèce de
capfe pleine de pus, & renfermant je calcul rénal.
Cette maladie, affreufe , & qui.n’eft pas très-
rare , dure quelquefois tvn grand nombre d’années
5 il ‘ elt même quelques cas où elle pape
fans s’annoncer par des fyrnptômës qui puiffent
en caractérifer l’exiftehce. Les ouvragés des sr>
t o mi fie s , & fur-t.out ceux de Morgagni, pré-
fenteat l’hifioire de plufieurs corps dont-, l’ouverture
a montre la deflruition d’un rein par la
préfence, d’un calc.ul_, fans que des fyrnptômës
préliminaires affez graves en ayent afîuré l’exii-
.tence. .
Le calcul rénal de l’homme .eft de la même nature
que celui de la veflie 3 il eft formé par le
dépôt. & la. criftaüifation d’un acide particulier
que nous connoilTôns fous le nom d’acide li chique
3 l’examen de plufieurs calculs rénaux humains,
m’a prouvé qette^affertion. On trouve
fouvent à leur furface & dans leurs cavités, car
ils font prefqué toujours comme perforés & caverneux
, des cryltaux brillans réguliérs de phof-
phate ammoniacal & de phofphàte de foude; il
fuffit de les Jaifler tremper quelques heures dans
l ’eau pour faire difparoître ces cryfiaux & pour en
reçonnoitre la nature, en examinant la diffolution
qui s’en eft opérée.
Les animaux font fujets aux calculs des reins
comme l’homme. Morand le fils, a découvert
que les rats offrent très-fréquemment des pierres
nombreufes dans leurs reins 3 mais il n’a rien dit
de leur nature,& neparôît pas-les avoir examinées.
Cet objet mérite cependant l ’attention des.ehî-
miftes & des médecins 3 car la nature des calculs
rénaux tient à celle dès urines, & cette
dernière eit manifeltement différente dans les
diverfes claffes d’animaux..
On cbnnoît les fingulières propriétés dé l’urine
de cheval. On fait que cette urine beaucoup plus
chargée de principes que celle .de l’homme, fe
trouble dans l’inftant même où-elle elt rendue 3
& que c.’eft d’après cela que les médecins nomment
urine jumenteufe,3 l’urine très-chargée & trouble
des malades. La matière en poudre qui fe précipite
de l’urine des chevaux eft en grande partie
de la craie, tandis que celle qui fe précipite
de l’urine des hommes , fur-tout à la fin de*s
maladies, eft de l’acide lithique. On va voir que
la nature du calcul rénal du cheval répond à celle
de l’urine de cet animal.
Examen d\un calcul rénal du cheval.
Sa forme étoit très exactement celle du rein
dont il.occupoit la place; à chacune de fes extrémités,
il portoit des végétations en forme
de choux - fleurs. Sa furface avoir une couleur
brune, & oftroit une infinité de petites lames
brillantes, comme des fragmens de fable qui
réfléchiffent les rayons du foleil. 11 y avoit,
dansffa'partie moyenne,- un étranglement, comme'
s il avoir été lié avec une-bande dans un état
de molleffe. Sur fes. bords, on appercevoit plufieurs
cavités inégales & caverneufes. Prefque
toute fa furface étoit mamelonnée , & contenoit,
en quelques endroits, des portions de membranes.
Ln les feiant, on a d’abord éprouvé beaucoup
de difficulté à caufe de fa dureté j mais lorf-
que lâ'tcie a été parvenue à trois ou quatre lignes,
-elle a paffe très-lacilement. En effet , l’extérieur
etoit très-denfe, mais le milieu étoit formé de
couches très-poreufes & très-tendres 3 le couteau
les coupoit aifément 3 if pefoic quinze onces cinq
gros trente-fix grains. '
Cent parties de ce calcul réduit en poudre,
& mifes avec de l’acide muriatique , s’y font
diflous en produifant une effervefcence vive &
ecumeufe. Le produit de cette effervefcence étoit
de l’acide carbonique 3 l’eau de chaux verfée-
dans cette difîblution de calcul par l’acide mu-
natique, a produit un dépôt floconneux de la
nature des o s , qui pefoit vingt-deux parties;
acide oxalique a produit auffi dans cette diffoluddn
. un précipité abondant qui étoit de
1 oxalate chaux.
Ces deux ou trois expériences fuffifent pour
nous apprendre que la matière du calcul de cheval
eft compofée de carbonate & de phofohate
de chaux, & que ces fels terreux infolubles
font dans le rapport de foixante-huit pour le
premier, à vingt-deux pour Je fécond, dans un
quintal.
Cette différence entre la nature du calcul de
cheval & celle de l’homme, ne doit pas étonner
d’après l’exiftence du carbonate de chaux dans
les urines de cet animal. Sa formation eft même
peut-être plus fréquente qu’on ne penfe chez
ces animaux, vu la facilité avec laquelle ces
matières fe dépofent de leurs urinés. Qui n’a
pas vu qu’à mefure qu’ils rendent leurs urines
elies deviennent blanches & laiteufes 3 quelles
fortent même quelquefois toutes troubles de leur
veffie ?. V o y e ^ l’article Urine.
D^ans un chat adulte, qui avoit été coupé dans
fa jeunefle, & qu’on ouvroit pour des recherches
particulières, on a trouvé les capfules fur-
renales entièrement durcies, & , comme on le
dit, pétrifiées ; elles étoient dures fous les doigts
comme des morceaux de pierres 3 elles faifoient
entendre ua bruit aigu , lorfqu’on eflayoit de les
couper avec un couteau, qui en étoient forte-
ment emouffé. Leur couleur étoit blanchâtre; on
y diftinguoit manifeltement des grains arrondis
lies enlemble par un tiiiu cellulaire fort mince’.
, 7 avoit entre les grains les plus gros & les plus
écartés 3 des cavités «emplies d'une humeur ronfle
aiiez epaiüe. Les artères & les veines-qui fe dif-
tnbuentj dans ces vifeères & le tiffu cellulaire
qui les fixe dans le lieu qu'elles occupent ne
nous ont pas paru avoir fouffett d'altération
Pour connoître la nature de ces concrétions
on a détaché les glandes furrénales ; on les a fait
bomliir dans une diffolution de potaffe pour en
>?,a“ r.1? . cellulaire après quelques fécondés
d ébullition , il n eft refté en effet qu'tinfc multitude
de petits grains durs 3 détachés les uns des
autres & d'une groffeur différente ; quelques-uns
deux. 3 mis fur les charbons allumés 3 n'ont point
noirci, preuve qujls ne contiennent plus de matière
animale combuftible f l'acide muriatique
Jes a dylous avec effervefcence ; l'acide oxaü-
que fai foit dans cette diffolution muriatique un
précipité 'd oxalate de chaux ; le carbonate d ’
potalle en precipitoit de véritable carbonate c l-
eaire, & l'eau de chaux, un dépôt de phofphàte
calcaire ou de terre des os.
D après ces elfais, les reins fuccenturiaux de
f er C'j «■ enJ-m înupides & mdiffq<îl^ub'flretsi,s 1,e unn d éetuo*i t fdeu!s cacrablcoaniraetes
de chaux, ’ qui faifuii environ les trois-quarts de
la maffe totale , & l'autre du phofphàte de chaux
qui en tormoit a-péu-ptès l'autre quart.
Ndus, ne tirons aucune induQioü de ce fait