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|>loyéesdans nos pharmacies, îiousn’eM rapporte' '
ions pas la formule, qui eft très-bien compofée.
1 juneurs pharmacographes fe font occupés à" les
réformer, & en ont donné différentes formules
que Ion trouve dans les Ldifpenfaires, fous les
ïioms de pilules alo'èphangines: capitales & fiomachi-
*/ues 3 pilu-les alo'èphangines réformées , &c. Les uns
ont ajouté à l’aloës des poudres purgatives &
aromatiques, qu'ils incorporent avec un firop •
les autres propofent de faire infufer dans l'alcool
Jss fubftances aromatiques, pouf en extraire le
•principe réfineux que l'on unit enfuite- à l’aloës.
■ Lemery proppfe la formule fuivante, fous le nom
de pilules^alo'èphangines réformées.
Prenez aloès foccotrin , quatre onces ; féné
monde , - quatre gros ;. ellebore noir, un Nros &
demi; trochifques alhandal, fils' d'abftmhe & 'de
'chardon béni, poudres diamofchi & diambrs , fafran
oriental, myrrhe en larmes de chaque un gros ;
huile volatile de cumin , de f acci nde romarin 6> de
camomille , de chacun fix goutte/; firop de nerprun
luflifante quantité pour faire une malfe de
pilules. - -
. La manipulation de ces pilules eft fimple &
■ facile, elle confifte uniquement à réduire, eii
poudre fine les différentes fubftances, & à les.incorporer
avec le firop de nerprun ; mais la for-
mule eft encore chargée d'un grand nombre de
fubftances, on pourrait en retrancher fans diminuer
leur efficacité. Ces pilules font beaucoup
plus purgatives que les premières, & la dôfe doit
en erre depuis douze grajns jufqu'à foixante au
plus ; mais rarement elles ;font employées.
A LEX ANDRIN. (Pharmacie.) Surnom donné
par les anciens a differentes-compolïtions médica-
menteufes, foit parce que quelques-unes avoient
ete imaginées nar le médecin Alexandre, ou par
des difciples de l'école d'Alexandrie-, foit parce
quon y avoir attaché le nom du'roi Alexandre
comme une forte d'hommage, ce qui étoit affez.'
fi equent parmi les anciens ; quoi qu'il en foit
on trouve dans Celfe la description d'un -emplâtre
qu il nomme alexandrin , & qu'il place au
nombre des remèdes attradifs ; il étoit compofé
d alun foffile, de fel ammoniac , de fcories de
«uivre, de myrrhe, d’encens, de réfine de pin
d huile & de vinaigre ; cet emplâtre, dont la
baie etoit un oxide de cuivre dinous par l'acide
aceteux, devoit être d'une couleur verte. J. Mefué
décrit fous le nom d‘emplâtre alexandrin ou d‘A-
lexandre, deux compofitions d’une nature bien
differente de celle que nous venons d’indiquer'
lun etoit fait avec des dattes, des coins, du ftyrax
du maftic, & d’autres fubftances aftringentés &
toniques, & il étoit deftiné pour appliquer fur
le ventre, fortifier l’eftomac , &c. L'autre qui
avoir a-peu^pres le même ufage , étoit principa-J
fement compofe d au avec le ftyrax, le bdellium
1 aloès, Sec. Il décrit auffi un cérat d'Alexandre , J
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pfûpfé à fortifier l ’eftomac & les vifcères abdo-i
mmaux qui etoit compofé avec les tiges d'ab-
iinthe , 1 encens , le ftyrax , la gomme ammoniaque
| de la cire & du vin. Nicolas -Myrepfus décrit
un antidote qu'il nomme aurea alèxandrina
præclara. Aece donne la formule d'une poudre
pour les maladies des yeux., qu'il nomme collyrium
Jtccum alexandro régi infcriptum ; enfin les anciens
emploient beaucoup fous le nom de julep alexandrin
ou roiat .3/ une forte de potion ou de firop
clair , compofée de dix onces d'eau de rofes , &
deux onces de fucre 3 que l'on faifoit bouillir
quelques minutes 3 8c que l’on donnoit le plus
ordinairement par cuillerées aux malades , ou que
I on mêloit. à lèurs boiflons.
Quelques pharmacographes ont encore con-
lerve Je nom d‘alexandrin pour défigner un firop 3
qui j de même que le julep 3. fe prépare avec
quelqu eau aromatique diftilléèy telles que celles
j rof e a oranges , de cannelle, de menthe,
de mehfle, &c. & qui n'en diffère que par la
proportion plus grande du fucre. Pour faire ce
firop , fur quatre onces .d'une de ces eaux aromatiques
, on fait fondre au bain-marie fept onces
I -p ^Llcre > ||§ dn lailfe refroidir dans un vaifleau
clos pour conferver le principe odorant.
c ^ Î P ^ N T H I o u A LTINGAR. (Pharmacie.)
Lxprefîion des arabiftes pour défigner les fleurs
de cuivre ou oxide de cuivre.
-, ALEXIPHARMA'QUES , remèdes. (Pkar.y
Généralement on donne ce nom aux médicament
propres à combattre ries effets des poifons ,-des
venins ou .de la malignité. Les anciens appelloient
particulièrement Alexipharmaques , les re-
medes qu ils-employaient contre les poifons , &
lis nommoient alexiteres ceux dont ils fe fer-
voieint contre les bleflures faitespar des animaux.
,venimeux : quelques-uns par la fuite imaginèrent:
encore une autre diftinétion j^ils défignèrent fous
\e ,nPP?®abcxicacon3 les remèdes qui font propres:
a refifter a la malignité des maladies, ou à la
j°ir o-tre‘ Mais Galien fait peu de cas de ces
dmmctions , & il comprend fous le titre général-
à. antidotes toutes les compofitions médicamenteuses
propres à refifter aux poifons , aux venins
ou a la malignité 5 plufieurs écrivains ont encore
deligne ces remedes fous le nom de bé^oardiques 3
parce qu ils regardoientle bézoard comme Yaltxi-
pharmaque le plus efficace dans tous les cas.
II feroit déplace de faire ici l'énumération de
toutes, les fubftances que l'on a fucceflivement
regardées comme alexipharmaquesy celles qui
mentent véritablement ce nom, font principalement
ies plantes qui, outre le principe aromatique
, contiennent une huile volatile unie à une
reflue, ou a une fubftance âcre, amère, faline,
échauffante , propre à ftimuler la fibre, à exciter
I la tranfpiraîion, la fueujrj on doit également y
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comprendre quelques produits des fubftances animales
, 8c toutes les préparations qui ont la propriété
d'exciter, d'augmenter inftantanement 1 action.
(On peut confuiter fui cet objet le Dictionnaire
de médecine. ) Nous nous bornerons a remarquer
que ce genre de médicamens etoit autrefois
beaucoup employé j aufli trouvons-nous dans
les difpenfaires, les pharmacopées , un grand,
nombre de formules qui font défignées par l epi-
thète d'dlexipharmaqu.es : telles font les éfpeces
alexipharmaques j elles étoient formées^ du mélangé
de racines .d'afclepias & de livêche , de
chacune une livre j de feuilles de fcurdium & de
gâlega, de chaque huit onces ; d'écorces de citron
une once & demie : quelques-uns ajoutoient
à ce mélange les racines d'angélique, de con-
trayerva, de ferpentaire de Virginié, de zedoaire,
les feuilles de menthe , de marum, les fleurs de
chardon béni j d'autres y faifoient entrer le macis,
le géroflè & quelques aromatiques chauds.
On employoit ces efpèces en infufion ou en de-
coélion, fouvent dans l'eau, quelquefois dans le
vinaigre ou l'alcool, & on preparoit ainfi des
vinaigres, des effences alexipharmaques;, dont
on vantoit l'efficacité contre la pefte, la variole
& les maladies épidémiques & contagieufes. Nous
trouvons encore dans les pharmacopées différentes
efpèces de poudres 8c aêmulfions , qui portent
le nom d'alexipharmaques : nous n'en rapporterons
pas les formules, parce que ces compofitions
ne font plus employées de nos^ jours.
Ces mots d’alexipharmaques & alexitères, viennent
du grec , quôd ex veneno noxam arceant ,
comme l'a fort bien dit Gorris dans fes notes fur
le poème de Nicandre, intitulé alexipharmaca.
ALEXIPYRETIQUES. ( Pharmacie.) Cette
dénomination qui eft employée par plufieurs écrivains
pour défigner un genre de remèdes, eft
formée de deux mots grecs, qui lignifient antidote
des fievres ou chajfe-fievre. Mais il faut bien diftin-
guer ce genre de remèdes de nos fébrifuges
amers, aftringens, dont l’effet lent, fe borne à
foutenir le ton général du fyftême nerveux, &
dont l'üfage eft reftreint au temps des inter mi f-
fions. Les anciens entendoient- par alexipyreti-
ques, dés remèdes qui terminent tout-à-coup les
fièvres , 'en fufpendent l'ordre périodique & préviennent
le retour de l'accès, qu& ftatim £?.fine,
multà fioliicitudine febres folvunt. C^eft la définition
qu'en donne Jer. Mercurialis, & elle exprime
très-bien l'idée que nos anciens avoient
fur la manière d'agir de ces remèdes. Aufli Galien
qui nous a confervé la formule de plufieurs
éle&uaires , dëftinés à remplir cette intention,
les défigne fous le nom de L e x o p y r e t o s o u
I.E X O P Y R E T IQ U E S , i d e ft o p t im e f e d a n s f e b r em .
Pline, qui fait mention de ce genre de remèdes,
les nomme L e x i p y r e t i q u e s . Cette même dénomination
fe trouve dans Alexandre de Trailes,
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Nicolas Myrepfus, enfin comme 1'obfervent
Rhodius & Leonard Fufch, cette dénomination
paroît plus conforme à l'étymologie , & plus
convenable pour exprime? l'énergie & la manière
d'agir de ces remèdes. Quelques-uns même
les ontnpmmés L Y S I P Y R E T IQ U E S ( q u o d fe b r e s f o l v
u n t parce qu'ils font la folution des fièvres j
S.cribonius Largus , qui vivoit fous l'empire de
Claude, eft le feul des anciens qui ait défigné
ce genre de remèdes fous le nom d'alexi-pyreti-
quesi
Quoi qu'il en fo it, nous devons entendre, par
alexi-pyretiques ou lexo-pyretiques , les remèdes
qui terminent promptement les fièvres 3 & en
arrêtent tout-à-co.up les accès j effet qu'ils pro-
duifent en déterminant un trouble momentané
dans l'économie animale, en y excitant un mouvement
contraire à l'aétion febrile 8c capable de
prévenir le friflbn, en augmentant la chaleur , 8c
fouvent en procurant la fueur ou d'autres évacuations.
Lés moyens pour remplir cet objet peuvent
être très-variés j ceux que nos anciens em-
ployoient fe rapprochoient beaucoup des alexipharmaques
, ils eonfiftoient prefque toujours
dans un mélange de différentes fubftances ftimu-
lantes plus ou moins actives, fouvent combinées,
avec les narcotiques, dont les malades faifoient
ufage immédiatement ou peu de temps avant le
retour de l'accès j car l'efficacité de ces remèdes
dépend béaucoup de la manière de les adminif-
trer, 8c de l’inftant précis où. on les place : leur
ufage, peut - être trop négligé par les modernes ,
exige beaucoup d'attentions. Nous ne nous arrêterons
pas à expofer les cas où ils peuvent être
avantageux, ceux où ils peuvent être nuifibles >
- on pourra confuiter, fur ces objets, un mémoire
que nous avons donné en 1 7 9 0 , à l'académie de
Dijon, & qui fera imprimé aans la fuite des mémoires
de cette fociété 5 nous nous bornerons à
rapporter les formules de deux éleétuaires alexi-
pyretiques , la première fe trouve dans Scribo-
nius Largus, & elle eft compofée de femences
de nafturtium , de jufqüiame, d'opium 8c de
myrrhe , de chacun une once fafran & foufre, de
chacun demi-once i poivre blanc deux' gros, on
incorpore toutes ces fubftances avec luffifante
quantité de miel, & on en donne de lagroffeur
d'une fève une heure avant l’accès, & après avoir
frotté long-tems le corps avec de l'huile chaude :
çe remède , ajoute-t-il, prévient le friflbn, &
guérit les fièvres qui ont un retour périodique ;
c'eft pourquoi on l’a nommé alexipyretos.
Galien nous a confervé, dans fon livre feptième
de la compofition des médicamens , la formule
fuivante , qu'il décrit fous le nom de confe&ion
de Proxenus , qu'on appelle L e x o p y r e t o s ,
8c dont Antoine Mufa s’eft fervi avec fuccès.
Prenez poivre blanc, opium, cardamomum ,
de chacun trois gros ,• fafran, foufre, myrrhe 8c