
cool le blanc de baleine, auparavant diflous dans
lether fulfunque; il fe fait fur-le-champ une Réparation
d’autant moins confîdérable, que 1 alcool
eft plus chaud ; mais en expofant le mélange
fur un bain de fable pour en diffîper l'éther, là
tranfparence fe rétablit & fubfiile après cette dif-
fipation totale. Alors, fi on laifle refroidir, il fe
fait une abondante précipitation, ou plutôt une
efpèce de criflallifation à demi-tranfparente du
blanc de baleine. L'alcool en retient encore,
comme on peut s'en afiurer en le filtrant & en
l’évaporant.
L’éther a fur les matières greffes., & notamment
fur le blanc de baleine ,une aétion plus marquée
que l’alcool. La diffolution s’en opère à froid,
mais plus promptement & plus abondamment à
l’aide d’une douce chaléur, celle de la main, par
exemple. Le réfroidiffement & l’évaporation du
dilfolvant produifent une criflallifation plus ou
moins régulière & différemment configurée pour
les différens corps gras concrets; celle du blanc
de baleine eft ordinairement en écailles tranfpa-
rentes, affer, analogues à celles de l’acide bo-
racique. Celle du beurre de cacao & du fuif,
fe préfente fous la forme de mamelons opaques,
grouppés, qui ne reftemblent pas mal a 1 acetite
calcaire. 11 refte une plus grande quantité d’éther
unie à la matière graffe criftallifée dans le
premier cas que dans le fécond, ce qui indique
encore une plus grande affinité de ce menftrue
avec le blanc de baleine qu’avec les autres. _
Les huiles effentielles fe comportent à-peu-près ,
pour la diffolution & la criftallifation du blanc
de baleine, comme l'éther, l’union de ces fubf-
tances eft feulement plus intime dans ce- cas-ci ;
elle eft encore beaucoup plus forte avec les huiles
graffes, qui, cependant,. exigent le concours de
la chaleur pour opérer la diffolution du blanc dé
baleine. J’ai tenté inutilement plufieurs moyens
pour Réparer ces deux matières. C e fait porte
à croire que l’huile animale inconcrefcible, que.
l’on fait être mêlée avec le-blanc de baleine dans
l’animal vivant, & de laquelle il fe fépare après
fa mort par le fimple; réfroidiffement & par la
preflion, n’eft pas de même nature que ces huiles
graffes végétales.’ - "'\v • ' ' , .
, Les phénomènes & les produits quel on obtietity
en traitant immédiatement & à feu nud le blanc
de baleine avec le foufre, font bien remarquables
&: dignes de f attention des chimiftes ; mais comme
ils m'ont paru ne différer en rien de ceux que pré-
fentent les autres matières graffes , foumifes aux
mêmes expériences; je ne m'y arrêterai pas ici ,
où il s'agit moins de chercher à connoître leur
çombinaifon intérieure , que d'indiquer leurs rapports
mutuels. . ' i -a •
Le dernier moyen de comparaifon auquel: j'ai
fournis le blanc qe baleine 3 a été de le traiter
avec.les acides & les alcalis. Les acides nitrique
Sc. muriatique n'ont pâ$ d'aétion fur lui, L'acide
fulfurique concentré le diffout en altérant fa cou-;
leur y 8c il en -eft féparé par l’addition de l'eau ( à
la manière du c a m p h r e - L'alcali étendu d'eau , 8c
tenu en digeftion avec.le blanc de baleine, n'éprouve
& ne lui fait éprouver aucune altération.
L'alcali cauftique ; ou la leffive des favonniers, fe
combine avec le blanc de baleine liquéfié, 8c
forme avec lui une matièré favonneufe. Ce fa vo r i
acquiert avec le temps béaucoup de c o n f i f t a n c g ,
au point m ê m e de devenir friable. Sa c om b in a i -
fon paroît moins intime, 8c fa diffolution dans
l'eau, moins homogène que celle des favons ordinaires
faits avec les huiles graffes végétales. Au
refte , ces dernières montrent entre elles, à cet
égard, quelques différences. Par exemple, le, fa-
von compofé avec l'huile d'amandes douces, eft.
plus folide que celui fait: avec l’huile d’olive.
Cela vient probablement de ce que celle-ci eft
plus graffeplus mucilagineufe ,. & l'autre plus
tenue, plus fèche ou plus ficcative ^ & par confe-
quent fous cet âfpeét, plus analogue au blanc
de baleine. Cette conjecture eft encore fondée
fur ce que l'efpèce de favon que fournit le beurre
de cacao tient le milieu pour la folidité & l'homogénéité
éntre celui des huiles graffes végétales non
concrètes , & le blanc de baleine... Enfin, fi l'on
fait cuire ce dernier pendant l o n g - t e m p s avec du
minium ou oxide de plomb rouge dans de l'eau,
on obtient une maffe emplaftique très-dure, à
laquelle on^peut donner 'plus de foupleffe, en
y ajoutant une certaine quantité d'huile graffe.
L'huile reCtifiée de blanc de baleine, ouïe blanc
de baleine diftillé plufieurs fois’ & fluide , prend
aufli la forme favonneufe avec l'alcali cauftique,
& fe comporte, dans cette combinaifon, comme
les- autres grailles pareillement rectifiées. Il en
eft- de^même de la diffolution. avec l'alcool, laquelle
eft-toujours proportionnée au degré de rectification
qu'elle a reçu par des diftillatioris réii
térées.
11 réfulte de toutes les. expériences- ci*deffus,
que le blanc de baleine eft: vraiment une fubftance
de nature graiffeufe, mais- différente, à plufieurs
égards ,,des autres matières graffes, animales.& végétales.
Les analogies. & les différences-que l’on
apperçoit dans les qualités .aggrégatives, dans les
rapports avec les divers menftruès probatoires de
la chimie, dans la décompofition violente, ou par
le moyen du feu, en un mot, dans tous les procédés
analytiques, comparés du blanc de baleine &
dés autres corps gras, fluides & concrets, annoncent
dans le premier une plus grande ténuité &
une plus parfaite homogénéité, une mixtion plus
fimple & plus intime. Du refte, il.n’eft paspofljbte
de déterminer d'une manière plus précife les différences
du plus au moins , ou les Amples nuances
qui exiftent dans la; conftitution intérieure -de-ces
fubltances congénères, comme dans ceile de tous
les autres genres de corps naturels. C ’eft à'ce terme,
que la chimie'expérimentaleeft obligée de s'ar-
w a ww j ■: 1 11 : J • | : ,, i ' • - rêcer „
rêter, 8c de céder à l’obfervation le droit dJexploiter
ultérieurement les qualités des matières que
cette chimie lui a fait connoître.
L’induClion très-naturelle que fournit la con-
noiffance chimique du blanc de baleine, & qui me
paroît aufli-bien fondée que les chofes de cet ordre
puiffent l'être, eft que , fi c e : médicament poffède
réellement quelques vertus particulières;, autres
que c e l l e s des corps g r a s ufités, ces vertus doivent
être t r è s - l é g è r e s , peu Taillantes, fujettes- à
manquer leur effet, & par conféquent difficiles à
manifefter d'une manière indubitable.
Telle eft la manière dontM. Thouvenel a traité
le blanc de baleine. 11 eft arrivé par fes expériences
à faifir les rapports & les différences de
cette matière concrète, d'avec les autres hui les fo-
lides > il a f o r t bieji. fenti .qu'après avoir apprécié
lés nuances de ces différences & de ces; rapports ,
la chimie, ,à f'époque où il écrivoit, ne pouvoit
pas aller au-delà. M ais aujourd'hui il lui eft permis
de porter -fes vues plus.loin ; elle- peut e f p é r è r d e
trouver la rai-fon de ces différences dans une analyfe
exaCte & par la-recherche de la naturel de fa prop
o r t io n des principes du blanc de baleine, comparées
aux mêmes réfultats obtenus fur d'autres
matières huileufes analogues., En comparant Je
blanc de baleine à l'huile concrète que j'ai féparée
du foie defféché, à celle qui exifte en abondance ,
dans les calculs, biliaires, à la matière graffe des
cadavres convertis-;en gras, ( Voye^ les mots B i l e
& P u t r é f a c t i o n . ) j'ai trouvé des différences
dans, la f o rm e , la féchereffe , la fufibilité, la diffo-
lubilité d a n s , 1 a lcooldans l ' é t h e r , qui font très-
notables, mais qui ne m’ont point empêché d'en
faifir la reffemblance.^ C e font des, matières du
même genre, mais qui diffèrent par des caractères
fpécifiques. Il refte donc à déterminer i°. la véritable
compofition de ces huiles concrefcibles,- crif-
tallifables, qui ne font ni des beurres, nides fuifs,
ni des cires , qui n'exiftent point dans les fubftan-
ces végétales, qui diffèrent des huiles concrètes
des plantes, comme les huiles liquides des animaux
diffèrent des huiles liquides des végétaux ;
a°. la compofition diverfifiée des efpècesqui conf-
t J tu e n t ce genre nouvellement diftingué d'huiles
animales criftallifables , leurs rapports entr'elles &
avec les huiles animales liquéfiées, leur formation.
Les découvertes font maintenant au pouvoir de la
cnimie elles,feront faites par ceux qui fe livreront
aux travaux quelles exigent. Déjà j'ai fait voir
a l’article de la B i l e , qu'en traitant fon huile fauf-
foment regardée comme une réfine, par l’acide muriatique
oxigené, on la corayertiffoit en une fubftance
fèche 8c, concrète ; analogue au blanc de baleine.
La décompofition lente des matières animales
folides , enfouies en maffe, prouve encore par
la converfion des mufcles & des ligamens en gras,
que les matières fibreufe, albumineufe & gélati-
ueufe peuvent paffer à l'état d'huile concrèfcible.
Dn eft donc fur la voie des découvertes que j'indi-
Ckimie. Tome II.
que ÿ elles font liées aux progrès de l’analyfe ani mal
è j qui ont été fi rapides depuis dix ans, &qti*
promettent d'aller encore avec plus de rapidité >
lôrfqu’un plus grand nombre de travailleurs s'occuperont
de cette belle partie de la chimie. On
n'oubliera pas fur-tout dans ce travail fur le blanc
de baleine 8c les huiles animales concrefcibles qui
s'en rapprochent, de rechercher quelle eft la caufe
de fa formation fi abondante dans les cétacés, 8c
quel peut être l'ufage de .cette matière dans les cavités
du crâne,& de la colonne épinière 5 pourquoi
en général elle paroît être en plus grande
quantité dans les animaux qui refbirent peu que
dans ceux qui refpirent beaucoup d'air, & dont le
fang eft chaud $ pourquoi dans -ççs derniers l'huile
concretcible & criftallifablefemble être cantonnée
dans l'émonéioire du foie & de la bile, tandis
qu'elle eft par-tout dans les animaux à fang froid.
B l a n c d e b a l e i n e . ( Pharmacie. ) Il n'y a rien
à ajouter à ce qui a été dit dans l’article précédent
fur le blanc de baleine confidéré pharmaceutique-
ment. Si l'on ne confidéroit que l'ufage qu’on en
fait aujourd’hui comme médicament, ilferoit prel-
que fuperflu d’en parler. Les: grandes propriétés
qu’on lui avoit attribuées .autrefois, ont en quelque
forte difparu, depuis, qu’on a mieux apprécié
en général les vertus des huileux en médecine. Ces
propriétés, ces vertus du blanc de baleine ont été
présentées en détail & eftimées à leur jufte valeur
dans le diélionnaire de médecine, dans lequel on
a confacré.un grand article à ce médicament.
On dira donc feùlement ic i, relativement à la
pharmacie-, que le blanc dp baleine eft: quelquefois
encore employé dans des bols, des pillules,
rarement dans des boiffons concentrées ou étendues
5 qu’on le triture avec des gommes, dufucre,
du blanc d’oeuf, pour l’introduire dans des liqueurs;
qu’il ne faut pas employer l’alcali, fixe qui le met
dans l’état favoneux ; qu’on doit'je rappeller qu’il
n’eft diffoluble que dans l’alcool chaud.
.pn .fait encore dans'les. pharmacies un médicament
qui porte le nom de blanc de ba/eine.IZ’eR un
emplâtre préparé avec la cire , le blanc de baleine
8c une huile, & qu’on fait au moment de l’employer:
( Voye^ Emplâtres,. ) i,
B l a n c ;d e B i s m u t h , {Pharmacie'. ) Le blanc
de , bifmuth ou de. Fard.4 était autrefois préparé.
dans les pharmacies., comme un cofmétique
dont l’ufage intéreffe la fanté 5 il ne l’eft plus au-
j.ourd’hui pour cét objet que dans les laboratoires
des parfumeurs. ( Vjyeç B i s m u t h . )
B l a n c d e B o u g i v a l . C e blanc nommé
aufli blanc d’Efpagne, eft: une efpèce de craie
bien lavée, que les peintres employent en détrempe
; on ne peut pas L’employer à l’huile, il n’a pas
affex de corps fuivant l’expreflion des artiftés,
c’eft-à-dire- qu’il ne s'unit point à l'huile , & ne
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