que i ) livres de cet oxide par quintal de cloches ;
Taffinage ne demande qu'un fimple mélange du
manganèfe avec le métal des cloches fondu ,
un braffage exa# , puis on pouffe à la Fonte
fans addition ; on obtient le cuivre en grenailles
que l'on fépare & que l’on fond dans un creufet.
Quoique ce procédé ( i ) exige trois opérations
fucceffives, il eft cependant" fufceptible d'être
employé en grand avec avantage ; on pourra
même en diminuer la longueur & les difficultés
en ajoutant un fondant à bas prix , après l’a#ion
de l’oxide de manganèfe, afin d’obtenir le cuivre
réduit & raffemblé dans la mêmç opération. Nous
lavons que dans les atteliers 3 on a déjà difpofé
des fourneaux , pour exécuter ce procédé , qu’on
y a fait provifion de manganèfe , & nous ne
doutons pas qu’il n’ait du fuccès 5 on n’a à
craindre que l ’augmentation du prix de cet oxide,
la difficulté de s’en procurer de conftamment
& d’uniformément bon ; il fera d’ailleurs toujours
néceffaire d’employer quelque fondant pour
diminuer la longueur & les difficultés de l’opération.
Quant à l’oxidation ou la calcination, opérée
à la manière d’un grillage avec 611 fans rufioi)
préliminaire j on a vu par. les expériences pré-
J cédentes qu’ellè fuffifoit pour opérer la fépa-
1 ration des métaux qui conftituent les cloches
qu’il ne faut rigoureufement au’oxider l’étain,
fans toucher au cuivre, pour obtenir ce dernier
à part ; qu’on peut enfuite ,• en pouffant le
métal grillé à la fonte , avoir le cuivre plus ou
moins pur, foit en grenailles , foit en grains
agglutinés & même en cuiot > à l’aide d’un grand
feu î que la proportion d’oxigène à ajouter au
métal dans cette oxidation , propre à en fàvorifer
le départ, doit aller de 5 à 7 pour le quintal,
Suivant les différences qui fe rencontrent dans
l’alliage des cloches ; ou’on obtient jufqu’à 72
parties de cuivre d’un alliage qui n’en contiennent
jamais plus de 80 , par ce fimple procédé ; enfin
que le. même métal coulé en plaques minces
& calciné ou grillé plufieurs fois de fuite , fe
purifie également & paffe peu-à-peu à l’état de
cuivre pur : tous ces réfultats tirés des effais ci-
deffuî décrits étoient faciles à prévoir par la
théorie, mais ils font de plus d’accord avec la
pratique, & ce point eft plus fatisfaislnt. On
fait depuis long-temps dans les atteliers & les
manufactures , où l’on traite le vieux cuivre en
grand, pour en /aire différons uftenfiles , qu’en
tenant le cuivre allié d’étain, de zinc , d’anti-
( 1 ) Nous donnons ici la
lui-même.
note d’une expérience faite devant nous par M. Pelletier, & rédige par
Procédé de M. Pelletier.
Une livre de métal des cloches a été mife dans un creufct. Lorfqu’il a été fondu, l’on y a projette
de l’oxide de manganèfe ( de la manganèfe ) en poudre; l’on a remué le tout avec une baguette
de fer, la matière eft devenue pulvérulente ; l’on a tenu le creufet rouge, en agitant la matière de temps
en temps, & en ajoutant du manganèfe par petites portions, & à diftances éloignées. L’on a employé
6 onces de manganèfe , & le creufet a été tenu rouge pendant quatre heures , & fur la fin , l’on à augmente
le feu pour faire entrer le mélange en fufion. On s’eft fervi d’un double creufet pour cette expérience.
L’on a enfuire caffé le creufet, afin d’en fépare r la matière; tous les grains de cuivre ont été réunis à
J’aide de la pulvérifar.ion , & on les a fondus avec le culot qui éîoit au fond du creufet; le produit
de la fonte a été un culot de cuivre du poids de r tb i ^ 1 r 5 ( ce qui donne 71 livres 14 onces au quintal ).
Ce cuivre contcnoit encore une petite portion d’étain 5 l’effai que j’en ai fait, m’apprend qu’il en tendit
% -f par 100.
En réduifant les feories avec du flux noir, l’on obtient un métal blanc & argentin ( c’eft de l’étain uni
à nnc petite quantité de cuivre) ; le poids du culot fourni par les feories, eft de j onces 2 gros (a) : cet
étain le lailTe couper au couteau , mais il £e brife fous le marteau.
Dans cette expérience, l’on a obtenu,
Savoir :
Cuivre................. 1 jb 1 j 2 5 , ou 71 tb i4°n- au quintal.
Etain pur,
Réduit des feories. 3 3; , i 5., oui3ife 8on< ou 131b 8on* 5 ?co$- 24F' au quintal.
Total.......... 1 ib 4 ^ 4 5
L’on avoit employé 24 onces de métal des cloches ; il fe trouve donc une perte de 3 onces 4 gros qui eft
due au cuivre, & principalement à l ’étain qui s’eft volatilifé dans la calcination.
(a) L’on n’a réduit-qu’une partie des feories, & l’on en a conclu la quantité de métal qu’elles fourniroient par cent. Le
Culot obtenu de la portion réduite, pefant 3 onces 1 gros d’étain, fur une livre Sc demie de métal, répond à 13 livres 8
onces 5. gros 14 grains au quintal.
moine
iftoine & de tous les métaux très-combuftîbles ;
&: très-volatils, fondu aVec: le conta# de l’air, ;
en l’expofant fur - tout en' couches minces, en;
le bràffant & l’agitant, il s’affine de plus en
plus. Gn fait qu-on avance beaucoup cet affinage,
foit en verfant de l’air comprimé à la furface ;
de ce métal fondu par :lë moyen des foufflets ,
foit en y jettant de petites quantités d’eau, qui
opère avec rapidité l’oxidation de l’étain , &
qui. en emporte même l’oxide en vapeur. Ces
divers. procédés font pratiqués en grand dans
beaucoup d’endroits. Les, expériences décrites
ci-deffus ne diffèrent de ces données de l’expérience
en -grand , que parce que l’alliage des
cloches a été plufieurs fois brûlé fans fufion
dans j§§ nôtres, tandis qu’en grand on affine
toujours par la fufion. Nous avions voulu par-là
éviter les pertes qu’entraîne néceffairement l’oxi-
datiôn du cuivre , fur-tout lorfque fon oxide
s’unit à celui d’étain. A la vérité il feroit im-
poffibie d’oxider en grand le métal des cloches
réduit en poudre, comme nous l’avons prefque
toujours fait en p etit, ,& c’ eft pour cela,qu’on
fera obligé de fondre & de brûler par feorifi-
oation ; ce dernier procédé permettra d’ailleurs
de féparer plus facilement en grand l’oxide
d’étain de l’oxide de cuivre qui fe réduit aifé-
ment, en employant un fondant à bon marché
tels que du verre à bouteille, des laitiers , -du
fel marin, du fiel de verre, &c. Dans quelques
uns des effais précédent, après avoir oxidé
le métal des cloches jufqu’à l’augmenter .de 6
pour 100, on l’a fondu avec du verre pilé,
de la potaffe, de la foude , du borax, &c. &
on a obtenu le cuivre plus pur & raffemblé
en culot. Car on a vu que fans l’emploi des
fondans, on ne fépare qu’avec une extrême,
difficulté le cuivre de l’oxide d’étain , &
on n’a le premier qu’en grains ou en poudre.
' C ’eft par des procédés analogues aux expériences
fur l’oxidation fpontanée & fondés ab-
folument fur les mêmes principes, que MM. Au-
gufte, & Dizé réuni .à. M. Jeannety , ont pro-
pofé de purifier le métal des cloches. Chacun
d’eux a eu des fuccès qui confirment ce- que
nous‘avons expofé. M. Augufte fond le métal
des cloches fur une coupelle ; il le feorifie en
entier en agitant les oxides d’étain & de cuivre
qui fe forment à la furface jufqu’à ce qu’ils foient
réduits en une poudre d’un gris foncé> il ajoute
à cette maffé (confiée fix onces de fel marin
par livre de métal ; il la chauffe fortement dans
la même coupelle jufqu’ à ce qu’elle foit en pâte,
& quil apperçoive.des globules de métal rouge.
Alors il donne un bon coup de feu pour raf-
fembler ces molécules en grenailles ; il met toute
la matière dans un creufet , où il la fond au
fourneau . à foufBet ordinaire. Il .obtient ainfi
depuis 58 livres jufqu’à 71 livre? de cuivre par
quintal de métal des cloches ; il tire encore
partie des feories en réduifant l’étain &les autres
métaux qu’elles contiennent.
MM. Dizé &. Jeannety fondent & oxident
d’abord le métal des cloches dans un teft à
’ rôtir ; ils y mêlent enfuite deux onces de fable
fin &. pur, par livre ; ils le pouffent au feu dans
un creufet à. la. forge ; ils y. ajoutent à la fin un
huitième de verre pilé ou de fel de verre pour
entraîner l’oxide d’étain, faciliter fa vitrification
, avec le fable -, ainfi que la féparation du cuivre ( 1).
! Il eft .néceffaire d’ajouter ici quelques réflexions
générales fur ces procédés qui confident à oxider
le métal des cloches par l’air. 11 eft certain qu’on
-oxidele cuivre enmême-temps que l’étain, puifque
l’on réduit le métal en efpèces de feories ; mais
on -fait que l’oxide de cuivre repaffe à l’état métallique
par une forte chaleur ; la difficulté que
l’on éprouve à fondre le cuivré au milieu de
( 1 ) Nous joignons le détail exa# des procédés de MM. Augufte, Dizé & Jeannety. tels qu’ils
nous ont é :é remis, & qu’ils ont été exécutés devant MM. Tillet, Cadet, d’Arcet & moi , commilïaires
de l’académie réunis avec MM. du comité des monnoles de Faîfemblée nationale.
Procédé de M. Augujle pour obtenir Séparément le cuivre & les autres matières qui entrent dans la
composition du métal des cloches.
Apres avoir placé dans un fourneau à air une coupelle fuffifamment diftante des barres pour qu’elle
acquière un grand degré de chaleur, jç, pofe le métal des cloche s. dans la coupefle larecouvre d’un vafede.
forme fphérique qui lui eft lupérieur en diamètre afin d’éviter que le charbon ne tombe dans la matière. Je
laiffe entre le vafe fupérieur & le vafe inférieur une diftance pour établir un courant d’air à la furface du
métal. Quand il a reçu un degré de chaleur Çuffifant pour être fondu, je donne un coup de feu. Auffi-tôt après
j ouvre le fourneau, j’enlève le couvercle de deffus la coupelle, pour que le conta# de l’air froid détermine
plus promptement la chaux d’étain à fe former à la furface. A mefure que les pellicules fe forment
je les. tire avec un ratcau de fer fur les bords de la coupelle , & ainfi de Cuire jâfqu’à ce que ce q.u’i! ne refte
plus de métal liquide. Alors je rapporte tout ce qui eft fur les bords dans le centre de .la coupelle, & je
continue a broyer jufqu’à ce que: je métal réduit en poudre acquière ..une couleur grife. Quand il eft dans cet
ctat;, j ajoure 6 onces par livre de fè! marin.,, je .recouvre la coupelle de fon dôme, & je mets de nouveau
Je reu au fourneau. Quand la matière eft en pâte, & que le départ de l’etain ou du cuivre fe manifefte par
des globules de métal rc"-— " ~ -— ----- eJ.------- i_. ----:— 1 r-'-■ “I— •—
°uge , je donne un coup de feu pour les déterminer à fe raflembier en grenailles. La
Chimie. Tome II.