
fage & aufll vertue« fe que cet emper.euf éroit
fou & pervers ; il s’enflamma pour elle , il s’en
dégoûta promptement, il la. dépouilla: du titre j
d’Augufte & des honneurs d’impératrice , il la
chaffa de fon palais , fans avoir rien à lui reprocher;
elle en fortit fans joie & fans regret,
avec la tranquillité du fage berger de La Fontaine
,
Sortant de ces riches palais
Comme, l’on fortiroic d'un Ijonge.
Ces exemples de modération & de réfignation
font affez rares pour mériter d’être remarqués.
PAULE ( Sainte ) ( Hiß. eccléf. ) Dame romaine,
amie de Saint Jé rôme ; elle defeendoit
par fa , mère » des Sçipions & des Gracques ; elle
avoit paffe fes. belles années dans les- délices’d’une •
vie mondaine,, elle en' pafîa le refte dans la pénitence
, renfermée dans un monaftère à
Bethléem fous la direction de Saint-Jérôme. Il
jugea cependant qu’elle pouffbit trop loin les
auftérités. Après une grande maladie qu’elle avoit
eue , les médecins la prefîerent, dans les-premiers
momens de-fa çonyalefcenee, de faire uiage d’un
p.eu de vin. Sainte,Paule fe rpfufok à ce régime ,
le regardant comme uoedélicatefle qu’elle ne
de y oit pas ie permettre. Saint Epiphane eroir alors
à Bethléem , il étoit fort â g é ; Saint Jérôme crut
qu’il n’en feroiî que plus propre à perfuader
Sainte Paule, & il le pria de rengager à fuivre
le confeil des médecins ; quand Saint. Epiphane
-eut parlé , Saint Jérôme lui demanda quel avoit
été le fuccès de cette petite négociation ? Le fuccès.,
dit Saint Epiphane, a été qu’ elle a prefque persuadé
a. un homme de mon âge de s’abßenir de vin-.
Elle mourut le z6 janvier 405» étoit née
en 347,- Saint Jérôme a écrit ia v ie ,
PAULE (Saint F rançois de ) (Hiß. eccléj.)
ou Thermite de Calabre , fondateur de Tordre des
Minimes. Il étoit né à Paule en Calabr« l’an 14.16,
delà fon nom de Paule. Sa régie fut approuvée
par Alexandre V I , & confirmée, par Jules IL
Louis X I , malade aufli puffillanime, aufli fuper^
jftitieux, que tyran injufte cruel, l’appel laen
France pour être guéri par fès prières, imaginant
qu’un Saint devoir avoir entre fes mainsi la vie
& la iport ; il alla au devant de. lui, Çejerta topt
tremblapt à fèsi pieds & lui demanda la. fan té. j
L ’humble François de Paule le reprit de cette j
idolâtrie, l’avertit de s’ adreflèr àu maître dès def- ;
tinées, de lui; demander avant tout ,des vertus
& de mériter‘ fes grâces par une conduitetópte
differente de celle qu’il ayôit tenue jpfqti’âldr.s/
Les cosmfans- de Louis X I n’appellbiènt François
de Paule que le Bon - homme ; delà leuom
de Bonsrhommes donné aux Mipiines de Ç^»fii|l.pt,
François de Paule mourut dans la ;m^itbp fles^
Minimes du Pleflis du Parc en 1 StQ%y il % ca-
çoaifé par téon X en 15 19.
PAU LE T ( Hijl. eedéfi ) Ft ancifcain, auteur
de. la Réforme, connue fçus le nom de l'Objer-•
rance,, .& d’où: les Cordeliers ont pris le nom
d'Obfervanms.. Il, étoit fils d’un gentilhomme fué-
dois., s’étoit fait Cordelier en 1323 , mourut en
1-390*
PAULET (G u il l a u m e ) Hijl. d'Anflet. ) Marquis
de Winchefter, grand tréforier d’Angleterre,
conferva fa faveur pendant quatre régnés, fous
deux rois' & fous deux reines, dans les temps
les plus difficiles & à travers les révolutions les
plus contradictoires ; ces quatre règnes etoienl
ceux de Henri V I I I , d’Edouard V I , de Marie &
d’Llifabeth. Par une fuite du meme bonheur ou
par l’effet du même caractère, îl vécut jufqu’à
quatre-vingt^dix-fept ans, & vit jufqu’à trois cents
enfans nés de lui. On lui demandoit comment
il avoit. fait pour fixer la fortune à la cour?
Cep, dit-il , que la nature m'a fait de bois de fau'e,
& non de bois de chêne. Très-humble ferviteur def
événemens, difoit un autre Anglois: Toujours ami
& même un peu parent de P homme en faveur, a dit.
un François. Alcibiade étoit populaire dans Athènes
, magnifique en Perfe , frugal à Sparte , buveur
en Thrace ; cette foupleffe qui fit les fuccès
du marquis de Win?hefter, n’avoit pas fait le
bonheur d’Alcibiade , banni par fes concitoyens,
tué par les étrangers chez lefquels il s’étoit réfugié.
Il n’y a point de régie certaine pour plaire,
encore moins pour plaire conftamment ; il n y en
a point pour attirer, & encore moins pour fixer
les faveurs, foit de la cour, foit de la fortune«
Et par oîx Tua périt , un- autre eft eôm-fervé.
PAU L I ( Grégoire ) ( B ip . moi. j Un des
Apôtres du Socinianifme au feizième fiècle. fous
Lélio Socin. Il répréfentoit .TégLife romaine fous
l’emblème d’un, temple ; Luther en abbatcfit.le
toit, Calvin, en dcnioHflb.j't les murailles.. Socin
& Pauli en fappoient les fondemens ; ceff ce
iqulexpriment ces deux- vers gravés fur le^ tombeau
de Fauffe Socin , neveu de Lélio Socin 8c
;qurétendit beaucoup le Socinianifme. ( Voye\_ lar-
iticlê Socin : )
Tota licet Babÿlpn dejlruxit tecta. JLutherus »
Muros Calvinus 1 fe d ‘fundamenta Socinus.
Ces do&eurS Sociniens ayant été chaffés de l’Ita*
•lie, fe réfugièrent en Pologne. Pauli étoit minière
à Cracovie dans les années 1560 & 1566.
PAULIN- ( S a in t ) (HIJL eccléf. ) Il y a trois
Saints de ce nom. Le. plus célébré eft l’évêque
dq .Noie aux quatrième & cinquième fiècles. Il
naquit à Bordeaux- vers l’an 353 & fut -di/ci-ple
d’Aulone. ITavoit éponfé une Efpagnole , nommée
Thérafie, d’unenaifîance illuffre & dune fortune
confidérable. C eff du fein de ces, honneurs &
)de ces ricliefles: qu’ils,,formèrent le projet dune
l'yle fainte & mortifiée 9 & qu’ils fe confacrèrens
à la retraite & à la continence. Ils (e cachèrent
o’abord en Efpagne , enfùite en Italie ; mais dans
toute l’hiffoire des premiers fiècles de Téglife , ce
foin de fe cacher conduifoit prefque toujours à
Lépifcopat. Il fut fait évêque de Noie & ' occupa
ce fiége jufqu’à fa mort arrivée en 4 3 1. Ce fut
vers le commencement de fon épifeopat que les
Goths prirent la ville de Noie , & par leurs ravages
fournirent une ample matière à fa charité.
On lui attribue l’invention des cloches, mais des
favans les croient plus anciennes. On ne croit
pas non plus un fait qui fe trouve pourtant dans
les dialogues de Saint Grégoire, c’eff que Saint
Paulin fe fit recevoir efdave en Afrique à la
place d’un jeûne homme pris par les Vandales ,
& qu’il vouloit rendre à fa mère. Cet événement
ne s’accorde pas avec les époqu s connues de la
vie de Saint Paulin, Dom Gervaïfe a écrit fa vie.
Les ouvrages de Saint Paulin font connus & ef-
•tknés. Saint Auguftin, dit-on, ne fe lafloitpoint
de lire fes lettres ; elles ont été traduites en
François; fon hifioire du martyre de Saint Génies
eff très-connue. Saint Paulin eff au nombre des
pères de Téglife.
Un autre Saint Paulin', évêque de Trêves’,ï
mourut en 3^ 9 , exilé en Phrygie pour la caufe
de Saint Athanafe ;
Saint Paulin y patriarche d’Aquilée fous le regne
de Charlemagne, n’eft guères moins célébré que
Tévêque de Noie. C’étoit un des favans prélats
de fon temps, c’eft-à-dire que c’étoit un littérateur
théologien, comme tous les favans de ce fiècle.
Charlemagne charmé de fa littérature, le fit
élever au patriarchat d’Aquilée- vers Tan 777.
Paulin fe diftingua en 794 , au cor.cile de Francfort
fur le Mein contre Élipand de Tolède &
Félix d’Urgel ; il écrivit contre eux & dédia fon
ouvrage à Charlemagne, qui avoit pris la peine
de dilputer aufli contre eux en perfonne, &
verbalement & par écrit, & qui mandoit aux
efpagnols qu’en fouffVant parmi eux cetre héréfie
(dans laquelle il s’agifToit de. favoir fi le Chriff
confidéré co^irne homme étoit réellement fils de |
Dieu ou feulement fon fils adoptif,) ils s’étoient \
rendus indignes du fecours qu’il avoit eu intention
de leur fournir contre les farrafins.
Saint Paulin mourut en 804 ; il étoit Autrichien.
Un prêtre de l’oratoire en Italie, nommé
Madrefius , a donné en 17 3 7 une ample édition de
fes oeuvres.
P a u l in , ( Hiß. du Théat. Fr. ) âéleur de la
comédie françoife, joùôit affez bien dans la
comédie les rôles de payfan , $c affez mal dans
la tragédie lés tyrans. 11 étoit extrêmement taciturne.
Les aéleurs s’ètoient donné les uns aux
autres, d’après leur ca-raélère connu, des furnoms
tires des titres de diverfes comédies ; le fien étoit:
Le geôlier de foi-même.
PA U L IN E , (H i jl , rom.y plu fleurs dames romaines
de ce nom font conftûes dans Thiffoire.
i ° . Pauline , dame romaine , d’une naiffàtuce il-
lu f t r e d ’une beauté diffinguée, d’une vertu rare,
mais fans douté un peu fuperfiitieufe, avoit
époufé Saturnin, gouverneur de Syrie fous l’empire
de Tibère. Elle eut le malheur'd’infpirer une
violente paffion à un jeui e homme, nommé
Mundus, qui n’éprouva de fa pa t que des refus.
Il ufa de ffratagême, gagna par argent un
des prêtres d’Ifis , qui affi.tra Pauline que le Dieu
Anubis vouloit l’entretenir en particulier. Mundus
fut le Dieu Antibis; mais ne pouvant fe contenir
dans fon bonheur ni laiffer dans Terreur
celle qu’il aimoir, il lui avoua ^’artifice que fon
amour lui avoit infpiré; Pauline révéla tout à fon
mari, qui s’en plaignit à Tibère; celui ci fit punir
de mort le prêtre prévaricateur & tous ceux
qui avbient fécondé cette impoflure ; il fit ren-
verfer le temple d’Ifis & jetter fa ftatue dans le
Tibre. Mundus ne fut qu’exilé.
2°. Pcmpeïa Paulina, femme de Sénèque le
philofophe, voulut mourir avec lu i, lorfque
Néron eut condamné fon mari; elle fe fit ouvrir
les veines ; Néron qui n’avoit pas voulu qu’elle
fût enveloppée dans la difgrace de fon mari, la
fit fecourir à temps, & elle vécut encore un
certain nombre d’années, mais elle porta toujours
fur fon vifage une pâleur intérefiante qui
rendoit témoignage à fa vertu & à fa tendreffe
conjugale. Son aélion & la mort de fon mari
font de l’an t^ d e l’Ère chrétienne. Voye^ l’article
Senlque.
30. Pauline eft aufli le nom d’une trè s- belle
femme qui avoit époufé le barbare empereur
Maximin I , & dont la douceur & la bonté
étaient le feul frein qu’on fût quelquefois oppofer
avec fuccès aux fureurs, de ce prince.
40. Lollia paulina. ( Voyeç Lo lliü S &LGLLIA.)
PAUSANIAS. ( Hijl. anc. ) Plufieurs perfon-
nages de ce nom jouent un rôle dans Thiffoire
ancienne.
A Sparte deux ro^s de ce nom furent célébrés,'
fur-tout le premier, mais.il a laifîe une renommée
mêlée de gloire & d’infamie. Il n’étoit pas
proprement ro i, mais il exerçoit les fondions de
la royauté j comme le plus proche parent &
le tuteur de Pliffarque, fils de Leonide, encore
enfant. Il commandoit à toute la Grèce , comme
général des Lacédémoniens qui avoient alors le
commandement. Il eut la gloire de gagner avec
Ariftide contre les généraux de Xercès la bataille
de Platée, livrée Tan 479 avant J . C „ le jour qui
répond au 19 de notre mois de feptembre. Cet
homme que l’orgueil & l’ambition rendirent
dans la fuite traître à la patrie , avoit naturellement
de la grandeur dans l’ame. Les Perfes
avoient attaché à une potence, le corps deLéonidas
tué aux Thermopyles ; un citoyen d’Egine pro-
pofoit à Paufanias d’ufer de repréfaille.s fur le