
3 ° . Jean de la Roque, frère cl’Antoine, fra- f
vailloit avec lui au Mercure;.il étoit de l’acadé- |
mie de M-àrfeille, il avoit beaucoup voyagé dans î
le Levant ; nous avons fes voyages de l’Arabie |
b euren f e , delà Paleftine, de Syrie & du Mont-
Liban. Mort en 1745 à quatre-vingt-quatre ans-.
4 ° . L a R oque ou Larroque , ( Matthieu de )
( Hiß. du Calvin in if me) calvinifte, fils de calvi-
r.ifte , miniflre à Vit<é en Bretagne, puis à Rouen,
né à Leirac près d’Agen , en 16 19 -, mort en 1684 ;
©ft auteur de plufieurs ouvrages de controverfe,
de deux favantes differtâtions latines fur Pho-
tin & Libère , & d’un traité fiir la Régale.
50. Daniel , fon fils , né à V itré , quitta la
France après la révocation de l’édit- de Nantes,
<paffa fucctffivement à Londres, à Copenhague,
a Amfterdam , & revint à Paris où il embraffa
la religion catholique. Malgré la faveur attachée
alors aux nouveaux convertis , il fut enfermé au
châtelet, puis transféré au château de Saumura
pour avoir eu part à un écrit fatyrique compofé
'contre Louis X IV , à l’cccaïion d’une ffimine qu’on
éprouva en 16 9 3 , au milieu de la guerre; car
Loui? X IV ajoutoit toujours ce fléau à tous, les
Autres fléaux. Larroque ayant été maltraité par ce
prince, fut dédommagé fous la régence, il eut
Une penfion de 4C 0 0 liv. Il mourut en 1 7 3 1 ; il
avoit travaillé aux nouvelles de la république des
lettres pendant une maladie de Bayle ; il étoit
l ’auteür de l'avis aux réfugiés,, qui fut attribué à
Bayle dans toute la Hollande. On a de lui encore
les véritables motifs de la convcrfion de Vabbé
de Ranci, ■ & la vie de Mèrfrdy ^ ouvrages peu
cflimés. Il a traduit de l’anglois de Prideauxfo vie
de Mahomet, & de l’anglois de Laurent Echard,
Vhifo i r e romaine; cette dernière traduction à* été
retouchée & publiée par l’abbé Desfontaines.
RO QUE LAUR E, ( Hiß. de France. ) grande
& ancienne maifcn qui tire fon nom de Roque-
laùre dans l’Armagnac, a produit deux maréchaux
de France. Lun ( Antoine ) fut comblé de biens
& d’honneurs par H en r iIV , qu’il avoir toujours
'fidèlement fe rv i, & dans le carrofle duquel il fe
trouvoit au 'moment de l’affsffinat de ce prince.
Il fut fait maréchal de France par Louis X III en
{aéi>5 , & mourut à 82 ans , le '9 juin 162,5.
L ’autre ( Gaflcn Jean - Baptifte - Antoine )
Rît fart maréchal de France , le 2, février 1724.
I l mourut aufli à 82 ans, le 6 mai 1738 ; & -en
lui s’éteignit la mai fön de Boquelaure.
Gafton, fon père, avoit été fait duc & pair en
*1652 , & avoit mérité cet honneur par fes fervices ;
il avoit été bleffé à la tête, •& fait prîfcunier à la
bataille de Sedan en 1-641 ; il avoit fervi en qualité
de maréchal-de camp aux fièges de Gravelines
en 16 4 4 , de Beurbourg en 1645 , de Courtrai en
^646. Devenu lieutenant-général, il fut -de nouveau
bleïïé aU liège de Bordeaux, fe trouva éft
1668 , à la conquête de la Franche-Comté ; en
16 7 2 , à celle de la Hollande; en 1^73 , au fiègé
de Maèftrichr. Mort ia nuit du 10 au 1 1 mars
•1683.
Au quinzième fiècle, Jean-Baptifte de Roque-
laure , attaché au parti de Réné d’Anjou -, duc dé
Lorraine r fe rendit fameux par fon combat contre
Janot de Budos ; combat décrit par Hnrdouin de
la Ja ille , maréchal de ce même combat.
Au feizième fiècle , deux frères, Jean Bernard
& Bernard j feigneurs de Roque laure, furent
tués, l ’un ait combat de la Roche-Abeille, l’autre
aif combat. d’Orthez.
RO QU E S, ( P ie r r e ) Hiß, litt. mod. ) miniflre
de l’églife fiançoife à Bafle , né en Languedoc en
1685 , l’annf e même de la révocation de l’édit
de Nantes, eft auteur de plufieurs; livres de dévotion
; Il l’eft aufli de* quelques ouvrages littéraires
; il a donné en 17 3 1 , une nouvelle éditioft
très-augmentée de Moréry. On a de lui un traité
des tribunaux de judicature ; diverfes pièces dans
le Journal helvétique -Sç dans la Bibliothèque germa-
nique ; la première continuation des difcours de
Saurin fur la bible, eft encore de lui. Mort à
Bafle en 1748%
RO Q U E T T E , ( l ’abbé d e ) Hiß. mod. ) évêque
d’Aurun, prélat fourbe & v i l , a voit, dit l’abbé
de Choify , * tous les caractères que l’auteur du
» Tartuffe a fl parfaitement repréfentés fur lemodèle
d’un homme faux. Avant d’être évêque, il
aVoit prêché, mais de faux fermons, c’efl-à-dire
des fermons dont il n’étoit pas l’auteur , & l’ou fe
fur lui cette épigrammeï
On dît que I’ahbé Roquette-,
Prêche les fermons d’autrui;
Moi qui fais qu’il les acheté,
je foutiens qu’ils font à lui.
Il prêchoit un jour aux Jéfuites Je panégyrique
de Saint Ignace. Toute la muflque de l’opéra y
chanfoit l’office; les J è fu i t e s , dit en fortant un
des auditeurs , viennent de nous donner deux fpeêla-
clés en un même jo u r , l'opéra &• le Tartuffe,
L’abbé de Roquette commua de prêcher étant
évêque. I] fe plaignort un jour à M. de Harlay
de ce que les officiers municipaux de la ville
d’Autun avoient quitté fon fermon pour aller à la
comédie:. Voilà en effet, dit M. de Harlay, des
gens de bien mauvais goût, -de 'vous quitter aiiiji
peur des comédiens de campagne.
Ce fut lui ( Mémoires de Choify, hiß. de ïabbé de
Cofnac) qui voyant M. le prince de Conti, prince
d’une taille fort irrégulière, avoit la Tantai’fie de fe
déguifer pour un bal contre l’avis de l’abbé .de
Cofnac , qui voulant lui épargner le défagrémefft
d’être reconnu par tout le monde , fit femblant
de le prendre „pour le marquis 4 e Vardes , flhomq
R o Q
me de la cour le mieux fait, & ne manqua pas
de s’adreffer à lui-même pour le prier de lui
faire connoître. le prince parmi les diffèrens manques
; ce fut à lui que M. l’abbé de Cofnac indigné
d’une bafle fie û groflière, dit: alle{ , Monr
ßeur, vous dev riemourir de hontet quand fon
alteffe pour s'amufer imagine de fe déguifer ,■ elle
fa it bien que fa taille & celle de M. de Vardes
font bien différentes«
» Ce fu r, dit l’abbé de Choify , la fource delà
9 haine que M. d’Autun & lui ont depuis confqr-
» vée l’un pour l’autre , & qui fit faire à Guillera-
» gués , ami de l’abbé de Cofnac , les mémoires
» fur lefquels Molière a fait depuis la comédie du
» faux dévot ». L ’abbé de Roquette , abbé de Saint-
Gildas de R uis, & qui fut de l’académie françaife ,
étoit fon neveu, mais ne lui reflembioit pas :
il avoit de la vertu & de l’éloquence. Son erai-
fon funèbre de Jacques I I , fut eftimée,
R O S
ROSCIUS , ( Q uintus ) Hiß. rom. ) eft avec
Efopus la, gloire du théâtre de Rome ; ce font
les deux plus grands aâeurs qui aient paru fur
ce théâtre. Ils étoient contemporains, Rofcius
étoit Gaulois de nation : Démofthène avoit été
formé à la déclamation & à l’a&ion oratoire par
le célèbre afteur Satyrus. Cicéron voulut l’être
par Rofcius dont il étoit l’ami & l’admirateur.
Macrobe raconte qtie Cicéron & Rofcius s’exer^ ,
çoient à l’envi à qui rendroit une même penfée 1
ou un même fentiment , l’un en plus de tours ]
de'phrafe différens & tous heureux, l’autre par une ;
plus grande variété de geftes & de mouvemens.Qn
a une harangue de Cicéron pro Rofcio comotdo, où il
comble d’éloges cet aâeur, Rofcius , dit i l , avoit
tant de vertu qu’il n’auroit jamais dû monter fur
le théâtre , & il y plaifoit tant qu’il n’auroit jamais
dû en defeendre.
La république qui fentoit le prix d’un comédien
, même dans l’ordre politique, lui faifoit une
penfion de vingt mille écus pour qu’il jouât le plus
fouvent .qu’il pourroit ; forcée à des dépenfes réputées
plus utiles , elle fut dix ans fans payer
cette penfiôn, & fans que Rofcius plein de dé-
fintéreffement & de délieatefle, manquât une feule
fois de jouer. Au refte , 1a fortune que faifoient les
grands aéteurs1 à Rome étoit immenfe. Efopus , au
rapport de Pline, avoit à peu près cinquante mille
écus de rente. Rofcius qui étoit pour la comédie
ce que Rofcius étoit pour la tragédie, auroit
pu faire encore une bien plus grande fortune,
félon Cicéron. Il auroit pu gagner tous les ans
environ un million fix cents cinquante mille liv.
Ses moeurs honnêtes & décentes, fon caraftère
obligeant & libéral lui méritèrent l’eftime publique
& toute la confidération qu’on refufoità Rome
à fon état. Il avoit, dit-on, un défaut qu’il
avoit l’art de faire* difparcître dans fon jeu; il
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avoir les yeux un peu de travers. Il n'ën étoit
pas moins plein de grâce dans tous les mouvemens
de fon vifage. Il avoit fait un parallèle de l’aôion
théâtrale & de l’aélion oratoire ; & comme il avoit
fait une étude profonde de ces deux arts, qui n’ea
font qu’un peut-être, nous devons regretter que
cet ouvrage ne foir point parvenu jufqu’à nous. II
mourut vers l’an 6 i avant Jéfus-Cbrift.
2 ° . Cicéron qui; plaida pour le comédien Rofcius
, avoit aufli. plaidé dans fa jeunefle pour un autre
Rofcius, connu fous le nom de Rofcius à' Amène
ou d’Amélië, dans le duché de Spoltte, & cette
caufe avoit honoré la jeunefle de Cicéi on. Les
proferiptions de Sylla étoient finies, mais ce dio*
tateur avoit pour favori un affranchi, nommé
Chryfogonûs, plus vicieux encore que lu i, qui faifoit
mettre fur la lifte des proferits ceux qu’il vouloir
-perdre ou voler. Sextus Rofcius, un des pre-.
miers citoyens d’Amérie, fut aflafliné dans Rome
par des ennemis, qui ays-nt fu mettre Chryfcgo-
mis dans leurs intérêts., obtinrent que le nom de
Rofcius feroit ajouté à la lifte des proferits ; ce qui
d’un côté mettoit les aflaftins à l’abri de toute,
pourfiiite, de l’autre emportoit la corfifcation des
biens de la viâime.Cetteconfifcation fut l’appât dont
on fe fervit pour gagner Chryfogonûs ; il fe rendit
l’adjudicataire des biens de Rofcius, en pouffant à
l’excès les' abus qui fe commettoient dans ces fortes
d’adjudications ;i l acquit pour environ 250 liv.
des biens de la valeur de feptà huit cent mille liv.;
Mais Ro/cfeflaiffeitunfils, qui pouvoit réclamer un
jour contré une fi horrible injuftice & rentrer dans
fes biens paternels. On prit le parti d’accufer le fils
de parricide, c’étoitlui qui avoit tué fon père, &
le crédit de Chryfogonûs effrayant les premiers
orateurs de R ome , perfonne n’ôfoit fe charger de
la caufe de l’orphelin opprimé. Cicéron feul, âg©
alors d’environ vingt-fix à vingt-(ept ans, eut le
courage d’embraffer là défenfe ; il réuffit même à le
faire abfoudre , & cette grande viftoire rendit
fon nom illaftre au barreau. Nous avons fon difcours
; il y ménage S y lla , mais il s’élève contre
! les proferiptions ; il attaque de front Chry fogonus,
fur fon opulence , fruit du crime, lur fon faue , fui?
fa moleffe, fur fon infolence. On ne pouvoit s’an*«
nonceravec plus de courage & plus d’éclat.
30. Cicéron plaida encore avec fuccès pour urt
autre Rofcius ( Lucius Rofcius Othon, ) qui étant tribun
du peuple l’an 685 deRorfie, firpaffer une loi
fouvent citée dans les auteurs ; c’eft celle qui concerne
les chevaliers Romains; cette loi exigeoit qu’on
eût cinquante mille livres de bien pour être admis
dans l’ordre des chevaliers. Ceux-ci n’avoient point
eu jufqu’alors de places marquées au théâtre ; cette
même loi leur affigna les quatorze rangs de fiéges
les plus voifins de ceux des fénateurs. Cette mê-»
me diftinftion accordée aux fénateurs plus de cent
ans auparavant, avoit fait murmarer le peuple ; il
murmura bien davantage , lorfqu’il vit cette noui
velle diftifl&ion s’établir en faveur des choya*
c i # * *