
2 Ï 4 . P H A
que Thiftohe du Taureau d’airain , inventé par j
Péril le , & où il f i t brûler Péri lie même -, foit vraie, |
ou qu’elle ait été inventée pour .donner une ;
idée exagérée de la cruauté de, ce tyran. Cette, j
hiftoire ou cette fable a eu beaucoup de fuccès , j
& le Taureau de Phalans où l’inventeur Périile j
fut enfermé, a pafle en proverbe & en.moralité
contre les inventeurs de fupplices , & les hommes >
lâches & vils qui fournirent des armes à la té- j
rocité des tyrans. Ovide , après avoir rapporté j
ce fait de Phalans & de Périile, & celui d’un
autre tyran qui punit de même un homme qui
confeilloit une c r u a u t é e n exerçant fur luf fa
propre cruauté ; Ovide ajoute :
Juflus uterque fuit nèque enim lex cequior ulla eft
Quant nçcïs artifices arte perire J ’uâ,
C’eft aufli à Phalans & à Périile qu’Horace fait
allufion dans ces vers :
Jnvidïâ Siculi non invenere tyranni
Ma jus tormentum-
Les Agrigentins s’étant révoltés contre Phalans,
l’enfermèrent, dit-on, lui~même dans fon taureau
brûlant, ( l ’an '561 avant J . C .) ce qui complette
la moralité.
PHALÈRE ( de ) PHALÉREUS. ( voyez
D é m e t r i u s . )
PHAON nnç.) de Mytilène dans Tille
de Lesbos ; c’eit le nom de l’amant de Sapho,
pour qui elle fe précipita, dit-on, du haut du
rocher de Leucade dans la mer; mais Thiftoire
de ces deux psrfonnages eft extrêmement mêlée
de fable.
PHARAMOND. ( Voyez F a r a m o n d . )
PH A R AO N , ( Hifl. facr. ) nom générique des
anciens rois d’Egypte. On en diftïngue plufieurs
dans l’écriture fainte : i ° . celui qui voulut enlever
à Abraham Sara fa femme, qui fe difoit fa foeur;
Genèfe , chap. 12 . ;
a °. C e lu i dont Jofeph devint le premier miniftre ;
Genèfe , chap. 3 9 ,4 0 , 4 1 » 45 » 4 ^ , 4 7 * .
3 0. Celui qui réduit les hébreux en efclavage.,
& qui veut faire périr tous leurs enfans mâles ;
Exode , chap. 1 & a. .
40. Celui qui refufe à Moïfé de 1 ailler fortir
les hébreux de l’Egypte , qui eft puni de ce refus
par les dix plaies de l’Egypte , & qui finit
par être fubmergé dans la mer rouge, en pour-
fuivant les hébreux. Exode , chap. 3 & füivans
jufqu’au quinzième.
PHÂRÈS & Z A R A , frères jumeaux, ( Hifl.
facr. ) fils du patriarche Juda & de Thamar.
Genèfe, chap. 38, verf. 2 7 , 28 , 2 9 , 30.
PH A RN A C E , ( Hifl. anc. ) fils de Mithridate,
roi de Pont, ce fameux ennemi des romains,fit
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révolter l’armée contre fon père, qui fe tua de
défefpoir l’an 64 avant J . C.
Fiez-vous aux Romains d u foin de fon fupplice ,
dit Mithridate mourant dans la tragédie qui porte
fon nom. En effet Pharnace, aufli ami des Romains
que. fon père en avoit été ennemi,
n’ayant point voulu prendre de parti entre Céfar
& Pompée , parce que ç’auroit été fe déclarer
contre des Romains; Céîàr qui vouloit qu’il fe
déclarât, .le traita en ennemi, le combattit &
le vainquit. Pharnace fut tué dans le combat ;
ce fut à Toccafion de cette expédition fi prompte
que Céfar écrivit les trois fameux mots paffés
en proverbe : veni} v id i, vici, je fuis venu, j’ai
v u , j ’ai vaincu.
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PH ÉDO N, ( Hifl. anc.) philofophe grec , que
Platon a immortalifé, en donnant fon nom à un
de fes dialogues : enlevé par des Cor faires j il
avoit été vendu à des marchands d’efclaves;
Socrate l’avoit racheté & il étoit refté attaché à
Socrate, il reçut les derniers foupirs de ce philofophe
: après la mort duquel il fe retira dans
fa patrie, c’étoit Elée ; il y devint le chef de
la fe&e Eléaque.
PH ÈDR E , PHOEDRUS ^ fJifl. rom. ) affranchi
d’Augnfte, auteur fi connu fles fables , premier
livre qu’on mette entre les mains des enfans au
collège ; il étoit né dans la Thrace ; il écrivoit
fous l’empire de Tibère ; il fut perfécuté par
Séjan , dont il parle avec mépris dans le prologue
du troifième livre :
Qàbd j i accufator alius Sejano fore t,
Si teftis alius , judex alius denique ;
Dignum faterer ejfe me tantis malis ;
JVec his dolorem dslinirem remediis■ ■ -
Ces fables nous furent long-temps inconnues;
ce fut François Pithou, né en 1544 , mort en 16 2 1 ,
oui en trouva le manufcrit dans la bibliothèque
de faint-Remi de Reims, & qui le „publia con-^
jointement^ e c Pierre Pithou fon frère.
PH E LY P EAU X , ( Hifl. de F r .) famille célèbre
fur-tout par la multitude des miniftres qu’elle
a produits depuis Henri IV jufqu’à nos jours.
Elle parôît être originaire de Blois ; on la fait
remonter jufqu’au treizième fiècle ; elle a produit
aufli des militaires qui ont verfé, leur fang pour
la patrie ; tels font :
Dans la branche d’Herbaut, Antoine-François,
intendant général de la marine, & Henri fon
frère; ce dernier tué au combat naval de M alaga, le
24 août 17 0 4 ; l’autre mort à Malaga même, le
10 o&obre fuivant, de la bleffure qu’il avoit
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reçue dans ce combat fur le vaiflvau amiral.
Dans la branche des marquis de la Vrillière :
Auguftin, chevalier de Malte & capitaine de
galère , mort fur fon bord, près de Vigo en
El’pagne, en 1673*
Et Raimond, fon frère, comte de Saint-Florentin
, mort à Morts , le 9 août 1692 , des' blef-
fures qu’il avoit reçues au combat de Stcinkerqne.
Dans la branche des feigneurs du Verger :
Raimond-Balthafar , feigneur du Verger , lieutenant
général des armées du ro i, confeiiler d’état
d’épée, employé en différentes ambaffades; mort
en 17 13 , vice-roi du Canada.
Quant aux miniftres, en voici la filiation :
ils defeendent tous de Louis Phelypeaux, feigneur
de la Vrillière., confeiiler au préfidial de Blois.
Louis eut entr’autres enfans, deux fils ; Raimond,
feigneur d’Hérbaut, & Paul, tige de la branche
des comtes de Pont - Cliartrain ; ce dernier fut
lé premier fecrétaire d’état de fa famille ; il fut
nommé le 21 avril 16 10 , à la place, de Forget
de Frefne. A fa mort, arrivée le 2 1 oéïobre 1 6 2 1 ,
Louis Phelypeaux fon fils , âgé feulement de .huit
ans, eut fa charge de fecrétaire d’état, à condition
qu’elle feroit exercée par Raimond, feigneur
d’Herbaut, fon oncle, en faveur duquel il. s’en
démit dans la fuite. Raimond l’exerça donc jufqu’à
fa mort arrivée le 2 mai 16 2 9 ; elle paffa
même à fon fécond fils, Louis Phelypeaux, fei-
1 gntur de la Vrillière & de Châteauneuf, tige
des Marquis de la Vrillière, qui mourut le* 5;
mai 16 8 1.
Son fils aîné Louis avoit été reçu en fur.vi-^
vance de fa charge de fecrétaire d’état en 1648 ■
& il en donna fa démiflion en 166.9.
Alors cette même furvivance fut donnée à
Balthafar , fon frère , marquis de Châteauneuf,
qui entra en exercice en 16 7 6 , & mourut le 27
avril 1700.
Son fils , Louis Phelypeaux, marquis de la
Vrillière , fut fait fecrétaire d’état aprèç lui.
C ’eft le père de M. le comte de Saint-Florentin ,
duc de la Vrillière , & de madame la ‘ comteffe
de Maurepas, aujourd’hui vivante ( en 1788. )
M. le comte de Saint-Florenrin;, (Louis Phç-:
lypeaux ) né le 18 août 17P5 , eut la furvivance
du s marquis de la Vrillière , fon v père , & en
prêta ferment le 18 février 172.3., âgé feulement
de dix-huit ans; après avoir été cinquante-deux
ans miniftre ,* il s’eft retiré en 17 75. Duc de la
Vrillière , il eft mort il y a quelques années.
Reprenons aéhiellement la branche de Paul,
chef de la 'branche des comtes de Ponrcharrrain &
qui fut le premier fecrétaire d’état de fa. famille.
Noÿs avons dit que Louis Phelypeaux , io'n fils
s’éteit démis de cette charge en faveur de Raim’ônd
fon .oncle , feigneur d’Herbaut, .de qui clefceu-
dent tous les lècrétaires d’état qui .viennent d’être
énoncés. ■..
Louis fut le père d’un autre Louis ^ qui fut ce
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I célèbre-chancelier de Ppmcbaitrain, premier pré-
iident du parlement de Bretagne en 16 7 7 , inren-
dant des finances en 1687 , contrôleur général en
1S 8 9 , miniflre & fecrétaire d’état le 6 novembre
» chancelier de France le 5 feptembre 1690.
il fe démit de cette dernière charge le 2 juillet
17 14.,, & paffa le relie de fa vie dans la retraite
a l’inflitution de l’Oratoire. Louis X V , par ref-
peél pour fa vertu , alla le v o i r , & torique 1»
Czar Pierre I vint en France , la régent le lui '
indiqua comme un objet digne de fa curiofité &
çomrne un monument encore fübfiftant des vertus
antiques. Il mourut le 22 décembre 1727.
i Son fils fut le comt.e de Pdntcbartrain . ( Jérôme
Phelypeaux) né en 1644 , reçu fecrétaire d’état
en furvivance 'de fon père , le 19 décembre 16 0 -.
II fut père de M. le comte de Maurepas, ( Jean-
Frédéric Phelypeaux ) né le 9 juillet 1 7 0 1 , &
qui fur la démiffion du comte de Pontchartrain
fut reçu fecrétaire d’état, & prêta ferment en
■ cette qualité le 13 novembre 1 7 1 3 , n’a.yaut encore
que quatorze ans. Il entra en exercice au commencement
de 17 18 , n’ayant que, fèize ans révolus.
Il tomba dans la diigrace en 17 4 p , & y refia
; pendant rom le regne de Louis X V . Au commen-
: cernent du regne de Louis X V I , le 20 mai 1774
il rentra dans le co’nfeil avec toute l’autorité d’un
premier miniflre , fut créé chef du confeii des
, nuances fe 16 mai 1776. II motirut en plice &
j en faveur, le a i novembre 1V S1. Il étoit honoraire
des deux, académies .des belles-lettres & des
' fçifinçes. .. .
. Ainfi la famille des Phelypeaux, nous ofTrè un
chancelier garde-des-fet au x , & onze, tant fe-
créraires d’état que miniftres.
Elle nous offre de plus une foule d’in tendans
.& de confeillers; d’état, & plufieurs prélats dif-
I tingués;- enrrèiautres, deux archevêques de Bourges,
! 'te.ift le dernier ; mort depuis peu d’années , a laiffé
aux pauvres de fon diocèfe les regrets les plus
-finceres...r . , - . 1
PH E LYPEAU X ou PHELIPEAUX , ( J e a n )
;^K1 ne paroît pas avoir été de la même famille /
étoit un eccléfiaflique attaché au grand Boflhet!
jqui le donna podrpréc’eptbtir à fon neveu , depuis
jeveque de Treyes. On a de lui un journal de la
.difpuçe relative au liv.re des Maximes des Saints, J
fous ce titre : Relation de F origine, du progrès &
delà condamnation du Qiiiêiifme répandu en France.
P n peut croire qu’il s’y montre plus favorable
’ Boffuet qu’à M. de Fénélon. Cet ouvrage
(n a été imprimé qu’en 17 3 2 , long-temps après
la mort de 1 auteur, arrivée en i~ 08.
PH É R É C R A T E , ( Hifl. a n c .) ô n trouve dans
Le tome X V de l’académie des belles-lettres un
■ mémoire de M. Burette , fur la mufique des Grecs,
ou à Toccafion d’un fragment de Phérécrate fur
la. mufique, fragment cqnfervé par Plutarque ;