
1 3 0. Ptèfre Martyr. ( V o yez M a r t y r . )
14 0. Pierre de Navarre. (V o y e z Na v a r r e . )
15 °. Pierre. ( Corneille de la) Cornélius à lapide,
jefuite flamand, né dans le pays de Liège , mort
à Rome en r6 3 7 , auteur de dix volumes in-jol.
de commentaires fur l’écriture fainte.
16 0. Pierre de Saint-Louis (le père) , auteur du
poème de la Magdeleine, chef-d’oeuvre de ridicule
qui parut en .1668, au temps où écrivoient les N ico
le , les Pafcal, les Bofluet, les Boileau, les
Racine. La même année voyoit éclore Andro-
maque & la Magdeleine; c’étoient précifément les
deux extrémités du bon & du mauvais goût ; on
pourroit faire un pareil ouvrage par plaifantêrie,
par gageure, pour-montrer l’abus de l’efprit &
la fcttife des pointes, & ce feroit déjà un grand
tour de force; mais ce qui eft beaucoup plus
plaifant, c’eft qu’il ait été fait le plus fërieufeme-.t
■ du monde pour montrer de l’efprit & du talent',
& qu il ait été loue le plus férieufement du monde
le plus^ ridiculement par les confrères 8c les
amis 'de 1 auteur. Nous n’en citerons que deux
•■ morceaux, pour faire connoître ce que peuvent
■ 1 efprit & la fottife réunis, & nous avertirons que
•-tout eft abfolument du-même ton, qu’il n’y a
.pas le moindre relâche ; jamais un vers fans ef-
.p r it , jamais d’efprit fans ridicule.
Magdeleine ,v.par la feule contemplation de fon
^crucifix, apprend toutes les fciences, & premièrement
4a .grammaire; elle frémit de voir que,
îp ar u n .w i du tout déraifonnable, l’amour du
fauveur lui ait rendu la mort indéclinable, qu’à
-force d’être d S lif; il fe foit fait lui-même pa jfif
Tandis qu’elle s’occupe à punir le forfait,
De fon temps prétérit qui ne fut ya* imparfait,
Temps de qui-11 futur réparera les pertes..,;. -
‘ Et le préfent èû-te l, que c'eft Vindicatif
D’un amour qui s ’en va jufqu’à Vinfinitirf....
"Mais c’eft dans un degré toujours fuperlatlf^
'E t- tournant contre foi toujours Vaceufatrf;
• Direz-vous.-pas après qu’ici notre écolière
-Faifant de la façon, eft vraiment fingulière
--D’avoir quitté Je-monde & fa pluralité >
' D e la grammaire, elle paffeà la vérification;
elle examine la quantité de fes péchés; elle les
trouve -fans mefure, fans rime., fans rai fon , fans
■ nombre ■& fans règle.
L ’autre morceau eft ce qu’on appelle un écho,
oc dont on trouve beaucoup d’exemples dans nos
-anciennes poéfies :
Quéfu-yent les oifeaux volans .dans ces bocages"? — Cages.
' fuyoîs-je moi deTOeu, quand je Parois ? - La voix.
Que dit-elle à mon coeur au bord de ce vieux antre ? — Entre.
■ .Quels furent donc mes yeux à ceux des regarda.. Ardent'.
’Co™ neBt P°“ r eesmalheurs-doit paraître Marie ? . - Marrie
-Lie qui fuiyoit lesvpas autrefois Madeleine? - 2 ‘Héleine'
sî ° " fm ^ P 0“ 1 ‘>a-s-fa courfouveraine ? - Heine
Et que donne le monde aux liens le plus Souvent ? — Vent.
Que dois-je vaincre ici fans jamais relâcher? - La chair.
Qui fut caufe des maux qui me font furvenus? — Venus.
Que faut-il dire après d’une telle infidelle ? — F i d’elle.
Qui me cachoit le ciel, fans que monoeiî le vide ? — J e vice.
Pourrai-je quelque jour aller tout droit à Dieu ? - Adicii.
L auteur ,^ le révérend père.Pierre de Saint-
Louis , religieux carme de la province de Provence
, . nous apprend qu’il n’a pas toujours été
earme ni dévot, qu'il a eu des rnaîtrefles & en
auez grand’ nombre; Lucrèce, qui jouait fi bien
des yeux & du luth; Valberinte , autrefois le
fujet de fes vers & de fes peines; Lauie, à la
a - 6 001 3 Laure , la chère foeur de fon •«cher
| -Alidor. - Il convient d’avoir fait pour ces belles
quanti.e d’ouvrages fatyriques , impt r s , imper-
timns, v lages, dont il fe repent & qu’il défa-
voue. Cet e confeffion , moitié humble, moitié
gafeonne , parut fans doute alors fort édifiante«
I 7 °* Pierre de Bruys. (Vo yez Br u y s ) .
r8°. Pierre de Corbière. (V o y e z CORBIERE ) . ,
19 0. Pierre de Lune. (V o y e z B enoiT .X F I ) .
20°. Pierre - de. Luxembourg. (V o y e z Lu x em b
o u r g ). ^
a i ® . P ie r r e . ( Fuftaehe de faint & l’àbbé de
fa in t ) . (V o y e z S a in t -P i e r r e ).
-22°. Pier-re-le-Cruel, roi de Caftille. d ?E f).
Sur la conduite de ce roi -, ou plutôt de cet ennemi
de l’humanité, à l’égard de Blanche de Bourbons
fa femme, de Henri de Tranftamare, fon.frère,
du prince Noir, fon bienfaiteur, voyez Les articles
B ourbon ( L o u is I I ) Hen r i I I , roi de Léon
& de Cafiille. G u E SC L IN ( du ) .
Nous allons - donner ic i. la lifte de /es autres
crimes.
Dom Pédre ou Pierre, dit le cruel, fils unique
d’Alphonfe X I , Roi de Caftille, & de Marie de
Portugal, fille d alphonfe IV , roi de Portugal, n’a°
voit pas encore feâze anslorfqu’il tnonta fur ie trône
de Caftille en 135©; fes frères bâtards étoient fils
d Eléonore de Gufman. Cetre maîtrefle d’Alphonfe
X I , à la mort du roi fon amant, auroit pu fe mettre
en fûreté dans la forte place de Médina Sidonia qui
lui appartenoit; elle aima mieux montrer fa fou-
■ million en venant a la cour .* elle "fut arrêtée à Séville
, & bientôt après étranglée dans le palais, fous
les yeux de la reine-mere 8c du roi ..ce premier crime
fi viL.& fi atroce, prémices du régné de dom Pédre,
doit cependant moins être imputé à ce prince, qu’à
Marie de Portugal fa mère, dont l’orgueil ne pou-
voit pardonner à une rivale de lui avoir enlevé avec
le coeur de fon mari, le crédit & la pui/Tance dont
elle étoit peut-être encore plus jaloufe. Il en coûta
cher., dans Ja fuite, à Marie de Portugal,. pour
avoir ainfi accoutumé fon fils à répandre le fang.
Dom Pedre , jeune encore., tomba fi dangeree-
fement malade, qu’on défefpéra de fa vie ; il a l-
•îoît mourir fans enfans, on fongea au choix d’un
fiiccefleur, les grands fe partagèrent entre trois
princes : i ° Jean de Lacerda Lara,dont les droits
précèdoient même ceux de dom Pedre ; 28 l’In-
,'fant d’Arragon Ferdinand,« un des plus proches
1 héritiers de dom Pedre ; 3 0 dom Ferdinand Emmanuel
de Caftille, prince du fang fort éloigné.
Dom Pedre revenu à la v ie , ne pardonna jamais,
ni aux grands d’avoir fongé à fon fucceffeur,
ni à ces trois princes d’avoir été nommés dans
cette occafion. Lara & Ferdinand Emmanuel moururent
fubitement, auffi-tôt après le retabiiflemenr
de dom Pedre; tous les biftoriens imputent à
dom Pedre” ces deux morts fi promptes, & il
n’a pas voulu lui-même qu’on pût ne le pas foup-
çonner ; l’acharnement avec lequel on le vit à la
mort de Jean de'Lara, pourfuivre fon fils âgé de
.deux ans, prouva bien qu’il étoit l’auteur de la
mort du père. Dom Pedre employa-dans cette
-conjondure, la violence & l ’artifice pour fe faifir
• de cet enfant ; il rie lui échappa qu’avec, peine,
par les foins de Mincia, fa gouvernante, qui s’enfuit
avec lui dans la Bifcaye ; elle ne le fauva pas
pour long-temps ; il mourut au bout de quelques
jo u r s to u jo u r s pourfuivi par dom Pedre, qui fit
. arrêter Jeanne & Ifabelle de Lara fes foeurs,...&
s’empara de tous les domaines de cette maifon.
Garcilaflb de la V é g a , un des plus grands fei-
. gneurs & des plus grands capitaines du Royaume.,
■ ftls d’un premier miniftre d’Alphonfe X I , maffacré
-ülans une fédition pour avoir fervi fon maître avec
z è le , eft mandé au palais par dom Pédre; la
reine-mère qui commençoit à fe repentir d’avoir
• donné à fon .fils, l’exemple^de la cruauté, fait
avertir, Garcilàffo de ne point venir. N’ayant rien
à fe reprocher, il croit n’avoir rien à craindre,
il eft aflàffiné dans l’appartement du roi. Son crime
é toitd ’avoir «u des liaifons d’amitié avec Jean de
'Lara & d’avoir été de ceux qui vouloient, au dé-
• faut de dom Pedre ,• rappeler les Lacerda au trône.
On fe révolta ; la guerre civile s’alluma'; dom
i Pedre affiègê les rebelles dans Aguilar, force laplace,
•y fait prifonnier Alphonfe Coronel, beau-père de
ijeàri de. Lacerda Lara, & lui fait trancher la tête.
Alphonfe d’Albuquerque , gouverneur de dom
’ Pedre, avoit trop fiatté fes vices naiflàns, il en
fut puni; voulant., dit-on, adoucir par l’amour
lame atroce de dom- Pedre , il favorifa la pafiion
v de ce prince pour Marie de Padille, qui fut fous
le régné de Pierre le cruèl, ce qû-’Éléonore de
•Guzman avoit été fous le fqgne d’Alphonfe X T ,
& qui caufa bien plus de troubles, parce qu’avec
îtiM: caràâère plus pervers elle gouverna un carac-
••tere plus féroce. Padille étoit attachée à-Ifabelle,
• femme"d’Albuquerque ; il engageaHineftrofa, oncle
• de Padille , à la livrer lui-même au. jeune ro i;
ce fut le cômmencerriént de la fortuned’Hineftrôfa,
. qui bientôt - éclipfa celle ti-^.lbuquerqûe. Padille-,
sM’àbord protégée par Albuquerque ^Fut bientôt en
-de -I^prôtégerJiii-mêm e .£li&sne- -Je
voulut plus. Jaloufe de régner feule, elle s’emprefla
de renverfer le crédit de la reine-mère, & celui
d’Albuqiierque. Ce miniftre fe voyant négligé,
devint bientôt un mécontent ; dês-lors fufpeft, puis
odieux, lorfqu’il eflaya de ramener dom Pedre à
une époufe digne de fa tendrefte, Blanche de Bourbon
( voyez Bourbon , Louis II. ) , l’une des plus
belles princeffes de fon temps, & dont la beauté
étoit le moindre charme ; il penfâ mourir de la main
de ce prince furieux. Il alla chercher un afyle en
Portugal. Dom Jean Nunnez de Prado, fon am i,
grand-maître de l’ordre de Calatrava, fe réfugia
en Arragon ; le roi l’invite à revenir , & lui donne
fa parole royale qu’il ne lui fera fait aucun mal ;
il arrive, on l’arrête, il eft affafliné en prifon,
parce que Padille vouloit procurer à dont Diégue
de Padilla, fon frère, la grande maîtrife de Calatrava.
kDom Pedre, après avoir vainement foilicité le
roi de Portugal , de lui livrer d’Àlbuqnerque, ordonne
à celui-ci de venir rendre compte de l’ad-
miniftration des finances dont il avoir été chargé ;
mais Albuquerque le connoiffoit, & il avoir d’ailleurs
devant les yeux le fort de Prado fon ami.
Les-biens d’Albuquerque font confifqués, & fes
emplois partagés entre Hineftrofa , oncle de Ja favorite
* & un juif qu elle protégeoit. ,
>La grande maîtrife de S Jacques, étoit-ppiTédée
par dom.,Frédéric , propre frère de dom Pedre:.&
frère jumeau deTranftamare. Padille la voulutpour
un autre de fés frères, dom Garde de Padilla de
Villagera ; on fuppofa des crimes d’état à dom Frédéric.,
il fut dépofé , & Villagera élu en fa place.
. Albuquerque fit une ligue avec les Lacerda; les
princês bâtards,Jes princes d’Arragon, la plupart
des grands de Caftille ; la reine .d’Arragon, tante de
dom Pedre , la reine-mère elle-même fe .mirent à
.leur tête.
Albuquerque m-ourut très promptement,« per-
fuadé qu’il étpit empoifonné , & que le coup ve-
noit du ro i; il s’accufa en mourant, de la lâche
condefcendance qu’il avoit eue de lui faire livrer
Padille; il exhorta les confédérés à l’union ,& ;à
la perfévérance ; il ordonna que fon corps fut embaumé
, qu’on le portât toujours à la fuite de l’armée
, & pria fes amis de ne pas fouffrir qu’il fût
enterré jüfqu’a ce que la ligue eût forcé dom Pedre
à renvoyer Padille, fes parens & fes créatures.
Dom Pedre. parut oublier un moment P^diliei
il s’enflamma pour-Jeanne de Caftro ; ne.pouvant
la féduire, il prit le parti de la tromper ; ce fut fs
main-qu’il lui offrit, en Pafluranr que fon mariage
avec Blanche de Bourbon étoit nul : deux lâches
prélats , dom Sariche, évêque d’A v ilâ , dom
Ju a n , évêque;deSalamanque, caftèrent en effet le
mariage ■ de ..Dom 'Pedre qui -époufa. Jeanne de
Caftro ,/ 8c la quitta aufti tôt qu’il ;eût fatisfait .fa
palTion.<Dom 'Ferdinand de Caftro , pour venger
? fa.foeuj'j.eritrA.dans-la.hgue,, Bc y.fit entierJe&asris