
p a r t i. Les Turcs & lés Perfans nous en offrent ,
un exemple frappant. Ceux-là, quoiqu’ennemis
dès chrétiens & des juifs , font néanmoins: per-
fiiadès , dans leurs faux principes-, que la clémence
dé Dieu peut s’étendre fur ces nations infidèles.;
nfais ils Soutiennent qu’il n’y a point de miféri-
corde pour les Rafaxïs j dont les crimes font aux
yeux de- D ieu , foîxante & dix fois plus abominables
que ceux- des autres. ( -H )
R A G
R A G O T SK I, ( F r an ç o i s - L é o p o l d ) Hiß.
irtod. ) aecufé d’avoir voulu fbulever la Hongrie
contre l’empereur , fut mis en prifön à Neiiftadt,
eîï 1 7 0 1 ; le 7 novembre de la même année,1 il
fe fauva dèguifè en dragon : fa tête fut mife à
prix; on promit dix mille florins à qui le livreroit
vtv. nt, fix mille à qui apporteroit fa tête : alors
il* fe mit à la tête des mécontens de Hongrie,
& par des fuccès & des aâes de rigueur fit repentir
les impériaux de leurs violences ; il fut
proclamé prince de Trànfilvanie en 17 6 4 , &
proteéïeur du royaume de Hongrie, jufqtrà l’élection
libre qui devoir être faite cTün roi. En 17 13 ,
les affaires ayant changé de face-, & là Hongrie
ayant fait fa paix ayec l’empereur, Ragvtski vint
en France & paffa en fui te chez. ies Turcs ; retiré
à'Rodofto fur le b'ord de la nrer de Marmara ,
entre-les Dàrdànélliès~& Confiantinopie, il-y mourut
le 8 avril 1735. Qn a donné fous fon r nom
en 1 7 5 1 , un renamenr politique qu’on ne croit
pas être de lui; J .
RA GOU T. ( Hiß. rom.') Quoique le luxe des
Romains fût porté fort loin fur la fin de la république
il eft à remarquer qu’ils confervoient
encore dans leurs tables des refies de leur première
frugalité , & leur bonne chère renoit encore
à l’ancienne cnifine. Cicéron fe plaint dans, la
lettre 16 du liv. V i l à Tes amis, d’une diffenterie
canfée par l'excès dès ragoûts qui! avait mangés.
Quels ktorenvces ragoûts ? Des léguntes & toutes
fortes d'herbes ; herbas omnes itar condiunt, ut nihil
pojßt ejfe fuaviûs. Ces herbes, fi délicatement apprêtées,
étoient des cardes de poirée & des. mauves;,
car >. ajoute le conful de Rome, moi qui favois
bien m’abfienir- des murènes & des huîtres , je
n’ai pas fu me défendre des cardes de poirée ni-
des, mauves : ità ego qui me facile ofireis & murât-
vis abftiaebaiiï} à betâ & maivd dtcepius fum. ( D. / .)
R A G U E A U , ( F r a n ç o i s ) Hiß. litt. mod. )
prefeffeur en droit dans l’univerfité de Bourges,
mort en 16 a ? , auteur-d’un commentaire fur les
coutumes de B e r ry , & d'un livre intitulé '. Indice
des, droits royaux^
' R A G U E L , ( Hiß. fa cr.) parent & ami de Tobie
fê g è re , & beau-père de fo a fils. Son hifioire
celle de Sara fa fille font rapportées au livre de
T o b ie , chapitres 3 , 7 , 8 * 9 » 10.
R A G U E N E T , ( F r a n ç o i s ) Hiß. litt, mod.')
l’àbbè Raguenet te fit d’abord connpître dans les
lettres par un prix d’éloquence qu’il remporta en;
16.89 a l’académie françoife. Il paroît par les fujets
dé ce prix qu’on ne fe propofoit alors de former
que des prédicateurs, & non, comme aujourd’h u i,
des orateurs en tout genre. Le fujet traité par
l’abbé Raguenet .étoit le mérite &. la dignité du
martyre. Son livre des monumtns de Rome , ou
Dejcription dès plus beaux ouvragesl de peinture >
de fculpture & d’-architecture de Rome avec des objer-
votions-, valut à fauteur des lettres de citoyen
romain, titre qu’il porta toute fa vie , & dont on
pouvoit dire depuis long temps :
Voÿons-en du moins la figure .
Comme on aime à voir la peinture '
De quelque belle qui n’eft plus. î
L ’abbé Raguenet a commencé la1'grande di'fpute^
qui paroît aujourd’hui fi décidée,. & qui ne fait
peut-être'que le paroître, fur là prê'értiinënce de
la mufique italienne & de la mufique françoife ; r
i f donne hautement la préférence à là première,
jugement qui étonna dans le temps autant que le
jugement contraire nous étonnerdit aujourd’hui
& contre lequel un auteur nommé Frenufe écrivit
à plufieurs reprifes. On fait quele célèbre Kouffeair
a défendu de nouveau avec beaucoup d’éclat la
eàufe de l’abbé Raguenet; mais, ce que tout le
monde peut-être riè fait pas où ne fe" rappellepàs.,
e’efi que la manie des lettres de cachet nous do-
minoit tellement alors, que, fur les plaintes de
quelques muficiens qui- repréfentèrent qu’il étoit
dangereux de troubler la nation dans l’idée qu’elle
fe faifoit de fe* plaifirs, le gouvernement alieit
donner une lettré de cachet à Roufféau, fi un
homme fenfé qui fé trouva là par hafard, n’avoiî
dit, le feul niot décifif en France 3 c’efi que cette '
lettre de cachet féroit la pliis ridicule qui eût
jamais été donnée; e’étoit beaucoup dire, mais
c’ètoit dire vrai. -
On a encore de l’abbé Raguenet une fiißoire de
Vancien tefiament, une hïfoire' d Olivier ÇromtYel^
'line hißoire du vicomte de Turënne. M'br't en 172.2..
R A G W A LD , ( Hiß. de Suade. ) roi de .Suède ,
fucceda vers l’àn 110 0 à Irigo , q'ui fut empoifonné
parce qu’il étoit le fléau dés méchàns ; celui-ci
fut affafliné parce qu’iL étoit méchant lui-même.,
(M* d e Sacy.)
R A H
RAHAB , (Hiß. fa c .) femme dé la ville dé
Jéricho, qui reçut chez elle 6c cacha lesefpions
de Jo fu é, & qui, par cette rajfbn., fut fèule
épargnée dans le fac de Jéricho..On trouve fon
hifioire dans le livre de Jo fu é , chapitres z 6c 6.
R A I
RAIMOND ( V oyez Raymond. )
RAINALDI, (O derio ouOdor ic ) Hiß. Vitt, j
mod.) c’eff le continuateur des annales de Baro-
nius; il étoit, ,ainil que Baronius, de là eotjgçéga- j
tion de l’oratoire. Mort vers l’an 1670. *
R A J
RA JAH POURSON, f. m. (Hiß. mod.) ce mot j
fignifie roi des prêtres dans la langue clés 'Indiens '
du royaume de Gambe je. C’eft lé chef fupréme
de tous les talapoins ou prêtres du p a j s ; il ré-
fidé à Sonrbrapour ; fon vicaire ou fubfiitut s'appelle
tivinia ; ü a de plus un confeil facer-
dotal auquel il préfide. , .& qui .décide Souverainement
de toutes les matières de fa compétence;
elles font fort étendues, vu que dans
ce pays l’autorité d?s prêtres s’étend même fur;
les chofes civiles. ( A . R . )
RAJAHS, f. nï. (Hiß. mod.) C’efi ainfi que l’on
nomme dans l’Indoftan ou dans l’empire du Mogol,-
des princes defeendus des Kuttereys ou de la race
des anciens Souverains du p ay s , avant que les
Tartâres monjuls ou mongols en euffent'fait la ;i
conquête. Le mot rajahs .fignifie rois ; ils avoient
.autrefois des états plus ou moins étendus, qu’ils gou- j
vernoient avec une autorité abfolue; depuis que les I
Mahométansont fait la conquête de l’Indoftan, la 1
plûpart des princes' ou fouverainsde cette contrée
furent obligés de fefoumettre à leurs vainqueurs qui
les rendirent vaflàux 8c tributaires. D’autres rajahs’>
;fe retirèrent dans des lieux inaccefiibles où ils
vivent dans l’indépendance; ils font des courfes
fur les terres de l’obéiftance du grand -m o g o l;
lorfqu’ils font ces fortes d’expéditions, ils ont fous
.leurs ordres des foldats courageux & déterminés
que l’on nomme rajahpoutes, c’eft-à-dire, fils de\
rajahs ; ils font defeendus des anciens nobles de'
l’Inde, parmi eux le métier de la guerre efi.héré-
.ditaire. Ces rajahpoutes font exercés aux fatigues!
,6c à la discipline militaire ; les rajahs leur accordent
des terres à condition d’être toujours prêts à
monter à cheval fur l ’ordre qu’ils leur donnent
.d’où L’on voit que ce font des efpèçes rde. feuda-
^aires. Le.grand-mqgol tient plufieurs de ces raj.ahs
à. fon ferVice, tant à çaufe de la îjquté-de leurs
trpypès, que' pour tenir en, bridé le s ,gouverneurs
des provinces, les o.mrahs ouTeigi^eius.de fecours
àutres -rajahs qui ne d^peqdent point de
Tui. Xe ;pUiss çonû.dtrable des rajahs .qui font .au
fer vice du J.grgnd-Mqgql efi celui de Sedtifiia ,
'dont )a .capitale , slappel.le Ufépour; il .prétend def-
.cendre.de ^pi;us qui fut ,yàipc.ü-par .Alexandre
le grand. Tous les princes de fà |amille-prennent
le titre de rana, ce. qui fignifie nomme de bonne
mine. Il peut mettre fur,pied à 50000 hommes;
Les rajahs de Rator 6c de Chaga font aufli très-
puiffans; tous ces princes font idolâtres. (A . R . )
R A K
R A K K ÜM , f. m. (Hiß. mod.) efpèce de dard
fait de bois ou de fe r , dont les Hottentots Te
fervent & qu’ils lancent avec une adreffe admirable,
au point qu’ils né manquent prefque jamais
leur but, Ils.fe fervent de cette arme à la chafie
•6c dans leurs guerres.
R A L
RA LE IGH ou RAW LEGH (W A LTER ) , ( Hiß.
d*Angleterre) nom que Thomas Corneille n’auroit
pas dû flétrir dans fa tragédie du comte d’EJfex 9
eft celui d’un des plus grands capitaines de mqr
fous lé regne d’Elifabeth. Ce fut lui qui en 1584
introduifit la première colonie angloife dans le
pays de l’Amérique feptentrionale qu’on appelloit
alors Moccfa , qu’il appella Virginie pour faire
fa co.ur à EUfabeth, 8c en l’honneur, dit M. de
Font.enelle, de la plus douteufe de toutes les
qualités de cette reine ; il fut fouvent employé
-contre les Efpagnols dans cette partie du monde
6c toujours avec fuçcès ; en 159z , avec des forces
inférieures, il eut fur eux bëaücoup d’avantages;
il fit plufiéurs prifes, il Lur enleva fur-tout une
caraque eliimée deux millions de livres fterling;
en 1 3-P5 9 il attaqua les Efpagnols dans l’île de
la Trinité, hrûla la ville de Saint-Jofeph, fit pri-
.fpnnier le gouverneur, s’avança far la riyièçe
d’Orenoque, 8t brûla encore la ville de Comana ;
en 13 9 7 , il acquit aufli beaucoup de gloire aqx
dépens des Efpagnols* La reihe d’Angfet.erre ne
fut point ingrate à fon égard ; elle ie com.bja
d’honneurs, le fit capitaine de fa garde lui
époufer une de fes dames d’honneur. Sous Jacques I ,
! il tomba dans la difgrace, il paroît qu’il Tut Ja
viélime de l’envie & de La calomnie; on Faccufa
.d’avoir voulu mettre fur le trpne Arabelle Stuart
au préjudice de Jacques; on lui fit fon procès
il fut condamné à perdre la tête. Le roi ept
honte d’ufer d’une telle rigueur ou .d’une telle
injuftice envers un homme qui avoit fi bien feryi
l ’état,,mais il ne lui rendit .point la liberté, il
le retint treize ans enfermé à la tour de Londres;
en Ä616, il l’en fit fortir .pour une expédition’ à
la çpte..d’Or & fur les çô,te's de la Guiane. Quoique
l’expédition n’eût pas .réufli, elle ayoit inquiété
.les ,Efp.agnoIs, & , Jacques I , qui. étoit .beaucoup
.moins ..leur ennemi .que .ne . l’.aypit .été la reine
JElifabeth, eut La Jâche Teibleffe d’acçerder.â leurs
Tâches follicitations Ja tête de ce général .qu’ils
re.doutoient & dont fa patrie avoit befoin ; on
-exécuta J ’ancien.arrêt qiûn’ayoît point été annullé.