fion délicate dele défaire d’Agrippa-Pofthumei&. que
Tibère vouloit défavouer. ( Voyeç L'article T i b è r e . )
Horace lui reproche fes,foliés dépenles pour des
affranchies.
Tutior at quanto merx ejl in clajffe fccundd!
Libcrtinarum dico , Sallufiius in- quas
Non miniis infanit3quàm qui mxckatur3 at hic f i
Quà res 3quà ratio fuaderet 3 ^uàquè modefiè
Munificum' ejft lie et 3 vdltt bonus ateftu benignus
Ejfe , daret quantum fatxs effet , ntc Jibi damno
Dedecorique foret.
C ’eft au même Sallufie qu Horace adreffe l’ode
du livre 2., &. cette ode eft plutôt une lèçpn qu’un
éfôge ; quand il l’appelle :
avaris
Abditce tirris intmice lâmna.
Il ne le loue pas d’un généreux mépris pour les
richeffes1, il lui reproche d’être ce qu'on appelle proverbialement
parmi nous , un bourreau d’argent.
SALMANASAR, (Hifi. des AJfy rient.') Ce roi des
Affyriens n’eft connu que par nos annales facréès; à
fon avènement à l’empire il tourna'fes armes-contre
Ofée , roi de Samarie, pour le forcer de lui payer
le tribut auquel tous les rois Ifraélites étoient affu-
jettis. Ofée, fortifié de l’alliance des Egyptiens , fe
crut alliez puiflant pour fe tirer d’une indépendance
humiliante. Salmanafar le fit bientôt repentir de fa
préfomption, il marcha contre lui à la tête d’une
»ombreufe armée, & fe rendit maître de Samarie
après trois, mois de fiége. Ofée, chargé de chaînes ,
fut tranfplanté avec tous fes fujets dans la Médie. Le
monarque vainqueur, pour les remplacer, peupla
le pays de Samarie de Babyloniens & de plufieurs
autres peuples, dont il avoit éprouvé la fidélité. Les
Samaritains ne revirent plus leur ancienne patrie.
On n’y renvoya qu’un prêtre pour y rétablir le culte
primitif, dont l’abolition avoit attiré les vengeances
céleftes fur les nouveaux habitans, des troupeaux
de lions affamés portoient la defolation dans la cam-
' pagne & les bourgs. Tobie , qui avoit été mené en
captivité avec fa femme & fon fils , s’inûnua dans la
fayeur du prince Affyrien qui lui confia les plus im-
portans emplois de l’état. Salmanafar, enflé de fes
premiers fuccès, pouffa plus loin fés conquêtes.
Ses armes triomphantes détruifirent le royaume d'If-
raël , qui avoit fubfifté deux cent cinquante années
depuis fa féparationdè celui de Juda; il enleva le-
veau d’or que Jéroboam avoit fait ériger en Bethel.
Quoique la conquête des J dix tribus eût rendu
fon nom redoutable, Ezéchias , roi de Jérufalem ,
plein d’une confiance peut-être préfomptueufe , réfuta
de lui payer le tribut auquel il étoit fournis.
Les Tyriens, puiflans par leurs richeffes & leurs
forces maritimes , embrâfsèrent fa querelle.
Leurs intérêts étoient communs» Us étoient comme
lui tributaires des Affyriens , qui leuf cfifpufoîenf
l’empire de la mer, & mettoient des entraves à
leur commerce par terre. L ’avantage de la fituation
de leur ville en affuroit l’indépendance; mais avec
leurs monceaux d’or qu’ils étrioient comme Agnes
de leur puiffance^, ils ne pouvoient protéger leurs
poffeflions éloignées n i leurs alliés. Salmanafar \eur
fit bientôt éprouver la vengeance : le territoire de
Samarie fut rayagé , la Phénicie & la Syrie eurent
la même deftinée. Sidpn &. plufieurs,autres villes,
épouvantées d’un torrent prêt à fe déborder fur
eux, s’en garantirent par une promptè foumiflion , &
en reconnoiffant Salmanafar pour fouverain. Ce
prince voulant ne laiffer aucuns vertiges de la puifi-
fance des Tyriens, équipa une flotte de foixante
vaiffeaux dans l’efpoir de ravir à .fes ennemis la
fouveraineté des mers ; mais .tous fes vaiffeaux furent
coulés à fond. Il fe flatta d’être plus heureux
fur.terre : Tyr fut affiégée. H crut s’en affurer la
conquête, en détournant les eaux. L ’induftrie des
alliégés leur fournit la reffource des puits. Les Affyriens
, après un fiége de cinq ans, furent obligés de
renoncer à leur entreprife. Salmanafar mourut avant
d’avpir terminé cette guerre. (. 1 —N . )
SALOMÉ , pacifique , ( Hifi. facrée. ) C ’ert le
nom que l’on-donne à la danfeufe , fille d’Hérodias,
qui danfa un jour avec tant de grâcé devant Anti-
pas , que ce prince, dans l’ivreffe de fa jo ie , lui
promit de lui donner tout ce qu’elle lui demande-,
ro it, fût-ce la moitié de fon royaume , Marc , v j.
2.3. Salomé, confeillée par fa mère, demanda la
tête de Jean-Baptifte , qui ne ceffoit de crier avec
raifon , contre le mariage inceftueux d’Hérodiade
& d’Antipas ; & le roi qui avoit du refpeéf pour le
faint qui le cenfuroit, fut fâché <Je cette demande;
mais comme il avoit donné fa parole, i l . fe crut
obligé de tenir un ferment injufte, ôt il envoya
couper la tête de Jean, ibid.26. ( f )
Salomé, ( Hifi. facrée. ) femme de Zébédée ^
&- mère de S. Jacques le, majeur, & de S. Jean
l’évangélifte, une des faintes femmes qui' avoit coutume
de fuivre le Sauveur dans fes voyages , &
de le fervir. Ce fût elle qui demanda à J. C. que
fes deux fils , Jacques & Jean fuflènt aflis, l’un à
fa droite, l’autre, à fa .gauche , lorfqu’il feroit arrivé
à fon royaume, Matt. xx. fi/, Salomé accompagna
Jélus ait Calvaire , & ne l’abandonna pas même à
la croix, Marc, xv. 40. Elle fut aufn du nombre
de celles qui achetèrent des parfums pour l’embàü-
mer , & qui vinrent pour cet effet le dimanche ,
dès le matin, au fépulcre, Marc. xvj. 1. Quand elles
furent arrivées, elles virent la pierre du tombeaii
qui étoit ôtée, & étant entrées dans l’intérieur du
tombeau, elles y virent un ange qui leur apprit que
Jéfus - Chrift étoit reflufeité ; & comme elles revendent
à Jérufalem, Jé fu sC h r ift fe fit voir à
elles dans le chemin , & leur dit d’aanoçcer à
fes frères de Galilée qu’ils le verroient, Matt,
xxviij. 10. C’eft tout ce que l ’Evangile nous apprend
de Salomé, & tout ce que l’on ajoute de
plus eft apocryphe, ( f )
S a l o m é , ( Hifioire des juifs. ) foeur d’Hérode,
dit le grand v femme artificieule , intrigante &
cruelle , auteur de la mort de Mariamne, la .belle-
feeur , & qui paroît avoir été peinte avec beaucoup
de vérité dans la tragédie de Mariamne de
M,. de Voltaire.
SALONIN , ( Publius-Licinius-Corndius Salo-
niiuis ) ( Hift. rom,. ) prince mort à l’âge d’environ
dix.ans, & dont par cgnféquent l’hiftoire n’eft pas
longue. Il étoit fils de l’empereur Gallien & de
Salonine, c’eft-à-dire d’un empereur foible & d’une
femme forte. L’empereur Valérien, fon aïeul, l’a-
voit nommé Céfar l’an 2.55. On l’envoya l’année
fnivante avec Albinus , fon gouverneur, dans les
Gaules , contrée qu’on croyoit plus propre à l'é lever
à-la-fois & pour les lettres & pour les armes.
Bon feul féjour dans ces provinces les maintint dans
l’obéi fiance jufqu’en 261 , que Pofthume , un de
ces nombreux tyrans qui, fous le règne de Gallien
j S’élevoient dans toufes les parties de l’empire
, fe fit proclamer empereur , & , à la tête d’une
armée vi&orieufe, força les habitans de Cologne de
lui livrer Salonin qu’il fit mourir.
SALÖNINE , ( Julia-Cornelia Salonina ) Hift.
rom. ) mère du précédent, étoit, comme nous Payons
dit, une femme d’un grand courage;, elle
infpiroit feule à Gallien , fon mari, celui de ré-
iifter quelquefois à- cette foule de tyrans que fa
mollefte faifoit naître de .toutes parts; elle l’accom-
pagnoit dans les expéditions militaires qu’elle l’en-
coürageoit à entreprendre ; elle Paidoif de fes con-
feils & des reffources de fon génie ; elle penfa être
prife par les Goths, lorfque Gallien' les chaffà de
rlllyrie. A fes grandes cjualités elle joignoit les
charmes de la figure, l’afeendant des vertus , le
mérite de. la bienfaifance , la culture de l’efprit.
Proteéhice & amie des favans, elle fut favante
elle-même; elle avoit obtenu pour le philofophe
platonicien Plotin la permiflion de bâtir une ville ,
tët de la. gouverner félon les lois de la république
de Platon i elle devoit fe nommer Platonopolis. La
chofe en refta au fimple projet. On dit qu’un projet
femblable, mais fur un plan différent, & conçu
dans d’autres vues , a été renouvelé dans ces derniers
temps. Il n’a pas eu non plus d’exécution.
Dans une conjuration formée centre Gallien., Salonine
périt avec lui. & avec les princes de fa.fa-
niille , le 2.0 mars 2.68.
SA LT A T E SQ U IS , f. m. ( Hifi. mod. ) c’eft le
nom qu’on donne à des jugés ou aux membres d?un
tribunal fupérieur, qui décide de foutes les affaires
parmi les nègres qui habitent lé pays ‘appelé Sierra
Leona, en Afrique. Leur réception eft des plus fin-
gu lières. L e candidat eft aflis fur une fellette de bois,
la le préfident lui frappe à plufieurs reprifes le
vifage avec les inteftins fanglans d’un bouc qui a
été tué pour la cérémonie ; il lui en frotte enfuite
tout le corps , après quoi il lui - met un bonnet
rouge fur la tête , en prononçant le mot fahatef-
qui ; il le revet d’une longue robe garnie de
plumes, & - la fête finit par immoler un boeuf &
par des réjouiffànces. Les avocats qui plaident devant
la cour des faltatefquis ont des cliquets dans
leurs mains, & des clochettes aux jambes , qu’ils
font fonnér afin de réveiller l’attention des juges
aux endroits *de leurs plaidoyers qui demandent le
plus d’attention. ( A . R . ) .
SA LV ADOR , (A ndré) (H ifi.litt, mod.) poète
dramatique italien du dix-feptième fiècle : fes pièces de
Medore , de Flore, & fur-tout de Sainte-Urfule,
jouiflent de quelqu’eftime.
SALVAN D E SA L IE Z , ( A n t o i n e t t e de) (Hifi..
litt. mod. ) eft au nombre des femmes qui fe font
fait un nom par les talens littéraires fous le règne de
Louis XIV.; elle a laiffé des lettres & des poéfies, mais
elle eft plus connue par fon hifioire de la comteffe d 'I-
fembourg, qui a été traduite en différentes langues. Elle
étoit d'Alby, elle y- eft née, &. elle y eft morte après
avoir 1 empli une carrière de. quatre-vingt-douze ans.
Née en 10 38 , la même année que Louis X IV , elle
n’eft morte qu’en 173.0. Elle étoit de l’académie des
Ricovrati de Padoue. Elle avoit formé, en 17 0 4 ,
une fociété des chevaliers & chevalières de la Bonnes-
Foi. Son mari, Antoine de Fontvielle, feigneur de
Saliéz, étoit Viguier d’Alby.
SA L V IA T I, ( Hifi. d"Ital. ) noble & ancienne
famille de Florence, alliée à la maifon de Médieis , &
par elle à plufieurs maifons royales de l’Europe1, étoit,
dès l’an 12O0, au nombre des premières familles..de
l’état de Tofcane. Jacques Salviati , qui , en 1400 ,
acquit le comté de Bagni à fa république, fut fur-
juamtrié le Grand. (Voyez à l’article Pà çft, i’hiftoire
de François Salviati, archevêque de rife , pendu
dans fes habits épifeopaux aux fenêtres du palais des
Médieis ou de 1 hôtel-de-ville de Florence , pour la
part qu’il avoit eue à la conjuration des Pazzi contre
les^Médicis; ) La famille Salviati a produit plufieurs
cardinaux célèbres, entre autres Jean & Bernard',
frères, & Antoine-Marie leur neveu , tous trois fuc-
ceflïvement évêques de Saint,Papoul. Bernard, avant
d’emhraffer l’état eccléfiafti que, s’étoit fa it , dans
l’ordre de Malthe, un nom redoutable à tout l’empire
Ottoman ; il avoit ruiné le port de T r ip o 'y , mis en
poudre tous les forts qui avoient ofé réüfter à fes
armes, pris la ville de Coron dans là Morée, couru
tout l’Archipel jufqu’au détroit des Dardanelles ,
brûlé i’ile de Scio, il avoit emmené un grand nombre
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