
qu’il commença 5. publier fa doârinc , prêchant le
culte des idoles 6c la transmigration des âmes. 11
mourut âgé de 79 ans. Pour exprimer fa mort, on
rapporte qu’il eft paffé dans le nipon ou nircupan 3
c’eit-à-dire, qu’ il e f anéanti 3 & devenu comme un
Dieu. En mourant "il dit à ceux de fes 'difciples qui
lui étoient le plus attachés, que-jufque-là il ne s’é-
toit Servi que de paraboles , qu’il leur avoit caché la
vérité Sous des expreliions figurées ôc métaphoriques
; mais que Son Sentiment véritable etoit qu il
n’y., avoit point d’autre principe que le vide ôc le
néant, que tout étoit Sorti du néant, Ôc que -tout
y retournoit.
Les dernières paroles de Fo produisirent deux .
feftes différentes. Le plus grand nombre embraffa
ce que l’on appelle là doctrine extérieure qui eonfifte
dans le culte des idoles;, les autres choifirentla dottrint
intérieure^ c’eft-à-dire, qu’ils s’attachèrent à ce vide &
à ce néant, dont Fo les avoit entretenus en mourant.
Les feâateurs de la do&rine extérieure.Sont ceux
que nous connoifTohs, plus communément- fous le
nom de brachmes 3 de bonnes , de lamas 6c de talapoins3.
qui, toujours profternés aux pieds de leurs Dieux,
font confifter leu^ bonheur à tenir la queue d’une
vache, adorent Brahma, Vifchnou, Efwara 6c trois
cent trente millions de divinités inférieures, font
contraire des temples .en leur honneur , ont une Singulière
vénération pour l’eau, du Gange, 6c croient j
qu’après la mort leur ame va recevoir en enfer la punition
de Ses crimes , ou dans le paradis la récompenfe
de Ses vertus, d’O^ elle Sort enfuite pour animer des
corps d’hommes, d’animaux, des plantes memes ; ce qui devient encore une punition ou une récompenfe
jufqu’à ce qu’elle foit parvenue au plus haut
degré de pureté ôc de perfe&ion, auquel toutes ces
différentes tranfmigrations la conduifent infenfible-
ment; ce n’eft qu’après avoir parcouru ainfi les corps
de plufieurs êtres, qu’elle reparck enfin dans celui
d’un Samanéen. Ceux-ci regardent le refte-des hommes
comme autant de malheureux qui ne peuvent
parvenir a l’état de Samanéen, qu’après avoir paffé
par tous les degrés de la métempfycofe.
Ainfi le vrai Samanéen , ou le Sectateur ds la doctrine
intérieure , étant cenfé naître dans l’état le plus
parfait, n’a plus befoin d’expier des fautes qui ont
été lavées par les tranfmigrations antérieures ; il n’eft
plus obligé d’aller fe profterner dans un temple ^ pi
d’adreffer fes prières aux dieux que le peuple adore,
dieux qui ne font que les miniftres du grand Dieu de
l ’univers. Dégagé de toutes fes.pariions, exempt de
tout crime, le Samanéen ne meurt que pour aller rejoindre
cette unique divinité dont Son ame.etoit une
partie détachée ; car ils penfent que toutes Jes âmes
forment enfemble l’être fuprême, qu’elles exiftent
en lui de toute éternité, qu’elles émanent de lui ;
mais qu’elles ne peuvent lui être réunies qu’après
b’etre rendues auffi pures qu’elles l’étoient lorfqu’elles
- en ont été Séparées,
Suivant leurs principes, cet être fuprême eft de
toute éternité j il n’a aucune forme, il eft invifible ,
incompréhenfible ; tout tire fon origine de lui ; il eft
la puifl'ance, la fagefle ,1a fcience , la fainteté , la vérité
même j il eft infiniment bon, jufte ôcmiféricor-
dieux ; il a créé tous les êtres, ôc il les conferve
tous : il ne peut être repréfenté par des idoles ; mais
on peut dépeindre fes attributs , auxquels il ne dé-
fapprouve point - que l’on rende .un culte ; car pour
lui il eft au-deffus de toute adoration : c’eft pour cela
que le Samanéen toujours occupé à le contempler dans
fes méditations , ne donne aucunes marques extérieures
de culte ; mais il n’eft pas en même temps
athée, comme le prétendent les millionnaires, puisqu’il
ne cherché qu’à étouffer en lui toutes les pallions
pour être en état d’aller rejoindre fon Dieu.
Ainfi le vide 8c le néant, principe des Samancens ,
ne figriifiënt. peint la deftruétion de l’ame, mais ils.
dérignent que nous, devons anéantir tous nos fëns ,
nous anéantir nous-mêmes'pour aller nous perdre
en quelque- façon dans le fein de la divinité, qui a
tiré toutes chcfes du néant, ôc qui elle-même n’eft
point matière.
Cet être fuprême des philofophes de l’Inde eft l’origine
de tous1 les êtres , 6c il renferme en lui les principes
de toutes chofes : ainfi lorfqu’il a voulu créer la
matière, comme il eft un pur efprit qui n’a : aucun
rapport avec un être corporel , par un effet de fa
toute-puiiïance, il s’eft donné à lui-même une forme
matérielle, 6c a. fait une féparation des.-vertus mafeu-
line 6c. féminine, qui jufqu’aiors avoient été concert
trées en lui; par la réunionde-ces deux principes, la
création de l’univers devient poflible. Le Ungarn d
refpe&é dans l’Inde, eft le fymbole de ce premier
afte de la divinité; & tous enfemble, c’eft-a-dire ces
cinq principes, composent l’être fuprême, qui fe fert
de leur miniftère pour gouverner le monde ; mais il
viendra un temps qu’il les fera rentrer dans fon fein.
Tels tont les principes des Samanéens fur la Divinité.
On pariera fous iilence .tout ce qui regarde le
culte que l’on rend à ces premières émanations de
l’être fuprême , 6c le refte de la religion indienne »
qui n’eft. plus celle des Samanéens, mais celle du
; peuplé, moins fufceptible de ces grandes idées, 8c,de
méditations profondes, qui font tout le culte des difciples
de Budda; On n’entréra pas non plus dans le
.détail des différentes; feftes qui ont pu s’élever par-
mieux. On fera feulement remarquer qu’il fe trouve
une grande conformité’ entre la doftrine des Samancens
6c celle des manichéens. (D . J . )
SAMANIDES, ( Hiß. orientale. ) on appelle Sa-
manides , la dynaftie des califes fondée par Saman,
qui de conduéleur de chameaux devint xhef d’Arabes;
fon fils rendit fes enfans dignes des premiers
emplois militaires de l’état des califes. A l- Mamon
les avança , 6c Mctamed donna’ à Nafier, petit-
fils d’Aftàd-Ben-Saman , l’an 261 de l’hégire , le
S A M
gouvernement de la province de Ma waraînahar ,
ou Tranfoxane. Enfin, l’an 279 , Ifmaël, frère de
Naffer, fe rendit le maître abfolu de cette'■ province
, en conquit d’autres, ôc fonda un puil-fant ;
empire, qui; a porté b nom clé Samamcks.
SAM A RA , f. m. ( Hifl. del’inquift. ) autrement
dit fambenito , 6c famiretta, noms dignes de leur
origine. Efpèce de fcapulaire ou daim a tique que
les inquifiteurs font porter à ceux qu’i s condamnent
à être brûlés. Le fond du famara eft g ris,
avec la repréfèntàtion d’une figure d homme , pofé :
fur des tifons allumés avec des flammes qui s’élèvent,
ôc des démons qui l’environnent pleins de -
joie. Ce raffinement de barbarie, imaginé pour
accoutumer le peuple à- voir fans peine brûler des
malheureux, eft peut-être encore plus exécrable .
que le tribunal même de l’inquifitio.n,. tout odieux,
tout horrible qu’il eft dans fon principe. {D . J . ) f >
SAMARA TH, f.m . ( Hlft. moi.) nom d’une
fe&e de benjans dans les Indes, qui croient que
leur dieu qu’ils nomment Permiféer , gouverne le
monde par trois lieutenans. Brama, c’eft le premier
, a le foin d’envoyer les âmes dans les^ corps
-que Permiféer lui défigne. Le fécond , nommé B affin
a , énfeigne aux hommes à vivre félon les com-
mandemens de Dieu, que ces benj ans conferyent
écrits en quatre livres. Il a aurii le loin des vivres
ôc de faire croître le blé, les arbres, les plantes,
mais, après que Brama les a animés. Le troifième •
s’apelk Mais 3 fon pouvoir: s’étend fur les morts.,
dont il examine les aérions pariées:, pour envoyer
leurs âmes dans d’autres corps y faite une pénitence
phis ou moins rigoureufe, fuivant les vertua .-qu’elles
ont pratiquées, ou les crimes qu’elles ont commis
dans leur première vie. Lorfque leur expiation eft
achevée , Mais renvoie ces âmes ainfi purifiées à
.Permiféer qui les reçoit au nombre de fes ferviteurs.
Les femmes de cettefefte, perfuadées que dans l’autre
monde elles vivent fept fois autant, & ontriept fois
plus de plaifir qu’elles n’eri ont goûté: ic i-b a s ,
pourvu qu’elles meurent avec 'leurs maris, ne manquent
’pa$ à leurs funérailles de fe- jeter gaiment ;
dans le bûcher. Dès que lés femmes font accouchées,
on met devant leur enfant une écritoire,
du papier ôc des plumes, pour marquer quë-Bujfna
■ veut écrire dans L’entendement du nouveau-né la
loi de Permiféer. Si c’eft un garçon, on -y'ajoute
un arc. ôc des flèches , ' comme un préfage de fa
valeur' future , Ôc de fon bonheur à la guerre.
Olearius;, tom. Il» (- A . 'R- )
SAMBA-PONGO , ( Hifl. mod. ) c’eft le titre
que les habitang du royaume de Loango en Afrique
donnent à leurs rois , qu’ils regardent non - feulement
comme l’image de la divinité, mais encore
comme un dieu véritable ; dans cette-*idéeridicule , j
ils lui attribuent la toute-puiffance '; ils croient- que
les pluies , les vents 6c Içs otages foàt % fçs oc*
S A M 699
dres ; c’eft pourquoi ils ont recours à lui dante les
temps de fé^hereflè ôc de ftérilitc ,.6 1 à forte de
préfens ôc de prières , le déterminent à leur rendre
le ciel-favorable. Lorfque le roi conferrt aux vçeûx
de fes fujets, il ne fait que tirer.une flèche1 contre
le ciel , mais il y a lieu de croire qu’il ire s’y détermine
que lorfqu’il voit le temps chargé , fur-
tout quand c’eft de la pluie qü’on lui devnande. En
un mot, ces peuples croient qu’il n’y rien d’ im-
■ poflible pour leur monarque , ôc lui rendent en
-conféquence les honneurs divins. Malgré dette haiitfe
opinion , ils1 ne laifient pas de croire que fa vie
ne puifl’e être mife en danger par les fortiléges ÔC
les maléfices ; c’eft fur ce préjugé qu’eft fondée une
loi irrévocable , qui décerne la peine de mortr
contre quiconque à vu le roi de Loango boire ou
manger ; cet ordre s'étend même fur les animaux*
Des voyageurs rapportent qu’un fils du ro i,' encore
enfant,' étant entré'par hafard dans l’appartement
de fon père , au moment où il bu voit, fut mafia-
çré fur-le-ehamp . par ordre du grand prêtre , qui
•prit auflîtôt de fon fang, & en frotta le bras dé
fa majefté , pour détourner lés maux dont elle
étoit menacée1; ainfi la fuperftition vient par-tout
à l’appui des defpotes ÔC'des tyrans, qui font quelquefois
aux-mêmes les viérimes du pouvoir qu’il*
lui ont accordé. ( A . R. )
SAMBLANÇAY ou SEM BLANÇAY,- ( voye^
Beaune. )
SAMBLICUS. ( Sam b liq u e , ) Hiß. anc. ) Sam-
blique , voleur infigne. dans, l’antiamté’, arrêté pour
avoir pillé le temple de Diane dans l’Elide, ôc refù-
fànt d’avouer ce crime, fut, dit-on, appliqué à la
torture pendant un an entier, d’où étoit venu le
proverbe : endurer plus de mal que Sarnbliquc.
SAMBOULÂ , f. m. forte dt panier des fauvages
caraïbes , fait en forme de fac ouvert, travaillé
fort proprement à jour avec des brins de latanier
très-minces, ôc tiffus à-peu-près 'comme nos'chairs
de canne, ces paniers ont une anfe pour*les palier
au brgs & pour lés fufpendre dans la maifon , oàc
ils fervent aux fauvages à mettre des fruits, des racines,
de la cafiave » ou- ce qu’ils veulent expofer
à l’air libre.
SAMBUC , ( J ean } (H iß . litt, mod- ) hongrois
, , médecin ÔC homme de- lettres , confeilter
’ ÔC hiftöriographe des empereurs Maximilien II &
Rodolphe I I , ne en 15 3 ï , mort à Vienne en 15 84*
On a de lui dès vies des empereurs romains 3 une'
hißoirt de Hongrie depuis Matthias jiifqu 4 Maxi-
milißn I I j des traduirions latines d’Héfiode, ds
Théophylafte , de.Platonde Xénophon , de Thtfr
çydide y des commentaires 5.des notes f ar l’art ppér
tique d’Horace" ,6c fur divers- auteurs grecs ^
latijjs, Çcç,
T f t t i