
|ion efl d’imprimer le nom du grand-feîgnenr fur
*es lettres qu’i! fait expédier. Ce fceau s’applique ,
non au bas de l’écrituie , mais au delfus de la première
ligne. {A . R . ) .
NICIAS. ( Hiß. anc. ) général athénien , longtemps
le plus heureux capitaine de fon pays dans
la guerre de Péioponèfe, & q u i, foit par un car
raâêre naturellement pacifique,.foit par "la crainte
que quelque revers ne vînt flétrir fes lauriers ,
étoit parvenu à faire conclure entre les Athéniens
& les Lacédémoniens une paix ou une trêve de
cinquante ans. Nicias' avoit alors pour rival de
gloire & de piiifTancé,dansla république d’Athènes,
le célèbre Alcibiade. (Voye^ion article.)
Alcibiade étoit en toutl’oppofé de Nicias,* celui-
ci étoit à la tête du parti des vieillards qui n'afpi-
roient qu’à la paix ; Alcibiade étoit le chef du
parti des jeunes .gens qui ne refpiroient que la
guerre, 8c ce qu’ils appclloient la gloire. Alcibiade,
piqué d’ailleurs de ce que les Lacédémoniens , dans
leurs négociations avec Athènes, ne paroifloiëht
faire aucun cas de lui, & ne s’adreffoient qu’à iVïci<7s-,
fit rompre le traité conclu par Nicias, 8c engagea
lés Athéniens dans la guerre de Sicile. Ce peuple,
ébloui par les difcours d’Alcibiade, regardoit la Sicile,
non coiîimeje but & l’objet de cette guerre, mais
comme le commencement & le premier degré des
exploits qu’il méditoit ; il comptoir faire de la Sicile
une place d’armes & un arfenal, d’où il partiroit
pour conquérir d’un côté Uralte & le Péioponèfe ;
■de l’autre , Carthage & l’Afrique, & pour fe rendre
maître de la mer jufqu’aux colonnes d’Hercule.
Nicias s’éta'nt inutilement oppofé-à ces vafîes projets
de conquête, efpéra de n’être pas chargé de
lVxécution; il le fut, & conjointement avec Alcibiade
, dont on vouloit que fa fageffe tempérât
l’ardeur. On leur affociâ Lamachus dans le commandement.
Peu de temps après, Alcibiade ayant
été rappellé, s’étant fauvé, ayant été cond .mné par
contumace , ( voye^ fon article) & s’étant retiré à
Sparte, prefque toute l’aiitorité fê trouva entre les
mains de Nicias ; bientôt même elle s’y réunit
toute entière par la mort de Lamachus , tué dans
un combat livré fous les murs de Syracufe, dont
Nicias avoit formé le fiége. La rivalité de Nicias
& d’Alcibiade fubfifta plus que jamais après leur
féparation ; car ce fut Alcibiade qui , armant les
Lacédémoniens contre les Athéniens, détermina
les premiers à feeourir lés Syracufains , & à faire
même d’un autre côté une diverfion en leur faveür
dans l’Attique, Cependant Syracufe, réduite aux
dernières extrémités , s’occupoit à régler les articles
de là capitulation quMle voulpit propofer à Nicias ,
lorfquon vit arriver G y lippe à la tête des Lacédémoniens
; il envoya dire aux Athéniens qu’il
leur donnoit cinq jours pour fortir de la Sicile.
Çette propofition, à laquelle Nicias ne daigna faire
aucune réponfe, fit rire fes foldats qui demandèrent
au héraut, avec mépris, ƒ la préftnçe d'une
cappe lacêdèmonienne avoit la vertu d*apporter quelque
changement à l'état dèfefpérè de la ville ? elle eut en
eftet cette vertu ; les travaux de Gyfippe renversèrent
ceux des affiégeans; on combattit, & G y -
lippe fut vainqueur. Nicias, fort embarraffe à fon
tour , écrivit à Athènes pour demander du fecours
St un fucceffeur ; on lui envoya du fecours ; mais
on voulut qu’il eonfervât le commandement, &
qu’iUe partageât feulement avec deux autres généraux,
Eurymédon St DémoftBèrie , choifis pour
remplacer Alcibiade St Lamachus; St, en attendant
l’arrivée de ces deux nouveaux collègues, il eut
ordre de fe concerter avec deux de fes principaux
officiers, Ménandre & Emhydème. Ce fut alors
qu’on eut tout lieu de reconnoître l’inconvénient
de cette multiplicité de chefs ; Ménandre St Eu-
thydème , dont l’autorité devoit ceffer à l’arrivée
des deux nouveaux généraux, voulurent prévenir
cette arrivée, ils forcèrent Nicias à livrer un combat
défavamageux où les Athéniens furent vaincus;
à l’inflant même on voit arriver la flotte de Dé ni
o Aliène St d’Eurymédon dans un appareil triomphant.
Démoflhène, acculant Nicias de lenteur &
de foibleffe, croit pouvoir emporter la ville d’emblée
; les principaux officiers fe rangent à fon avis ;
Nicias feul réfifle: il efl entraîné, on combat de
nouveau, St les Athéniens font défaits, d’abord
fur terre, enfuite fur mer. - Obligés de lever le
fiége, ils ne fongent plus qu’à faire voile pour
l’Attique, St bornent leur ambition à aller défendre
Athènes, que les ennemis tenoient alors bloquée.
La flotte lacédémonienne St fyracüfaine, maitreffe
de fa me r, leur ferme le paffage; ils veulent au
moins fe retirer par terre chez lés alliés que leurs
premiers fuecès dans la Sicile leur avoient procures,
St à qui cette alliance commençoit à pefer.
Ils font défaits de.nouveau dans un combat de nuit;
Démoflhène s’étoit rendu à difçrétion ; Nic ias ,
malade, abattu , découragé, combattoit encore ; il
fut obligé er tiri,de fuivre l’exemple de Démof-
thène. Les Syracufains, irrités, ordonnèrent que
ces deux, généraux feroient battus de verges, &
rnis à'mort , St les autres prifonniers, envoyés
aux carrières. Un vieillard fyraeufain monte dans
la tribune, aux harangues : « Citoyens , dit-il, j*ai
n tout perdu; cette guerre m’a enlevé mes "deux
n fils, les feuls béiitiers de mon nom & de mes
» biens; je jure aux Athéniens une haine immor-
» telle, mon coeur ne peut;.plus goûter d’autres
» douceurs que celles de la vengeance ; mais que
» les dieux me préfervent d’être ven£é par le
n déshonneur de mon pays: foyons les ennemis
»> des Athéniens, St non pas leurs bourreaux.
» Citoyens, révoquez cet infâme décret, qui nous
» flétriroit à jamais dans la poftérité ; je vous le
n demande par le fan g de mes fils, répandu pour
n vous, par la gloire de leur nom, inféparable de
» celle du nom fyraeufain ; ne fouillez pas ce
n nom illuflre 8t triomphant; ne déshonorez pas
» votre viéloire. » Le peuple fut étonné, il fut
ému.
'êïtra; mais il refta féroce,8t inflexible, le barbare 1
décret eut fon exécution ;. G y lippe réclama en vain
les deux généraux qui étoient fes prifonniers ; il
demanda qu’ils fuflent conduits à Lacédémone. Sa
réclamation fut rejetée avec l ’auteur ; Démoflhène
3c Nicias furent mis à mort, St les Athéniens ,
au lieu de venger leur mémoire St de confoler
leur famille par des honneurs, ne voulurent point
que leurs noms fuflent inferîts parmi ceux des
généraux morts pour la patrie, parce qu’ils n’é-
toient pas morts les armes à la main , St qu’ils
«’étoient rendus aux ennemis;
' - NICOCLÈS. ÇHifl. anc. ) L ’hiftoire ancienne
nous offre divers perfonnages célèbres de ce nom.
i°. N ico c lè s , fils d’Evago.ras, roi de Salamine
dans i’île de Cypre , plus de trois fiècles St demi
avant J . C ., petit prince, dont l’exemple peut bien
être propofé aux plus grands princes. Voilà le
compte qu’il rend lui-même, danslfocrate, des principes
de fon adminiflration St de fa conduite.
« Rappeliez-vous dans quelles circonftances je
v montai fur le trône. L e tréfor de l’état étoit
oi épuifé.... tout demandoit les plus grands foins , 1
n beaucoup d’attention St de dépenfes. Je n’ignor !
w rois pas.que dans ces conjonâures.. . . on fe voit
« fouvent forcé d’agir contre fon caraélère. Aucune
n confidération ne m’a fait abandonner mes prin-
n cipes; j’ai réglé tout avec l’intégrité la plus feru-
n puleufe, fans négliger ce qui pouvoir contribuer
w à la gloire St à la profpérité de mon royaume.
» Bien éloigné de cette ambition qui convoite
» Iss pofleflions d’autrui, 8t qui, p'our entreprendre -
j> fur fes voifins, n’a befoin que de fe croire des
» forces fupérieures,on m’a vu réfifler aux exemples
« que j’avois fous les yeux, refufer même les pays
ii qui m’étoient offerts..........
» Sur l’article de la continence, j’ai encore plus
ii à dire en ma faveur ; je favois qu’il n’eft rien
oj de plus cher, aux hommes, que leurs femmes
» 8c leurs enfarts; que les injures faites à ces objets
» de leur tendrefle font celles qu’ils pardonnent
■si le moins; que de pareils outrages occafionnent
» les plus trifies cataftrophes , & queplufieurs par-
» ticuliers, des monarques même, en ont été les
» vi&imes. A cet égard, je n’ai eu rien à me re-
» procher,• 8c du premier»moment de mon règne,
ii prenant un engagement légitime , je me fuis
ti interdit tout autre goût; non que je ne fuflè
n qu’on pardonne aifément ces foiblefles à un prince,
n pourvu que dans fes plaifirs il ménage l’honneur
« de fes fujets, mais j ’ai voulu que ma conduire
»> fût à l’abri du plus léger reproche.... Sachant
n que la fouie des citoyens aime à prendre exemple
fur fes maître-, j’eftimois auffi que les rois de-
3i voient être plus parfaits que de Amples parti-
» culiers, en proportion de la fupériorité de leur
a rang ; & il me femble que ce feroit en eux le
a comble de i’injuftice, de forcer.leurs fujets à fe
» tenir dans la règ le , tandis qu’ils s’e.n affranchi-
Hijioire, Tome IV»
>» roient eux-mêmes. D ’ailleurs, voyant des ames
n aflez communes qui triomphoient des autres
» paflions, 8c de très-grands perfonnages qui s’é-
» toient laifles vaincre par la volupté , je me fuis
» fait une gloire de réufler à fes attraits, & de
n m’élever par cet effort, non au-deflùs du fimple
» vulgaire, mais au-d.flus des héros les plus reit
commandables par toute autre vertu. Pour moi ,
» je. ne connois rien de fi criminel que ces princes
» qu’on voit, au mépris d’un lien formé pour la
» v ie , changer d’objet tous les jours, & , par leur
» inconftance , affliger .une compagne à laquelle
n ils ne voudroient rien pardonner. Ces princes,
n qui , fidèles à leurs autres engagemens, ne fe
» font -aucun fcrupule de violer le plus facré de
» tous. & le plus inviolable , ne fentent point
n qu’une pareille conduite leur prépare, jufques
n dans ieur palais même , des diflentiens & des
» troubles ; mais un monarque fage, non content
» de maintenir la paix dans les états qu’il gouverne,
» doit s’ étudier à la faire régner dans fa propre
» maifên, 8c dans-tous les lieux qu’il habite. »
2 ° . N ic o c l è s , roi de Paphos, un peu plus de
trois fièclês avant J . Ç. , connu par fa fin tra-r
gique & celle de'fa famille. Dans lés guerres de*
luccefleurs d’Alexandre, placé entre Ptolémée &
Antigone , il avoit fait alliance avec le dernier ;
le pre'mier, pour l’en punir , . chargea quelques
officiers qu’il à voit dans Pilé de Cypre de le faire
'mourir ; Nicoclès. les prévint, 8c fe tua. Axitheà,
fa femme, tua fes filles de fa propre main , & fe
tua elle- même tTprès; 8c les foetirs de Nicoclès 8c
leurs maris s’entre-tuèrent tous après avoir mis le
feu aux quatre coins du palais.
3 ° . N ico c l è s , tyran de Sicyone , 'chaffé par
Aratus, qui rendit la liberté à Sicyone, deux fiècle*
8c demi avant J . C.
NICGCRÉON. ( Voye{ A n a x a r .quf. )
NICODEME , ( Hiß. /ac. ) difciple de J . C.
On peut s’en tenir fur lui à ce qui en efl dit dan*
l’évangile de faim Je an, chapitre 3 , quoique la
tradition y ait ajouté bien des chofes. On a um
faux évangile fous le nom de Nicodème.
N ICO LA I, ( Ol l a u s ) ( Hiß. de Norwège. )
gentilhomme Norwégien, qui, l’an 14 54 , fe forma
un parti dans Berghes, arbora les armes du royaume,
& fe fit proclamer roi par une troupe.de brigands
comme lui. Ce tyran de la dernière c’affe fe per-
fuada que ce n’éioit qu’en perfécutant les hommes
qu’on obtenoit le droit de les gouverner. Il s’empara
de toutes les marchandifes qu’il put rencontrer,
ou fur la terre, ou fur mer. C’étoit ainfi qu’il
favoit répartir les impôts. Afliégé dans fa maifon,-
il s’ enfuit dans Fégiife de fainte Brigide,où l’évêque
ayant voulu embraffer fa défenfe, le peuple
; furieux lança des torches allumées fur le temple,
; & tous deux expirèrent dans les flammes. Nous
[ aurions laiffé dans l’oubli le nom de cet homme
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