
fou fils , quoiqu'en fecret il l’etl crût innocent, ■
ai ma tomes les forces de l’empire pour le précipiter
du trône ; mais Pofiume, fécondé des Gaulois
, dont il faiioic la félicité, gagna autant de
viâoires qu’il livra de combats. Les foldats, qui
avoient été les artifans de fa fortune , crurent qu’à
la faveur de ce bienfait ils pouvoient tout enfreindre
avec impunité. Pofiume réprima leur licence.
Il s’éleva beaucoup de mécontens. Lolius,
qui tenoit le fécond rang dans les Gaules , aigrit
encore leur reffentiment : il excita une fédition,
& ce prince bienfaifant fut a {raffiné par les foldats
qui, fept ans auparavant, l’a voient proclamé empereur.
Son fils, Pofiume le jeune, qu’il avoir créé
Céfar & Augufte, fut maffacré avec lui. Ce jeune
prince avoit fait de fi grands progrès dans l’éloquence,
que plufieurs de fes harangues ■ furent
confondues avec celles de Quintilien. La critique
la plus exàûe n’a pu les diftinguer. ( 7 . N .)
PO STPOL ITE , f. f. ( Hiß. de Pologne: ) en po-
lonois rech pofpolita, qui revient à-peu-près au
mot latin refpublica, la république. Ce mot défi
a ne toute la nobleffe polonoife fans exception ,
marchant à cheval, parce que c’eft elle qui com-
pofe proprement la république ; chaque particulier
de ce corps ayant le même droit, la même liberté
de vo ix , la même autorité de fuffrage, en-
forte qu’un féal noble & le dernier du royaume
^peuvent empêcher une çonclufion de diète , un
décret le plus impôt tant, par fon liberum veto.
Ce grand corps de nobleffe, ou la pofipolite ne
s’affemble à cheval, 8c n’eft convoquée que pour
l’éleâion des ro is , ou pour un preffant befoin
de la république. (D . J . )
P O T
POTAMON, ( Hifi. anc. ) philofophe d’Alexandrie
, contemporain d’Augufte, fut le chef de là
fe&e qu’on appella élèôique ou des .éleâiques ,
parce qu’elle empruntoit de toutes les autres feâes
ce qu’elle y trouvoit de plus raifonnable. Ses ouvrages
ne nous font point parvenus.
Il y avoit du temps de Tibère, un orateur du
même nom, fils d’un philofophe nommé Lesbonax.
Ce Potamon étoit chéri de Tibère , comme on peut
en juger par cettce efpèce de paffe-port qu’il lui donna
: Potamonem Lesbonacisfilium f i quis offendere eiqtie
incommodât e auf us fuerit, confideret fecum an bellum
gerere mccum valeat. Il avoit publié un éloge
de Tibère, une hiftoire d’Alexandre-le-Grand, un
panégyrique de Brutus.
POTAMON, ÇHifi. ecclèfiafi. ) ç’eft le nom
d’un évêque d’Héraclée en Egypte, qui fouffrit
perfécution pour la foi fous l’empereur Maxi min
Daïa. Il fut mis en prifon, il y perdit un oeil ;
il combattit avec faint Àthanafe contre les Ariens
dans divers conciles. Lorfque le prélat A rien,
Grégoire dé Cappadoce, s’empara dufiége d’Alexandrie
en vertu d’un concile Arien, Potamon reçut
dans cette nouvelle perfécution de fi indignes trai-
' terne n s , qu’il en mourut l’an 342.
PO TH IER , ( Robert- Joseph ) Hifi. litt, mod.)
confeiller au préfidial d’Orléans & profeffeur en
droit dans l’univerfité de cette ville. M. Pothier
eft aux Barthöle, aux C uja s, aux Dumöulins ,
-aux plus grands jurifconfultes, ce que Boffuet eft
aux pères de Téglife. De fon vivant même, M.
Pothier avoit acquis cette autorité que donne le
temps, & chaque jour ajoute à fa renommée ; il
eft la gloire d’Orléans & de notre jurifprudencc
françoile; citer M. Pothier, c’eft citer la loi. M. le
chancelier Dagueffeau, qui fe connoiffoit mieux
qu’un autre en jurisprudence & en jurifconfultes,
avoit diftingué de bonne heure M. Pothier, &
avoit prévenu de loin fur fon compte l’opinion
publique. M. Pothier étoit né en 1699 à Orléans;
il y mourut en 17 72. Ses oeuvres ont été recueillies
en 17 7 4 , en quatre volumes in-40. Ses Pande&cc
juflïniantz , & fon traité des fiefs ne font point
entrés dans cette collection, & font reftés imprimés
à part.
POTHÏN ou PHOTIN , (S a in t ) Hifi. eccléfi),
premier évêque de Lyon , difciple de faint Poly,-
carpe ( voyez cet article ) , envoyé par lui dans
les Gaules , avoit vu ou pu voir faint Jean l’évan-
gélifte, à la mort duquel il avoit quinze ans ; il
fouffrit le martyre à Lyon l’an 17 7 de J . C. fous
l’empire de Marc-Aurèlc. On eft fâché de voir
une perfécution fous l’empire de Marc-Aurèle.
Saint Pothin, fi l’on veut, ne fouffrit pas préci-
fément le martyre, mais il mourut en prifon des
mauvais traitemens qu’il avoit reçus deux jours
auparavant; Il eut pour fucceffeur dans l’évêché
de Lyon faint Irenée.
POTIER , ( Hifi. de France. ) ancienne & noble
famille qui a produit trois fecrétaires d’état, &
qui a formé deux branches , l’une de ducs &
pairs , l’autre de préfidens à mortier ; on fait remonter
l’origine de cette famille jufqu’au règne
de Charles V L
Nicolas Potier, feîgneur de Blancmefnil, fut
reçu général de la chambre des monnoies, le
2.3 décembre 1475.
Nicolas Potier, fécond du nom , fon fils , fei-
gneur de Blancmefnil, eut la même charge, &
fut deux fois prévôt des marchands.
Jacques Potier, feîgneur de Blancmefnil, fils-
de Nicolas I I , fut reçu confeiller au parlement
en 1524. C’eft le premier de cette famille qui
foit entré dans le parlement. Il eft loué dans la
république de Bodin, pour une a&ion bien louable
& bien heureufe, pour avoir fait revenir le
parlement d’une erreur qui alloit faire périr une
femme innocente contre- laquelle l’arrêt de mort
étoit
POT
xtjs. „ ofté 11 eft loué suffi dans une lettre
diTchancelier de l’Hôpital à la relue de Navarre,
Marguerite, fo u r de François 1.
Tacnues Potier eut deux fils :
L ’aîné , nommé Nicolas XII,' feîgneur de Blanc-
mefnil, fut le premier préfident a mortier de fa
famille. Il fut nommé à cette charge en 15 7 8 ,
c’eft ce préfident Potier qui joue un fi beau rôle
dans la Henriade ; ce qu’on lui fait due &.fa ire
dans ce poëme eft une fiftion, mais m M
fondée fur fon caraftère & fes fentimens. Il fouffrit
en effet perfécution de la part des ligueurs pour
fon attachement à fes rois; il fut retenu pnfon-
nier au Louvre par les rebelles. Auffi-toc quil fut
libre, il fe retira auprès de.Henri IV qui & nomma
pour préfider la partie du parlement , établie a
Châlons. Marie de Méd ias, pendant fa regence , |
le fit fon chancelier ; il mourutfte l i r a 103 5 a
quatre-vingt-quatorze an s, ayant vu fept rois de
France; depuis François I jufqua Louis XU1.
Le fécond des fils.de Jacques Potier, nommé
Louis, forma la branche des ducs de Gêvres &
de Trefmes , la feule qui fubfifte encore en 17»».
Un des fils puînés de Nicolas I I I , nomme
André , forma la branche de Novion; un autre
de fes fils puînés, Auguftin, fut cet eveque de
Beauvais, grand-aumonier de la reine Anne
d’Autriche , qui fembla d’abord prêt a jouir du
crédit dominant, à la mort de Louis X 1U , mais
dont le crédit fut bientôt éclipfe par celui du
cardinal Mazarin. .
La branche de Novion a fourni deux premiers
préfidens au parlement de Paris, favoir :
1 " . Nicolas Potier, feîgneur de Novion, qui
fuccéda en 16 7 7 au premier préfident de Lamoignon
, & mourut en 1693 , s’étant demis en,
1689 , & ayant eu pour fucceffeur M. de Harlay ;
il avoit été reçu à l’académie françoife .en 16 8 1.
i ° . André Potier, troifième du nom, devenu
premier préfident en 17 13 , & qui donna fa
démiffion en 17 24. Cette branche eft aujourd hui
éteinte, & ne fubfifte plus que dans madame la
première préfidente de la chambre des comptes
f N icolaï) & dans madame de Braffac.
Louis Potier, feîgneur de Gefvres, qui, comme
nous l’avons dit, forma la branche de ce nom ,
fut le premier fecrètaire d’état de fa famille ; ilL
obtint la furvivance de fa charge pour fon fils
, puîné, Antoine Potier, feigneur de Sceaux, qui
mourut le 13 feptembre 16 2 1 , au fiege de Mon-
tauban ; Louis étant alors rentré dans fa charge ,
s’en démit au mois d’oflobre i d n , & alors elle
paffa à fon neveu, Nicolas Potier, quatrième du
nom', feigneur d’Ocquerre & de Blancmefnil ,
frère aîné d’André , tige de la branche de Novion,
& de l’évêque de Beauvais. Ce fut Magdeleine,
fille de Nicolas IV qui époufa le premier préfident
de Lamoignon, & ce fut elle qui par des
fucceffions échues depuis, porta dans cette mai-
fo n la terre de Blancmefnà»
thjleire. Tom, IV ,
t O T 377
Le fils aîné de ce L o u is , premier fecrétaire
d’état, nommé René Potier, fut capitaine des
gardes du corps. C ’eft en fa faveur que la terre
de Trefmes en Valois, érigeeen comte en 16 0 8 ,
le fut en duché-pairie en 1648 , fous le nom de
G e fv re s,-c e qui ne fut vérifié au parlement que
le 15 décembre 1663. Il mourut le 1 février
1670 à 91 ans.
Son fils aîné, Louis Potier, marquis de G e fv re s;
fut accablé au fiége de Thionville fous les ruines
d’une mine, le 6 août 1643 > ayant reçu auparavant
quarante- &~une bleffures, & ayant mérité
à trente-trois ans le brevet de maréchal de
France. , . . ,
François, fon frère, fut tué au fiége de Le rida ,
le 27 mai 1645. IJ , . ,
Léon Potier, duc de Gêvres , leur fre re , fut
capitaine des gardes, premier gentilhomme de la
chambre du ro i , gouverneur de Paris; jnort le
9 décembre 16 0 4 , à 84 ans.
Le cardinal de Gêvres, archevêque de’Bourges,
nommé' Léon , é o jt fon fils. - " 1 , ,
Louis, frère dp cardinal, marquis de Gandems,
fut tfl^é au fiége d’Oberkeck en 1689.
François, chevalier de Malthe, autre frere *
fut tué par les Turcs au fiége de Coron dans
la Morée en 1685.
POT IER le jurifconfulte ( voyez Pothier. )
PO T IT IEN S& P IN AR IENS, f. m.(Hifl. «ic.)noms
de deux familles de Rome qui étoient employées
dans les facrifices , & dont les chefs Potmus Sc
Pinarius avoient été choifis par Eyandre , roi d'Italie
peur être les miniftres des facrifices qu il
offrit à Hercule. On dit qu’au commencement les
Potitiens feuls avoient droit de boire des liqueurs
qu’on préfentoit aux dieux, & qu’en confequence
.leur nom venoit du grec m-iÇu» ,qm fignme 4« r£-
ils mangeoient auffi feuls des viftimes immolées
auxquelles les Pbmriem n’avoient point de part: ce
qui fait qu’on tire le nom i e ceux - ci de >
avoir faim , ne peint manger. Ces familles devmre
fi puiffantes, qu’elles méprifèrent ces ofttces , «
les abandonnèrent à des efclaves.
P O T H O N (v o y e z Sa in t r a il i .es ).
POTRIMPOS JIJolat.duN o rd) nom d’une îdola
des anciens Pruffiens qu’ils adoraient fous des
chênes, comme le percunos & le picolos, & auxquels
ils offraient des Terifices de leurs ennemis.
Mèm. de l'acad. de Berlin, tom. II. p. 4!° - ( A. K. J.
PO T T , ( J ean-Hen r i) Hiß. litt, mod. ) célébré
chymifte allemand de ce fiècle. On a de lu. des
1 ouvrages eftimés ; de fulphuribus meta orum. Jer_
1 yaiiones circa, fai.
B b h