
écrits ou Tes difcouts contre (es adv-erfaires, &
dans les châtimens dont il ufoit envers fes écoliers:
Fuit natures acerbes , non modè in antifophiftas , quos
crnni fermone laceravit, fed etiain in difcipulos.
O R C
ORCAN ou O R K A N , ( Hift. des Turcs ) fils
d’Ottoman ., monta fur le trône en 13 2 6 , &
mourut en 1360. Ç’eft lui q u i, par la prife de
Galiipoli 6c de plufièurs villes de l’empire grec ,
6c par l’alliance qu’il fit avec l’empereur Jean
Cantacuzène , dont il époufa la fille Théodora ,
ouvrit l’Europe à fes fuccefîèurs. Il donna d’ailleurs
à ces mêmes fucceiïeurs l’exemple du fratri-
eide & de beaucoup d’autres .cruautés.
O R P
OR IJA ; (^Hift.: des T art are') on écrit orde ou
horde, terme d’ufage chez les Tartares. Ce terme
défighe une tribu de leur nation , qui eft affem-
blée pour .aller contre les ennemis , ou pour
d’autres raifons particulières, Chaque tiibu a fon
chef particulier, qu’on nomme murfp. ( D. J . )
ORDER1C , ( V it a l | j Hift. Un. moi..) d ’une
famille originaire d'Orléans, naquit en Angleterre
en 1075 , '.fut élevé en Normandie à l’abbaye
d’Ouche , aujourd’hui Saint-Evroul , où il.dut
moine. .11 .ni pur ut après l’an • 114,3. On a de lui
une hiffoire eccléfiaflique, en treize livres ? que
Duchefne a fait imprimer dans le recueil qui a
pour titre : Hiftorjez Nomanorum fcriptçres.
ORDOGNO I , ro i d’Oviédo & de Léon-,
( Hift] d ’Ffpagne ) C’êtoit dans le neuvième hèole
un rang fort épineux-que-celui de la royauté en
Efpagne ; la haine niütu'èlle , implacable , morte
lle , qui divifoit les ^maures & les. .ch.rétien.s ,
obligeoit les fouverains d’avoir toujours les armes
à la main ; ils étoient perpétuellement en guerre;
& à peine ils étoîent élevés fur le trône , qu’ils
étoient condamnés à vivre habituellement dans
les camps, ou à hafarder leur vie dans les combats.
La couronne étoit pourtant alors l’objet le
plus fubîime de l’ambition humaine ; 6ç comme
tous les grands pouvoient y.prétendre, le feeptre
étoit auffi une fource intariffable de faSions, d’intrigues
, de troubles 6c de crimes. Don Alphonfe ,
6c enfuite donRamire, père d'Ordogno 1 , ayoient
en quelque forte rendu le trône . héréditaire- dans
leur famille, & l’avénement de. ces deux fouverains
s’étoit pafié' fans ©bfta'cle, fa.«s contradiction
; mais comme , fuivant- l’ancien ufage , ;la
couronne étoit élective , 6? que ce. n’étoit que par
une forte de tolérance qu’elle avoit été héréditaire
, il s’étoit formé dans Ôviédo 6c L éon, pour
le rétabltffement de l’éleftion , un parti puiffant,
& qui n’attendoit qu’une o.cçafion favorable pour
placer quelqu’un de ce parti fur le trône, & rétablir
par - là l’ufage de tout temps obfervé. La
mort de don Raniire fembloit offrir cette occafion ;
mais Ordogno , fori ■ fils , étoit chéri du peuple ;
6c fans affembler les grands , fans attendre qu’ils
le proclamaffent , il exerça les fondions de la
royauté, comme s’il eût été folemnellement é lu ;
6c il en impofa fi fort par fa fécurité, que les
grands , ne pouvant mieux faire, parurent fatisfaits
de fon avènement à la couronne. Quelques-uns
d’entr’eux n’étoient pourtant rien moins que con-
tens; & n ’ofantpoints’oppofer ouvertement à cette
manière de prendre poffeffion du trône, ils engagèrent
les Vafcons à fe foulever dans la province
d’Alava : auffi mauvais citoyens qu’ils étoient fujets
infidèles, ils engagèrent en même temps auffi les
maures à fecourir & foutenir la rébellion des Va fcons.
Ordogno I n’attendit point que les maufes
eullent joint les Vafcons, & râftemblant fes troupes,
il marcha contre ceux c i , les furprit, les mit eu
. déroute, alla enfuite à la rencontre de l’armée
mahométane, la força dans fon camp, en maffiacra
une partie, & mit le refie en fuite. Délivré par
ces deux viéloirçs de toute inquiétude, & n’ayant
plus à craindre de nouveau foulèvement, il fomenta
, en apolitique habile , les diffamions qui
divifoient les maures. Le royaume de Cordons
étoit violemment agité par les fàélions : Muza ,
général très-célèbre, mais encore plus ambitieux ,
■ avoit formé le projet de fe rendre indépendant ;
dans cette vue , il avoit allumé le feu de la guerre
civile ; & maître de Tolède, dont il s’étoit em-
paré , il menüçoit Mahomet, roi de Cordoue, de
. le renverfer du trône. Ordogno, perfuadé que lé
Vrai moyen d’affctblir les maures étoit d’entre--
tenir les querelles qui les divifoient, prit parti
pour Muza , 6c iu'i envoya un fecours très-confi-
dérable ; mais lé rot de Cordoue battit complète»'
” ment la troupe du roi de Léon y & fa viâoire fut fi
éclatante , qu’il fèfla huit mille chrétiens 6c
douze mille tolédains fur fe champ de bataille.
Ce revers ne découragea point Ordogno I , qui
continua de fecourir Muza, & qui, tandis qu’il
: occupoit chez eux les maures , fortifioit les villes de
fës états, & entouroit de fortes murailles Léon
6ç Aftorga! Son alKé'Muza réuffit ; & malgré le
roi de Cordoue, il fé rendit indépendant & fou-
■ verain ; Sarragofîe devint la capitale de fes états,'
& il fit fortifier Albayda , place qui, fi tuée fur
lés frontières' de Léon | facilitoit aux maures leur
entrée dans ce royaume.'' Ordogno ne crut pas
devoir laiffer fubfifler cette v ille , 6c il fe'propofa
d’aller à force armée l’aflîéger & la détruire. Il
partit, fuivi d’une nombreufe armée, pour cette
expédition ; mais Muza accourut avec toutes fes
troupes au fecours d’Albayda, Les deux armées
ne fe furent pas plutôt rencontrées, qu’elles fe
livrèrent une bataille fanglante, malheureufe pour
' lès maures, qui furent taillés en pièces , & Muza
lui-même mortellement bleffé, mourut à Sarra-
! goffe fort peu de jours après. Le roi de Léon
emporta
«mporta d’affaut & démolit Albayda ; mais les
fuccès lui furent moins utiles qu’à Mahomet, roi
de Cordoue, qui, par la mort de Muza , fit rentrer
ious fa domination toutes les places qui s’étoient
déclarées pour ce général rebelle. Auffi Mahomet,
plus puiffant qu’il ne l’avoit été jufqu’alors, ne
ttrda point à déclarer la guerre à Ordogno qui,
malgré les efforts de fes ennemis , eut fur eux
de grands avantages ; il en eût eu de plus comple
ts, fi au moment où il alloit profiter de fes
fuccès , par une action décifive , les Normands qui
parurent fur les côtes de fes états, ne l’avoient
obligé d’envoyer une partie de fes troupes à don
Fèdre, fon général, qui les défit, 6c les contraignit
de fe retirer. Secourus par Ordogno , les ha-
bitans de Tolède fe révoltèrent une fécondé fois
contre Mahomet , 6c mirent Abenlope à leur
tête. Pendant qu’il foulevoit les fujets du roi de
Cordoue, Ordogno fit une invafion dans ce royaume
, fe rendit maître dé-Salamanque. & de Coria,
mit le pays à contribution , 6c rentra dans fes
états, couvert de gloire & chargé d’un immenfe
butin. Son aélivité , fes conquêtes , la viéloite
qu’il fixoit fous fes étendards, le rendirent fi cher
à fes fujets , qu’ils reçurent avec acclamation la
propofition qu’il leur fit de reconnoître don
Alphonfe , fon fils , pour fon fucceffeur. Don
Alphonfe s’étoit diflingué dans les dernières guerres
par fa valeur & le fuCcès de fes coérations :
bientôt il fe fignala encore davantage dans la
nouvelle guerre que le roi de Cordoue fit à celui
d’Oviédo ; ce jeune prince repouffa les Mahoiné-
tans, 6c battit leur armée , qui avoit fait une
irruption en Portugal. Mahomet tenta d’infèfler
les, côtes de Galice , mais le roi de Léon fit
équiper une puiffante flotte, qui prit ou difperfa
tous les vaiffeaux mahométans ; en forte que les
Maures , après les plus irréparables pertes, furent
contraints de refpeéter la puiffance 6c les poffef-
fions & Ordogno 1 , qui régna encore quelque temps
avec autant de fageffe que de gloire, oc mourut
yniverfellement regretté , le 17 mai 866 , après
avoir tenu le feeptre pendant onze ans. ( L . C, )
Ordogno II , roi d’Oviédo & de Léon.
Hift. J'E fpa gne ) C’efl dommage que la vie de
ce prince ait été trop longue, pour fa gloire , de
deux ou trois années ; il s’étoit montré généreux,
bon , affable , ingénu , père , ami, bienfaiteur de
fes fujets , grand général , illuflre conquérant; il
-avoit mérité l’effime , le refpeâ , la confiance de
fes peuples ; il devint d u r, injufle, fanguinpire,
fîir la fin de fon règne. Par quelques allions d’iniquité
, de defpotifme, il ternit l’éclat de fa vie ;
8c par deux ou tfrois fautes repréhènfibles & très-
iaiexcufables , il perdit ou du moins affoiblit con-
fidurablement le grand nom qu’il s’étoit fait pendant
plufièurs années. Fils d’Alphonfe I I I , furnom-
TK\kle G^and„ 6c de don a Xi me ne ou Cfiimène, de la
^î*ifo.u de Navarre , Ordogno parut de très-bonne
ffiftphe. Tome IV .
heure J par fes talens , fa bienfaifance 6c la
valeu r, digne du fouverain illuflre qui^ lui avoit
donné le jour ; la nation le préféroit à Garcie-*
fon frère aîné, qui avoit à la vérité de brillantes
qualités, mais unej ambition injufle , outree, dévorante
, & qui le porta jufques à confpirer contre
Alphonfe fon père, qu’il tenta de détrôner. Son
complot ne réuffit point, Alphonfe le vainquit,
& le fit renfermer dans une prifon, où vraifem-
blablement il eût pafle le rtfle de fa vie , fi (on
frère Ordogno , plus touché de fon état qu il n eut
dû l’ê tre , 6c animé par la reine fa mè re , n’eut
fait de coupables efforts pour brifer les fers du
captif. Alphonfe III craignant un foulèvement
général , & voulant épargner à fes fils 6c à fes
fujets la honte & l’atrocité du crime qu’ils fem-
bloient difpofés à commettre, mit le prince rebelle
en liberté, lui réfigna la couronne , & donna la
Galice à don Ordogno. Garcie ne jouit pas longtemps
du fruit de fes complots & de l’objet de
fon ambition , il mourut après trois ans de règne;
6c comme il ne laiffoit point d’enfans, les grands
& les évêques proclamèrent fon frère Ordogno I I ,
roi. de Léon & d’Oviédo. Le miramolin de Cor-
doue , Abderame, ne fuppofant ni beaucoup de
valeur, ni des talens bien fupérieurs au fucceff
feur d’Alphonfe & de C a rd e , crut que le temps
étoit venu de laver , dans le fang des chrétiens ,
la honte des défaites multipliées des Maures fous
les deux derniers fouverains. Ordogno I I ne fon-*
geoit de fon côté qu’à fignaler les commence-
mens de fon règne par quelque viéloire éclatante
fur les Mahométans. Le miramolifi de Cordoue fe
trompa dans fes efpérances, & le roi de Léon
réuffit au gré: de fes defirs ; il marcha contre les
Maures, leur livra bataille, les mit en déroute,
emporta Talavera d’affaut, p?|Ta la garnifon au
fil de l’épée, & rentra dans fes états triomphant
6c chargé de butin. Encouragé par l’éclat & l’utilité
de ce fuccès, il fit de plus grands préparatifs ,
& dès la fécondé campagne il pouffa fort loin fes
conquêtes dans le royaume d’Abderame, qui ne
pouvant s’oppofer feul à un tel ennemi, eut recours
aux rois maures d’Afrique, & en reçut les plus
puiffans fecours. Son armée étoit de quatre-vingts
mille hommes : celle ÜOrdogno I I étoit de beaucoup
moins nombreufe ; mais cette inégalité de
forces ne l’empêcha point de livrer bataille ; &
après un combat auffi long que meurtrier, les
Maures furent entièrement défaits, & un très-grand
-nombre d’entr’eux furent maffacrés par le vainqueur
, q u i, rentré en triomphe dans Léon, fit
bâtir, des dépouilles des infidèles, la cathédrale
de.cette v ille , où il fixa fa cour. Les Mahométans
accablés, demandèrent une trêve de trois ans,
qui leur fut accordée ; mais à peine ce terme fut
expiré, que la guerre recommença avec plus de
v iv a c ité , de haine & de fureur que les chrétiens
& les maures n’en avoienr montré jufqiralors ;
la fortune parut abandonner Ordogno I I . Dan«
N