
244 P E T
fe> du duc de Bourgogne,-y étant obligé par fer- '
ment depuis trois ans, & parce quêtant petitement
bénéficié, le prince lui avoit donné bonne & grofife1
psnfion y dont il avoit trouvé des dépens & trouver oit
encore y s'il lui plaifoit d&fa grâcei u Raifon certes*
tr très-digne- d’un1 cafard, dit Pafquier. Il prouva-
la- nécemté, la légitimité du meurtre dans de
certains cas ; il la prouva par l’hiftoire, par l’écri--
rure fainte, & par douçc raïfions en Vhonneur des‘
dou^e apôtres. Il conclut que le roi devait avoir'U
duc de Bourgogne & fion fiait pour agréables , &avec
ce , le Revoit- guerdonner & rémunérer en trois ch&fiès ,
en amour, en honneurs & en nchefifies à F exemple
des rémunérations qui furent faites à- monfeigneur
Saint-Michel l'Archange ,.pour avoir'tué U' diable,
6** ail vaillant homme Phi né e s q u i tua Zambri.
Ce fut le 8 mars 1408 ? que cette indigne caufe
fut fi indignement plaidé©. Jean Périr mourut en
141 1 à Hüfidin-, dans les états de fon protecteur
& de fon protégé.
P E T IT , ( Samuel*-) ( Hiß. litt, mod.) fsvant
ProteftantprofefTeur en théologie à Genève ,
connu principalement par fes Varia■ Leéliones -&
fes Leges Atticee ; on a aufi* de lui Eclogte chronologies
& mifcdlanea ; né à Nîmes 'en 17 9 4 ,
fils d’un miniftre , il fut-fait miniftse-1 lui-même
à-dix-fept ans. Mort e» 1643**
P E T IT , ( Pier r e ) {Hiß, litt. mod. ) mathématicien
pîîyfielen , ami'- de Defcartes, & le
premier qui ait fait en France les expériences fur
le vuide--, après la découverte de Toricelli. Il
devint géographe du roi- & intendant des fortifications
de France. Il-a écrit fur le vuide 9 -fur
■ tes é c l ip fe s fu r les comètes, fur la nature du
chaud & du froid, fur le compas de proportion,
für la pefanteur & la grandeur des métaux, fur
l ’artillerie ; on- a auflï de-lui un traité des remedes
qu’on peut apporter aux inondations -de la rivière
de Seine dans Paris , & un traité de la jonélion
l’océan & de la mé'diterralîée, p£r les rivières
d’Aude & de la Garonne. Ne en 15 9 8 'à Mont*-
i»çon y mort en-1677 à-Ligny-fur-Marne.
P E T IT , ( Pierre litt. môd. ),médecin &
pôëte, . fur-tout poëte latin; iï eft un des fept
ppëtes qui form oient ce qu’on appella la Pléiade
latine de Paris ; Il eût mieux valu être de la Pleïade
Françoife ; il eff bon de n’être pas toujours dé
fdn fièole, mais Tl faut être de fon pays, il. faut
écrire dans fa langue & y-écrire bien, on-a plus
de juges , & cependant on eft mieux jugé. On
dfftingue,ou plutôt on diftingnoït parmi les poéfies
latines de -Petit, le poème de Codrus & la i y -
nomagie ou le mariage du philofôphe Craies avec
Hipparchie, ( Voye^ l’article C r a t I s. ) On no
diftingue point fes poéfies françoifes * elles fom
toutes mauvaifés; comme médecin il a traité du
iBOuyemsnt des animaux, des larmes, de la lu*
P Ê f
mlère; il eft aiûeUr de FMomeri ' Ntpentes, Jè t r âfe:
Helens medicâmcnïo- luftuih animiqn'e omneux 'sgri-'
tudïnem■ kboiente & d’urr »Commentaire fiir les>
trois-premiers -livres1 d'Areréje de Cappadoce, nié-•
deciri grec du premier ou du fécond fièeieT donr’
Boërhavea donné une édition grecque & latine avec*
de favantes notes1; comme littérateur & favanG
o»-a de Petit un traité des Amazones, un traité*
dÜTa- Sybille , &c.- mort en 16 8 7 , àyParis fa*
patrie;-il étoit de; l’académie de Padoue.
P E T IT , ( J ean* L o u is ) { H i f . litt.- rttod. )-chî^'
rnrgien célèbre, élève en anatomie, de M. Littré,
dont M. de Fontenelle a fait l’éloge ; en chirurgie
de meftienrs Caftel & Mïréchàl. Sa réputation-
s’étendit dans les pays étrangers ; il fut appelle*'
en 17^26 par le ror> de Pologne Augu-fte 1 ; erv
1734- par dom Ferdinand ,- prince deS'Afturies,-
depuis:- roi d’Efpagne; il vit ces priifêês & il Tes.
guérir, mais fans vouloir fe fixer chézieux^'malgfè-
toutes leurs inftances. Il étoït honoré dans fa*
patrie, il avoit été reçu à l’académie des feiendés
en-171e. Il fut direéleur de l’académie de chirurgie.'
Gn a- deTni une chirurgié publiée en 17 7 4 , par
M; Lefné', 3 vol. in-8q;u n traité fort eftimé fur
les maladies des o s ; des con fui tâtions fur-les maladies
vénériennes ,. des differtations inférées dans'
. les mémoires d e 'l’académie des fciences & d&
l’académie de chirurgie. Il étoir né à Paris en 1 ^ 4 ;
il mourut atiffi à Paris en 17^0? Il* avoir inventé
des infirumensj-pour la perfedion ‘ de la' chirurgie ;>
. il étoir li. paflionné pour la gloire de cet art qu’on
■ lui'rend le témoignage qu’une bévue en chirurgie*
l’irritoit plus qu’une- infulte -perfonnelle. ■
P E T IT DIDIER (D om Matthieu
litt. mod.) Bênédi&in de la congrégation de
Saint-Vannes, abbé de Senones , comme le fut
depuis le favant dom Calmet, mourut dans cette
~ abbaye en 1-728,* R fut fait évêque de Macra r
■ le pape Benoît XIIL^ui l^aiaroit, -voulut le facrep
lur-même, ScTuifit préfenr d’une mirre prêcieufe;
pour lui en témoigner fa reconnoiffanoe, donf
Petit Didier Fit un traité de F infaillibilité du pape 9
dont tous fes confrères né l’auroient pas avoué
il avoit cependant fait Papologie de Pâfchal &
' des lettres provinciales , ce qui peut prouver quJil
haïffoit plus les Jéfuites , qu’il n’aimoit les libertés
; & la d'ô&rine de l’églifè gallicane ; il écrivit àuffi
contre la bibliothèque eccléfiaftique de l’abbé
Dupin. Il étôif 'né à Saint-Nicolas en Lorraine
I en 1659 ', fut abbé de Senones en-1715^'évêqué
de Macra' en 17 2 6.
P É TIT-P IED, (N ic o l a s ) ( Hifl. l iâ i mbd. ^
oncle & ne veu, tous deux du même nom de
•- baptême comme de famille, tous deux do&eurs
| dé la mâifon & foCiété de Sorbonne, tous deux.
! célèbres , le neveu plus que l’oncle, mais le nèvei»
I p.ar les-querellés de janfinifme , principe de célé*-
F E T
bfiîé-.fo-Hjours un peu fufpeéi ; l’oncle par un-fi-vré, |
u^îs; utile1, du ’moins plus - d’ufage : Traité du droit:|
& fies Lprèxogatiyes'des■ eceièfiaJli que s- dans: Ifadmi- I
n if ration de ,la juffiiçe- féeuhpre.
M. Petit-Pirtfi lk>ncle*y -avoir été curé de Sainte
M. rtiaUParis, c,ure réunie dtpuis à coile de Saint-
Pierre- des-Arci,s ; il étoitchahoine & fous-çhantre1
dé l’églife de Faris à-fa mort arrivée-en 1705. En
même-temps qu’il étoit’eccléfiaftique, il étoit con-,
feiller au châtelet, & devint l’ancien en 1-6784 II
prétendit-, à ce titre, préfidet en l ’abfence. des lieu-?
tënans ;^on prétendit que les cle-rçs-n’avoient- pas
le droit de’ décanifer ni de; p^éfider , '&.un arrêt
définitif du. 1,7- mars_ 1782 ./Jdépida- en faveur des'
cônfeillers-çlercs. Ce fut à eetre - qecafion qfié
M. Petit-Pied- coinpofa fon-ouvrage. Il fut jugé de
même pour Té confe.il du roi entre un archevêque
de Reims ; çonfeiller d’état d’églife , &, l’ancien
des confeillers d’état laïcs, qu’un confeiiier d’état
eccléfiaftique pouyoit être doyen 'du confeil. En
effet , on ne ,voit pas pourquoi l’état qui femhie
fuppofer le plus d’jnftrudion ,. priveroit .des-^.prérogatives
qu’on-n’accorde à- l’âge ou au- long, exercice
des mêmes fondions que parce qu’ils font
naturellement fuppofer plus d’inftrua-iom■;
M. Petit-Pied le neveu',- figna en 1703 , -avec
trente-neuf autres docteurs , ce qu’on appella pour
lors le fameux cas dé confidence , & qu’on appelle
encore quelquefois de même aujourd’h u i, quoiqu’on
ne fâché plus trop de quoi il s’agUteit;
.(.on fait feulement qu’il gtoit queftion de janfi-
nifine & d e .formulaire)-&. qu’il foit très-inutile
. dé le favoir y mais ce qu’il eft toujours utile de
fè rappelle.r pour ne plus retomber dans ce ridicule
, e’eft que pour le crime énorme d’avoir exa-
rrÜné ce fameux cas de confcience ignoré, il- ftit
privé d’une chaire qu’il ;oçcuport en Sorbonne* La
peine eût été trop légère , on l’exila dans la ville
dé Beaune ,féjour auquel il "préféra une, expatria-
tipnentière avecun ami ; cet aihi étoir le P-. Quefnel,
il le fuîvit en Hollande. Un bien que, parmi tant
de maux , -produit E,ëfprit rde partisans les feéles
perfécutées’, e ft‘ de rendre l’amitié plus v iv e ,
plus tendie ■ & plus courageufe, & de la con,- ’
facrer.par la'religion & par la communauté des
f@uffraiiic.es.• M. Petit-Pied ne revint qu’en 17 18 ,
croyant ck devant croire les .temps de la persécution
ceftés , , mais la perfécution eft de tous
les temps; la'Sôibonne qui avoit autrefois exclu :
M. Petit-Piedy toujours pour 1e fameux casJ§
peine infamante quand elle^eft méritée, le rétablit
en 17 19 d.;ns tous les honneurs; du- dodorat,
mais l’abbé Dubois qui avoit d’autres intérêts,
fit cafter au nom du roi par M.-le régent, tout
ce que la- Sprbonne venoit de faire en faveur de
M. Petit-Pied. M. le régent avoit plus de lumières
a (iil n’én falloit pour ne pas faire aux jânféniftes
rïnjufte henneuf de les pçrfecuter , mais l’abb^
ï/ubois vouloir'être cardinal. Heurenfementi’é-
vêqye de Bayeux ;-dèTa- maifcwï'ide ' .Lorraine'-, ■
èùoit' Jsnfénifte, il donna fa confiance à M'. Petit“.
Pied ;. mais ce piélat mourut en 1728 M> Petit'
Pied retourna en Hollaadei- ü rçvint en 173,4
& mourtrt à Paris pn 17 4 7 y'ayant fait une multitude
d’ôüvfâges polé-nnques-, qu’il ferait hors*
dé propos de .faire- connoitre- ici', pififqu’on n%
lçs lit plus 8c qu’on’ anroit ;tôrt de, les lire ; cb-
fervons: feulement q u e 'fiM . Petit-Pied ,-un dc.v
meilleurs: écrivains du Jan fini fine , n’a .p a s , étèf
afièz ..éclairé . pour- choifir (des fumets plus miles,/
il l’a -été affez pour-condamner la folie des con-:,
vuifions ;■ il a* écrit aufti fur l’Mfur^?, .matipre- qui-
a- bèfoin’ énçOre d’être éclairde,, & qui offre duft-
c-ôté des. préjugés à combattre;, de l’autre, de<
grands abus à prévenir. M . Petit-Pied étoit nés
à Paris-’eir 1^65.-
P É T R À RQ Ù E , ( F ran ço is ) fiHÏJl. fui. mod. j.
fi célèbre par fon amour pour Laure & par fes-"'
Canzoni qui. ont tant contribué à formçr lalangué^
italienne, naquit le 20 juillet.T 3,04.., dans ArezzOg/
ville de Tofcane ; fa famille étoit originaire de*
Florence ; fon père , fon a y èu l,, fon bifayeul yt
étoient notaires. Ge dernier étoit mort âgé
104 ass , en prononçant les paroles du Pfalmifte ifi
in paie in idipfum iortniam &.requiefcam. Au milieu-
des troubles qu’excitoient à Florence les factions- '
des--" blancs oc; des -noirs, le père de Pétrarque1?
qy,i étoir de' la faéfion des blancs , fut chaffé dé
Florence le 4 avril 1 302, ainfi que. le fameuse’
Dante Alighiéri. Pétrarque n’avoit,que fept mois
lorfqu’il penla être noyé dans .TÀrno le cheval''
de l’homme qui-le1 portolt s’étant abattu fur le-'
bord ; dé cette ,rivière.;_ il avoit fept ou huit ans*-"
lorfqu’il penfe être noyé avec tome fa famille
.fur la côte de Marfeille-, p ii’ elle fit. naufrage '
en paffant d’Italie dans le Comtat d’Ayîgnon em
1312 ou 1313. Il; fit fes études à Carpes iras ,,
fous un excellent maître, T'ofcan com nie lu i, fi
Nicolas de Prato ,-qui l’aima comme fon fils<-
qui ne parlolt qu’avec attendrifiemént de (on 4
difeipie chéri, & avec lequel dans la fuité’ / V - ’
trarquè partagea- fa fortune. Pétrarque forîâht à '
peine de l’enfance , fut mené à la fontaine de
Vauclufe; il en fentit vive me utiles ch arm e s ,-
& fem’blâ’s’y attacher par un preffentiment fecret^ '
« Si jamais je fuis le1 martre de mon fort ,' d it- î^ r
» je préférerai cette retraite aux plus belles villes *
dé l’uni vers->>.'On l’çnvoya- étudieren droit à "
^Montpellier, -puis à'Bologne, mais uh: attrait in- *
TTneible l’entraîna vers les lettres.,Bientôt l’amitié^--
mais fur-tout l’amour fixèrent fa deftinèe. Il étoit
devenu libre ; à dix-neuf ou vingt ans ib avoit*
perdu fam ère ; à’ environ vingt-& - un an s/ fon ’
père. Son. amîv , le plus cher & le plus tendre
fut un feigneur de la maifon Colonne, dont If
avoit fait la c6nnbifiaffce à Bologne, & qui fu r "
dans la fuite évêque de Lombèz.'Sa maîtreffe fut 4
fa m ëu fe Laure, dont 11 ne dit nulfe part 'dàns-' 5'
fes- oeuvres le-nom de famillé, aïaïs'qiî’on- :c r d A