
en Lorraine efl 16 3 4 , à la bataille d’Avein le
2.0 mai 1635 , au fiège de Louvain de la meme
année, au liège de Dole en 1636 , à la prife de
Hefdin en 1639 j & le roi lui* donna le bâton de
maréchal de France fur la brèche de cette place »
le 30 juin. Il paffoit pour l’homme de fon temps
qui entendoit le mieux l’art de conduire les ftèges;
la même année iv639 , il battit, le 4 août, le
comte de Fuentes; en 16 4 0 , il commandoit avec
les maréchaux de Châtiîlon & de Chauncs l’armée
qui fit le fiége d’Arras, & il contribua beaucoup
à la. prife de cette place. Le jeune duc d’Eti-
ghien , qui fut depuis le grand Condé, étoit à ce
fiége. En 16 4 1 , le maréchal de la Meilleraye prit
A ire , la Baffée & Bapaume en Flandre & en
Arto is; en 16 4 2 , il prit Collioures, Perpignan,
& Salces dans le Rouffillon ; en 16 4 4 , commandant
fous le duc d’Orléans , il prit Gravelines , & affres
une conteftation fort vive avec le maréchal de
Gaffion ( voyez l’article LÂMBEST ) , il entra dans
cette place à la tête du régiment des gardes ,-dont
il étoit colonel. En 16 4 6 , il commanda l’armée
d’Italie, & prit Piombino & Portolongorie : malgré
tous ces fuccès, il n’eft pas mis au nombre des
grands généraux de ce temps - là ; peut- être fa
faveur auprès du cardinal de Richelieu, qui lui
fut fi utile d’ailleurs, a-t-elle nui à fa réputation
même militaire; il rut en 16 3a le gouvernement
du château de Nantes , il eut depuis celui de
Bre ft, & fut lieutenant - général de la haute &
baffe Bretagne; en 1633 , il fut fait chevalier des
ordres du roi; en 16.3-4, grand-maître de l’artillerie.
Il mourut à l’Arfenal à Paris le 8 février 1664.
Ce fut fon fils, Armand-Charles de. la Porte ,
qui époufa, la. belle & célèbre Hortenfe , principale
héritière du cardinal Mazarin, & qui fut la
tige des ducs de Mazarin. (Voyez Mazarin. )
PO R T E -CO F FR E , ( Chancellerie de France»)
officier de la grande chancellerie. La fonélion d'un
porte-coffre confifte à aller prendre l’ordre du garde-
des-feçaux toutes les femaines, pour le jour qu’il
lui plaît de donner le fceau, d’en avertir le grand
audiencier, le contrôleur-général, les fecrétaires
du ro i, & autres officiers néeeflaires au fceau. Le
forte-coffre a suffi le foin de faire préparer dans
la falle la table fur laquelle on icelle, -& le
coffre oh on met les lettres après- quelles font
fceUées- ( A . R . }
PO R T E -C RO IX , f. m. {H ifl. moi.') crucifères
, ou religieux de fainte Croix, ordre de religieux
qui fut établi vers l’an 116 0 , fous le pontificat
d’Alexandre III. On prétend ridiculement
que le pape Cletus avoit donné commencement
à cet ïrmitut, & que Cyriaque le rétablit à Jéru-
falem, après que fainte Hélène, mère de Conftannin,
y eut trouvé la vraie croix du fils de
Dieu. Le pape Alexandre III lui donna des règles
& des conftitutions, & Clément IV ordonna que
le premier monafière, chef de l’ordre, feroit à
Boulogne, àfanta Maria di Morello; mais comme
cet inftitutdéchutbeaucoup dans les quatorzième &
feizième fiècles, on en donna les monaftères en
commande , & le cardinal BeiFariôn eut le prieure
de celui de Venife. Le pape Pie V' rétablit vers
l’an 1 5 6 1 l’ordre des porte-croix, qui fut enfin
aboli par le pape Alexandre V i l en- 1636. On
donna les biens des monaftères qui étaient dans
l’état ^de Ventfe à la- république , pour pouvoir
foutenir la guerre qu’elle avoir contre les Turcs.
Ce changement regardoit la congrégation des porte-
croix d’Italie ; il y en a une dans les pays-bas qui
comprend les monaftères de France; les religieux
font vêtus de blanc, & portent un feapuîaire noir
aÿee une croix blanche & rouge par-defftis. Le
général demenre à H u y , & a des monaftères à
Liège, à Mnftricht, à Namur, à Boisleduc, à
Bruges, à Tournay , &c-, celui de Sainte-Croix
de la Bretonnerie de Paris en dépend auffi. Il y
a en Portugal des porte-croix qui ont un riche
monaftère à Evora. Cet ordre a fleuri autrefois
en Syrie. Maurolicus, mare océan. Baronius-, lt.
Mire y &c.. ( A . R J)
PORT'ÉTOÏLES & PER RO Q UE T S , (B iJK
moi. ) nom de deux factions qui fe formèrent à
Bâle vers l’àn 125.0, que la noblcffe fut divifée
en deux partis qui fe firent long-temps la guerre.
Les perroquets furent ainfl appelles, parce que dans
leurs enfeignes ils porroient un perroquet de finople
ou verd dans un champ d’argent, & l’on donna
à leurs adversaires le nom de porCétoiles , parce
que leurs étendards étoient chargés d’une étoilé
d’argent en 'champ de pourpre. (A : R J )
PORTE- MANTE A U , ff m. f f f if l. moi. ) Ce
dît d’un officier de la maifon du roi de France,
Il y en a douze. Leur charge confifte à garder
le chapeau du roi , fés gants, fa canne, fon
épée, & c . à l'es recevoir de fâ main, & à
les lui apporter quand il en a befoin. Le porre-
manteau fuit le roi à la chaffe, avec une valifc
ou porte - manteau garni de mouchoirs, chemifes,
& autre linge de corps, afin que S. M. puiffe:
changer en cas de befoin.
Le dauphin a' auffi fon porte-manteau. Les cardinaux
à Rome ont dés officiers eccléfiaftiques
qu’on nomme caudataires , parce qu’ils portent
la queue traînante de leiir robe, & en France y
des valets-de-chambre, chargés du même office,,
qui ont quelque rapport ayec le porte - manuai^.
( A* R+)
PO R T -G R E V E . f. m. ( Hiß. mod.’) Ceteit autrefois
le principal magiflrat d’un port de mer ou
d’une ville maritime. Ce mot vient du (axon
.o n , un port ou une autre v ille , & gerH, un gouverneur
; les Anglois l’écrivent quelquefois port-
neve. -, |
Cambden obferve que le premier magiflrat de
Londres, s’appeUoit autrefois pori-greve; Richard I.
établit deux bailiifs en-fa place ; & bientôt apres
le roi Jean donna aux citoyens un inaire pour
leur magiflrat annuel.
La charte de Guillaume le conquérant à la ville
de Londres s’exprime ainfi : « Guillaume ro i,
» falut à Guillaume évêque , à Godefroi port-greve,
& à tous les bourgeois de la ville Londres,
y> françois & anglois : Je vous déclaré que ma
» volonté eft que vous viviez tous fous^ la meme
j» loi, félon laquelle vous étiez gouvernés du tems
» du roi Edouard; que ma volonté eft auffi que
v tout enfant foit l’héritier de fon père, & que
„ je ne fouffrirai pas que l’on vous faffe aucun
u tort ; que Dieu vous ait en fa fainte garde v.
( A . R.)
Le ceinte de Portland mourut en 17 10 , âgé de
foixante-deux ans.
PORUS, {H i j l une.) roi des Indes,' étendait
fa domination fur tout le pays fitué entre les
fleuves Hydafpe & ' Acefine. Alexandre, vain-
j queur de Darius, pénétra jufqu’aux extrémités
de l’Inde, dont les rois s’emprefièrent d’aller lui
I rendre hommage. Parus fut le feul qui ne s en
! lai fia point impofer par l'éclat de fa renommée.
Le héros Macédonien, furpris de fa confpnce
préfomptueufe , l’envoya fommsr de venir le
recevoir fur la frontière , & de lut payer tribut.
Ponts répondit à fes députés : Dites à votre
maître que pour lui faire une réception plus honorable
POR TLAND , ( G uillaume Be n t in g , comte
d e ) (Hiß. d'Ang. ) favori de Guillaume I I I ,
roi d’Angleterre, conferva toujours la faveur de
fon maître malgré la jaloufie des grands & quelques
orages que les communes excitèrent contre
lui.A
u moment où on étok prêt à figner les traités
de Rifwick , le maréchal de Boufflers pour la
France, & le comte de Portland pour l’Angleterre,
avoient eu , à la tête des deux armées, une
conférence , dans laquelle le comte de Portland
avoit demandé que Jacquès II fortît de France ;
après la paix , Portland ayant été nommé am-
baffadeur en France , •parut fort furpris de trouver
encore le roi Jacques à St. Germain ; il réclama
la promeffe qu’il difoit avoir reçue du maréchal
de Boufflers fur ce p j f e ® vouloir même que le
facrifice, qu’il exigeoit relativement à Jacques,
s’étendît jufqu’au duc de Berwick, fon fils naturel,
à plus forte raifon jufqu’au prince de Galles (depuis
Jacques I I I) . Guillaume n’approuva point
cet excès de zèle : il fentit qu’il ne lui ^convenoit
ni de craindre le roi Jacques ni de perfécuter fon
beau-père, qui n’étoit plus à craindre; il jugea
qu’arracher ces infortunés de leur a fy le , ce feroir,
en voulant avilir gratuitement Louis X IV aux
yeux des nations , s’avilir lui-même ; il défavoua
Portland, auquel il fut peut-être gré d’ailleurs du zèle
qu’il n’approuvoit p as, & i l le chargea de fuivre la
négociation des aôes de partage de la fucceffion
«TEfpagne, à laquelle il étoit aifé de prévoir que
la mort de Charles II alloit bien-tôt donner ou-
yerture*
, j’irai à fa rencontre, .à la tète de mon
armée. Alexandre, flatté de. trouver un ennemi
digne de lu i, fit lès préparatifs pour traverfer
FHydafpe, dont la rive oppefée étoit défendue
par trente mille hommes de pied, cinq mille
chevaux, & quatre-vingt-cinq éléphans d’une monf-
trueufe grandeur. Ce lpeftacle d’armes, d’hommes
& d’animaux devenoit encore plus- terrible par
la préfence de Ponts, dont la taille étoit de fept
pieds & demi, 8c qui monté fur le plus grand
de fes éléphans, paroiflbit couvert d’or & d’argent,
ainfi que tout ce qui l’environnoit. Ces obftacles
furent furmontés à la faveur d’une nuit obfcure,
qui facilita le paffage des Macédoniens. Plufieurs
jours s’écoulèrent en efcarmouches, 'où les deux
partis effayèrent leur courage. Un des fils de Ponts
y perdit la vie. Ce fut pour venger, fa mort, que
le monarque Indien fe détermina à livrer bataille.
Il y donna les plus grands témoignages de courage
& de capacité. La férocité des Indiens fuccomba
fous la valeur, & fe précipitant dans leur fuite,
ils abandonnèrent leur roi , qui n’eut pas la
lâcheté de fuivre leur exemple. Il fut contraint
de fe rendre à la diferètion du vainqueur, en ac-
ciifant la fortune qui avoit trahi fon courage.
Alexandre , frappé de fa taille gigantefque , &
plus encore de fa contenance fière & affurée, lui
parla en vainqueur & lui demanda, comment
voulez-vous que je vous traite ? En ro i, lui répondit
le monarque captif. Alexandre répliqua:
ne demandez-vous rien davantage? nos, dit Porus ,
tout eft compris dans ce mot. Alexandre étonné
de fa grandeur d’ame, lui rendit fes états, & y
ajouta plufieurs autres provinces. Porus reconnoit-
fant lui jura une fidélité inviolable. (T—N.)
P O S
POSIDON1US ( Hifl. anc. ) pfeiîofophe Stoïcien J
natif d’Apamèe, en Sy rie , enfeigna la pbilofophie
à Rhodes , avec beaucoup de réputation. Il viYoit
du temps de Pompée & de Mithridate.
C ’étoit lui qui tourmenté de la g o û te , s’écrioif^
dans h plu» grande v io ltu ce de fes douleurs t
4 a * ' I