
â'il eût craint Je ne point allez braver le maréchal
de Foi* , voulut que Cardin lut condamné fur le
champ à la mort. Ses juges plus prudens ou
plus équitables, refufèrent leur miniftère à cette
violence. Pallaviçini le jugea lui"même , le condamna
à être pendu, & le fit exécuter. Il fallut fuir
après ce coup hardi, Buffeto n’étoit.point une
place qui pût dérober les rebelles à la vengeance
ou maréchal de Foix. Pallaviçini eut le malheur
de tomber entre les mains des François dès les
premières hoftilités. Le maréchal de Lautrec, reve •
nu à Milan, commença par donner à cette ville le
douloureux fpeâacle de voir traîner à l’échafaud
& décapiter un vieillard de foixante & quinze
ans, d’une naiffance illuftre, allié aux plus grandes
maifons d’Italie, particulièrement à celle de Mé-
dicis dont étoit Léon X , quioccupoitle faint-fiége;
c’étoit Chriftophe Pallaviçini ; il avoit cru punir un
complot formé contre lu i , & n’avoit été cruel que
par crédulité. Mais ce qui mit le comble à l’indignation
publique, ce fut le motif odieux de cette fé vérité
de Lautrec , fur lequel il ne fut plus poffible de fe
méprendre, lorfqu’on vit la riche confifcation de
Pallaviçini donnée par le maréchal de Lautrec au
maréchal de Foixfon frère. Tous les François modérés
& bien intentionnés vouloient qu’on fe contentât
d’envoyer Pallaviçini en France, pour y fervir
d’otage ; la plupart des fénateurs de Milan refufèrent
ae figner fa fentence, comme les juges de
Buffet o a voient refùfé dé ligner celle de Cardin.
- Le maréchal de Foix eut encore la confifcation'
d’un autre Pallaviçini, qu’il avoit fait écarteler
pour une entreprilè formée fur la ville de Côme
vers le même temps, & qui échoua. C’étoit Main-
froi Pallaviçini, parent de Chriftophe. Son expédition,
où il tomba entre les mains du maréchal de
Foix, & fon fupplice ordonné par ce maréchal, font
aufli de l’année x 5 2.1. Ce fupplice précéda de
quelque temps celui de Chriftophe.
Plufieurs Pallavicirii, qui éioient ou n’étoient
sde cette maifon , fe font fait un nom dans les
%ttres :
i ° . Ferrante Pallaviçini, chanoine régulier de
faint Auguftin ; il étoit né à Plaifance ; ainfi les
Farnèze étoient fes fouverains. Odoard Farnèze,
duc de Parme & de Plaifance,étoit en guerre
avec le pape Urbain V III, de la maifon Barberin;
Ferrante ne pouvant en qualité de religieux le ferv
ir par les armes , voulut le fervir par la plume ,
& ce qu’il écrivit parut porter coup au pape & à
toute la maifon Barberin. Son nom fut en exécration
à la cour de Rome, on y mit fa tête à prix ;
cependant Ferrante vivoit tranquille à Venife. !
Un traître, ùn faux ami , lui confeilla de venir
en France où il lui faifoit efpérer les plus grands
avantages ; il lui perfuada de s’établir à Orange,
©ù il feroit plus en fureté fous la proteâion des
princes de Naffau, proteftans , que dans l’Italie &
dans un état catholique, il le fit paffer dans un
feourg du comtat. Ferrante voyant les armes du
pape fur la porte de ce bourg, s'écria : je fuis
perdu. En effet , it fut arrêté dans le moment par
des gens apoftés, qui le conduifirent à Avignon, 011
il eut la tête tranchée en 1644. On nomme le traître,
c’étoit le fils de de Brefche , libraire de Paris ;
il fut lui-même tué quelques années après , par
un ami de Pallaviçini, qui ne put le voir jouir en
paix du fruit de fon crime, car de Brefche avoit
touché la fomme promife à celui qui livreroit Pal-
lavicini. Celui-ci étoit auteur de plufieurs ouvrages
dont voici les titres : la Taliclea ; la Sufanna ;
il Giufeppe ; il Sahfonne ; ƒ’Ambafciatore invidiato ;
ce dernier ouvrage parut fous le nom à'Alcinio
Liipa, qui eft l’anagramme de Pallaviçini ou Palia-
vicino j la Pudicitia fch'erita ; il Divercio celejle.
2.0. Sforza Pallaviçini , jéfuire, puis cardinal^
né à Rome le 20 novembre 1.607, reçu chez les
jéfuites le 28 juin 16 3 8 ,nommé cardinal en 16^7,
mort le 5 juin 16 6 7 , eft fort connu par fon histoire
du concile de Trente, qu’il xompofa exprès
pour combattre celle de Fra-Paolo , 8c contre laquelle
un M. l’abbé le Noir , théologal de Sé ez ,
publia en 1676 un écrit intitulé: le nouvel évangile
du cardinal Pallaviçini.
PA LLI ou B A L L I, ( Hifl. mod. ) c’eft le nom
que les Siamois donnent à une langue favame ,
dans laquelle font écrits les livres de leur théologie
, & qui n’eft connue que des talapoins ou
prêtres fiamois. C’eft Sommona-Kodom leur lé -
gifiareur, qui paffe pour être l’auteur du principal
de ces livres; il eft rempli des extravagances
les plus groftières & des contes les plus ri-;
dicules.
P A L L IO T , ( Pierre ) ( Hifl. Uct. mod. ) généa*
logifte des duché & comté de Bourgogne , auteur
de deux ouvrages recherchés fur les généalogies &
le blafon , l’un intitulé: Le parlement de Bourgogne ,
fes originest qualités, blafon ; l’autre : Science des
armoiries de GuJJiot, augmenté de plus de fix mille
écujfons. Il étoit imprimeur-libraire à Dijon ; il
compofa & imprima ces ouvrages , & grava les
innombrables planches dont ils font remplis. N6
en 16 0 8 , mort en 1698.
PALLUAU. ( Voyei Clerembàult. )
PA LM ER , f. m. ( Hifl. mod. ) nom anglois
qui dans les anciens écrivains en cette langue
ngnifie un pelerin, & quelquefois un croifé, par
rapport aux bâtons ou branches de palmier qu’ils
portoient après leur retour de la Terre fainte en
figne de dévotion.
Il y a à Paris dans l’èglife des grands Cordeliers
une confrairie de Jérufalem, dont on nomme
les confrères palmiers, parce que dans les procédons
ils portent une palme à la main. (A . R, )
P A M
P A M P K I , f , m . ( Hifl. mod. } n om d u fé c o n d
Wôis Je l’année des Egyptiens; il fe nomme auffi
phaopfi, paothi, pampji & par phi ; il répond à notre
mois d oélobrc.
; PÀMPHILE , (Saint ) ( Hiß. eccl. ) prêtre de
Cefaree en Paleftine , foufïtit te martyre dans la
perfecution de Maximin ,ye rs l’an 308. Enfèbe de
i5 i 60 U1 doün? de É I É & éloges. Saint Pamphile
avoit tranferit de fa main les oeuvres d’Ori-
gene; faint Jerôme,qui pofféda depuis ce manuf.
lorit, dit qu’il le préféroit à tous les tréfors.
•Un autre Pamphile, peintre macédonien, qui
vivoit fous le regne de Philippe , père d’Alexandre
» rut le maître d’Apelle , le fondateur de l’école
de peinture a Sicyone , & le premier peintre qui
appliqua les mathématiques à la peinture. ’
P A N
PAN A G IO T I, ( Hiß. litt. me:/. } premier interprète
du grand-feigneur , défendit la foi de l’éelife
grecque contre .e patriarche Cyrille Lucar, ( Voyer
artic e Cyrille Luc.tr. ) I l ’écrivit en grec vul-
gaire, & fit imprimer en Hollande un livre inti-
tute : tonjeßion .orthodoxe de féelife catholique &
apdflolique d/Onent; confeffion adoptée en effet en
l 6'y°> P j P P les églifes d’Orient, dans un
concile déConftantinople. Panagioti avoit du crédit
a la Porte , & s’en fervit en faveur des Grecs
f e compbtn°tÂ. C é ttft un homme effimé. Il
1 .f , 15 Chio ; or , félon un proverbe
gre c, il nett jias plus difficile de trouver un che-
m tÊ m S“ 1« 1 homme fage de l’ilede Chio ; en
m m ( ch^r i i s -fran?o>s ) ( Hiß. nu.
d e v illl0 1 regarÿ COmn,e le Sréateur du vanvaud
vme°ri ; ° n la n° vaudeville, & on ne poumvomité rliee nL ad irFeo ndtea imneie udxu
£ l | cetCter faer f • ;'!1 aVOit e" e f f e ‘ dans le vau<)o-
' f,u P 1Clte P‘<luante & Originale, cette
grâce naturelle, cette perfeflion queB la Fontaine
»dans fes bonnes fables : perfonne ne tommh:
mieux un couplet, perfonne. n’a jamais fu tirer
parti plus heureufemenr de lamefure, de la rime
v “udePv T ,inf nf ’Yn S3' dep erTfon' n1e6 Kqui , a&yant de
1 oreille & du goût, ne fente dans les couolets
fafceptible 1 Perfeâ‘0n do- « « « ett
Da«s ma jeunefle,
le s papis , les maman»,
Sévère^, vigilan»,
En dépit des amans,
De leurs tendrons charmans j
Confervoient la fageffe.
Aujourd’hui ce n’«ft plu» ccl*.
Cft
L a f i l l e d o c i l e ,
L a m è r e f a c i l e , •
L e p è r e im b é c i j l e ,
E t l ’ h o n n e u r v a c a h in c a h à .
a u t r e c o u p l e t .
S a n s d é p e n f e r , c ’ e f t e n v a in q u ’ o n e f p è r r
D e s ’ a v a n c e r a u p a y s d e C y t h c r e ;
M a r i ja lo u x ,
F e m m e e n c o u r r o u x .
F e rm e n t fu r v o u s
G r i l l e & v e r r o u s , -
L e c h i e n v o u s p o u r fu it c om m e lo u p » ,
L e t em p s n ’ y p e u t r ie n f a i r e ;
M a i s fi P lu t u s e n t r e d a n s l e m y f t è r e ,
G r i l l # & r e lïb r c
$ \ > u v r e n t d ’ a b o r d ,
L e m a r i f o r t , :
, L e c h ie n s ’ e n d o r t ,
F e m m e 8c fo u b r e t t e fo n t d ’ a c c o r d
_ U n jo u r f in i t l ’ a f f a i r e .
Cesrecherches d’harmonie qu’on prendront pou
des négligences , qui femblent, pour ainfi dire,
tomber de la plume, & qui en rapprochant les
Ions analogues, doublent l’effet & le fentiment d«
la rime :
M a i s q u ’ e n f o r t - i l ( c u v e n t i
D u v e n t .
M êm e i l m ’ e f t a r r i v é q u e lq u e fo i s d e m a n g e r ,
L e b e r g e r .
Ces beautés fi bien fenties dans la Fontaine ;
Panard en fait dans le couplet l’ufage le plus
d e T n CC& CHeZ 1U! Une efpèCe d’éch0 Plei»
M e t t e z - v o u s b ie n c e l a
L à ,
J e u n e s f i l l e t t e s ,
S o n g e z q u e t o u t am a n t
M e n t
D a n s f e s f le u r e t t e s a
plus femblables 6i dans leurs moeurs & dans leur
exteneur. Quant aux moeurs, mêmeinfouciance.
meme oubl. des foins de la vie , même confiance
dans des amis charges de leur exiftence ; tous deux
euflent dit egalement, j y alhis. Quant à l’CXté-
rieur , Far.ard a voir, comme la Fontaine , cette
(implicite, melee de diftraélions, cet air fiupide
ces manières négligées jufqu’au défagrémem , Sc.
qui fembloient dépofer contre fon efprit ôt contro
Ion éducation.
On a obfervé qu’avec du talent pour l’épi-
gramnjc, r d tu ii a ’avoit attaqué fe rlon u . ,u u ’J