
j 4ii. t<5o4‘ vix ab obitu ipjîus excitâtum
. Sed cevitate novâque templi molitione disjecîum
Cornes Mathceus de Bafquuit de là Hoii{c , & de Bonnegarde ,
Eques hievofoLimiianus
P ridem tad utriufque Sicilia regem
Jtlox ad P P . Clementem X I I I . Ludovici X V . orator.
A d peremiandam conte rranei fui memoriam ,
E t ad Gallici nominis fplcndorem
Rejïituit :
Titula nique cum imagine, opéré miifivo >
Ære fuo poni fecit
Anna 1 763.
On connoît les lettres du Cardinal éPOffat,
c’eft le bréviaire des hommes d'état. Il a voit
compofé en italien , en 15 9 0 , un Dïfcours fu r les
effets de la ligue en France ; les reflorts de la
politique des Guifes y font très-bien développés,
Henri III y eft fervent juftifié d’imputations qu’on
lui a trop, légèrement faites fur la foi des Guifes.
qui mettoient dans leurs calomnies la plus profonde
& la plus adroite perfidie ; ce font eux feuls
que à’Offat accufe de beaucoup de fautes commi-
fes par Henri III ; c’étoie;nt eux qui les lui faifoient
commettre pour pouvoir le décrier & le perdre dans
l ’efprit de les peuples. Le duc de Guife empêchoit
qu’on ne diminuât ces impôts & qu’on ne-réformât
les abus , 8c fes émiflàires publioient qu’il avoit
inutilement employé tous les moyens poflibles
auprès du roi pour l ’engager à foulager lé peuple.
En 1583 , le rpi enyoya dans toutes les provinces
du royaume des commiffaires tirés tant du
confeil d’état que du parlement & de la chambre
des comptes, il les chargea d’écouter les plaintes
de fes fujets 8c d’étudiér les moyens de foulager
le peuple. Sur le rapport de fes commiftaires y le
roi rendit une ordonnance pour le rétabliflemént
de la difeipline militaire, & pour la diminution
de la taille. Au mois de novembre 15 8 4 , il fup-
prima jufqu’à foixante 8c douze efpéces d’impôts
extraordinaires , il déclara coupables de lèfe-ma-
jefté tous les fabricateurs d’édits onéreux. Le duc
de Guife craignit que les prétextes dont il vouloit
colorer fa révolte, ne vinflent à lui manquer s’il
laiffoit au roi le. temps de regagner les coeurs de
fes fujets , .il précipita l’exécution de fôn deffein ,
& avança le temps des barricades. -
L e grand objet de la ligue étoit d’ôter la eou-
Tonne à la msifon régnante & de la porter fur la
tête des Guifes; d e là ce livre, généalogique , où
la maifon de Lorraine fe prétendoit iflùe, de mâle
en mâle, de Charles de Lorraine exclus du trône
par Hugues Capet ; de-là_ces< mémoires, où le
"cardinal de Lorraine , oncle du duc de Guife, cber-
choit à établir les prétendus droits de là maifon à
1^ couronne de France* « On difoit , dans ces
» mémoires, que Pépin & Charlemagne avoient
» reçu la bénédiâion. de l’églife pour eux & pour
» toute leur poftérité i que Hugues Capet au con-
» traire n’avoit point reçu une pareille bénédiâion ;
» qu’en conféquence , parmi les defeendans de
» Charlemagne, quoique dépouillés de leurs droits,
n on voyoit encore aujourd’hui de beaux 8c grands
» hommes, forts & vigoureux de corps 8c d’ef-
» prit, bons catholiques, gens de bien , prudens,
» braves 8c heureux dans tout ce qu’ils entrepre-
» noient, 8c particulièrement dans la branche des
» Guifes, où l’on remarque évidemment plus que
» dans toute autre branche de la maifon de Lor-
», raine , les fruits de cette fainte bénédiélion.
»? Ceux au contraire qui defeendent de l’ufurpar-
» teur, font petits , laids, foibles , fots, héré-
» tiques , fupe;ftitieux, fans capacité, lents &
» malheureux.»
Voilà des raifons bien dignes du fiècle où on.
les faifoit v a loir, & de la caufe pour laquelle on
les employotr.
On a donné en 17 7 1 , une hifioire du cardinal’
â’OJfat en deux volumes in-8°.
O S S IAN , ÇHiJl. litt. mod. ) fîls deFingal, barde
ou druide écofiois , au troifième fiè cle, fut poète
& guerrier. OJJian F ingal, fom père , & Comhal,
père de Fingal, font célébrés dans les hiftoires
d’Ecofle & d’Irlande , comme des guerriers illu£
très. Ojfian eft plus illuftre encore comme poète,
il étoit aveugle comme Homère & comme Milton ,
& comme ce dernier, il a déploré poétique ^ent
ce malheur. Des chroniques d’Irlande 8c dès hiftoires
d’Angleterre avoient parlé des poéfies
d^ Ojfian. Ces poéfîes & celles de quèlques autres
bardes s’étoient confervées pendant quatorze cents.
ans, par une tradition purement orale, dans les
montagnes de l’EcofFe 3. M. Macpherfon les recueillît
dans un voyage qu’il fit au nord de cette-
contrée 8c dans les îles voifmes, & les a fait
imprimer avec une verfion angloife,. fur laquelle
M. le Tourneur en a donné une traduélion fran-
çoîfe. C’eft ce qu’on appelle lés Poéfies Erfes.
Ojfian vivoit encore du temps de faint Patrice ^
il ne voulut jamais être baptifé , aimant mieux,
difoit-ij, aller en enfer avec fes frères, fes compagnons
& les braves guerriers que fon père avoit
commandés , que d’aller en paradis avec- des
étrangers & des inconnus.
OSSONE, ( d o n P i e r r e G i r o n d u c d ’ [Hïfi|
d'EJp. ) d’une maifon illuftre d’Efpagne , petit*
fils, d’un viee-roi de Naples, fut vice-roi dé Naples
lui-même, après l’avoir été de Sicile. Il l’étoit de:
Naples, en 16 18 , dans le temps de la fameufe1
conjuration de Venife, & il y eut beaucoup de
part , fi pourtant cette .conjuration fut réelle, car
M. Grofley eft parvenu à répandre quelques doutes
fur ce fait. En Sicile, il fe rendit redoutable aux.
Turcs; à Naples , aux Vénitiens ; il rendit la marine
d’Efpagne florîflànte , & fut partager aveç
Venife l’empire de la mer Adriatique. En Efpagne?
if s’étoit déjà diftingüé par le zèle vraiment
politique, avec lequel il s’étoit oppofé à l’expulfioiï
tîes Maures : le z è le , non moins éclairé , avec
lequel il refufa d’établir à Naples des officiers de
Pinquifition , fut une des caufes de fa difgrace.
Il s’étoit attaché à la fortune du duc de Lerme ,
& avoit marié fon fils à la fille du duc d’Uzéda
ou d’Ucéda, fils du duc de Lerme & favori de
Philippe III ; on lui reprocha dans fes divers
gouvernemens de l’orgueil, du fafte, du defpo-
tifme, de la cruauté même. Les Napolitains remplirent
, dit-on , plus de fept rames de papier de
■ leurs diverfes accufations contre lui ; quand il faut
tant écrire pour prouver qu’un homme eft coupable
, c’eft un préjugé de plus pour fon innocence.
Les réponfes du duc annonçoient la fierté
d’une ame, efpagnole & la fécurité d’un homme
innocent ; mais le règne & le miniftère ayant
changé, & le gouvernement ne lui étant pas
favorable , il refta renfermé pendant trois ans ,
& mourut dans fa prifon en 1624. Grégorio
Leti a écrit fa vie.
OSSUN. ( d’ ) ( Hiß. de Fr. ) TfOJfun , le bravé
tf OJfun qui avoit acquis ce titre & une gloire
immortelle, dans les guerres d’Italie, fous Henri II,
éprouva dans la bataille de Dreux , ( 20 décembre
15 62 ) que la valeur eft journalière. Entraîné par
l’exemple* il prit la fuite. Il s’en punit bien cruellement
; fe jugeant indigne de vivre après une
telle tache imprimée fur fa gloire, il refufa toute
nourriture , & fe laifTa mourir de faim.
O S T
O S T E R V A LD , ( J e a n - F r é d é r i c ) ( Hiß. litt.,
mod.') paftèur de Neuchâtel, nommé en 16 9 9 ,
fut lié d’une étroite amitié avec Jean-Alphonfe
Turretin de Gen è v e , & Samuel Werenfels de
Balle , 8c l’union de ces trois théologiens fut
nommée le Triumvirat des théologiens de Suiffe ; les
autres triumvirats, connus dans l’Iiiftoire, avoient
été formés par l’ambition 8c la ' politique , ils
avoient été diflous par l’ambition 8c la politique ;
celui-ci étoit fondé fur la v e r tu , la fcience 8c
l’amitié, il dura jufqu’à la mort. Oßervald étoit
né en 1663. ^ mourut en 1747. On a de lui
plufieurs ouvrages eftimés ainfi que fa perfonne ;
une édition de la bible françoife de Genève , avec
des réflexions; un abrégé de l’hiftoire fainte; un
traité des fources de la corruption en morale ;
un traité de l’impureté ; un catéchifme 8c des
fermons.
Rodolphe Oßervald, fon fils , paftelir de l'églife
françoife -à: B allé , eft auteur d’un traie eftinié
dans fa communion intitulé : Les devoirs de*
commuhiäns.
OSTRA CISME, f. m. ( Polit, d*Athènes') loi
par laquelle le peuple athénien condamnoit, fans
flétriflure ni déshonneur, à dix ans d’e x il, lés
citoyens dont1 il çraignoit la trop grande puiffance,
8c qu’il foupçonnoit de vouloir afpirer à
la tyrannie.
Cette loi fut appellée ojîraciftne, du mot grec
• crrpaKov, qui lignifie proprement une écaille , ou
une coquille ; mais qui dans cette occafion eft pris
polir le bulletin, s’il in’eft permis de me fervir
de ce terme , fur lequel les Athéniens écrivoient
le nom du citoyen qu’ils vouloient bannir. Peut-
être que ‘isr^otKov défignoit un morceau de
terre cuite faite en forme d’écaille tou de coquille,
du moins les Latins ont traduit le mot
grec par tejlula.
Le ban de ïojlracifme n’avoit d’ufage que dans
les occafions où la liberté étoit en danger ; s’il
arrivo it, par exemple , que la jaloufie ou l’ambition
mît la difeorde parmi les chefs de la république
, 8c qu’il fe formât difterens partis qui fiffent
craindre quelque révolution dans l’état, le peuple
alors s’aflembloit , 8c déîibéroit fur les moyens
qu’il y avoit à prendre pour prévenir les fuites
d’une divifion qui pouvoit devenir funefte à la
liberté. L ’ojlracifme étoit le remède ordinaire auquel
on avoit recours dans çes fortes d’oceafions ; les-
délibérations du peuple fe terminoient le plus fou-
vent par un décret, qui indiquoit à certain jour ,
unë affembléè particulière pour procéder au ban
de Yojlracifrne. Alors ceux qui ètoient menacés
du banniflement, ne négligqpient riton de ce qui
pouvoit leur concilier la faveur du peuple , 8e
le perfuader de l’injuftice qu’il y auroit à les
bannir.
Quelque temps avant l’affemblée , on formoit
au milieu de la place publique , un enclos de
planches , dans lequel on pratiquoit dix portes ,
c’eft-àdire: , autant de portes qu’il y avoit de
tribus dans la république ; 8c lorfque le jour
marqué étoit venu , les citoyens de chaque tribu
entroient par leur porte particulière, 8c jetoient
au milieu de cet enclos , la petite coquille de
terre fur laquelle étoit écrit le nom du citoyen
qu’ils vouloient bannir. Les-archontes 8c le fénat
préfidoient à dette -aftemblée , 8c comptoient les
bulletins. Celui qui étoit condamné par fix mille
de fes concitoyens, étoit obligé dé for tir de la ville
dans l’efpace de dix jours ;-' car il falloit au moins
fix mille voix contre un Athénien pour qu’il fût
banni par YoJIracifme.
Quoique' nous n’ayons point de lumières fur
l’époque prérife de l’inftitiition de ïojlracifme , il
eft vraifemblable qu’il s’établit' après la tyrannie
des pififtratides , temps où le peuple athénien
ayant ien le bonheur de feepuer le joug de la
tyrannie , commençoii à goûter les douceurs de
la .liberté. Extrêmement jaloux de cette liberté,
'c’eft alors, fans doute , qu’il dut redoubler fon
attention pour prévenir 8ç éloigner tout ce qui
pourroit y donner la moindre atteinte, Quoique
Pififtrate eût gouverné la république avec beaucoup
de douceur 8c d’équité, cependant la feule
idée d’un maître caufoit une telle horreur à ce
P a