
général que les fondateurs des empires ont tous
eu de la tête & de l’exécution.
Cracus, dans le i l * fiècle, leur donna les premières
idées de la juftice , en étabîiflant des tribunaux
pour décider des différends des particuliers.
-L’ordre régna où la licence dinîinuo'st. Cracovie
idolâtre honora long - tems fon tombeau : c’étoit
'{on palladium.
Au 9e fîècle , Piaft enfeigna la vertu en la
montrant dans lui-même : ce qu’il ne pouvoit ob-,
tenir par la force du commandement, il le per-
’ fuadoit p arla railon & par l’exemple. Son règne
^s’écoula dans la p aix , & des barbares commenc
è ren t à devenir citoyens.
Dans le 10e fîècle, Boleflas'Chrobri, pleind’en-
'trailles., les accoutuma à regarder leur fouverain
comme leur père , & l’obéiifance ne leur coûta
-sien.
■ Cafimir I fit entrevoir les fciences & les lett
r e s dans cette terre fauvage , ou elles n’étoient
jamais entrées. La culture j;roflîère qu’on leur
«donna attendoit des fièdes plus favorables pour
^produire des fruits : ces fruits font encore bien
-âp re s; mais le tems qui mûrit tout , achèvera
.peut-être un jour enPf>Â?g#^ce:qu’il a perfeâionné.
e n d’autres climats.
Dans le fiècle fuivant,'Cafimir " Il qui ne fut
: nommé lejufle qu’après l’avoir m érité, commença
• à protéger les gens delà campagne contre la ty-
ffannie-’Ce la noblefle.
' A u r4e- fiècle , C afim iflII ou'Cafimir le grand J
equ’on appelloit aufli le roi des payfans , voulut les
«mettre en - liberté ; & noyant-pu y réuffir , il
;demandoit à-ces bonnes gens lorfqu’ils venoient
-fe plaindre , s’il n’y avoit chez eux ni pierres ni
bâtons pourfe défendre. Cafimir eut les plus grands
' fuccès dans toutes les autres -parties du gouver-
c nement. Sous fon règne, des villes nouvelles parurent
, & fervirent de modèle pour: rebâtir les
anciennes. C ’eft à lui que la Pologne doit le nouveau
corps de loix qui-la--règle encore à préfent.
'B - fu t le dernier des Pia ft, race qui^a régné 528
*ass.
ô'Jagellon fit tout ce qu’il voulut avec une nation
d’autant plus difficile à gouverner , que fa
liberté naiffante étoit toujours en garde contre les
entreprifes de la royauté.: Il eft étonnant' que le
trône toujours, éle&if dans- fa race , n’en foit pas
forti pendant près de 400 ans ; tandis qu’ailleurs
•des couronnes héréditaires pafioient à des familles
étrangères. Cela montre combien les événemens
^trompent la fagefle humaine.
Lefils'de Jagelion, Uladiflas V I , n’avoit que 10
■ ons-lôrfqu’on l’éleva au trône, chofe bien fingu-
: Hère dans une-nation qui pouvoit donner fa cou-
ïronne' a un fieros tout formé ; c’eft qu’on en ap-
percevoit «déjà l’ame à travers, les nuages de l’en-
•'■ fance. La républ que nomma autant de régens.
qu’il y avoit de provinces, &. des Burrhus fe charg
è r e n t d iiuxruiie rjiommc .de. .la.nation. Ij prit les \
, rênes de l’état à 18 ans; & en dèux ans de règne
il égala les grands rois. 11 triompha des forces de
la maifon d’Autriche; il fe .fit couronner roi de
Hongrie ; il fut le premier roi de Pologne qui
ofa lutter contre la fortune de l’empire ^Ottoman.
Cette hardiefle lui fut fatale; il pérità la bataille de
Varne , a : peine a voit-il 2,0 ans ; & la Pologne regrettant
également l’avenir & le pafTé,'fie verfa
- jamais de pleurs plus amers.
Elle n’efluya hien fes larmes que dans le 1 6e
fiècle, fous le règne de Sigifmond J . Ce prince
eut un bonheur rare dans la diète d’éleftion; il
fut nommé roi par acclamation, fans divifion des
fuffrages. -Une autre faveur de la fortune lui arr
iv a , parce que les grands hommes fa vent la fixer.
Il abattit la puiffance d’un ordre religieux qui dé-
foloit la Pologne depuis trois fiècles ; je parle des
chevaliers teutomques.v Sigifmond étoit doué d’une
force extraordinaire., qui le faifoit pafler pour
l’Hercule de fon tems; il brifoit les métaux les
plus durs il avoitTame aufli forte que le corps,
II: a vécu 82 an«,rprefque toujours viôorieux
refpe&é & ménagé par tous les fouverains, par
'Soliman même , qui ne ménageoit rien. Il a peut»,
•être été fupérieur à François11 , en -ce -que plus
jaloux du bonheur de fes peuples que de fa,gloire..,
il s’appliqua-conftaipment à rendreula nation plus
équitable quefes loix ,;les..moeurs plus fociables.,
-les '.villes plus florifiantes , les campagnes plus
cultivées, les arts & les fciences plus honorés Éf
■ la religion, même plus épurée.
Perlbnne. ne lui refiembla plus parmi fes fuc-
ceffeurs, qu’Etienne Battori, prince de Tranfil-
vanie , à qui la Pologne donna fa * couronne , 9
après la fuite d’Henri de Valois. Il fe fit- une loi
de ne- diftribuer les, honneurs & les emplois qu’au
mérite il réforma les abus qui s’étoient accumulés
dans l’adminiftration de la juflice ; il entretint le
calme au dedans & au dehors. Il régna dix ans::
c’étoit aflêz peur fa gloire^, pas affez.pour «la.. ré»
: publique.
Sigifmond IH ^prince‘de Suède ,• lui 'fuccédâTans
le remplacer y il n’eut ni les mêmes qualités ni
le même bonheur; il perdit un royaume héréditaire
/rpour gagner une couronne éle&ive ,; i l
laiffa enlever à la Pologne, par Guftave-Adolphe,
l’une de fes t in s belles provinces, la Livonie. Il
-avoit deux défauts qui caufent ordinairement de
^grands malheurs ; il étoit borné & obiliné.
Cafimir V ( Jean.) fut le dernier de la race de*
Jagellons. Rien de plus varié que la fortune de
. ce . prince.- Né fils de roi , il ne put > réfifter :-à
Tenvie d’être religieux , efpèce >de maladie qui
attaque la jeuneïle , dit l’abbé de Saint-Pierre ,
qu’il appelle la petite-vérole de "Tefprii. Le pape
l’en guérit en le faifant cardinal. L e 'Cardinal rie
changea en s roi c&vaprès . avoir «gouverné rcn
royaume, il vint-en^France pour-gouverner des
moines. Les deux abbayes que Louis..'XIV lui
donna ,ceUe de S, Gç|main--des- Prés Ôc .«elle ;de
■ x -Martin de Ne v e rs , devinrent pour .lui - une:
fûbfiftancenéceffaire, car la Polognefu t refuioit la
-oeeiiCon dont elle étoit convenue ; & pendant ce
. rems-là il y avait en .France des murmures contre
un étranger, qui venoit ôter le pain aux entans
„de là maifon. 11 voyoit fouvent Marie M ignot,
.cette blanchiffeufe que le caprice de la fortune avoir-
, d’abord placée dans le lit d’un confeiller du par-
. lement de Grenoble , &■ enfuire > dans ce m du
„maréchal de l’Hôpital. Cette femme fmgultere ,
deux.fois veuve, foutenoit àGourville qti elle avoit
. époufé fecrétement le roi Cafimir. Elle etoit avec
r lui à ’Nevers lorfqu’il y tomba. malade .& qu.il .y
fünit fes jours en 167a.
’ Michel Wiecnovlecki fut élu roi de ■ Pologne
, .en 1660 , après l’abdication de Cafimir. Jamais
.ro i n’eut plus befoin d’ètre gouverne.;■ & en.-pa-
rreil .cas ce-ne font pas toujours les plus éclairés
;•;& les mieux intentionnés qui gouvernent. „Au
ibout de-quelques, années il fe forma une ligue
pour le détrôner. Les Polonois ont pour maxime
.que tout peuple qui peuttfàire. un ro t , peut le
- défaire. Ainfi ce qu’on appellerait ailleurs conjuration
, ils' le nomment l’exercice d.un droit na-
ritonal. Cependant les feigneurs ligues ne pouffèrent
pas plus loin leur projet,, par la crainte de
l ’empereur .& en confidèration de la miterable
famé,du ro i, q u i finit fes jours l’année -fmvante
l-tfansipofférité., -à, liage de 55 ans , apres quatre
ans de troubles & .d ’agitatibns. Si le feeptre peut
r-rendre un mortel heureux , c’eft feulement celui
-qui le fait porter,-L’incapacité du .roi Michel-tit
:;S>n malheur & celui de l'état ; f e y eoe r fc fer-
i jnèrenten 167.3, la-veille d e là v.iâorre de Choc
i xin.
, Jean-'Sobiéski , qui remporta cette viâoire
.„fut nommé roi de Po logn e l’année fuivante, & fe
montra un des grands guerriers du dernier fiecle,
réunies, fe tendit à Bender auprès du roi de
Suède. . . . r
Les événemens de la vie du roi Stanislas lont
bien-remarquables. Son père Raphaël Leiczinsr».
avoir été grand-général de 1 i. Pologne, &n e .c ra ignit
jamais de déplaire à la cour peur fervir la
république. Grand par .lui-même , plus grand encore
dans -fon ‘fils-, dont Louis X V cft devenu le
gendre ; les Polonois, témoins de fa valeur JSC
. charmés de la fagefle de la douceur de fon gouvernement
pendant le court efpace qu’avoir-duré
fon règne, l’élurent une feo nde fois après la. mort
d’Augufte , ( e n .1 7 3 3 ) . Cette élefiion■ n’eut pas
lieu, par l’-oppofitiou de Charles V I que foute-
noient fes armes, & par celles de la.-Rulue. L e
,-fils de l’éleâeur de Saxe qui avoir époufe une
nièce de l’empereur, l’emporta de force fur ion ^
...coneurrenr;. mais "Stanislas confervant toujours,
de l’aveu de l’Europe, le titre d em i , dont ..il
..étoit ïi digne, fut fait duc de. L o r ra in e o c vint
rendre-heureux de nouveaux ûijets. qui le io u -
viendronf long-temps de -lui. v
L ’hiftoire juge les princes fur le bien qu Us iont.
Si^^jamais la Pologne a quelque grand roi fur le trône
pour la rétablit, ce fera celui-là feu l, -comme le
dit. M. l’abbè'.-Coyer, « qui regardant auteur, de
» lui une terre féconde, de beaux, fleuves, la mer
■ » Baltique & la mer. Noire, donnera des vaiffeaux,
» des - manufaflures, du commerce,- des finances
» & des hommes.à ce royaume; celui qui.àbo-
M lira , la puiffance. tribunitienne , le libmnn veto ,
» pour gouverner la nation par la..pluralité.des
» fuffrages; celui qui apprendra aux nobles,que
» les ferfs qui les nourriflent, iffns desjSatmates
» leurs ancêtres communs., font des ; hommes..,
h & ou i, à l'exemple d’un roi de,-..Francç, -plua
grand que- Clovis &> Charlemagne ,* baratta Ja
fervitude, cette.pefte c ivile, qui tue lemula-
: ï.-tion, l’induftrie . les,arts, les f c ie n c e s h o n -
». neur.T& la profpérité; c’eft alors que cliaqye
»: Polonois pourra dire :
Frédéric Augulle I , élefteur 'de Saxe , devint
-roi de Pologne .au moyen de fon abjuration du
Muthéranifme, & de l’argent qu’il répandu. Il fe
.ligua en 1 * 0 avec le . roi de Danemarck & le
:.czar , contré Charles X fl. I l fe propofou par cette
ligue d’affnjettir la ’ Pologne, en fe rendant p us
; puiffant par la conquête de la Livonie ; mais les
; -Polonois.vie .dépoièrent en 17 0 4 , -& élurent en
rfa place Stanislas Lefeziriiki,,palatin 'de Polname ,
-âgé de- ad ans. Les Saxons ayant été battus par
; * | prince -,& par lé roi .de-Suède „ -Augufle'-fe vit
. bbligé de ligner un -traité de . renonciation à la
- couronne potonoife.' La perte de' la .bannir de
pPuhowa en -1709, -tut J e -terme.des prolpérités
éAe. Charles X Î I ; ce- revers entraîna!-la-chute de
fifon parti.Â.qg-ufte-uen ta, dans la Pologne, U le
. czar victorieux l!y„ ftlivit .pour ly-maintenir.-Le
■ v î / a m f a e erit illt mihi ftmper diut » .
( l_c chevalier. de_ J acicçU-RT,")
Pologne , [a c re des dois d e , (-Hi/i. des cértoie-
nies. de Pologne.) La Pologne, pour le.choix de là
fot-ne. du couronnement, fait comme la, fc rance.
Au lieu de faerer fes rois dans la capitale, - eue
les mène à grands-frais dans une ville moins .commode
, & moins belle, à Cracovie , parce que Ladislas
Lôketek, au quatrième f-ècle,s y fit couronner.
„Ceux qui aiment les-gramls-ipefiacles, fans pen-
fer.-à- ce qu’ilscôûtemaux peuples, ferment trap-
pés de celui-ci. On y voit la-màgnmcenrç alm-
rique-fe mêler, au gSüt de l’Europe, res-.cltl- tes
éthiopiens, des orientaux em vêierr.ens • e cou