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adopté la diftin&ion du fait & du droit au fujet
des cinq propofitions Mort le 10 feptembre 1674.
Et Pierre de PàrdaiLlan de Gondrin, évêque
duc de Langres, nommé à cet évêché en 1724,
P.ARDIES, ( I gnace-Gaston ) Jéfuite , géo-
metie célèbre dans fon temps. On a de lui une
multitude d’ouvrages ; les plus connus font fes
Elémins de géométrie , dont on a fait deux traductions
latines pour la hollande & pour l’allemagne ;
fon Difcours de la connoijfance des bêtes | où il n’ofe
pas fe montrer tout-à-fait cartéfien, parce qu’il
étoit jéfuite , comme cinquante ans après il n’eût
pas oie ne pas l’être par la même raifon ; fa Description
& explication de deux machines propres à faire
des cadrans avec une grande facilité j fa Differtation
fu r la nature & le mouvement dss comètes ; fa
Jlatique. Il y a de lui encore plufieurs autres ouvrages
fur les mathématiques , tant en latin qu’en
françois. C’étoit un favant laborieux, & ce n’en
étoit pas moins un religieux plein de ?èle : il
moiirut à trente-fept ans, vi&ime de ce zèle , ayant
çonfeffé & proche à Bicêtre pendant les fêtes de
Pâques de l’année 1673 a il Y gagna une maladie
concagieufe qui l’emporta. H étoit né à Pau en
1636.
P A R É , ( A m bro ise ) (Hift. de Fr, y Chirurgien
du roi Henri I I , & de fes fils. On l ’appelloit
le chirurgien des rois , & le roi des chirurgiens. Il
penfoit que Charles IX étoit mort d’avoir, trop
chaflfé & trop donné du cor : il eut de fon temps
cette immenfe réputation que donne un art naif-
fant à celui qui l’exerce le premier avec éclat ; il
dut fa principale gloire à la guérifon d’unç énorme
plaie qu’avait reçue en 1545 , au fiège de Boulogne
, le comte d’Aumale qui fut dans la fuite le
fameux François , duc de Guifo. 11 avoit eu une
lance brifée dans la tête entre le nez & l’oeil ; le
fer tout entier, la douille , deux doigts du bois y
relièrent enfermés & prefque fans prife pour lgs
tire r: on s’attendoit à le voir tomber fans mouvement
& fans cpnnoiflance, on le vit avec étonnement
continuer de combattre ; il perça le bataillon
don; il étoit environné , 8t fe retira dans fa
tente, où il fe mit tranquillement entre: les mains'
-des chirurgiens; çeux-çi ne doutèrent point qu’il,
n’expirât dans l’opération violente qu’on âlloit
. faire pour arracher ce tronçon erifoncé dans fa :
tè te ; A mb roi fe Paré, dont le nom aurpit mérité
d’être immortel, quand il n’eut fait queicette opération
admirable pour le temps, fut le feul qui ofa
ne pas défofpérer entièrement ; fon adreffe Sc la
fermeté du comte d’Aumale également étonnantes,
firent réuflir l’opération. Le comte ne pouffa pas
lin cri, ne fit pas up mouvement : il fembla-, dit
. du Bellai, qu’on lui eût dré un.cheveu ; on le porta
en litière â Péqpigny , où pendant quatre jours-
encore on craignit pour fa vie ; au cinquième enfin
on apperçut des fymptpmesr favorables. La
gqérifpp fut entière, {ans retour, fans fojte fàchey-
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fe ; U ne refia au comte d’Aumale qu’une cîca*
trice également glorieufe pour lui 8c pour Am-
broife Paré, Du Bellai, en confidérant toutes les
cirçonflances de cette cure , ne peut croire qu’elle
appartienne à l’ordre commun: «.Quant à moi»
» dit-il, je penfe afiurément que Dieu lui fauva
v la v ie , non pas les nié d ica nie ns des hommes,
y> & qu’il le préferva, afin que par ci-après le
» roi en tirât plus grand fervice. »
C ’efi donner une haute idée de çess médicamens
auxquels il déclare ne pas croire ; mais les anà--
toirrifies lavent aujourd’hui que cette bleffure, placée
qù Ambraife Paré dit dans fes oeuvres qu’elle
l’étoit, pouvoit n’être pas aufii dangereufe , &
que l*extra£fion du corps étranger pouvoit n’êtfo
pas auflî douloureufe qu’on le croyoit alors, &
qu’il le croyoit lui-même.
Ambroife Paré étoit huguenot; mais Charles IX ,
qui avoit befoin de lu i, ne voulant pas qu’il pérît
à la faint Barthçiemi, l’enferma dans fa chambre
pendant le maffacre , dlfant quil n étoit pas raifon*
nable qu*un qui pouvoit fervir à tout un petit monde
fût ainfi majj'acré, Il continua de fe diftinguer par
plufieurs belles opérations , 8c par d’excellenstrai«
tés de chirurgie qui parurent en françois çn i f 6 i ,
& que Jacques Guillemeau traduifit en latin. Am-
broife Paré mourut çn 1592 » ayant exercé fon art
avec gloire fous fix rois : François Ier, Henri I I ,
François I I , Charles I X , Henri JI I $c Henri IV ,
Il étoit de Laval au Maine,
P A R ÉA S , PERRÉAS ou PARIAS, (Hijl. mod.)
on défigne fous ce nom , parmi les habitans idolâtres
de l’Indofian, une clafie d’hommes féparée
de toutes les autres, qui eft l’objet de "leur horreur
èç de leur mépris. Il ne leur eft point permis
de vivre avec les autres ; ils habitent à l’extrémité
des villes ou à la campagne , où ils ont
des puits pour leur ufage, où les autres Indiens
ne voudroient jamais aller puifer de l’eau,* Lçs
Paréas ne peuvent pas même paffer dans les villes
par les rues qù demeurent les Bramines. Il leur
eft défendu d’entrer dans les temples ou pagodes,
qu’ils fouilleroient de leur préfence. Ils gagnent
leur vie à enfemencer les terrçs des autres , à
bâtir pour eux des maifons de terre, 8c en fe
livrant aux travaux lçs plus vils. Ils fe nourrif-
I fent des vaches , des chevaux & des autres animaux
qui font morts naturellement, ce qui eft la
principale fource de l’averfion que l’on ;a pour
eux. Quelque abjeéls que foient les Paréas , ils
prétendent la fupériorité fur d’autres hommes qUe
l’on nomme Scriperes, avec qui ils ne veulent
point manger , 8c qui font obligés de fe lever devant
eux lorfqu’ils paffenr, fous peine d être maltraités,
Çes derniers fpnt appelles flalalchpurs à
Surate, nom fi odieux que l’on ne peut faire une
plus grandi infulte à un Banian que de le lui donner,
Ce mot fignifie;. un glouton , ou un homme qui
. man.ge tout ce qu’il trouyç. ( A , R. )
pARENNIW
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fA R Ë N N tN ouPA R R ENN IN, (D omin iq u e )
( Hiß. litt. mod. ) jé fu ite , envoyé à la Chine en
169b , célèbre par les fervices qu'il y a rendus
&. les honneurs qu’il y a reçus. L’empereur
Camhi le goûta , & il lui fit aimer les fci.nces;
il traduifit pour lui en langue tartarc ce qu’il y
avoit de plus nouveau & de plus important dans
les mémoires de l’académie des fciences 8c dans
les ouvrages des phyficiens &• des mathématiciens
les plus habiles. L ’europe de fon côté lui doit les
cartes & la connoiffance dé l’empire, de la Chine.
Il eut l’honneur d être médiateur dans les conte!-
tâtions furvenues entre les cours de Pékin & c’e
Mofcou, fur les limites des deux empires. On
connoit f i correspondance avec M. de Ma.iran ,
imprimée en 1759. Le P. Parennin mourut à la
Chine, le 27 feptembre 17 4 1. L ’empereur fit les
frais de fes funérailles 8c les mandarins y aftif-
ç é r e l i t .
PAR ENT , ( Antoine) ( Hiß. Ißt. mod.) de
l ’académie des fciences , naquit à Paris le 16 lep-
tembre 1 6$6 , & mourut de la petite vérole le 29
femembre 17 19 . Sa vie n’a pas d’é vénéra eus'; elle
eft renfermée toute entière dans fes écrits & dans
les féanees'de l’académie ; on lui à reproché d’être
obfcur dans fes écrits, & cqntradi&epr pour le
moins incommode dans l’académie. L'a recherche
<le la vérité , dit M. d J Fontenelle , demande dans
l ’académie la liberté de la contradi&ion ; mais
toute fociêté demande , dans la contradiâion , de
certains égards, & il ne fe fouvenoit pas que l’académie
eft une fociétr. On ne laifloit pas de bien
fentir fon mérité au travers de fes manières ;
mais H falloit quelque petit effort d’équité qu’il
Vaut toujours mieux épargner aux hommes.
Indépendamment'des mémoires qu’on a de lui
dans le recueil de l’académie des fciences , il donna
en 1705 une efpèce de journal, intitulé : Recherches
de Mathématiques ou de Phyfique , & il a d’ailleurs
rempli le journal des favans , le journal de
Trévoux , le mercure, de differratiôns de toute
efpèce , & fur toutes fortes de fujets. 11 en donne
la lifte , à la.fin de fon arithmétique théorwprati-
qwe, publiée en 17 14- Il a > plus, laiffé des
manuferits qui roulent, pour la plupart, fur des
fujets de dévotion.
PAREUS ( Hiß. litt, mod, ) Trois favans, père,
fils & petit-fils, ont fait coanoitre ce nom dans
les lettres.
i ° . David' Pareus , .profeffeur de tlréologîe
dans l’univerfité d’Heidelberg , après avoir été
en apprentiffage chez un Cordonnier , écrivit contre
Bellarmin, & fit fur Fépître de faim Paul
aux Romains , un commeniaire qui fut brûlé ,
en Angleterre, par la main du bourreau , comme
contenant des maximes contrait es aux droits des
foûverains. Né à Franckeinftein , dans la Silé-
fie , en 1548 ; mort en 1622.
2®, Jean Philippe', fils du précédent > prit ppar
Hißoire. Tome LP',
P A U ï 5ï
objets de fes études , d’un côté l’écriture fai n te*
de l’autre, les'.comédies de Plaute. On a de lu i’
outre des commentaires fur l’écriture, une édi’
don de Plaute, Lexicon Plautinum ; analçEla Plau
tina.W eut avec G ni ter , au fujet du m/ me Plaute
, une querellé d’anciens favans, e’eft- à-dire,
de crocheteurs. Né en 15 76 , mort vers l’an
IMUMI , s
30. D aniel. fils du précédent, auteur de dtver
abrégés hiftor.iqiies : Hißoria palatina ; Medulla
hßorhz eccleßaßicce ; Medulla hiflo ri a ujiïverfalis, &
de quelques ouvrages de littérature, mourut vers
l’an 1645 »{raffiné: par des voleurs de grand
chemin.
P A R FA IT , ( F r a n ç o i s e t C l a u d e , Frères)
(H iß : lia. moi. ) amenr de /’Hißoire générale du
■ théâtre François , depuis fon origine ; du Diêlion.-
naire des théâtres, & de quelques autres ouvrages
toujours relatifs à l’hiftoire des divers théâtres,
même à* l’hiftoire du théâtre de la Foire morts
: favoir, François en 17 5 3 » à .55 ans, & Claude
çn 17 7 7 .
PAR IS , ( M a t t h i e u ) ( Hiß litt. mod. ) Béné-
diéîin Anglois du mdnaftère de Saint-Alban , fort
favant, . dit* on , pour fon temps , ( le treizième
fiè c le ,) mais connu principalement & prefque
I uniquement par une Hißoire univerfelle, qui s’étend
jufqu’à fa mort arrivée en 1259.
Un abbé, François Paris , prêtre habitué de
paroiffe à Paris après avoir été domeftique, eft:
auteur de divers ouvrages de piété. Il eut contre
un autré eccléfiaftique ( l’abbé Bocquillot )
une difpute, dans laquelle il s’agiffoit de favoir
fi les auteurs d’ouvrages fur la théologie & la
morale peuvent légitimement en tirer quelque
profit. Boileau a dit en parlant des livres en gè-,
néral :
J e f a i s q u ’ u n n o b le e f p r i t p e u t fa n s h o n t e & f a n s c r iru fr
T i r e r d e fo n t r a v a i l u n t r ib u t lé g i t im e .
Cette maxime peut-elle s’appliquer aux auteurs
de livres de morale & de piété ? L’abbé Paris fou-
ténoit l’affirmative, l’abbé Bocquillot la négative*
L’abbé-Paris mourut en 17 18 .
Un autre François P a ris, beaucoup plus connu ^
eft le diacre Paris , homme très-obfcur pendant
fa vie , trop célèbre après fa mort, par les miracles
8c les convulfions, qui engagèrent le gouvernement
à ordonner la clôture du cimetière de
Saint-Médard , !e 27 janvier 17 3 2 . Sur quoi un
Janfénifte fit ces deux vers :
D e p a r le r o i t d ^ fe n f e à D ie u
D’opérer u ) i r a c le e n c e l i e u .
On connoit d’autres plaifanteries , faites en feus
contraire fur ces prétendus miracles, fi célébrés &
fi prouvés dans le livre de M. de Mongeron $
confeilLer au parlement.
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