lion & des Intérêts particuliers , la fermeté des
minières de la religion, & la foiblefle de plu-
fleurs princes peu politiques, l’ufage des pays
Yoifins, 6c les guerres civiles 6c étrangères,
tout avoit contribué à faire tomber dans l'oubli
un réglement aufli néceflaire. Henri le fit revivre
, 6c il fut autorité par les feigneurs 6c par
les communes, à pourfuivre ceux qui l’avoient
violé ; le clergé entier fe trouva coupable, 8c
finalement il ouvrit les yeux.
L ’appel comme d’abus , objet intéreflant pour
les François, 6c qui s'introduit peu-à-peu fous
le regne de Philippe de Valois, par les foins de
l ’avocat général, Pierre Cugnieres, ( car il faut
conferver fon nom dans l’hiftoire ) cet appel , dis-
je , interjetté aux parlemens du royaume, des
entreprifes des tribunaux eccléfiafiiques ou de la
cour de Rome, contre les droits du roi 6c du
royaume, n’eft en réalité qu’un léger palliatif,
qu’une foible imitation de la fameufe loi pramu-
nire. Les Anglois , dans tout ce qui regarde les
libertés de l’état, ont montré plus d’une fois
Pexemple aux autres peuples, ne laiflant dormir
leurs libertés que pendant quelque tems, 6c les
faifant enfuite revivre avec plus d’éclat que jamais.
( Le Chevalier d e J auco ur t. )
PRA GUE ( J érome d e ) voyez Wiclef. )
PRA G U ER lE > f. f. ( Hiß. mod. ) nom qu’on
donna en 1-440 , à un parti de factieux, qui fe
révoltèrent contre Charles V i l , roi de France,
excités par le feigneur de la Trimouille , qui
aigrit contre le roi quelques princes du fang ,
•& même, le dauphin r on donna à leurs partifans
le nom de praguons. Mais le roi informé à
tems de leur menée , les attaqua , les vainquit,
& les fit arrêter pour la plupart : ainfi fut difli-
pée la praguerie. Mezerai, Hiß. de Fr. ( A . R .')
PRAK LAN G 0« B A R K A LO N G , (Hiß. mod.)
c’eft ainfi que l’on nomme dans le royaume de
Siam , un miniftre qui eft- chargé- de l’tnfpedioh
du commerce , tant intérieur qu’extérieur , 6c
qui a le département des affaires étrangères ,
qui dans- c e pays Ifont prefque toutes relatives
au commerce. Il eft aufïi chargé de la perception
des* revenus de l’état. ( A . Ä..)
PRANGUR , fi m. ( Hiß. moâ„ ) franc ,
européen. C’eft ainfir que les Indiens nous appellent
S’il arrive à. un brame de vivre arec un
prangur , il efl fouillé- Ponr 1s purifier on lui
coupe la ligne , ou- le cordon de nobleffe on
le fait jeûner trois jours ; on le frotte à plufieurs
reprîtes avec de la fiente, de vache ; on le lave
jufqu’à cent neuf fois on lui redonne une nouvelle
ligne y 8c l’on finit la cérémonie par un.
repas- ( A. R .)
P R A S L IN , voyez Choiseuil. ) >
PR ASS A T , f. im. ( Hiß. mod, 1 c’eft ainfi que
l’on nomme le palais du roi de Siam. Jamais
les fujers de ce monarque defpotique n’entrent
dans Ce lieu redoutable ou n’en fortent fans fe
profierner jufqu’à terre. La partie intérieure du
palais où le roi a fes appartenons 8c fes jardins ,
s’appelle vang. On n’y efl: admis qu'après beaucoup
de formalités , dont la première eft d’examiner
fi l’haleine de ceux qui veulent entrer ne
fent point Tarait , ou l’eau-de-vie de riz ; on
ôte enfuite les armes aux perfonnes qui doivent être
admifes , parce que la tyrannie efl toujours foug-
çonneufs. ( A . R . )
PRA T ( du ) voyez Duprat. )
PRA TINAS , ( Hiß. lit. anc. ) poète tragique
grec , qui vivoit environ cinq fiècles avant J. C . -
6c qui étoit comtemporairi 8c rival d’Efchylé.
On n’a de lui que des fragmens dans le corpus-
poëtarum grctcorum. Il fut, dit-on ,1e premier auteur
de ces efpèces de farces , connues fous le nom
de Satyres , Salyri 8c non pas Satyrn. Ainfi ce
pourroit être de lui que parlé Horace dans c es
vers de l’art poétique :
Carminé qui tragico vilem certavit 6b hircum
MoX etiam agreflcs fatyrcrs nudàvit, & afpev
Incolumi grayïtate jocum tentavit, eî>, qnod _ .
Ille c ebns erat & g rata, novitate morandus
SpeSator t funclusquç facris, Se putusr& exîexi
C’eft du moins bien certainement dé ce.genrer
introduit par Pratinas, qu’Horace-parle dans tou$c
cet en droit e
Verum ira riforeSy ita eommendare dicaees
Conveniet fatyros, ita vertere ferla ludo
Effutire lev.es indigna tragadia verfus
Utfeßis matrona meveri jujjfa dièbus.
Intererit fatyris paulùm pudibunda protervis t
Non ego inornata & dominantia nomina folàm
Verbaquc „ Pifones, fatÿrorum feriptor amabo j &e*
L’accident arrivé à la. repréfentation d’une des-
; pièces de Pratinas, où les échafïauts qui portoient
les fpeétateurs, fe. rompirent, détermina les Athéniens
à conflruire un théâtre dans les formest
Pratinas étoit de P h lio n te v ille du Péloponèfe ,
voifine de Sicvone.
PRA X AGO RA S , ( Hiß. litt. ) hiftorieirgrec, quh
vivoit vers l’an 345 de Jefus-Chrift , 6c qui , à dix-
neuf ans avoit publié l’hifloire des rois d’Athènes r
8c à1 vingt-deux, la vie de Conftantin, dit le Grand*.
Il avoit aufli écrit celle d’Alexandre le Grand, I l
-, étoit d’Athènes,.
P RA X IL L E , (Hiß. litt, anc;) dame deSicyone ,
qui vivoit près de cinq fiecles avant Jefus-Chrift,
eft au nombre des neuf poètes lyriques, dont les
poéfies ont été recueillies à Hambourg en 1734-
On dit qu’elle inventa une efpèce de ve rs, qui
de fon nom fut appellée poèfie praxiléenne,
P R A X IT È L E , (Voyez Phr yné).
P R É , (Du ) voyez D upré ).
A l’article de M. Duprè de Saint-Maur, nous
avons omis quelques autres Duprè , q u i, dans
d’autres di&ionnaires, font renvoyés à l’article
Pré \ 8c qui peuvent par conféquent trouver leur
place ici : ils appartiennent tous à l’hiftoire littéraire.
i ° . Claude Dupré, fieurde Vau-Plaifant, auteur
de deux ouvrages latins ; Compendium verce. originis
& genealoguz Franco- Gallorujn , & Praturn Claudu
Prati. Dans ce dernier , il dit des chofes férieufes
& fenfées qu’on n’attendroit pas trop de ce titre
burlefque , Curl’utilité de la philofophie dans l’étude
de la Jurifpruden.ce , fur la néceffité d’écrire en
françois fur les fciences 6c fur la philofophie. Il
étoit né à L y o n , vers l’an 1 543. Son dernier ouvrage
a paru en 16 14 . Il étoit confeiller au pré-
fidial de Lyon. Sa famille connue 6c diftinguée
dans cette v ille , a produit quelques autres gens
de lettres, dont ©n a peu de chofes à dire.
aQ. Marie Dupré , furnommée la Cartéfienne , à
caufe de fon zèle pour la philofophie de Defcartes,
étoit nièce dé Defmarets de S. Sorlin , qui prit
foin de l’élever. Elle favoit le latin, chofe plus
rare alors qu’aujourd’hui, 8c le grec, chofe encore
plus rare dans tous les temps ; elle favoit auffi. l’italien
. 6c faifoit des vers françois. Les réponfes d’iris
à Climène,. c’eft- à-dire , à Mlle. De la vigne , qui
fe trouvent dans le recueil des vers choifis , publié
par le P. Rouhours , font de Marie Dupré.
3 0. Louis Dupré d’Aunay , commiflàire r des
guerres, directeur général des v iv re s , chevalier
de l’ordre de Chrift , mort en 17 5 8 , eft auteur
des ouvrages fnivans : Lettre fur la génération des
animaux. Traité des Jubßß.inces militaires. Réception
du doéleur Hecquet aux enfers.. Réfléxions fur la
transfufion du fang. Aventures du faux chevalier
de TVarwic*
feulement été entendus ; ils donnoient des précep-
lions pour faire des mariages illicites ; ils en don*
noient pour tranfporter des fuccefiions ; ils en
donnoient pour ôter le droit des parens; ils en
donnoient pour époufer les religiciifes. ils ne
faifoient point , à la vérité , des loix de leur
feul mouvement ; mais ils fufpendoient la pratique
PRÊCEPTION. ( Hiß. de France) L e sprècepùons
étoient des ordres , des lettres que le roi envoyoit
aux juges , pour faire , ou fouffrir certaines chofes
contre la loi. Ces prècepùons; étoient à -p eu -p rè s
comme les referits des empereurs romains ; foit
que les rois francs euflent pris d’eux cet ufage,
foit qu’ils l’euflent tiré du fond même de leur
naturel.
On voit dans Grégoire de Tou rs, que les rois
francs commettoient des meurtres de fang-froid,
& ftifoient mourir des accufés qui n’avoient pas
de celles qui étoient faites.
L ’édit de Clotaire II qui régna feul en 6 13 ,
8c fit fleurir la juftice, fut un édit heureux qui
redrefla tous les griefs. Perfonne ne put plus être
condamné fans être entendu : les parens durent
• toujours fuccéder, félon l’ordre établi par la lo i ;
toutes prècepùons pour, époufer des filles , des
veuves eu des religieufes, furent nu lie s ; 6c on
punit févèrement ceux qui les obtinrent, 6c en
firent ufage.
Nous faurions peut-être plus exactement ce qu’il
ftatuoit fur ces prècepùons , fi l’article 13 de ce
décret 6c les deux fuivans, n’avoient péri par te
teins. Nous n’avons que les premiers mots du 13 .
art. qui Ordonne que les 'prècepùons feront ob~
fe rvé es, ce qui ne peut pas s’entendre de celles
qu’il venoit d’abolir par la même loi. Nous avons
une autre conftitution du même prince , qui fe
rapporte à fon édit, & corrige de même de point
en point tous les abus des prècepùonsr Efprit des.
lois. ( D . J . y
PRÉEMPTION, fi f. (H ifî. mod.) mot formé
du latin præ, devant, 8c cmpùo , achat ; le droit
dJacheter le premier. Dans prefque tous les royaumes
le roi a droit de préemption. Il y a quelques
viandes, poiflons ou denrées que les marchands
font obligés de réferver pour la table du fou-
yerain , ou du moins qu’ils ne doivent vendre
aux particuliers qu’après que les pourvoyeurs dut
roi en ont pris leur provifion pour la eour. Cette
coutume s’étend beaucoup plus- loin en Per Ce,
(A . R . )
P R É G A D I, ( Hifl: de Venife) nom du féna-C
de Venife , dans lequel réfide toute l’autorité de
la république. On y prend les réfelutrons de la
paix ou de la guerre, des ligues ou des alliances t
on y élit les capitaines généraux , les provédi-
teurs des armées, 6c tous les officiers qui ont
un commandement confidérable dans les troupes r
on y nomme les ambaftadeurs ; on y règle ies>
impofitions ; on y "choifit tous ceux qui compo—
: fent le collège ; on y examine les réfolutiens que
les- fages prennent dans les confi.hâtions du college
, fur lefquelles le fénatfe détermine à la pluralité
des voix. En un m o t, le prégadï eft l’ame
, de l’état r 8c par conféquent le principe de. toutes
les a étions de la république.
! L’origine du nom de prégadi vient de ce qu’autre
fois le fénat ne s’aftemblant que dans les oc-
eafions extraordinaires , on ailoit prier les princt-
; gaux citoyens de s’y trouver , lorfque