
2; o P E T
Au re fie , quoiqu’on trouve dans Pétrone un
goût exquis. (k un talent diftingué pour la fatyre ,
on trouve aufil des défauts dans (on fiy le , niais
ce font des défauts de recherches , des défauts
d'erudiù luxûs , & qui caraéiérifent Yarbiter elegan-
tiariim ; il dégénère de cette fimplicité naturelle
& majeftucufe .du fiècle d’Augufte , ce n’eft déjà
plus qu’une fimplicité appareme , effet de l’art,
fpecies fimplicitatis ; ce que Tacite dit de fa conversation
8c de fes difcours, ainfi que -de fes
aéfions, pourroit être employé pour peindre parmi
nous le fiyle de Fontenelle , fi foigné avec l’apparence
de la négligence & d’une fimplicité familière
: dïEla fa clique ejus, quanto folutiora , 6» quam-
dam fu i négligent!am prceferentia , tantb gratins in
fpeciem fimplicitatis accipïebantur.
En fuppofant donc que le fatyriquè foit le
meme que le conful, il faut pour completter fon
hiftoire, obferver que ce voluptueux qui donneit
le jour au fommeil, & la nuit aux plaifirs, &
quelquefois cependant aux. affaires , lorfqu’il fut
proconful de Birhynie, & enfuite conful, fe
montra digne de ces emplois, l l l i dies per fomnum ,
hox ojficiis & obleflamentis vittz tranfigebantur......
proconful tarnen Bithynioz , & mox conjul, vigentem
f e ac pàrem negotiis ofiendit. Ce même voluptueux
fe donna la mort pour tromper l’avidité de l’empereur
, qui ne l’aimant plus & defirant fa con-
fifcation, lui avoit fufcité ou laifle fufciter une
accufation calomnieufe pour le perdre.
} B E T T IN A , ( Hiß. mod. ) c’eft le nom que
Ion donne en Ruflie à un impôt extraordinaire> '
par lequel dans des néceflités preflantes , les fujets
de cet état defpotique font forcés à payer le cinquième
de leurs biens.
PETT IUS.
(Horace adreffe à Pettius fa onzième Epode : )
P e tti j n ih il me, fic u t antea, ju v a t
Seribere verficul&s
Amore perculfum gravi.
On ne fait quel eft ce Pettius.
P E T T Y , ( G u il l a u m e ) (H iß . litt, mod.)
médecin de Charles fécond , roi d’Angleterre, qui
le fit chevalier en 16 6 1. Il eft auteur d’un traite
des taxes & des contributions ; d’un ouvrage intitulé
: Jus antiquum Communium Anglist afiertivum ,
traduit en François fous ce titre '.La défenfe des
droits des Communes J Angleterre ; enfin d’un ouvrage
rare , intitulé : Britannia languens. Mort à
Londres en 1687.
P E U
PEUCER , ( G aspar ) ( Hiß. du Calvinifmc. )
gendre de Melanchton, médecin & mathéma-
P E U
ticien à Witiemberg; il répandit de plus en pins
la doélrine de fon beau-père , dont il fit imprimer
les oeuvres à Witterpberg en cinq volumes in-folio.
Enfermé pendant dix ans pour fes opinions &
parce qu’il étoit gendie de Méianchton, &
n’ayant dans fa prifon ni encre ni papier, il fit
une efpc.ce d’encre avec des croûtes de pain
brûlées -, détrempées dans du vin ; invention qu’on
attribue auffi à Péliffon, foit qu’il la , connût
d’après Peucer, foit qu’il l’ait auffi imaginée. Les
marges des vieux livres fans conféquence qu’on
vouloir bien lui prêter pour le défennuyer, lui
fervirgnt de papier pour fixer les idées qu’il vouloir
ne pas perdre.
Comme médecin , on a de lui en latin un
traité ' des fièvres , une méthode pour guérir les
maladies internes , des vies des médecins illufiresf
Il a écrit auffi fur l’aftronomie. Oh a de lui un1
ouvrage contenant les noms des monnoies, des
poids & des mefures.
Son traité de pratcipuis divinationum generib.us,
a été traduit en François par Simon Goulard ,
en 1584.
Peucer étoit né à Bautfen dans la Luface en
15 2 5 . Il mourut en 1602.
P EU T IN G E R , ( Conrad ) ( Hifi. litt. mod. )
favant Allemand , principalement connu par la
table qui porte fon nom, parce que c’eft lui qui
l’a publiée. Cette carte avoit été dreflee fous
l’empire de Théodofe Je Grand; on y avoit
marqué toutes les routes que tenoient alors les;
armées Romaines dans la. plus grande partie de
l’empire ; elle avoit été trouvée dans un monaf-
tère d’Allemagne, par Conrad Celtes, de qui
Peutinger l’avoit reçue. François Chriftophe de
Scheib en donna en 1753 à Vienne, une magnifique
édition in-folio, avec des diflertations &
des notes. Peutinger étoit fecrétaire du fénat
d’A usb ourg ,& confeilier de l’Empereur Maximilien
I. Il fut fouvent employé dans les diètes de
l’empire & dans les differentes cours de l’Europe*
C’eft à lui qu’Ausbourg, fa patrie, fut redevable
du privilège de battre monnoie. On a de ce
favant plufieurS autres ouvrages qui l’ont fait I moins connoître.que la table publiée par fes foins ;
les fa vans connoiffentfes fermopes convivalet ; fon
traité de inclinatione Romani imperii 6» gentium
commigrationibus ; ceux qui ont pour titre : De
rebus Gothorum 6» Romance vetufiatis fragmenta in
Augufiâ Vindtlicorum. Né en 1465. Mort en 1547.
P E Y
P E Y Q , f. f. (H ifi. mod.) Valet-dé-pied du
grand feigneur. Ils portent à leur tête un bonnet
dîargent doré, avec, une plume grife ou blanche
qui pend par derrière.
PEYRAT, (G uillaume du ) (Hifi. litt. mod.)
P E Y
trêforler de la fainte Chapelle à Paris, mort en
16 4 1 , auteur d’une hifioire de la chapelle de nos
ro is , & de mauvais vers.
P E Y R E 1, (-Jacques d’Auzolles, fieurde la)
(Hifi. litt, mod.) gentilhomme Auvergnac , fecrétaire
deceduc deMontpenfier, dont la fille fut
la . première femme de Gafion d’Orléans. La
Peyre n’eft d’ailleurs connu que par fes bizarreries
& par les injures que le P. Petau a daigné
lui dire ; ce favant jéfuite S’occupoit férieufement
.& folidement de la chronologie; la Peyre, en
1 honneur duquel des ignorans firent frapper une
médaillé où il étoit qualifié prince des chronologifies
ne difoit que des folies en chronologie comme
en toute autre chofe; il vouloit que l’on ne
donnât à l’année jqUe 364 jo urs , afin qu’elle
commençât toujours par un famedi ; il ignoroit
que l’année dépendoit du cours des affres; en
littérature* il étoit grand partifan d’Annius de
Viterbe & de fes impoftures ; on n’en parle ici
que pour avertir les amateurs de fe défier des
charlatans littéraires.
P E Y R È R E , ( Isaac , & Abraham la ) ( Hiß.,
litt, mod. ) deux frères diverfement célèbres ,
l’un par une opinion extravagante, l’autre par
un livre utile. Le fo u , comme de raifon , eft
de beaucoup le plus célèbre. Le livre utile qui
a fait connoître Abraham, eft un recueil des
décifions du parlement de Bordeaux. La folie
d’Ifaac de la Peyrère fut de renouvelle!’ en France,
au milieu du dix-feptième fiècle, l’erreur des
Préadamites , il l’abjura, il la reprit ; le P. Sinnond
rapporte que la Peyrère, preffé à l’article de la
mort de rétrafter nettement le Préadamifme, fit
une de ces réponfes de prophète & d’infpiré, qui
en impofent toujours aux fots ; il répondit : hi
qu&cumque ignorant blafphemant ; cependan t il reçut
les facremens de l’églife, & il étoit retiré depuis
long-temps au féminairédes Vertus, où il mourut
en 16 7 6 , ayant, à ce qu’il paroît, abjuré plus
fincérement le calvinifme dans lequel il étoit né ,
mais qui n’étoit pour lui qu’une erreur héréditaire,
que le Préadamifme dont il étoit le créateur ou
du moins le reftaurateur. Il cherchoit à inté-
refler les juifs à fon opinion favorite, il les
fiat toit & fit un traité exprès du rappel des juifs.
Ces bizarreries infipides font d’autant plus étonnantes
, que la Peyrère étoit un homme d’efprit,
jugé tel par. le grand Condé auquel il étoit
attaché. Il eft auteur de quelques bons ouvrages,
tels qu’une relation du Groenland & une relation
de l’Iflande ; ce fut lui qui répondit à quelqu’un,
q u i, après avoir lu ces relations, lui demandoit
pourquoi il y avoit tant de forciers dans le nord :
« c’efi que leurs biens font confifqués en partie au
» profit de leurs juges». Nous avons eu long-temps
en France, principalement fous les mauvais rois,
nommément fous 'Louis X I , cette abominable
PE Y
méthode de promettre & de donner part aux
juges dans la confifcation de ceux dont on vouloit
aftùrer la perte. On fit à Ifaac la Peyrère cette
épitaphe :
La Peyrère ici^gîc-, ce bon Ifraëlite,
Huguenot, catholique , enfin Préadamite :
Quatre religions lui plurent à la fois ,
Et -fon indifférence étoit fi peu commune,
Qu’après quatre-vingt ans qu’il eut à faire un choix,
Le bon homme partit & n’en choifit pas une.
Où eft le temps où cette indifférence étoit fi
peu commune?
P E Y RO N IE , (François de là) (Hifi. de Fr. )
premier chirurgien de Louis X V , fit fonder en
17 3 1 ., l’académie royale de chirurgie de Paris,
& à fa mort partagea fes biens entre la communauté
des chirurgiens de Paris & celle de
Montpellier ; il fit conftruire dans cette dernière
ville un amphithéâtre de chirurgie ; il avoir, dit-on ,
formé le projet de fe retirer à fa terre de Ma-
r ig n y , d’y bâtir un hôpital, & de s’y confacrer
au fervice des pauvres malades : c’eft ce qui a .
été fi généreufement exécuté depuis par M. de
la Garaye , gentilhomme Breton. M. de h Peyronie
eft mort à Verfalles en 17 4 7 ..
P E Y S SO N N E L , ( Charles ) ( Hiß. litt. mod. ) '
académicien libre regnicole, de l’académie des
infcriptions & belles-lettres , naquit à Marfeille,
le 17 décembre 17 0 0 , d’une famille noble. Son
père , nommé Charles comme lui, exerçoit avec
fuccès la médecine à Marfeille. Il mourut victime
de fon zèle & de fon courage dans le temps-
de cette fatale pefte, dont on ne perdra pas fitôt
le fouvenir.
• Uofii & nimiùm meminijfe necejfe efli
« C’e ft, dit à ce fujet l’hiflorien de l’académie
des beftes-lettres, v c’eft une ingratitude de l’hif-
» toire, quiconfacre avec tant d’appareil les a étions
» gue rr iè re sd e dérober à la poftérité les noms
» de ces citoyens intrépides, qui dans ces af-
freufes calamités où la frayeur étouffe la charité
» même , fe plongeant au milieu des vapeurs
» peftilentielles, placés entre les morts & les
» vivans , prodiguent leur propre vie pour fauver
» celle de leurs compatriotes dans le fein même
j> de la mort, & bravent avec courage des traits
» plus meurtriers & plus inévitables que le fer
v ennemi. Qu’ils vivent dans les monumens de
j> l’hiftoire ces conquérans injuftes, qui font eux-
» mêmes des redoutables fléaux de l’humanité *
» que leurs faits y foient écrits en caraétères de
v fang : mais que les noms des bienfaiteurs du
» genre-humain foient gravés dans le coeur de
j) tous les hommes; que leurs enfans retrouvent