
été affez aveugle ; R&biiïus fut condamné, mais j
fur l’appel devant le peuple, il fut défendu par \
Cicéron. Cet orateur ètoit exercé aux événemens du b rreau, & le bruit ne l’épouvantoit pas ; il
nia que Rabirïus eût tué Saturnin , mais ce fut en
regrettant cfu’il n’eût pu le faire. Plût aux Dieux,
dit-il , que la vérité me permît de publier hautement
que Rabirïûs a tué de fa main un ennemi de la .
patrie tel que Saturnin l Sur ce mot, il s’éleva un
grand cri : le peuple romain, reprît Cicéron, ne
m’auroit jamais fait çonful, (il l’étoit alors), s’il-
m’eût cru capable d’être troublé par des cris ; les
vôtres m’apprennent deux chofes, l’une qu’il y
a ici des citoyens abufés, l’autre qu’heureufement
ils font en petit nombre : un nouveau cri s’étant
élevé, mais plus, foible que le premier, Cicéron
le fit remarquer. Retenez, leur dit-il, vos cris-
imprudens que le peuple n’appuye pas 8c qui ne .
font qu’atttrter votre petit nombre; vous vous
mettez à découvert, & vous vous faites remarquer;
il répéta qu’il regrettoit que fon client n’eût pas eu
l’honneur de délivrer la république d’un fujet fé-
ditieux tel que Saturnin; il ajouta que ce qui le
confoloit, c’eft que du moins Rabirius avoir pris,
les armes pour le tuer. Ici les cris qui auroient
pu devenir plus forts, cédèrent de fe faire en- :
tendre; cependant on ne favoit encore ce qui alloit
être prononcé, & Rabïrïust paroiffoit toujours en
danger, lorfqueMetellus Celer, alors préteur, imagina
de difloudre l’affemblée en faifant enlever le
drapeau qu’on de voit toujours voir flotter, fur le
Janicule pendant foute la durée des aflemblées par
centuries. Dèi qu’on ne vit plus le drapeau, l’a fi-
femblée fe rompit d’elle-même, 8c ne fut plus
convoquée Labiéaus ne jugea pas à propos de
pourfuivre l’affaire, 8c par ce. moyen Rabirius
lut fauve.
Cicéron plaida aufli pour un autre Caius R a -
hirius , diftingué par le furnom de Pofihumus..
{ Voyez, fiir ce qui concerne celui-ci ,, l’article
R to lémé e rA id è ieroi d’Egypte..),
Un autre Caius Rabirius r poète du temps d’Au-
«vffe, avoit fait fur la guerre civile entre Àugufle
Antoine, un pcëme dont on trouve quelques
fragmens dans le corpus poetarum de Maittaire.
Rabirius eft- encore: le nom d’un fameux archi-
t«Se du temps de Domitien, 8c qui avoit confinât.
le palais de cet empereur, monument eflimé«-
RABUSSON,. (Dom Pa u l ) H ijl litt. m&d. )
Clunifte, aiutur du bréviaire, de Cluni, qui a fervi
de modèle à : beaucoup d’autres ; ce fut. lui qui.
engagea Santeuil à faire fes hymnes pour ce bréviaire.
On dit que comme Santeuil avoit plus de
«onHoifiance de la mythologie que de la religion,,
c’étoient dom Rabujfon 4k M. le. Tourneux qui
lui fonrniflbient les idées chrétiennes qu’il animoit:
du feu de fa belle poéfie. Né en 163-4 à Gannat
fiir les confins tUi JBourhounois & de l’Auvergne,.
m o n . en 1.717/-
RABUTIN (Hijl. de Fr.') La maifon de Bufli..
| Rabntin, l’une, des plus nobles 8c des plus anciennes
j
de Bourgogne, tire fon nom du château de Ra~
butin dans le Charolois, Les Rabutins paroi lient
avec éclat dès le commencement du douzième
. fié cl e.
i° . Guillaume de Rabutin jouoit un rôle con-
fidérable fous le règne de Chaïles-ie-Bel en 132.6.
20. Hugues, oncle de Guillaume , eft nommé
entre les chevaliers qui accompagnèrent, en 1340,
Eudes IV , duc de Bourgogne.
30. Amé de Rabutin, chevalier feigneur d’Epiri,
bailli de Charolois dont Olivier de la Marche
8c Philippe de Comines parlent fi avantageufement,
fe diftingua parmi tous les chevaliers de fon temps
8c à la guerre, 8c dans les tournois ; il rendit de
grands fervices aux ducs de Bourgogne fes fou-
verains, 8c fut tué à l’afTaut de Beauvais en 14 72.
L à , dit Philippe de Comines, fut étouffé monfei-
gnejtr d’E p ir i,. un vieil chevalier de Bourgogne qui
fut U plus homme de bien qui y mourut..
4°. Hugues de Rabutin,. feigneur d’Epiri,.con-
feiller 8c chambellan du roi Charles V I I I , fils-
d’Am é , foutint dignement la gloire de fon père,
8c fut aufli un brave 8c illuftre chevalier.
5.0. Claude de Rabutin, fils de Hugues, fut tué
à. la bataille de Marignan en 15 15 .
6°. Chriftephe de Rabutin, fécond du nom r
baron de Chantal, rendit-au roi Henri IV des
fervices fignalés. Il fut tnè à la chalfe par un?
de fes meilleurs amis. Sa femme étoit Jeanne-
Françoife Frémiot, baronne de Chantal, fondatrice
de l'ordre de la, Vifitatiçp. (.Voyez l’article:
Chantal.)-
7 0. Leur fils Gelfe-Benvgne de Rabutin , baron;
de Chantal, tué à l’âge de trente ans ,.le 22-juillet'
16 2 7 . , à la defeente des anglois dans ■ rifle d@-
Rhé ou il commandoit Tefcadren des gentilshommes
volontaires , fut le père de madame
de Sévi gué. Il avoit époufé en 1624 , Marie de-
Coulanges;. de-là la parenté de madame de Sé-:-
vigné 8c des Coulanges.
8 °.. Dans la branche de Bufli Ràb'utin, François
de Rabutin , tige de cette branche , qualifié-
gentilhomme de la compagnie de François de:
\ Cléves, duc de Nêvers , a laiffé des mémoires?-
hiftoriques fous» ce titre : Commentaires des dernières•
guerres du roi Henri I I , & de V-èmpereur Cftarles-
Qûint■ en l ’an■ de. faim Tffz.; &- fous celui-ci Vcontinuation
des. commentaires des* dernières guerres■ en-
la gaule: Belgique entre le roi Henri 11, & U empereur
Charles-Quint & Philippe fon fils , jufqu’en f
1538* Ces.mémoires ont été retouchés’ par différentes
mains* L e même François de Rabutin avoit'
traduit: l’éloge de. la folie par Erafme %- ou-vrage
refié en manuferit dans les papiers-du traduéfeur,
ainfi? qu’un autre ouvrage de facompofition,,in--
titulé :: defeription du voyâge : dernier que fit M. 1er
duc de. Guife■ en Italie..
j 5>0,. Fran ço is- Claude - Aimé de R a b u t in , peâv.
de ’François, étant capitaine d’infaflterie^moürut
à feize ans , de la perte , en Italie.
io y. Il avoit;pour frère le fameux comte de
Bufli, Roger de Rabutin, fi connu par fes fervices,
4k plus encore par fes écrits qui ne font pas des
fervices 8c dont quelques - uns font fort répré-
henfibles. Cet homme qui n’étoit pas fans talens
4k fans mérite , avoit beaucoup de défauts dont
plufieurs mêmes font des vices. Voici un extrait
de l’abrégé de fa vie fait par lui-même. Il étoit
né à Epïri en Nivernois, le 3 avril 16 18 ; il
fer vit dès l’an 1634 , au fiége de la Mothe en
Lorraine, en qualité de premier capitaine dans le
•régiment d’infanterie de Léonor de Rabutin fon
père. En 1636 , il étoit dans l’armée du marquis
de la Force qui battit 8c fit prisonnier, le 17
mars , Colloredo , général des troupes de l’empereur.
Il fut chargé de conduire un convoi dans
IM oy en v ie , ce qu’il exécuta. La même année , il
fervit dans l’armée -du prince de Condé au fiége
de D ole , puis il parta en Picardie, où il fe trouva
aux fiéges deRoye 8c de Corbie ; 8c où , à l’âge
de dix-huit ans, il commanda le régiraènt de fon
p è r e ; il !e commanda encore l’année fuivante
16 3 7 , aux fiéges de Landrécy 8c de la Capelle
fous le cardinal de la . Valette , - qui crut qu’il
n’avoit point de m ère, parce qu’une mère n’auroit
pas laiflé aller fon fils fi jeune à l’armée. Il nous
femble pourtant qu’il eft très-ordinaire de voir
un homme de 19 .ans, dans le fer vice ; le comte
de Bufli étonna beaucoup le cardinal en lui di-
fant qu’il avoit déjà fait trois autres campagnes;
mais pour entendre cet étonnement, il faut fup-
pofer que le comte de Bufli avoir l’air plus enfant
qu’il ne l’étoit véritablement ; on pouvoit
feulement être étonné qu’il commandât un régiment.
L ’année fuivante 1638 , fon père s’en démit en fa
faveur.
En 1639-, il fervit au fiége de Thionville où
fon régiment fouffrit beaucoup. En 1Ô40, il étoit
du corps de troupes , qui , fous les ordres de
Duhal lier, lequel fut depuis le maréchal de l’Hôpital,
fut chargé de mener un convoi à l’armée
«lu roi devant Arras ; l’année fiâvante. fon régi-'
ment ayant fait le faux-faunage 8c ayant donné
des marques d’indifeipline, on s’en prit au comte
de Bufli , 8c il fut retenu cinq mois prifonnier à
la.baftille , traitement que le comte attribuoir à la
haine du min'iftre Delhoyers pour fon père. Pendant
la prifon du comte , fon régiment fervit à
■ la bataille de la Marfée dans l’armée du maré-
•chal de Chatillon , 8c fut ^entièrement défait ;
ainfi la rigueur de Defnoyers luifauva peut-être
la vie ; cependant mécontent de fa prifon, il
quitta le fervice en 1642. Mais après la difgrace
-de Defnoyers, il y rentra èn 16 4 4 , 8c acheta
Ja charge de capitaine lieutenant des chevaux-le-
jgers de Confié.
En 164 5 •> fi eut la charge de lieutenant-générai
du Niyçrnois, vacante par la mort de fon
père. Il fervit cette année-là en Allemagne, où
une maladie l’empêcha de fe trouver à la bataille
de Nortlingue.
En 16 4 6 , il fut fait con feiller d’état; la même
année , il fe trouva fous monficür le duc d’Orléans
Gàfton , à la prife de Ccurtrai, de Bergues - Saint-
Vinox, de Mardik ; puis aux fiéges de Fûmes 8c de
Dunkerque, fous le duc d’Enghien qui fut bientôt
après le grand Condé , 8c qui l’étoit déjà. Il
eut dans cette campagne deux chevaux tués fous
lui dans une adion vigourenfe.
En 1647 , il fervit en Catalogne.
En 1648 , on l’envoya po'rttr à la cour la
capitulation d’Ypres , 8c pendant fon abfence fe
livra la bataille de Lens.' Il enleva , cette année ,
madame de Miramion qu’il aimoit 8c qu’il vou-
loit époufer>, 8c cette affaire auroît pu avoir des
fuites fâcheufes, fi le grand Condé, vainqueur
depuis peu à Lens, n’eût écrit en prince 8c en
vainqueur aux parenS de la dame pour arrêter
leurs pourfifites. En 16 4 9 , le comte de Bufli fervit
en Flandre fous le comte d’Harcourt ; en 1650 ,
le grand Condé fon bienfaiteur ayant été arrêté ,
Buffi fe jetta dans Monrond pour lui cpnferver
cette place ; mais -ce prince l’ayant obligé de
vendre fa compagnie de chevaux-légers au comte
de Guitaut , Suffi de dépit abandonna fon parti
8c prit celui de la cour. Il en eut, en 16 5 1, le brevet %
de maréchal de camp. Il fervit très - utilement la
cour 8c le cardinal Mazarin , dans la province
de Nivernois; il alla trouver Mazarin à Bouillon,
puis à Rhétel pour le ramener à Paris > 8c il l’y
ramena en effet en 1653 , après avoir fervi fous
lui aux fiéges de Château-Porcien 8c de Vervins;
car Mazarin vouloit être général : en 1654 , il
exerça en Catalogne les fondions de meftre-de-
.camp de la cavalerie légère, charge qu’il venoit
d’acheter , 8c il eut, cette même année , le brevet
de lieutenant-général. Il exerça , depuis 16*4
jufqu’à la paix des Pyrénées, la chafge de colonel-
général de la cavalerie légère av c celle de mef»
tre-de-camp , la première ayant été donnée à
monfieur de Turbine à comlition de ne point
l’exercer par et- qu’il ètoit proteftant , motif qui
ave« raP.On nous toucheroit peu aujourd’hui.
E'n 1655 , le comte de Bufli fe trouva aux
fiéges de Landrécy , de Condé 8c de faint-Guiflaia
fous monfieur de Turenne.
En 16 5 6 , il étoit au fiége de Valenciennes ; il
féconda monfieur de Turenne dans fa belle retraite
8c fit avec lui le fiége de la Capelle'.
En 16 57 , il fervit encore fous monfieur de
Turenne , ainfi qu’en 165.8. Il étoit an fiége de
Dunkerque 8c à la bataille des Dunes ; puis à la
prife de Bergues-faint-Vinox 8c de Dix mu de.
En 1663 , il fervit fous le maréchal de la Ferté
au fiége de Marfal.
En 16 6 5 ,11 fut reçu à l’académie françaife. Il
fe perdit cetteir.ecne année,ou on le perdit par
la publication de fon hirtoire amoureufe des Gaules;
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