le duc de Bretagne, François, à la guerre du bletl ,
public contre Louis XI en 1464. Il le ligua contre I
ce même duc en 1 4 8 4 , mais rentra bientôt dans J
le devoir, & fous le régné de Charles V I I I , il com- j
manda l’avant-garde de l’armée bretonne à la J
bataille de Saint-Aubin du Cormier, du 28 juillet
14 8 8 , où fut pris le duc d’Orléans, (depuis le
roi Louis X I I.) Il fut tuteur d’Anne de Bretagne,
fille du dac -François, & c’eft en grande
partie par fon entremife que fut conclu le mariage
de cette princeffe avec Charles VIII ; il s’attacha
de ce moment à ce prince, il le fuivit à la conquête
du royaume de Naples, & y fer vit utilement
; il fervit de même Louis X I I , devenu fon
maître par fon mariage avec la même Anne de
Bretagne ; il commanda fous ce régné une armée
en Rouffillon, & mit le fiége devant Salces , où
la malignité de l’air fui caufa une longue maladie
dont il ne put jamais guérir, & à laquelle il fuc-
comba le 9 février 1518.
109. Claude I , lire de Rieux & de Rochefort,
fils du précédent, fuivit François aux guerres du
Milanès, fe diftingua aux batailles de Marignan
& de Pavie , fut fait prifonnier dans cette dernière
affaire, & ayant payé fa rançon, fut un
des étages demandés par Charles-Quint pour la
délivrance de François Ier, après le traité de Madrid
du 5 février 15 26 ; mais François Ier préféra de
donnerfes fils. Claude mourut le 19 mai 1532.
1 1 0. Dans la branche des marquis d’Afferac,
Jean de Rieux fut tué à Paris en 15 9 Ç-
12 °. René de Rieux, fon fils unique, fe noya
dans le Tibre à Rome , le 13 août 16 0 9 , en
voulant fauver un de fes pages qui fe noyoit.
130. Dans la branche des comtes de Château-
neuf, Gui de Rieux y lieutenant-général en Bretagne,
chevalier de l’ordre du ro i, capitaine de
cinquante hommes d’armes , fe trouva aux batailles
de Dreux, de Saint-Denis, de Jarnac, de Mont-
contour; aux fiéges de la Rochelle, de Saint-Jean
d’Angely, de Lézignera ; il fut bleffé à ce dernier
fiége. Il fe trouva aufli à la défaite des Reîtres
à Auneau en 1587*
140. Dans la branche des marquis de Sourdeac ,
René de Rieux, tige de cette branche, fut comme
le précédent, lieutenant - général en Bretagne ,
chevalier de l’ordre du ro i, capitaine de cinquante
hommes d’armes; il fut élevé enfant d’honneur
du roi Charles I X , fe trouva au fiége de la Rochelle
en 1573 , à ceux de Saint-Lo & de Carentan
en 15 7 4 , à la bataille de Çoutras en 1587. Il
défit en plufieurs rencontres les troupes des ligueurs
en Bretagne, & féconda puiffamment le inaréchal
d’Aumont, qui commandoit dans cette province j
pu U fut tué. René fuivit Henri JV à l’expédition j
de Savoye en 1600, Il mourut le 4 décembre 1628 j
b 80 ans.
I50. Gui de Rieux, fon fils aîné, premier écuyer
de la reine Marie de Médicis, fuivit la fortune
de cette princefle, & déteftant l’ingratitude du
cardinal envers Marie, fortit avec elle du royaume;
il fut déclaré criminel de îèze-majefté , parce qu’il
étoit vertueux, & que le pouvoir étoit entre les
mains d’un coupable; fes biens furent confifqués
par arrêts des 17 & 20 novembre 1631. Il mourut
dans fa terre de Neùbourg , le 14 novembre 1640.
160. René de Rieux, évêque de Léon, frère du
précédent, eut à-peu-près la même deftinée; fon
attachement au duc d’Orléans l’ayant- rendu fuf-
peâ au cardinal de Richelieu, ce violent miniftre
le fit dépofer par quatre évêques françois , nommés
ccmmiffaires par le pape Urbain "VIII. Son
évêché déclaré vacant fut donné en 1635* à M.
Talon, curé de Saint-Gervais à Paris* qui crut
devoir y renoncer ( en 1617*), & qui eut pour
fucceffeur M. C upif, archidiacre de Quimperco-
rentin. René de Rieux garda le filence pendant la
vie du cardinal ; après la mort, il porta ion appel
au pape Innocent X , & fut fécondé par l’affemblée
du clergé de 1645. Innocent X nomma fept com-
miffaires par lefquels René fut abfous & rétabli
dans fon évêché, par un jugement du 6 feptembre
1646. M. Cupir y forma oppofition, & par uft
arrêt du confeil, il fut maintenu dans fon évêché
jufqu’en 1648, que le ro i, pour accommoder cette
affaire, transféra M. Cupif à l’évêché de Dol.
M. de Rieux fut alors pleinement rétabli dans
celui de Léon, il y rentra le 24 décembre 1648.
Mort le 8 mars 16 5 1, à 63 ans.
R I G
R IG A U L T , (N icolas ) Hifl. litt. mod. ) attaché
au préfident de Thon ; inftituteur de fes fils , il
fut le continuateur de fon hiftoire, & il n’a pas
rétabli la réputation des continuateurs. Il étoit
d’ailleurs favant dans le droit & dans la littérature,
tant eccléfiaftique que profane. Il a beaucoup
écrit fur le droit romain ; il a donné des
éditions de Saint-Cyprien & de Tertullien , des
traductions d'Onofandre & d’Artémidore, auteurs
grecs, des notes & des corrections fur Phèdre ,
fur les écrivains de re agrarid, &c. Né à Paris en
13 7 7 , mort à Toul en 1654.
RIGORD. {Hifl. litt, mod,) Le moine Ri gord ,
chapelain & médecin de Philippe Augufie, a
écrit l’hiftoire de ce prince; Gefla Philippï Augufti
Francorum regis. Il avoit vu diftin&ement, ainfi
que tous les moines d’Argenteuii, k lune descendre
à terre & remonter au ciel., le tout parce
qu'elle ejl lu fi^tire de l'églifç , oui a J es phafes aujji
bien quelle, R avoitobfervé auni comme phyficien
& comme hiftorien, que depuis que la vraie croix
avoir été prife par les Turcs, les enfans n’avoient
plus que vingt ou vingt-trois dents, au lieu de
trente ou trente-deux qu’ils avoient auparavant.
Son hiftoire comprend tout l’intervalle de 1169
à 1209.
R I N
R INU C C INI, (O c T A v io j Hiß. litt, mod.)
poète italien de Florence, .qui vint en France a
là fuite de la reine Marie de Médicis, On lui
attribue l'invention'de l’opéra en Italie ; quelques-
uns cependant l’attribuent à un gentilhomme romain,
nommé Emilio >del Cavalero, qui avoit ■
donné un opéra dès. l’an i $ 9 ° ‘ Rinuccinni perfectionna
du moins ce genre; trois de fes opéras,
Daphné t Eurydice & Ariadne eurent beaucoup de
fuccès en Italie. Il mourut en 1621 a Florence.
Ses oeuvres furent publiées l’année fuivantc par
fon fils Pierre-François Rinuccini.
R I O
RIO-BUS. {Hiß. mod. fupetßit. ) C’eft chez les
Japonois le nom d’une fe&e de la religion du
Sintos, qui a adopté les pratiques fuperftitieüfes
des religions étrangères, & furrtout celles du
Bndfdoïfme ou de la religion de Siaka, {A. R.)
RIOLAN. ( J ean ) Hiß. litt, mod.) Deux Riolan
\ père & fils, tous deux nommés Je an , tous
deux médecins célèbres. On a du père, natif
d’Amiens, mort en 1605 , divers ouvrages de médecine
& d’anatomie, entr’autres une Gigantologie
©u difeours fur les gèans, auquel Nicolas Habicot
oppofa une anti- Gigantologie. |
Riolan le fils, mort en 16 5 7 , avoit été profeffeur
royal en anatomie & en botanique, & médecin
de Marie de Médicis. Il a beaucoup écrit fur
l’anatomie, & a fait des découvertes dans cette
feience. .
R I P
R IPPERD A, ( J ean-Gu il la um e , baron d e )
{Hiß. mod. ) aventurier très-extraordinaire, auquel
il fut donné de féduire, mais non pas de fixer;
fa faveur fut par-tout éclatante, mais paffagère ;•
Hollandois, d’une famille noble de la province
de Groningue, il fervit quelque temps les Etats-
généraux en qualité de colonel d’infanterie.
Nommé en 17 15 ambaffadeur de Hollande à la
cour d’Efpagne, il plut à Philippe V ou à la
reine fa femme, & pour profiter de fa faveur dans
cette çour, il fe fixa en E(pagne. Les traités d’Utrecht
& de Raftad avoient terminé la guerre de la
fucceffion, l’Efpagne étoit reftée à Philippe V ;
mais les cours de Vienne & de Madrid étoient
Hißoire, Tome IV.
toujours jaloufes & ennemies; la maifon d’Autriche
voyoit toujours d’un oeil d’envie dans les
maifts de la maifon de 'France cette Efpagne qu’elle
avoit long-temps "difputéè comme fon patrimoine.
Iiippetda parvint à éteindre entièrement ces vieilles
haines ; il parvint à conclure en 1525 un traité de
paix & de commerce entre l’empereur & le roi
d’Efpagne; alors fa faveur fut au comble; on le
regarda comme un homme à qui rien n’étoit ira- -
poffible, & qui favoit triompher de tous les obf-
tacles ; on le fit duc, grand d’Efpagne , miniftre
delà guerre, de la marine, des finances, premier
miniftre enfin, an titre près. Cet engouement n’eut
qu’un temps , même fort court :'dês 17 26 , on fut
obligé d’éloigner Ripperda des affaires & dé la
cour. Il' alla chercher un afyle dans la maifon '
de Staahope, ambafladeur d’Angleterre à Madrid ;
cet afyle n’en fut pas un pour lu i, il y fut enlevé'
& enfermé dans le château de Ségovie ; il
y refta jufqu’au 2 feptembre 17 2 8 ,, qu’il trouva
le moyen de fe fauver de fa prifon ; il paffa
d’abord en Portugal, de là en Angleterre, & revint
dàns^la Hollande fon pays. Il ne s’y borna pas ,
le repos n’étoic pas fait pour lu i; il connut en
Hollande un envoyé de Maroc, qui jugea qu’un
tel homme plairoit à Mulley Abdalla fon fouverain,
il ne fe trompa point ; Ripperda eut bientôt à
Maroc le crédit & le pouvoir qu’il avoit eus en
Efpagne; pour s’affermir dans ce pays, il fe fit
mahométan, ce qui contribua peut-être, contre
fon attente, à l’y faire méprifer ; il prit le nom
d’Ofman. Il étoit dans fa deftinée de vivre dans
une alternative perpétuelle de faveur & de dif-
grace’ ; il fut difgracié & mis en prifon; au bout
de deux mois, on lui rendit' la liberté, mais on
lui défendit de paroître à la cour. Comme il falloit
toujours qu’il parût au premier rang par-tout où
il étoit, il fe fit apôtre & chef de fe&e ; il fit un
/mélange des trois religions, ju iv e , chrétienne &
mahomérane, ôc il eut un parti parmi les amateurs
de nouveautés ; enfin il fut chaffê de Maroc en
17 3 4 , & toute cette gloire & toute cette puiffance
vinrent aboutir au.mépris général. Il mourut k
Tetuan en 17 3 7 .
R 1 Q
R IQU ET ou R IQ U E T Y , ( Hîfl. moi. y famille
originaire de Florence', & depuis long-temps
établie en Provence. Le premier de cette famille
qui s’y établit, fut Pierre de Riquety. Robert d’Anjou
, roi de Naples, ayeul de la reine Jeanrte Iere. 9
emmena Pierre en Provence, le fit capitaine &
châtelairl du château de la ville de Seine, où Pierre
fonda un hôpital. Il mourut en 13 5 0 , & fut
enterré dans cet hôpital. On y voyoit encore au
fiècle dernier fon jnaufolée & fa r.epréfentatio’n ;
il étoit, l’épée à la main, revêtu d’une cotte
d’armes à l’antique ; de lui defeendènt d'un côté
D d a cl
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