
comme fi un arrêt de mort ne devoit pas être
cenfè annuilé par un furfis de quatorze ou quinze
ans, car ce ne fut qu’en .163$ qu’il fut exécuté.
Raleigh, toujours utile, avo:t employé le temps
'dé Ta prifôn a compofer fon Hijloiré du monde -,
ouvrage favant ; il n’en publia d’abord qu’une
partie, il ne fut pas content du fuccès, il jetta
au feu le relie de l’ouvrage; on a de lui encore
une relation de la découverte de la Guyane.
R A M
RAM ou BRAMA » f. m. ( ////?. mod. Mythol. )
c*eft le nom que lés idolâtre's de l’Indoflan donnent
au principal des trois dieux du premier ordre,
'qui font l’objet de leur culte ; les deux autres
font V-iftnou & Ruddiren. La religion primitive
des Indiens n’admettoit qu’iin Seul dieu. Il
paroît par le livre appelle vedam , qui contient
leur loi .& leur théologie , que T Etre
iyprême créa ram ou Brama ; malgré cela
leùf religion s’étant corrompue , & ayant dége-
n iré en idolâtrie, les b ram in es ou prêtres fu bMi-
Jraerent un grand nombre de divinités ridicules
au feul dieu de l’univérs, que lés Indiens ado-
jroient ,d.ans lesjemps les plus, reculés. Telle fut
la fource de la fortuné de Brama, de créature il
devint dieu. Les differentes feéles des idolâtres
de l’Indoflan attribuent des origines ridicules à
cé diéu. Quelques-uns croyent qu’il fut créé le
premier 8ç qu’il doit être préféré à Vi fin ou 8l à
Ruddiren ; d’autres au contraire donnent la préférence
à l’un de ces derniers; quoi qu’il en foit
de ces importantes querelles, on dit que le Tout-
puifiant après avoir créé Brama , lui donna le
pouvoir dé créer l’univers & tous les êtres qui!
s’ y trouvent^; en conféquence, .il créa les différens1
inondes & les hommes ( il fe rèpofa fur dés minières
©u dieux fubalternes, du foin des “Créa don s de
détail, telles que les plantes, .les herbes, &c.
Les Malabares au contraire prétendent que la
faculté de créer lui fut donnée par Vifinou, quoique
d ’autres a'{furent que ce dernier n’ a eu dans fon
département que le foin de veiller à la confer-
vation des êtres créés par ram ou Brama. Quant
' aux bramines ou prêtres qui prétendent tirer leur
origine de Brama, ils ioutiénnem fa primauté,
& difënt que le Tout-pniffant lui donna le pouvoir
de créer & de gouverner l’univers.'Ils ajoutent
que Dieu, femblable à un grand ro i, dédaigne
de fe mêler des affaires de ce njonde qu’il fait
gouverner par des minières. La fonéiion de'
Brama eft, félon e u x , de fixer la bonne ou la
mauvaife fortune, le temps de la durée dé la v le ,;
en- un mot, tous les événemens qui arrivent d?ns
les huit mondes; pour le foulager on lui donne
un grand nombre de fiihdélègués & un premier
xniniftre qui prëfide fur eux. Suivant les fiélions
des fcramines, le dieu Brama fut créé avec cinq
sêres, mais II ne lui en rcfle que quatre, parce
que Viftnou, fuivant les uns, & Ruddiren ou
Iffurén, fuivant les autres, lui coiipâ une dé ces
têtes. Suivant les fe&ateurs de Brama, ce dieu
réfide dans Brama-logum, qui eft lé huitième ciel,
c’e ft-à -d ire le plus proche de celui „où réfide le
dieu fuprême. Brama, félon eux, eft fùjer à la
mort, & quelques-uns même prétendent qu’il meurt
& revient à la vie tous les ans. On lui Vienne deux
femmes ; la première eft Sarafvati, qui eft fa propre
fille ; la fécondé s’appelle Qjdatri. De la première
il eut un fils nommé Hacha; il en eut un autre
qui fut produit par le fâng qui découla de fa fête
coupée, on l’appelle Sagatrakavashen, il a cinq
cents têtes & mille bras. Brama eut encore un
autre fils appelle KaJJiopa, qui fut le .père des
bons & des mauvais anges. Quoique fuivant le
vedam, ou livre de la loi, Brama ait. été créé le
premier, il y a une feéte de Banians qui lui re*
fufe les honneurs divins. (A . R. )
RAMADANS ouRAMA ZAN , f. m. ( Religion
des, Turcs. ) nom de la lune, pendant laquelle les
Turcs font le carême avec un jeûne auffi patient
qu’auftère; ni la condition des perfonnes , ni la
longueur des jours, ni là chaleur, ni la fatigué
du travail ne les diïpenfenc de cette abftinence.
Dans la marche des troupes, où il femble que
l’exercice dp la guerre bannit celui desînftitmions
religieùfés , les foldats turcs qui fatiguent beaucoup
en p a fiant les déferrs de l’Arabie pétréé,
jeûnent avec autant de rigueur que les perfonnes
les plus oifives. Voici les détails que Tournefoft
donne du ramadan ou carême des Turcs, car le
nom du mois a paflé à celui de leur carême.
Le carême,, ditril, a été établi pendant la lune
de ramadan, parce que Mahomet publia que l’al-
coran lui avoir été envoyé du ciel dans ce temps-là.
Le jeune qu’il ordonna eft différent du nôtre ,
en ce qu'il eft abfdîùment défendu, durant tout
le cours decètté lu ne, de manger, de boire ,
ni de mettre aucune chofe dans la bouche, pas
même de filmer, depuis que le foleil fe lève juf-
qu’à ce qu’il foie couché. En récompenfe, tant
que la nuit dure, ils peuvent manger & boire ,
fans difiinétion de viande ni de boiffon , fi l’on
en excepte le vin , car ce feroit un grand crime
d’en goûter, i& ce crime ne s’expioit autrefois
qu’en jettant du plomb fondu dans la bouché des
coupables; on n’eft, pas fi févère aujourd'hui,
mais on ne laideron pas d’être puni corporellement.
L’eau-de-vie n’eft pas épargnée la nuit
pendant ce temps de pénïtencè, encore moins le
forbet & le café ; il y en a même' qui, fous prétexte
de pénitence, le nourri fient alors plus dé-
liciéufement que tout le refte de l’année.
L’ amour-propre, qui eft ingénieux par-tout,
leur infpire de faire meilleure chère dans les temps
deftinés à la mortification; les confitures confolent
l’eftomsc des dévots, quoiqu’elles ne foient ordinairement
qu’au miel & au réfiné. Les riches
©bfervent le carême auffi févèrement que les pauv
re s , les foldats de même que les religieux, &
le fultan comme un fimple particulier. Chacun
fe repofe pendant le jour, & l’on ne penfe qu’à
idonnir, ou aii moins à éviter les exercices qui
altèrent, car c’eft un grand fupplice que de ne
pouvoir pas boire de l’eau pendant les grandes
chaleurs. Les gens de .travail f les voyageurs',
les campagnards fouffrent beaucoup ; - il eft
vrai qu’en l^ur pardonne de rompre le jeûne ,
pourvu quHls tiennent compte des jours ,, & à
condition d’en jeûner par la fuite un pareil
nombre, quand leurs affaires le leur permettront ;
.tout bien confîdéré, le carême chez les Muful-
mans n’eft qu’un dérangement de leur vie ordinaire..
Quand la lune de Caban, qui précède immédiatement
celle de ramadan, eft paffée, on çbferve
avec foin la nouvelle lune. Une infinité de gens
de toutes fortes d’états fe tiennent fur les lieux
félon eux l’efprit de mortification qui doit purifier
l ’âme des Mufulmans ? Ceux qui aiment la vie
déréglée fouhaireroient que ce temps de pénitence
durât la moitié de l’année, d’autant mieux qu’il
eft fuivi du grand b air am, pendant lequel, par
line alternative agréable, on dorr toute la nuit,
& l’on ne fait que fe réjouir tant que le jour
dure. {H . J'.')
| RAMAZ ZIN1 , ( B e r n a r d i n ) Hiß. litt, mod.)
{ médecin italien célébré du dernier fiè cle , qui
f exeiça fon a r ■ avec fuccès à Carpi fa patrie, &
! à Rome, puis à Moclène & à Padoue, où de plus
[ il i’enfeigna. Il fonge< it à tout le monde on a
j-de lui un tra.fé de la conrervation de la famé
i des princes , mais on en a un auffi fur les mala-
| dies des ariifam : un de fes principes étoit que -
Lpour confer ver la fan té , il jalloit.-vari-er fes occu-----
f p ad ms & fes exercices. Né en 16 3 3 , mort en
en 1714.
é le v é s ,'■& courent avertir qu’ils l’ont apperçue ;
'les uns -agifient par dévotion, les autres pour
obtenir quelque récompenfe. Dès le moment qu’on
eft affuré du fait, on le publie par toute la ville , -j
& on commence à jeûner. Dans les endroits où
51 y a du canon , on en tire un coup au coucher
du foleil. On allume une fi grande quantité de
lampes dans les mofquées, qu’elles refiemblent à
des chapelles ai fien tes, & l’-on pi en d foin de
faire dé grandes-illuminations fur les minarets
pendant la nuit.
Les Muezins, au retour de la lune, c’e fi-à-
dire, à la fin du jour du premier jeûne, annoncent
à haute voix qu’il eft temps de prier & de manger.
Les pauvres Mahomet ans, qui ont alors le
gofier fort fe c , commencent à avaler de grandes
potées d’eau, & donnent avidement fur les? jattes
de ris. Chacun fe régale avec fes meilleures pro-
vifions, & comme s’ils appréhendoient de mourir
de faim , ils vont chercher à manger dans lés
rues, après s’ètre bien rjfïafiés chez eux; les uns
courent au café, les autres au forbet. Les plus
•charitables donnent à manger à tous ceux qui fe
préfentent. On entend les pauvres crier dans les
rues : je prie Dieu qu’il remplifle la bourfe de
ceux qui me donneront pour remplir mon ventre.
Ceux qui croyent raffiner fur les plaifirs , fe fatiguent
la nuit autant qu’ils peuvent pour mieux
repofer le jo u r , & pour laifier pafier J e temps
du jeûne fans en être incommodés On fume donc
pendant les ténèbres après avoir bien mangé; on
joue des inftrumens; on voit jouer les marionnettes
à la faveur dès lampes,.
Tous ces divertifiemens durent jufqu’à ce que
Taurore éclaire afiez pour diftinguer , comme ils
difént| un fil blanc d’avec un fil noir; alors on
fe repofe, & l’on donne le nom de jeûne à un
foinmeil tranquille qui dure jufqifà la nuit. Il n’y
» que ceux que la néceffité. oblige de travailler,
v-oiLt à leiur ouvrage ordinaire. Où eft donc
RAM BO U IL L E T , ( d’A ngennes d e ) Hifl.
de France) noble & ancienne mai fon françoife ,
qui a tiré fon nom de la terre- d’Angennes dans
le Thimersis.
i° . Un d’ Angecnes fut tué à la bataille (TAzin-
court en 14 15 .
a°. Régnault d’Angennes, feigneur de Rambouillet,
fut chambeilan de'Charles VI. En 13 9 a ,
il fut fait capitaine du château du Louvre ; en
1404, premier chambellan •& .capitaine des gardes
du dauphin, Louis , duc de Guyenne..En 14 13 ,
il fut fait prifonnier par les faél eux de Paris ;
devenu 1 bre & rétabli dans le gouvernement du
château du Louvre , il le remit en 14 15 au duc
de Guyenne, dont il reçut une gratification en
confidération de fes fervices, & de ce q u ’ i l l'avoir
enfeigné au fait de la jouxte, & avait été le premier
contre qui il s’ étoit ejfayé & avoit jouxté.
30. Jean d’Angennes, fils de Régnault, défendit
en 14 17 , pendant dix mois contre les Anglois ,
la ville de Cherbourg. On dit que le roi d’Angleterre,
l’ayant pris dans'Rouen , lui fit trancher
la tête.
4°. Jean d’Angennes I I , fon fils, prit d’afiant
la ville de Mantes fur les Anglois en 1442 , &
en fut fait gouverneur ainfi que d’Angoulême.
50. Jacques d’Angennes,fon petit-fils, feigneur
de Rambouillet comme les précédens, chevalier
de l’ordre du ro i, capitaine des gardes des rois
François I , Henri I I , François II Ce Charles IX ;
lieutenant-général des armées & gouverneur de
Metz, eut neuf fils dont cinq ont formé autant
de branches; nous r.e parlerons, fuivaut notre
méthode ordinaire, que*de ceux qui ont joué un
r.ôle dans l’hiftoire; tels furent :
6 °. Le cardinal de Rambouillet, Charles d’Angennes,
évêque du Mans, ambafiadeur à Rome,
qui fe trouva en 1563 à la clôture du concile
de Trente^ 6$ affifta en 1583 à un concile delà