
lui rendit la Norwège, lui accorda fa foeur en
mariage , & d’un ennemi dangereux fe fît un ami
puiffant & fidèle. Le nouveau roi voulut donner
à fes états une religion nouvelle. Il fit prêcher
l’évangile ; mais fi ce piince avoit le zèle d’un
miffionnnire, il avoit aufîi la rage d’un perfécuteur :
tous ceux qui refusèrent le baptême furent dépouillés
de leurs biens. Le peuple indigné fe
iouleva : Canut, roi d’Angleterre & de Dané-
marck , laifît cette circonftance. O lu f fat dé--
trôné , il s’enfuit en S.'*'de , paffa en Rufiie ;
revint à la tête d’une armée, & ne furvécut pas
à fa défaite. Sa mort arriva vers l’an 1028.
£ M. d e S a c y . )
O L Y
O L Y B R IU S , ( Hiß. Rom. )
Faifons VOlybrius , l’occifeur d’ianocens »
dit ï^afcarille dans l’Etourdi. On ne voit pas trop
dans la vie de cet empereur, ni dans fon règne
très-court, ce qui a pu donner lieu à ce proverbe.
Tout ce qu’on fait de lui , c’eft qu’il avoit époufé
Placidie, fil 1 e de V al e n timen l l l , qu’il fuecéda dans
l ’empire d’Occident à Anthémius , le 1 1 juillet
472 , & qu’il mourut de maladie le 1 3 o&obre
de la même année.
O L YM P IA S , ( Hiß. anc. ) fille de Neopto-
lème , & . foeur d’Alexandre, roi des Moloffes ou
des Epirotes , femme de Philippe , roi de Macédoine
& mère d’Alexandre-le-grand , n’en fut pas
plus heureufe pour tenir de fi près à de fi grands
hommes. Philippe ne put vivre avec e lle , & la
répudia ; ils s’accufoient de part & d’autre, & de
jaloufie & d’infidélité , & Philippe reprochoit à
Olympias une humeur infupportable ; il époula
Cléopâtre , nièce d’Attalus, ce qui excita d’abord
entre Attalus & Alexandre , enfuite entre ce
même Alexandre & Philippe , qui prit le parti
d’Attalus, des querelles fanglantes, où Çhilippe
parut trop manquer de tendreffe pour fon fils ,
& Alexandre de refpeâ pour fon p ère ; Alexandre
quitta la cour de Philippe, & mena fa mère
en Epire, où il la laiffa comme en dépôt jufqu’à
ce qu’il montât fur le trône ; elle fut foupçonnée
d’avoir eu part à la mort de Philippe, tué peu
de temps après par Paufanias , & les honneurs
qu’elle fit rendre à la mémoire du meurtrier fe rainèrent
dépofer contre elle. Elle efpéra gouverner
f©n fils, mais on ne gouvernoit point Alexandre
; elle refufa toujours de fe prêter à la prétention
ridicule qu’avoit Alexandre d’être fils de
Jup iter, elle ne fit qu’en plaifanter : pourquoi,
difoit-elle , voulez-vous me brouiller avec Junon ?.
Après la mort d’Alexandre, tout le monde voulut
lui fuccéder. Antipater eut la régence, & Olym-
»las fe retira de nouveau en Epire ; Antipater en
mourant nomma Polyfperchon pour le remplacer
dans la régence; celui-ci crut avoir befoin de s’appuyer
de l’autorité d'Olympias, il la fit revenir
d’Epire v offrit de partager la régence avec e lle ,
& lui donna dc> confeils1 de modération & de
paix qu’elle ne fuivit pas, elle écrafa fes ennemis,
& par-là elle s’en fit de nouveaux; elle fit périr
Afidée ou Philippe, frère naturel d’Alexandre; elle
envoya un poignard , une corde & de la ciguë à
Eurydice , femme d’Aridée, ne lui laiffant que ie-
choix du genre de mort. Eurydice choifit la corde &
s’étrangla,, niais après avoir fait, contre fa cruelle
ennemie, ces imprécations d’une mourante, que-
les anciens croyoient toujours exaucées par ies
dieux :
Diris agam vos y dira detèfiatio
Huila expiatur viclimâ.
Une-autre maxime du même poète (Horace) s’applique
bien naturellement à eës politiques fi imprudemment
cruels , qui, lorfque la fortune paroît les-
féconder, fe permettent tout contre leurs ennemis r
Ehm !
Qtiikni temerè in noßnet legem fançimus tniquam !
Caffandre, fils d’Antipater , voulant-fe défaire
d ’Olympias pour régner feul, fe fervit contre elle
de ies cruautés , & la fit açcufer publiquement
dans l’affemblée du peuple par les parens & les
amis de ceux qu’elle avoit fait ^mourir ; elle fut
. condamnée , mais abfente ,. & fans que perfonne fe
préfentât pour prendre fa défenfe ; Caffandre alors
lui fit offrir une galère pour la tranfporter à
Athènes & la fouftraire à l’exécution de fon juge--
ment ; elle comprit que les mefures feroient prifes
pour la faire périr en mer, elle répondit que rien
ne pourroit la réfoudre à la honte de la fuite y
& elle demanda d’être entendue dans l’affemblée
du peuple : c’eft ce que ' Caffandre redoutoit le
plus, il fe hâta d’envoyer des foldats pour la tuer;,
mais plufieurs de ces foldats avoient fervi fou s.-
Philippe & fous Alexandre , ils refpeâèrent la
veuve & la mère de ces héros, Caffandre envoya
contre elfe ces mêmes ennemis qui l’avoient ac-
eufée devant le peuple , & qui avoient tous quelque
parent ou quelque ami à venger fur elle J.
M m furent impitoyables & immolèrent Olympias
, l’an 3 16 avant J . C.
O LYMPIODORE , {Hiß. litt.) philofophe pé-
ripatéticien d’Alexandrie , fous l’empire de Théa-
dofe le jeune, au cinquième fiècle , a commenté
Ariftdte & Platon , & donné une vie de ce dernier*
O M A
OM A R , ( Hiß. des Califes ) fucceffeur d’Aboit-
bekre , ou A b u -B ek e r, 'ou A b u -Beere» ( Voyeç
cet article. ) La tragédie de Mahomet, de M. de
Voltaire, quoique l’horrible attentat du quatrième
a&e & la cataftrophe funefte du cinquième , n’appartiennent
pas véritablement à l’hiftoire de Mahomet
, a d’ailleurs de grands rapports avec
i’hiftoire. Zopire eft Abufofîan , l’ennemi le p'us
conftant de Mahomet. Omar&ft. peint avec la plus
grande.-vérité ; c’étoit un fanatique , qui d’abord
avoit voulu affaffmer Mahomet , par zèle pour
l’idolâtrie, & qui enfuite, changé par la leéhire
de quelques morceaux de l’alcoran , auroit voulu
foumetrre la terre entière à fon nouveau maître,
& lui facrifier tous fes ennemis ; c’eft lui q u i,
dans la pièce , confeille le meurtre de Zopire , &
qui indique les moyens de confommer ce crime ;
dans l’Hiftoire, il demande à Mahomet la tête d’A-
bufofian ; enfin on retrouve par-tout, dans l’hif-
toire comme dans la tragédie de M. de Voltaire,
C e f a r o u c h e Omart
Q u e l ’ e r r e u r a u jo u r d 'h u i c o n d u it a p r è s fo n char ,
Q u i c o m b a t t i t lo n g - t em p s le t y r a n q u ’ i l a d o r e ;
Cet Omar à qui Zopire dit :
E h b i e n , a p r è s f îx a n s t u r e v o i s t a p a t r i e ,
Q u e t o n b r a s d é f e n d i t , q u e t o n coe u r a t r a h ie ;
C e s m u r s f o n t e n c o r p le in s d e t e s p r em i e r s e x p lo i t s .
D é f e r t e u r d e n o s d ie u x - , d é fe r t e u r d e n o s l o i ? ,
Perfécuteur n o u v e a u d e c e t t e c i t é f a i n t e ,
D 'o i i v ie n t q u e t o n a u d a c e .e n p r o fa n e l ’ e n c e i n t e ? .........
T o i -m ê m e .a lo r s , t o i -m ê m e é c o u t a n t l a r a i fo n ,
T u v o u l u s d a n s f a fo u r c e a r r ê t e r l e p o i fo n j
J e t e v i s p lu s h e u r e u x , & p lu s ju f t e & p lu s b r a v e ,
A t t a q u e r le t y r a n d o n t j e t e v o i s l ’ e f c l a v e ;
S ’i l e f t u n v r a i p r o p h è t e , o f a s - t u le p u n i r ?
S ’ i l e f t a n im p o f t e u r , o f e s - t u l e f e r v i r ?
Cet Omar enfin qui répond à Zopire :
J e v o u l u s l e p u n i r , q u a n d m o n p e u d e lu m iè r e
M é c o n n u t c e g r a n d h om m e e n t r é d a n s l a c a r r iè r e J
M a i s en fin , q u a n d j ’ a i v u q u e M a h om e t e f t n é
P o u r c h a n g e r l ’ u n i v e r s à f e s p ie d s c o n f t e r n é ;
Q u a n d m e s y e u x é c l a i r é s d u f e u d e fo n g é n ie
L e v i r e n t s ’ é l e v e r d a n s f a c o u r f e in f i n i e ,
E l o q u e n t , in t r é p id e , a d m i r a b l e e n t o u t l i e u ,
A g i r , p a r le r , p u n i r o u p a r d o n n e r e n d i e u ,
J ’ a iT o c ia i m a v ie I f e s t r a v a u x im m e n f e s ;
D e s t r ô n e s , d e s a u t e l s e n f o n t le s r é c o r é ip e n fe s ..........
Tu m e v o i s a p r è s lu i le p r e m i e r d e l a t'erre :
L e p o f t e q u i t e r e f t e e f t e n c o r e a f fe z b e a u ,
P o u r f lé c h i r n o b lem e n t fo u s c e m a î t r e n o u v e a u .
Ce fut en effet le parti que prit Abufofian. « Il
« étoit bien difficile , dit M. de Voltaire, qu’une
» religion fi fimple & fi fage , ( en comparaifon
».de lid o lâ tiie ) enfeignée par un homme tou-
» jours victorieux, ne fubjuguât pas une partie de
». la terre. »
Omar fut tué fan 23 de l’hégire, & 643 avant
J . C . , par un efclave Perfe , nommé Firoux , &
fufnommé Abouloulou, l ’homme a la perle.
Le huitième 'calife de la race des Ommiades,
qui monta fur le trône, l’an 99 de l’hégire , l’a n 7 1 7
avant J . C . , & qui mourut deux ans après, fe
nommoit aufli Omar.
OMB
OMBIASSES , f. m. pl. ( Hiß. mod. Culte ) ce
font des prêtres parmi les nègres, habitans de
file de Madagafcar, qui font en même temps le
métier de médecins , de forciers & d’aftrologues»
Ils vendent au peuple fùperftitieux des billets
écrits en caraétères arabes , qu’il regarde comme
des préfervatifs contre le tonnerre, la pluie, les
vents, les bleffures à la guerre , & même contre
la mort. D’autres mettent ceux qui les portent
à couvert des poifons, des animaux venimeux ;
il y en a qui garantiffent des maifons & des villes
entières du feu & du pillage. O11 porte au cou ces
fortes de billets confus en fachets. Au moyen de
ces talifmans , les Ombiajfes ont le fecret de tirer
un profit immenfe des peuples féduits , qui n’ont,
d’autre religion que ces fuperftitions ridicules.
Lorfque quelqu’un tombe malade ou en démence,
on envoie chercher un Ombiajfe, qui eft chargé
d’aller au tombeau du père du malade qu’il ouvre £
il évoque fon ombre , & la prie de rendre le
jugement à fon fils , après quoi le prêtre retourne'
vers le malade, lui met fon bonnet fur la tête,
lui promet un fuccés infaillible , & fans l’attendre ,•
a foin de fe faire payer de fa peine. Mais la plus
affreufe fupcrftùion à laquelle ces impofleurs donnent
les- mains , 'c’eft i’ufage où font lés habitans
de Madagafcar de facrifier le premier né de
leurs beftiaux à Dieu & au diable à la fois ; fur
quoi il eü bon d’ob fer ver qu’ils nomment Satan
le premier dans leurs prières , & difent, dianbilis
aminnam-habare, ce qui fîgnifie, le feigneur diable
& dieu. ( A . R .)
O M E
OMER , ( Sain t ) Sanâus Audomarus. ( Hiß.
eccl. ) élevé au monaftère de Luxeuil, il bâtit
celui de Sithieu, aujourd’hui Saint-Bertin . du nom
du prêmier ou fécond abbé , fon neveu. ( Veyez
B e iitin. ) (S a in t) Le roi Dagobert nomma, en
636 , faint Orner évêque de Térouane , & ce fut
alors qu’il fonda, dans fon diocèfe, cette nouvelle
abbaye. Il mourut en 668.
OMÈTOCHTLI ; ( Hiß. mod. Superfit. ) c’eft le
nom fous lequel les Mexicains défignoient le dieu
du vin. { A . R .)
O - M I
Q-MI-TO ; ( Hiß. mod. ) c’eft le nom que les
M 2