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“ voit portés ; thaïs cette tentative de Narctfife
produifit l’effet defiré; car, pour ne pas l’écouter,
ils déclarèrent qu’ils étoient prêts a fuivre leur
général.
Claude étoit fait pour ê:re ti*ompé ; maisNar-
êijfe le trompoit .avec une impudence trop criminelle.
Les Bithyniens accufant à Rome l’intendant
Juriius Cilo , que Narcijfe protégeoit, ,& déclamant
Contre lui avec tant d’emportement, que la con-
fufion des voix empêchoit l’empereur de les entendre,
Claude demanda ce qu’ils difoiem, Narcijfe
prit fur lui de répondre qii’ils exaîtoient Cilo juf-
qu aux deux, & qu’ils rendoient grâces à l’empereur
de le leur avoir donné. Eh bien ! dit l’empereur,
puifqu’ils en font fi contens., qu’il refie encore
deux ans chez eux.
Lorfque Meffaline eut époufé 'Silius, les affranchis
tremblèrent, pour la vie de Claude & pour leur
puiffance. Narcijfe réfolut de perdre Meffaline, &
I l y parvint • ( vcye^ l’article Me s sa l in e ) mais,"
s’étant déclaré contre le mariage de Claude avec
Agrippine., fan crédit vint échouer contre la-
,puiffance He cette fécondé femme ,j elle tfapperçut
que Narcijfe, après avoir fait périr Meffaline,
paroiffoit prendre fes enfans fous fa proteftion,, &
s’oppofoit au deffein qu’elle avoit de faire paffcr
l’empire à Néron ; elle le-rendit fufpeâ à Claude,
& le fît éloigner : il âlla en Campanie prendre
les eaux pour la goutte ; là finit fon pouvoir.
Agrippine, délivrée d’un tel furveillant, fe défit
de Claude,, après lui avoir fait adopter Néron.; ,& ,
devenue toûte-puiffante , elle obligea Narcijfe de
fe donner la mort dans fa retraite. Ainfi Narcijfe
ne commit point les crimes que Racine lui fait
-commettre dans Britamiicus ; mais on voit qu’il
Ctoit très-capable de les commettre. Néron n’eut
point de part à fa mort, & regretta en lui un
confident qui eût été très-afforti à fes vices encore
.caches, eu jus àbdiiis adhac vitiis,...................................mire con- \
gruebat. Agrippine, étoit parvenue à rendre Narcijfe
prefque intéréffant : i ° . Il avoit raifon de vouloir
que l’empire ne fut point enlevé,à Britannicus par
im étranger, & qu’un fils ne fut pas dépouillé
de la fuçceffion de fon père. 2°. L a prompte mort
de Claude, arrivée aufiî-tôt que Narcijfe ceffa d’ètre
à portée de veiller fur fes jours, ht voir combien
l’ambition même de Narcijfe & le defir de
conferver fa faveur, avoient été utiles à l’empereur .
Claude. 3 9. Narcijfe, avant.de mourir, fit uneaâion :
louable. Dépofitaire de papiers importans , qui au-
roient été dans la main d’Agrippine une fqurce
:inépuifable de reffentimens & de vengeances
contre le s principaux citoyens, il eut grand foin.;
de les brûler, Ge qui dépofe le plus hautement
contre lu i, c’eft fa prodigieufè fortune. Après .avoir
-vécu avec tout le fafte des Lucullus & desCraffus,
illa'iffa quatre cents millions de fefterces (cinquante
millions de nos livres.) Il méritoit fon fo rt; mais
£>o a eu raifon de dire que, dans des occafions
^datante*, il ..avoit .montré une .'Capacité Si. une |
N A R
fermeté au-deffus de fa condition. Il mouFUt l’ait
S4 de Jéfus-Chrifi.
Narcijfe eft auffi le nom d’un jeune athlète qui
avoit eu le plus grand crédit fous le règne de
Commode, mais qui, étant enfuite entré dans la
confpiration contre ce prince , l’étrangla en feignant
de lutter contre lui par jeu : l’empereur
bevère, cinq ans après, vengea Commode, en expo-
\znt Narcijfe aux lions avec cet écriteau: meurtrier
de Commode. ( L ’an 197 de Jéfus-Chrifi.)
Saint Narcijfe évêque de Jérufalem , vivoit dans
le fécond & le troifième fiècles de l’Eglife. Son
hiltoire eft tres-remplie de prodiges & de merveilles
ce qm prouve qu’on ne-la fait pas. Ce fut lui qui
contera le facerdoçe à Origène. Gn croit ,qu’il
mourut vers l’an -2 16 ; .on dit qu’il avoit cent-
teize ans ce qui paroît faire partie des merveilles
de fon hiftoire.
y y a deux perionnages de ce nom :
très-connus^dans l’hiftoire, à des époques & dans
des états differens.
I". NARSÈS o oN A R S I, roi de Perfe, fuccefieur
de Varanes fon père ; il.mo.nta fur le trône
» f Rue,;re, îtl!x Romains , s’empara de
k Mefqpot.™.e & de l’Arménie, remporta même
quelques avantages fur Galénus, que Dioclétien
avoit envoyé pour le combattre, mais fut enfuite
complètement battu par xe même Galérius
Tout treoehlojt, quand de 4oin nous vîmes dans.la plaine
Sur le camp de Narsès fondre l’aigle romaine :
C’ ëtoit Galérius , & t-U.vis quel revers
Mit en .ee jaur.la Perfe & fon roi dans nos fers.'
(B ru e y s , tragédie de Gabinie. )
• m r wWWaBryxiu iers des Kûmam&*
mais il fut mis en- fuite , & demanda la paix en
fupphant. Quelques-uns .jugeoient que le moment
etoit arrive de, réduire la Perfe en province de
1 empire romain ; mais Dioclétien ne voulut pas
dit-on, prendre ce qu’il n’étoitpas en état de garder”
ce prince avoit d e là fageffe dans le caralère &
de la modération dans les délire. Il favôit que
Trajan s’étflit beaucoup occupé de ce projet &
n y avoit pas,réuflL Il voulut mettre à profit cet
exemple. Il fe contenta de faire avec la Perfe une
paix folide & avantagenfe „.qui dura quarante ans '
phenomene rare dans l’hiftoite de la-gu.erre & de
. B i L eunuque Narsès, illuftre général de l’empire
, lous les empereurs Juftinien & Jufiin II Uni
avec les Lombards, il avoit écrafé Totila & les
Goths ; il devint fufpeâ pour avoir été trop utile -
fes conquêtes & les richeffes qu’elles lui avouent
J a r a s â l 3v0ie? t excité *’en™ ; ]es Romains,
qui lehaiflotent, le perdirent dans Pefprif de Juf-
ttn II neveu & fucceffeur de Jaffiniem, & ffir-
tout dans .celui de l’impératrice Sophie. Juftin c r «
«•op tafémenr qu un mot fuffiroit pour perdre un
homme tel que N dises; il le rappella & envoya
t-ongin pour commander à fa.place en Italie, fous
te nouveau titre d’exarque. L ’indifcrète & fupetbe
-e? JPISnafit .lîinlbtte à l’inj uflice, écrivit à
n a rs is: hateyvoire retour, les femmes, vous attendent
aansu. gynécée four filer avec vous ; verte? leur dif-
tn uer la laine, cefi l ’emploi d'un-eunuque, ho fier
n a rsis.lut répond -. je vais vous ourdir une trame
vous ne démêlere^ de votre vie. Il fe retire à
tapie s pie«, de foreur, & ne refpirant que ven-
geance ; il appelle ces Lombards qui- avoient déjà
Vaincu avec lui : Quitte^, 'leur dit-il vos pauvres
l e T P r " “ ^ dnnomei venei partager avec moi
H Italie: Une pareille propofion
flattoit un peuple guerrier & un prince avide
de conquêtes ; Alboin, -alors roi des Lombards , 1a
W m i m V i nfpbrr. Telle eft la tradition lapins
generale furlrntredufiion des Lombards en Italie.
Anaftafe le bibliothécaire tftus apprend que le
reflentiment. de -S/arsès dura peu , que le pape
Jean IILeûurut a Naples auffi-rôt que ^Tarses s’y.
’ ,qU éS0I,ta fes'Plaintes, qu’il le confola; I
gu il le calma , & qu’à f oree d’inftances il* fut 1<
pamener a Rome ; il paroît qu’il fe chargea de le
butiner auprès de 1 empereur. Aurais étant rentre
dans le devoir, & le pape répondant de lui à U
cour impériale , on oublia un premier mouvement,
pardonnable peut-être aumér-ite-outragé; on laifla
fiéarses vi vre à-Rome en particulier paifible. Il y
mourut, & fon corps porté à Goitftantinaple:, y
lut enterre avec pompe.
. A u re fte , les-favans diftinguent trois N u « « contemporains,
tous trois célèbres , tous trois.perfar-
mêniens, tous trois attachés aux empereurs de
A-onltantmopLe:: l’eunuque , qui eft le plus connu ;
un autre Narsès, frère d’Ararius & d’Ifaaces, dont
parle Frocope ; enfin un troifième, dont parle
Tbeophylacte danslthiftoirede l’empereur Maurice,
oc dont i heophane parle beaucoup auffi fous Juf-
SP 11 ’ Ttbôre, fous Maurice, & enfin fous
xhocas qui le. -fit brûler l’an É04.
On cherche quel eft celui de ces trois Narsis ,
dont a parlé le poète Gorippus, auteur contetn-
poratn^ dans le poème qu’il a compofé à la louange
üe Juffin IL : ce ne peut-être l’eunuquepCorippus
peint un jeune homme d’une beauté frappante,
daine parure recherchée ’& affiortie à fa -figure •
1 eunuque Narsès étoit alors dans l’extrême vieil-
« n ’eft pas non plus le fecond, il avoit été
nie Tous l’empire de luftinien dans la guerre des-
Lerfes. .Refte que. ce foit-du [troifième Narsès que
gorippus, ait parlé...
N A SN
A S I, f. m. f Hiß. anc. Gr.mod. ) c’eft à-dire,
en hébreu, prince , qui fe trouve ibuvent dans les
livres des- Tu i f . Onde donnoit; autrefois aufou -
,yerain.jpge & grand préfidént de leur lanhédrùi,
3 Les J111.S modernes ont encore retenu ce titre; Sc
leurs rabbins, quie'imaginoiemètre les princes & les
chois de ce peuple difperfé,s?attribuentcetce autorité
comme une marque de leur préter-dueaurorité. (G.)-
NASSANGI-3 A CH I, Cm . (JB/L'swmO'officier
en, Turquie^ dont la charge eft de fceller tous les
actes expédies par le tesfceregi-baclii ou premier
iecretau e du grand-vifir, & quelquefois les ordres
du fn.tan.
L e nom de nangi fe donne à tous les officier*-
du f c e a u ,& celui de naffangi-bachi à leur chef. H
n eft pourtant pas proprement garde des fceaux de
iempire ottoman, puifque c’eft le grand-vifir qui
eft charge, parle fultan même, du fceau impérial, Sc
qui le porte ordinairement dans fon fein.-Le na flbw -
bacht a feulement la fonction de fceller , fous les-
ordres du premier miniftre, fes dépêches, les délibérations
du divan, & les ordonnances ou katchérifs
du grand-feigneur.
Si cet officier n’efi que baefia â dèux queues, ou
Amplement effendi, c’eft-à-dire homme de loi, i f
mentre point au divan ; il applique feulement fon
iceau iur de la cire-vierge contenue dans une petite
demtTgpmme dor creufe, fi .l’ordre ou la dépêche
! s aureftet a des feuverains, & fur le papier pour les-
autres. Il fe-tient tous les jours de divan dans une
petite chambre qui n’en eft pas éloignée , où if
cachette les dépêches & les facs d’afpres 8c de fui tanins
,qpt doivent être portés au t-réfor. S’il eft hacha
à trots queues , il a entrée Sc féance- au confeil parmi’
les yiiirs -de- banc, r
Tous les, ordres du grand-feigneur qnfémanent
de la chancellerie du grand-vifir pour les provinces,
de meme que ceux- qui fortent du bureau du def-
terdar , doivent être lus au naffangi-bachi par fon
lecretatre qn on nomme naffiangi-kafféiar-effendi I f
en ttre une copie qu’il remet dans une caffette. Les
, ordres qui ne s’étendent pas au-delà des murs de
Gontlanrtnople, n’ont pas befoin , pour avoir force
de lo t, dette.fcelléspar-cet o ffic ie r ,if fuifit qu’ils,
laient lignes du grand-vifir.-
Ee naffangi-bachi doit’ toujours être auprès de.
laperfonne du prince, 8c.ne peut en être éloigné,
que fon emploi ne foit donné à un autre. Lorfque
a grand-vifir marche à quelque expédition fins-
Je iulton , 4e najfangi-bachi le fait accompagner
pat■ unnuffangt-effendi, qui eft-comme fon fubftitut,
Ln..n, aux ordres émanés immédiatement de fa hau-
teüe , le naffangi-bachi applique lui-mème le tara
ou 1 empreinte du-nom du monarque, non pas'
au bas de la feuille,., comme céla fe pratique chez,
es autres nations, mais au’Haut dé là page avant
la première ligne,comme les Romains en ufoienti
dans leurs lettres. Ce tara eft ordinairement un:
vchiffre en lettres arabes, formé des lettres du.
nom du grand-feigneur. Guer. Mau,s des Turcs .
:tome I I . ( G. ): (■
N A S SAU , .{Hift. mod.) Grande 8c puifTanfe
jnailon gut.ttre fon nom de la ville fit .toqué