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juge des hommes, père des pauvres , 8c protecteur
des malheureux. Il conféra au troifième 1 empire
du troifiè/ne ciel , 8c la; furin tendance de tout
ce qui appartient aux facrifices & aux cérémonies
religieufes. Les indiens repréfenteôt cette trinke
de leur contrée par une idole à trois têtes
fur un même corps; d’où quelques auteurs concluent
qu’ils ont entendu parler de nos dogmes;
mais ils ont tort, cette théologie ridicule eu fort
antérieure à la nôtre. (A . R .)
PARAGE LSE ( A u r e l e - P h i l i p p e - T h é o p
h r a s t e B o m b a s t d e H o h e n h e i m ) {H iß . mod.)
Paracclfe étoit fui f ie ,n é dans le canton de Zurich
en 1-493• ^ avoit voyag é , il avoit vu les médecins
de prefque toute l’europe 8c avoit conféré
avec eux. Il fe don noit. pour le réformateur de
la médecine, 8c il voulut en arracher le fce.pt-re à
Hippocrate 8c à Galien ; il décria leurs principes
& leur méthode ; on lui reproche des erreurs, des
folies, de l’obfcurité, un orgueil cynique, fur-tout
une charlatanerie fans bornes ; mais ce fut lui qui
appliqua la chymie à la médecine, on lui doit la
eonnoifiance de l’opium 8c du. mercure., 8ç de la
manière de les employer. Paracelfe eft fur-tout le
héros de ceux qui croyant à là pierre philofophaleÿ
& qui fo n t, dit-on , en plus-.grand nombre, que
jamais. Ceux-là lui attribuent hautement,l’avantage
de l’ayoir poffédée., 8c ils ont fur-cela : fa propre
autorité. Dieu lui avoit, difoit-il, révélé le
fecret de faire de l’or 8c de prolonger, la vie^ Il
fe vantoit de pouvoir » foit par ce fecret de la
pierre philofophale, foit par là,vertu de fesremèdes,
conferver la vie aux hommes pendant, plufieurs
fiècles-, 8c il ne vécut pas un demi-fiècle. Il mourut
à quarante-huit ans en 15 4 1 a à Salrzbourg.
Ses oeuvres recueilliés en trois volumes in-folio,
toulent fur la médecine 8c la plïilofophie. Ceux qui
le jugent le plus favorablement, lui appliquent la
maxime: nullum magnum ingenium fine 'mixtura
dementict : point de grand génie fans un mélange de
folie. Mais ce font les gens médiocres qui ont fait
çeue maxime*
PARACHRONISME, f. m. ( chronolog. ) c’eft
uae erreur que l’on commet dans la chronologie,
ou la fupputation des tems , en plaçant un eve-
ment plus tard qu’il ne doit être placé» Le pa-
rachronifme eft oppofé a Y anachronifme, qui place
l ’événement plus, tôt qu’il n’eft arrivé. {D . J . )
PAR AD IN , ( G u i l l a u m e ) ( Hiß. litt, mod.)
écrivain du feizième fiècle , plus fécond qu’utile,
eft l’auteur d’une hiftoire de fon temps ^ depuis le
couronnement de François I er, jufquà lannee
M < o ; d’annales de Bourgogne, d’une chronique
de S a vo y e , de mémoires pour fervir à l’hiftoire
fie Lyon , 8cc. Il étoit doyen de Beaujeu, 8c vivoit
encore en i ç 8 i.
Il avoit un frère ( Claude , chanoine , dç Beau-
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jeu,) dont on a des alliances généalogiques de Franck
8c des dçvifes héroïques. Il vivoit en 1569.
PA R A D IS , ( Pau l ) ( Hiß. litt. mod. ) Le premier
profefieur hébreu , nommé au collège royal
par François Ier, fut Paul Paradis, furriorn-mé le*
Canofie, vénitien de n ai fiance, originairement
juif de religion ; il avoit abjuré fincérement, dit-
on , 8c n’avoit confervé de fon judaïfme quune
parfaite connoifiance de la langue Jïébraiqûe: On
afiure qu'il avoit un grand talent pour enfeigner ,
talent rare 8c qui ne fuit pas toujours le degré
de connoifiances. Marguerite reine de Navarre ,
qui vouîoitfavoir de tout 8c même de l’hébreu „
prit de fes leçons ; il paroît que-ce fut elle qui le
fit connoître au roi fon frère. On a de Paul Paradis
im dialogue latin fur la manière de lire 1 hébreu.
Les interlocuteurs font deux de fes difciples,
8c apparemment des meilleurs., c’eft Martial Go*
véan 8c. Matthieu Budée , fils du favant Guillaume
Budée. Jean Dufrefne, autre difciple de Paul Paradis
t & qui fut l’éditeur de cet ouvrage, annonce
encore dans fön avertiffement d’autres ouvrages
de fon maître.,". -
Paul Paradis faifoit des ve/s latins ; il y en a de
lui pour la reine de Navarre , à la tête dé fon
dialogue. Leger du Chef ne en fit fur la mort de
profefieur , arrivéé vers 15 55*.. Les voici ;
Infignis Paradlft Paule jfph ndor
Mufartim. Ckaritumque qnj peri/li
Tcttâ fiente Lutetia afi Olytnpo
Applaudtnte , ubi-nuHc fedes quiet us j
Defccnde hiic herum ; tui precantur :
Ham , pcfiquam im iia fata te tulerunt ,
Jfemo fùbfiitui tibi meretur.
Hâc çrg« rativne nunc neceffe eft »
Ut fis fuppofititius tibi ipfi.
Le fens général de ces vers , qui n’ont rien de.
piquant, eft: « defeends du ciel, reviens parmi
» nous, tu ne peux être dignement remplacé que
» par toi-même.
PA R AM O , ( L o u i s d e ) ( Hiß. litt, mod.) In-
quifiteur efpagnol, hiftorien 8c a polo gifte, ou plu-*
tôt panégyrifte de l’inquifition , comme l’annonce
le titre de fon ouvrage : de origine & progrejfu ojfiJ
cïi fanflee inquifitionis , ejufqüe utilitate & dignitatcl
Ce livre confoiant, qui confient la nombrenfe lifte
de toutes les vi&imes du fàint office , fut publié à
Madrid en 1598 , à la grande édification des
fiftèles.
PA R AO U ST IS . ( Hiß. mod. ) c’eft le nom que
les habitans de la Floride donnent aux chefs qui
les commandent , 8c qui marchent toujours à leur
tête. Ils font les feuls de"la nation à qui la polygamie
foit permife. Ils ont une très-grande
autorité fur les peuples qui leur font fournis,
qu’ils traitent en efclaves, 8t dont-la fucceftïon
t leur appartient.; on leur rend,de grands homieu.s*
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même après leur mort;-ou brûle lent habitation
8c tout ce qui leur appartenait, 8c les femmes ,
après les avoir pleures, fe coupent les cheveux
pour les ferner fur leurs tombeaux. Ces peuples
ne connoiftent d’autre divinité que le foleil, à
qui ils immolent des vi&imes humaines qu’ils
mangent enfuire.
P A R C IEU X , (A ntoine d e ) ( Hiß. litt. mod.) ;
Un de ces hommes autrefois rares; mais que l’éta--
blifiement de l’académie des fciences 8c l’efprit du
fiècle rendent de jour en Jour plus communs, qui
appliquent immédiatement 8c fenfiblement au bien
public, les connoifiances les plus abftraites, 8c qui
ont diflipé pour jamais les doutes que l’ignorance
affe&oit de répandre fur l’utilité de la fcience. On
connoît fon EJfai fu r les probabilités de la durée de ■.
la vie humaine, probabilités que la politique , da'ns
. les opérations, a fouvent befoin d’évaluer. On
connb.it fur-tout fon mémoire fu r la poffibilité à’a. '■
mener à Paris les eaux de la rivière d’Yvette. Il a ;
écrit auffi fur la trigonométrie 8c a perfectionné
l’art de faire des cadrans. Il étoit des académies
des fciences de France, de Suède, de Prüfte. Il
étoit né en 1703 , dans le diocèfe d’Uzès. Il mourut
à Paris en 17^9.
P ARDA ILLAN ou GO ND R IN, ) ( Hiß. de \
Fr. ) ancienne maifon Françoife, tire le nom de
P ardaillan , d’une ville de l’Armagnac qui a le titre
de première baronie, & le nom de Gondrin d’une
ville firuée à quatre lieues de Condom. Cette
maifon eft connue dès [’onzième fie de . Au treizième
, Bernard feigneur de Pardaillan & de Goh-
drjn , fui vit faint Louis en Afrique au fiége de Tunis.
11 fomma fes armes, d’une tête de maure , •
parce qu’il tua , dit-on , un maure redoutable
dans l’armée ennemié.
_ Au quatorzième fiêcle, -O J et de P ardaillan, quatrième
du nom , feigne tir de Go'ndrin , fut fait
prifônnier dans un combat -en 13 d l.
Au quinzième, Pons ou PonCet de Pardàilian,
fut tué en 14 5 1 dans un combat contre les An-
glois près de Bordeaux; un titre de fa maifon porte
ees ternies honorables : certando pro republïcâ ob-
dormivit in predïo. ■
Au feizième , Ärnauld de P ardaillan. , chevalier
-de l’ordre du R o i, un des grands capitaines de fon ■
temps , commanda un fecours de quatre mille' gafi
cons 8c déraillé chevaux que Louis X iîen vo y a , en
1 3 1 4 , à Jean d’Albret. roi de Navarre, contre les
I fpagnols. en 15 18 ; il fut envoyé avec Gafion de
Brezé,prince de Fouquar mont, au fecours de Chrif-
tiern , roi deDanemarck, contre les Suédois; ils |
gagnèrent d’abord une bataille dans la Gôthlê. Ja - I
mafs les troupes Françoifes n’avo.ent pénétré fi j
avant dans le nord, jamais elles n’avoient corn- ]
battu dans des climats fi froids. Il y eut un fécond j
combat fur un lac glacé, où les François aban- |
donnés par les Danois leurs alliés, aveuglés jfor la I
neige, 8c ne Tachant pas fe tenir fur la glace, fu- j
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. rent ’taillés en pièces, fans prefque pouvoir fe
1 défendre ; parmi ceux qui échappèrent au carnage
, les uns s’égarèrent dans ce pays inconnu, 8c
s’avt nçant vers le nord , périrent de froid 8c de
faim , ou furent dévorés par.les ours blancs ; les
autres demandèrent des vaifteaux à Chrifliern j.our
re ourner dans leur patrie, 8c ce monftie eut la
barbare ingratitude de leuren refufer ;il fallut qu’ils
s’en, procuraffent eux-mêmes ; il en revint à peine
trois cents en france, tous fans armes, fans bagage,
prefque nuds 8c périflans de misère.
Antoine de P ardaillan ,fils d’Arnaud , 8c, comme
lu i, chevalier de l’ordre du R o i, fut pris à la bataille
de Pavie. Il époufa , en 1 5 2 1 , une héritière
de la maifon, d’Efpagne Montefpan , que les uns
croient être une branche de la maifon d’Arragon ,
les autres de la maifon de Caftille : delà le nom
de Montefpan porté dans la maifon de Pardail-
lan-Gondrio. Il eft parlé avec éloçe d’Antoine de
P ardaillan dans les mémoires de Montluc.
HeSlor de Pardaillan , fils d’Antoine, chevalier
de l’ordre du R o i, porta les armes fous cinq rois 9
Hepri I I , fes trois fils 8c Henri tV , Il fit la guerre
aux huguenots dans plufieurs provinces , il fiît
bléfle au vifagè dans une affaire très-vive, cù il
défit les huguenots commandés par le comte de
Curfon, qui fut tué dans le combat, ainfi que deux
de fes frères. Henri III le fit chevalier du faine
Efprit en 158 5. Il époufa, én 15 6 1 , l’héritière
d’Antin, d’où le nom d’Antin porté parles P a u
dàïllàîï.
Afitoirie-Arna'nld, fils d'Heéior , chevalier des
ordres du Roi , 8c capitaine des gàrdes-dn-corps ,
battit avec le maréchal de Biron , les Efpagnols
'commandés par le marquis de Varamfcon , gouverneur
de l’Artois. Ce fut pour lui que Louis X I II
érigea en marquifat Montefpan & Amin, en 16 1 s
8c en i 6ï ■).
Roger-He£lor , fon-fils , eut t;ois fils , l’un tué-à
fa fécondé campagne', l’autre irort à îa guerre fort
jeune, le troifiètre tué en duel, 8c un autre fils
qui fut le marquis de Montefpan , mari de la fa-
meufe oearquife de Montefpan , Françoife-Athe?
nais de Rochecîiouarr.
Leur filsffut le dnc-d’Antin, pair de France,che-
: valie'r des ordres, fur- intendant des bâtimens, pro-
teéleur magnifique des arts , courtifan ingénieux,
qui fut mettre d e l’efprit & dô la grandeur jufquès
dans la flatterie.
Dans la bran'che de la Mothe-Condrin, Pons
feigneur de la Mothe-Gondrin , difiingué , comme
tous ceux dë fa maifon, par fon- zèle contre les
huguenots, fut tué dans un combat contre la Re-
naudie vers le té mus dé la Con-jnration d’Amboife.
Cette maifon a produit ar.fli quelques prélats
difiiingués, nommément Louis-Henri de Pardaii•
lart y fils cFÂntOine - Arnaùld , archevêque de
Sens, qui a- laîffé une mémoire chère fur- tout aux
janféniftes po’ur avoir tenu les jéfuitrs fous l’inter-
dîélion pendant vingt - cinq &ns , 8c pour ayoff