
é o s R O I
entre les galons. & la frange 5“. parce que fur
Jes manches , les mots mont-joye S . Denis font en
broderie avec ces mots , ro i-la rm e s de France fut
la manche gauche.
Roi-alarmes, dit -Favin , portoit la cotte de velours
v io le t, avec l’écu de France couronné &
en.oure de deux ordres de France fur les quatre
endroits de fa cotte-d’armes. Il ajoute qu’il fal-
loit autrefois être noble de trois races, tant de
leftoc paternel que du côté maternel , peur être
reçu mont-joye. Le même Favin a décrit particulièrement
le bapteme du Roi-d'armes ; c’étoit a in fi:
qu on appelloit 1 impofition du nom qu’on lui donnoit
a la réception -; cette cérémonie fe faifoitparle
lenverfement d’une coupe de vin fur fa tête.
M. Ducange a inféré dans fon gloffaire, fous le
mot Heraldus, la réception du roi-d'amies du titre
iemont-joye. Les valets-de chambre du roi dévoient
le revetir d habits royaux, comme le-toi même.
Le connétable & les maréchaux de France dévoient
raller prendre pour le mener à la méfié du roi,
accompagné dé plufieurs chevaliers & écuyers;
les hérauts ordinaires & les pourfuivans marchoient
devant lui deux a deux ; un chevalier devoit porter
lepee avec laquelle on le.fàifoit alors chevalier ,
tandis qu’un autre portoit fur une lance fa cotte-
«’armes. .( D. J . )
R oi P'ARMI S d'Ar-gletern. Le rai d’armes êtoi't
• autrefois un officier fort confidërabl'e dans les armées
& dans les grandes cérémonies ; il comman-
«loit aux hérauts & aux pourfuivans’d’armés, pré-
Jidoir à leur chapitre, & avoir jurifdi'étiori fur les
armoiriés.'
Nous avons en Angleterre trois rais d ’armes,
ravoir, Garte r, Qarençe & Norroy.
’ Garter , premier rai t?arm es'.
Cet officier fut établi par Henri V , I 1 accompagne
les chevaliers de la jarretière aux affem-
olees, le maréchal aux folemnités& aux funérailles
des perfonnes de la première nobleffe; il porte'
l’ordre de la jarretière aux princes & aux rois étrangers
; mais dans ces fortes d’occafions, il eli toujours
accompagné de quelqu’un des premiers pairs
du royaume. r
j ^ jarence >rdi-d’armes ; il efi ainfi appellé du duc
de Clarence, qui pofieda le premier cette dignité.
Sa fonéÜon eû d ordonner, desobfèques de la no-
tleffe inférieure, des baronets , des chevaliers, des
écuyers & des gentilshommes,, au fud delà rivière
eu T rem.
Norroy, roi-d'armes , exerce les mêmes fondions,
au nord du Trènt. On appelle ces deux derniers
hérauts-provinciaux, parce qu’ils partagent pour leurs
fonctions le royaume en deux provinces..
' Ils ont pouvoir par une charte de vifiter les
familles nobles, de rechercher leur généalogie
de diftinguer leurs armoiries, de fixer à chacun les
armes qui lui conviennent, de régler avec le Garter
la conduite des autres hérauts*
R O I
Autrefois \es fois-d’armes étoient créés & cou-
• ronnés folemn elle ment par les roîs mêmes; mais
aujourd’hui c’eft le grand maréchal qui efi chargé
de les infialler , fie qui, dans cette fondion , repré
fente la perfonne du roi.
On peut ajouter aux deux rois-d’armes précé-
- dens le Lyon,. roi-d'armes pour l’Ecoffe, qui efi
le fécond en Angleterre , & dont le couronnement
fe fait avec beaucoup de folemnité. Il efi?
chargé d'e publier les édits du ro i , de régler les
funérailles, & de cafier les armoiries. ;
R o i du Nord , efi le titre du troifième des hérauts
d’armes provinciaux d’Angleterre.
Sa jurifdidion s’étend du côté feptentrîonal de la
rivière dn T ren t, comme celle du fécond héraut,
d’armes , nommé Clarencieux , s’étend du côté, méridional..
5 R o is de Rome, ÇH/Jl. Rom.) Rome commença
d’abord à être gouvernée par des rois ; elle préféra,
félon l’ufage de çe tems-là, dit J u f i i n c . y ,
le gouvernement monarchique aux' autres fortes
de gouvernemens ; cependant ce n’étoit point une
monarchie abfolue, mais mitigée & bornée dans
fa puifiance,. L’èleélion des. rois de Rome fc fa i foi t
par le peuple, après avoir pris les augures; & le
fén.at fervoii en quelque forte de barrière; à l’autorité
monarchique, qui ne pouvoir- rien faire de
çonfidérable fans prendre fon avis. Denys d’Ha-
iicarnaûè, L I I , c. x iy , & /. V I I , c„ x x x v iij, vous
détaillera les privilèges des rois de Rome ; je ne
.ferai que les indiquer..
Ils avoient droit, i_>de préfider à tout ce qui
eoncernoit la religion, & d’en être l’arbitre fou?
verain ; a°. d’être le conferyateur des lois, des
ufages^ & du droit de la patrie ; y*. de juger toutes
les affaires où il s’agiffoit d’injures atroces faites
à un citoyen ; 4® . d’affembler le fénat & d’y préfider
; de faire au peuple le rapport de fes décrets,
& , par-là ,. de les rendre authentiques;.
5°. d’afiembler le peuple pour le haranguer ; 6®. de
faire exécuter les1 décrets du fénat. "Voilà tout ce
L qui regardait les affaires civiles les teins de
I paix.
A l’égard de la guerre , le roi avoit un très-
grand pouvoir, parce que tout ce qui la concerne
demande une prompte exécution, & un grand fe-
c re t, étant fort dangereux de mettre en délibéra
ration dans un confeïl public, les projets d’un gé-j
néral d’armée. Malgré cela , le peuple romain étoit
le-fouverain arbitre de la guerre & de la paix.
Les marques de la royauté étoient la couronne'
d’o r , la robe de pourpre mêlée de blanc , la chaire
curule d’ivoire," & le. fcepxre au haut duquel étoit
la rep.réféntatiôn d’un aigle. Il é toif accompagné
dte douze lîéieurs , portant fur je tirs épaulés un faif-
ceaa de bagiie,ttes, liées avec des ccurrôiés de cuir,.
& du milieu dechaquefaifceau fprtblt une haché».
R O I
■ Ces li&eui's lui fervoient en même tems de gardes,
& d’exécureurs de fes commandemens, & de la
juftice; foit qu’il fallût trancher la tête, ou fouetter
quelque'coupable ; car c’étoit les deux genres de
fùpplice-s ordinaires chez les Romains ; alors ils dé-
lioient leurs faifeeaux, 8c fe fervoient des courroies
pour lier les criminels, des baguettes pour
les fouetter, & de la hache pour .tram her-la tête.
•Quelques-uns prétende a t que ces li&eurs. étoient
de l’inïlitution de Romulus ; d’autres , de TuÜus
HofiUius ; & d’autres , en plus grand nombre , à
la tête defquels il faut mettre Florus , L / , c, y ,
l’attribuent à Tarquin l’ancien.
Quoi qu’il en foit , les gardes que prit Romains
, & fi l’on Veut les liéleurs armés d’une hache
d’armes, couronnée de faifceaux'deverges, "défignolent
le droit de glaive , fymbole de la fouve-
raineté ; mais , fous cet appareil de la royauté , le
pouvoir royal ne laifloit pas , en ce genre , detré
-refie: ré dans des bornes allez étroites , & il n’avoit
guère d’aptrê autorité que celle de convoquer le
fénat 8c les affembiées du peuple, d’y propofer
les affairés, de marcher à la tête de l’armée quand
la guerre avoit été ré fol nepar un décret public,
& d’ordonner de l’emploi des finances qui étoient
'fous la garde de deux tréforiers, qu’on appella de:
.puis que (leurs. , .
Les premiers foins de Romnlus furent d’établir
différentes lois, par rapport à là religion & au gouvernement
c iv il, mais qui ne furent publiées qu’av
e c le confentement de tout le peuple romain , qui,
de tous les peuples du monde, fe montra le plus
■ fier dès fon origine , & le plus jaloux de fa liberté.
C’étoit lui q u i, dans fes affembiées, autbrifoit les
lois qui avoient été dirigées par le roi 8c le fénat.
Tout ce qui chncernoit la guerre & la paix , la
création des tnagifirats , l’éleftion même dn fou-
veraih, dépendoit de fes fuffrages. Le fénat s’étoit
feulement réfervé le pouvoir d’approuver ou de re-
jetter fes projets, q u i, fans ce tempérament 8c
le concours de fes lumières , en fient été fouvent
trop précipités & trop tumultueux. .
Telle étoit la conftitution fondamentale de cet
état-, qui n’étuit ni purement monarchique, ni au fil
entière ment républicain. Le roi, le fénat & le peuple,
étoient, pour ainfi dire, dans une dépendance réciproque
; & il réfultoit de cette mutuelle dépendance
un équilibre d’autorité qui modéroit celle
du prince , & qui afiuroit en même tems le pouvoir
du fénat, & la liberté du peuple.
Déjà Rome commençoit à fe rendre redoutable à
fes voifins ; il ne lui manquoit que des femmes
pour en afiùrer la durée. Romnlus envoya des députés
pour en demander, aux Sabins, qui refusèrent
fa propofition : il réfolut de s’en venger , 8c ,
pour y réuflir , il ne trouva point.de meilleur expédient
que de célébrer à Rome des jeux folem-
nels en l’honneur de Neptune. Les Sabins ne manquèrent
pas d’accourir à cettè folemnité ; mais pendant
qu’ils étoient attaches à voir le fpe&acle, les
R O I 5 0 3
Romains, par ordre de Romulus, enlevèrent toutes
les filles, & mirent hors de Rome, les pères ôc
les mères qui réclamoient en vain TJiofpitaüté violée.
Leurs filles répandirent d’abord beaucoup de
larmes , elles fournirent enfuite qy’on les çonfo-
lât ; le tems à la fin adoucit l’averfion qu’elles
avoient pour leurs .rayiffeurs, dont elles firent depuis
leurs époux légitimes. Il efi vrai que l’enlèvement
des Sabines caufa une guerre qui dura quelques
années ; mais les .deux peuples ni ent la paix ,
oc n’en firent qu’un feul pour s’unir encore plus
étroitement. Rome commença dès-lors à être regardée,,
comme la plus puiffante ville de l’Italie ;
on y comptoir déjà jufqu’à quarante-fept mille
h a bit ans., tous foldats, tous animés du même efprit,
& qui n’avoiem pour objet que de conferver leur
liberté, & de fe rendre maîtres de celle de leurs
voifins. .
Cependant Romulus ofa régner trop impérieufe-
ment fur fes fujets ,. 8c fur un peuple nouveau,
qui vouloit bien lui obéir, mais qui prétendoit
qu’il dépendît lui-même des lois dont il étoit convenu
dans r^tabliffement de l’état. Ce prince au
I contraire rappel!oit à lui feul toute l’autorité qu’iL
eût dû partager avec le fénat & l’afTemblée du
peuple, il fit la guérre à ceux de Comerin , de Fi-
dène, 8c à ceux de Veïe , petite ville comprife
entre les'cinquante-trois peuples que Pline dit qui
habitoient l’ancien Latium , mais qui étoient fi peu
confidérabies, qu’à peine avoient-ils un nom dans
le tems même qu’ils fubfifioient, fi on en excepte
Veïe, ville célèbre de la Tofcane. Romulus vainquit
ces peuples les'uns après les autres, prit leurs
villes , en ruina quelques-unes, s’empara d’une partie
du territoire des autres, dont il difpofa depuis
de fa feule autorité. Le: fénat en fut offenfé , & iï
fouffroit impatiemment que le gouvernement fe
. tou; nàt-en pure monarchie. Il fe défit d’uh'prince .
qui dèvenoit trop abfolu. Romulus, âgé de cin-
qiianté-cihq ans , 8c après trente-fept années de
règne, difparut, fans qu’on ait pu découvrir de
quelle maniéré on l’a voit fait périr. Le fénat, qui
ne vouloit pas qu'on crût qu’il y eût contribué,
lui drefia des autels après fa m o r t, & il fit u*
dieu de celui qu’il n’avoit pu fouffrir pour fouverain.
.Après.la mort de Romulus, il s’éleva deux partis
dàhsRome.Les anciens fénateurs demandoientpoar
monarque un romain d’origine ; les Sabins qui n’a-
v&ient point eu de rois depuis Tatius, en vouleient
un de leur nation. Enfin , après beaucoup de coâ-
tefiations, ils demeurèrent d’accord que les anciens
fénateursnom mer oient le roi de Rome , mais qu’ils
feroient obligés de le choifir parmi les Sabins. Leur
choix tomba fur un Sabin de la ville de Cures, mais
qui dènyeuroit à la campagne. Il s’appelloit Nugia
Pompiiius, homme de bien , fagè , modéré , équi-
. table , & qui ne cherchant point à fe donner de la
côhfédération par des conquêtes, fe diftinguapar des
vertus pacifiques.il travailla pendant tout fon règne,