
giftrats d’un certain ordre , qu’il ne convenoit if]
pas de faire courir pendant les ténèbres.
2 ° . Il y avoit des quinquevirs établis exprès'
pour conduire les colonies, & diftribuer aux fa- i
milles les terres des campagnes qu’ôn leur ac-
cordoit,
3 ° . Lesépulons étoient aufli nommés quinquevirs
quinque virl epulones , quand ils étoient au
nombre de cinq.
4Ç. Il y avoit des quinquevirs du change ou des
rentes, nommés quinque viri menfarii ; ceux-ci*
furent créés l’an de Rome 3 0 1 , fous le confulat
de Valerius Poplicola, & de C. Martius Rufilius.
T ite -L iv e , lïv . V i l , nous apprend qu’on les
choifit d’entre les plébéiens. Ils furent chargés
de modérer l’excès de l’ufure que les créanciers
où les banquiers tiroient, & dont le peuple étoit
accablé,
* ~5q. Enfin on appelloit encore quinquevirs^ des
efpèces d’huifliers , chargés d’exercer ce petit
emploi de la juflice dans les colonies, ou dans
les villes municipales, pour y apprendre le train
des affaires. On nommoit ces fortes" d’huifîiers
quinquevirs , parce qu’ils étoient au nombre de
cinq pour chaque jurifdiôion ; ils çhangeoient
toutes les années. Un homme qui avoit paffé par
cette charge devoit avoir acquis l’ufage de ce
que nous appelions la pratique , & l’on tiroit
ordinairement de ce corps-les greffiers & l'es no-
, tairés. il efl fait mention de ces derniers quinque-
y 1rs dans les lettres de- Cicéron. ( D. J . ).
QUINT E C U R C E , ( Qu i n t u s Cu r t i u s R u -
t u s ) Hiß. litt, anc. ) hiitorien latin., fi connu par
fon hiftoire o'Aléxandre-le-Grand. Des dix livres
dont elle étoit compofée, il nous manque les deux
premiers, la fin du cinquième & J e commencement
du fixième Les fupplémens de Freinshemius
rcmpliffent ce vuide. On a foupçonné Quinte- Curce
d être un peu romanefque, mais c’eft un reproche
qu’on fait trop fouvent & trop légèrement aux
hiflori.ns qui écrivent bien & qui penfent, &
ç’eft par eux fepls qtfon fait l’hiftoire. On l’ac-
pufe d’avoir négligé la chronologie & d’avoir
péché contre la géographie ; le reproche eft plus
grave & n’eft pas infignifiant comme l’autre. On
ins çonpoît que le nom & l’ouvrage de Quinte-
Curce, on ne fait pas njême- en quel temps il
vivojt. La traduction que Vâugelas a faite de
Quinte-Curce a été long-temps aufli célèbre en
France que l’original ; elle perd tous les jours de
fon mérite originaire par les viçiflitudes de la
langue.
QUIN FERONE , adj. ( Hiß. moderne, ) nom
qu’on donne aux enfans des quqrterpnés. Voye£
Q U A R l ERONÉE. ( A. R . )
/
Q U IN T IL 1EN , ( M a r c u s F a b i u s Q u i n t i -
çi/iNUS Ç Hiß. litt. anc. ) le meilleur rhéteur de
l’antiquité, fi connu fur-tout par fes inflitutions
oratoires. Il paroît qu’il, naquit la fécondé année
du règne de l’empereur Claude , qui efl la quarante
deuxième de l’ère chrétienne. On ne fait
pas certainement quelle étoit fa patrie; les uns
croient qu’il naquit à Rome, les autres en Efpagne
à Calahorra fur l’E bre ; il eut pour maître &
pour modèle dans l’éloquence Domitius A fe r, qui
tenoit alors le premier rang parmi les orateurs,
mais qui n’ayant pas fu fe retirer à propos, &
ayant mérité , en furvivant à fa gloire, qu’on
dît de lui : malle eum deficére quant definere, fut
caufe que Quintilien frappé de cet exemple, quitta
le barreau à quarante-fix ou quaranse-fept ans ,
& fit même un précepte formel .de fonger de
bonne heurs à la retraite : antequàm in has cetatis
veniat infidias, receptui canet & in portum integra
nave perveniet. Il employa dignement fon loifir ;
ce fut alors qu’il fit ce traité fur les caufe& de
la corruption de l’éloquence, ouvrage qui ne nous
efl: point parvenu & que les favans regrettent ;
car on tient pour certain que ce n’eft pas le même
ouvrage que le dialogue fur les orateurs ou fur les
caufe s de la corruption de l'éloquence, dont l’auteur
efl inconnu, que les uns attribuent à Tacite, les
autres a Quintilien, & qui ne nous efl pas non
plus parvenu tout entier; ce fut alors aufli qu’il
donna fes inflitutions oratoires vers l’an de J . C.
9 1. Domitien le chargea de l’éducation de fes
deux petit:-neveux qu’il deflinoit .à être fes fuc-
ceffeurs ; c’éroient les fils de Flavius Clèmens ».
coufin germain de l’empereur, & ^ e Domitille ,
nièce du même empereur. A cette occafion, Quin-
tilien parle de Domitien d’un ton que toute fa
reconnoiflance ne fauroit exeufer, & dont il n’eût
pas été excufable de parler même de Titus fon
frère ; mais qu’il jeft touchant > lorfqu’ayant,perdu
fa femme, à' peine âgée de dix-neuf ans, le plus
jeune de fes deux fils, âgé de,cinq ans, il vient
encore à perdre fon fils aîné, fon fils unique,
fa feule confolation, fa feule efpérance, & qu’il
regrette & . célèbre dans ce jeune homme avec
toute l’éloquence du coeur d’un père, les grâces
naturelles, les talens extérieurs, un fon de voix
charmant, une phyfionomie aimable , la plus fur-
prenante facilité, les plus heureufes difpofitions
pour les fciencas, le goût le plus vit pour l’étude
, lorfqu’il attefle avec ferment que parmi
tant 'de jeunes gens qu’il a été à portée de con-
nôître & dans le cas d’inftruire, il n’es a jamais
vu un feul qui annonçât autant de probité,, de
naturel, de bonté, de douceur, d’honnêtetç que
ce cher fils !
Juvenemve rapturn
Piorat , & vires , animumque , moresque .
Aureos dedueit in aflra , nigreque
Invidet orço,
Ces regrets for la mort de fon fils ont fervi de
modèle
modèle à madame D acier dans l’endroit oh elle
déplore la mort d une.fille qui étoit de même le
charme de fa v ie , la compagne & l ’objet principal
de fes çtudes.
Il paroît que Qu ntilien chercha fa confolation
dans un nopveau mariage, 6c qu’il en eut une
foie. On a même une lettre <le Piinele jeunea Qüin-
ti/îen fon maître, lettre qui honore à la fois le maître
& le difciplê, par laquelle il demande la per-
miffion d’offrir iin préfont de-noce à cette fille
qui fe marioit alors. On voit dans cette lettre
qu’après tant d’années ccnfacrées à Tenfeigne-
ment de la jeunefle & aux-exercices du barreau ,
après un long féjour à la cour où il avoit élevé
des enfans regardés comme les fils de l’empereur
& comme les héritiers de l’empire, la fortune
de Quintilien étoit reflée très médiocre. Te porrb
animo beaCiffîmu'n , modicum facultatibus fcio ,* afler-
tion contraire a celle-ci de Jùvénal :
Un.de igiturtot
Quintilianus kabet fait usj
mot qui fuppofe de grandes & belles poffefiions.
On explique cetteT contradiction-apparenre , en
difant que Quintilien n’étoit pas riche dans le temps
de la lettre de Pline, & qu’il le devint dans la
fuite, & vraisemblablement par lès-libéralités de
l’empereur Adrien, protecteur magnifique des gens
de lettres, à la tête ddquels étoit alors Quintilien.
On ne fait en quel temps Quintilien mourut,
mais il avoit vu jufqu’à onze empereurs, Claude,
Né ron, Ga lba , Othon, Vitellius , Vefpafien ,
Titu s , Domitien, Nerva, Trajan , Adrien.
Quintilien, quoiqu’il ne fût pas ennemi desorne-
mens & qu’il en ait beaucoup répandu, mais
avec choix & avec goût, dans fes inflitutions oratoires
, y fait la guerre au mauvais goût d’éloquence
qui prévaloit de fon temps, & ce mauvais
goût étoit celui de Sénèque. M. Rollin fait
tacitement l’applieatioii de cette doétriiie à M. de
Foruenêlie, dont on voit que les fuccès lui dé-
plaifoient, peut-être parce qu’ils étoient dans un
genre où il ne fe fiattoit pas d’atteindre; il n’en
avoit pas befoin, il avoit dans un genre utile des
fuccès mérités, & Fontanelle qu’il perfécutoit four-
dement, autaqt qu’un fi bonhomme pouvoit perfé*
cuter, Fontanelle n’étoit pas Sénèque, il étoit
Fontanelle.
Quintilien voulut suffi réformer les déclama-
tions qui avoient dégénéré en abus. C’étoient
originairement des études utiles pour le barrèau ;
c etoient des harangues compofees fur des fujets
imagines, mais les plus fomblables à ceux qu’on
traitoit réellement au barreau ou dans les délibérations
publiques. C’étoit un moyen fimpîe &
raifonnable d’exercer & de former de benne
heure les jeunes gens à l’éloquence, &. c’efl ainfi
qu’on tache encoro de les former dans les col-
Jeges par ce genre de compcfiîion qu:on appelle
Hifoire. Tome 1F .
des amplifications, & qui a fes avantages & fes
inconvéniens ; mais on avoit raffiné fur les déclamations,
& on en avoit fait un très-mauvais
genre ;_on imaginoit des cas méta, hyfiques pleins
de fubtilités , & le même mauvais goût qui les
avoit fait inventer , préfidoit à l’exécution. Quin-
Tilien voulut ramener les déclamations à toute la
pureté de leur origine & leur rendre toute leur
reflemblance avec les a&ions véritables du barreau.
L ’abbé Gédoyn a traduit en françois les infti-
tutions oratoires; i\î. Rollin en a donné une bonne
édition.
Nous avons d’un autre Quintilien, père ou aïeul
de celui-ci, cent quarante-cinq déclamations, publiées
en différens temps par divers favans.
Q U IN T IL IU S , (V a r u s ) Hiß. rom.) gouverneur
de Syrie & par coiiféquent dé'la Palefline,
du temps d’Hèrode.-le-Grand, préfida en cette
qualité au confeil où l’on jugeoit Antipater, fils
d’Hérode , accufé d’avoir voulu faire périr fon
père; il fut d’avis de renvoyer le jugement de
cette affaire à- Augufle en retenant l’accufé
en prifon , ce qui eût bien mieux valu que de
le laifler condamner par un père dénaturé ; il
gouverna la Syrie avec beaucoup de fageffe &
de douceur., mais avec trop de profit pour
lui, car il y étoit entré pauvre, & il en fortit
riche. C ’efl lui que M. de Voltaire , dans fa
tragédie de Mariamne, fait amoureux de cette prin-
cefie, car il n’y avoir point alors d’autre gouverneur
de Syrie du nom de Quintilius Varus que
celui-ci, mais il le fait mourir à Jérufalem par la
jaloufie & fous les coups d’Hérodé :
Varus percé de toups vous cède la victoire.
C e ff une fiéfion poétique, car tout le monde fait
qu’il mourut en Germanie, & quayant été fur-
pris & vaincu par Arminius, che f des Chèrufques,
( voyez fon article ) il fe tua de honte & de dé-
fefpoir.jGette défaite de Varus fait époque dans
l’hifioire romaine, & rien de fi connu que ce cri
de la douleur d’Augufle : Varus, rends-moi mes_
légions. Quintilius Vçrus mourut l’an 9 de J . C.
Q U INT ILLUS, ( M a r c u s - A u r e l i u s - Cl a u d
i u s ) Hiß. rom.) Itère de l’empereur Claude I I ,
voulut lui fuccéder , & prit la pourpre en -270.
Mais fe fentant hors d’état de réfifier à Aurélien,
il iè fit ouvrir les vei-nes à Aquilée au bout d’environ
dix-fept jours de regne, fi l’on veut l’apel-
ler ainfi.
QUINTIN ( Hiß.- ecclefi ) Tailleur d’habits ,
chef de cette feâe .d’hérétiques du fsizième fièele
qu’on nommoit libertins, confondoit Jefus-Chrill
& Satan & difoit des chofes fans douté fort étranges.
Mais il ne falloir pas le brûler comme on fit à
Tournay en 15 3 0 , d’autant plus que, comme
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