
* o 4 R A T
■ une grande partie de fon armée ; Raîmoftd foü* |
mit Sain t-F lour 6c battit les rebelles du Limoufm. 1
ï l fut affaffiné à la F è r e , le 2.6 janvier i ? 9 6 , j
en revenant de rendre compte au roi Henri IV
de quelques commiflions. I l étoit gentilhomme de
la chambre & chevalier des ordres.
1 3 9. Nous distinguerons dans l’état eccléfiaf-
tique L ouis-Jacques deChapt de R a fiig n a c , évêque
de T u lle en 1 7 2 1 , archevêque de T o u r s en 17 2 3 ,
commandeur de l’ordre du Saint-Efprit. Il s’éleva
contre le père P ich o n , ce qui l’ayant rendu d é -
fagréable aux jéfuites & à leurs pa rtifan s, lui
va lu t toute la faveur du parti janfénifte & p o pulaire
, dans lequel & par lequel il joua un grand
rô le . Il fut d’ailleurs a im é , refpe&é & regretté
dans fon diocèfe.
R A T
R A T É E C A N N E . [ terme de rela tion ) On nomme
cannes ratées aux îles françoifes de l’Am é r iq u e ,
le s cannes à fucre qui ont été entamees p<r les
rats ; ces cannes s’aigriflent prelque au fll-tô t, le
dedans n o irc it, & elles deviennent abfolument
inutiles à faire du fu c re , ne feryant tout au plus
qu’à fahe de l’ eau-de-vie.
L e s rats des îles fe prennent ave c des chiens
é le v é s à cette ch a ffe ; le s chats qu’on y porte ou
qui y font n é s , n’étànt point propres à détruire
u n animal fin u ifib le , outre que.lés^Nègres, pour
qui les chats font un grand ra g o û t, fongent à
le s prend re , bien loin de le s é le v e r à faire la guerre
aux fats. ^
C e s derniers animaux font un li grand degat
dans les terres plantées de can n es, qu’il y a des
chaffeurs établis & p ayé s exprès pour les prendre;
ce qu’ils font ave c une efpèce de traquenar d’ofier
en forme de panier , > dans lequel eft place un
noeud c o u la n t .L a b a t , v o y a g e s . ( D . J - )
R A T B E R T . ( V o y e z P a s c h a s e . )
R A T R A iV ^ E . ( H i ß . e c c lé f .) On a voit beaucoup
difputé au neuvième fiècle fur la préfence
réelle de Jé fu s -C h rift dans l’euchariftie. L e s écrits
polémiques de PafchaferRatbert & de Ratramne
fur ce fujet avoient été fam eu x , & le font devenus
encore plus p a r le s difputes du feizième &
du dix-feptième fiècles. Ce s deux moines de Cor -
bie avoient le mérite que le temps comportoit ;
. ils font auteurs de d ivers autres ouvrages <héo-
logiques. Pafchafe-Ratbert mourut le 2.6 avr il 865 ;
- Ra tram n e étoit fon contemporain & fon a d v e r - i
fa ir e , & celui d’Hincmar.
R A V
R A V A I L L A C , ( F r a n ç o i s y H iß . de F ran ce . ) _
affaffin d’Henri IV ; ce'mo t feul le fait connoître,
&ii plutôt c e mot feul fait connôîtrç le fanatifme.
R A T
Perfonne h V écrit avec plus de juftice 6c de raî»
fon que M. de Voltaire fur ce qui concerne ce
ré g ic id e ; fa differtation fur la mort d’Henri IV
eft le réfultat le mieux d ig é ré , le mieux difeuté
de cette.multitude de jugemens, d’opinions, de
foupçons, de cette foule d’écrits politiques &
polémiques que cet événement a fait naître. C e
réfultat eft que Ravaillac n’avoit point de comp
lice s , que c’étoit un fanatique enflammé par des
fanatiques, comme il le reconnut trop tard. L ’ef-
prit de parti ne v o it jamais qu’une face des objets
& n’entend que la moitié des ch o fe s; Ravaillac
n’ayant de Haifons qu’avec les ligueurs , fe trom-
poit non feulement fur les fentimens qu’ il impu-
toit au r o i , & fur la conféquence qu’il en tiroit,
qu’il falloit tuer un prince fauteur d’h é ré fie , mais
encore fur les fentimens qu’il fuppofoit au peuple
pour le roi ; il éteit aveugle au point de croire
que ce prince étoit trè s ,"h a ï, & il fut dans le
plus grand étonnement en v o y an t des preuves
de la confirm a tion , de la profonde douleur où
il avoit jetté la nation , & de l’horreur que fon
crime infpiroit aux François ; remarquons cepen-
; dant que , malgré toutes fes erreurs religieufes &
politiques, malgré cette petite formule Rapidement
dévote & fi déplacée, dont il accompagne
la fignature d’un de fes interrogatoires :
Q u e t o u jo u r s d a n s m o n coe u r
' J é f u s f o i t l e v a in q u e u r .
malgré la fureur catholique qui le tranfportoit au
feul nom de huguenot, il n’étoit pa& auffi purem
en t, aufli uniquement fanatique que d ivers autres
affaffins de rois & de capitaines cé lèb re s; qu’il
reffembloit plus à Damien qu’à Jacques C lém en t,
c’e ft-àd .ire , qu’il n’étoit p a s, comme ce d e rn ie r ,
irréprochable, au fanatifme. près. Il avoit été ae-
eufé d ’un m eur tre , & il n’avoit échappé à la
peine que par le défaut de p reu v e s ; il.avOit aufli
été chaffé des Feuillans pour des raifons qui à la
vé rité rentrent davantage dans le ca ra â è re fanatique
, pour des vifions & des révélations que
fes confrères eurent la fagefte de regarder comme
des extravagances* dangereufes, fur-tout dans des
temps de trouble.
Ravaillac étoit fils d’un praticien de la v ille
d’A ngoulême , & avoit fu iy i quelque temps la
même profeflion. Il exécuta fon crime le 14 mai
1 6 1 0 , & fut écartelé dans la place de G rè v e le
2 7 du même mois de m a i, ave c toutes les horreurs
dont on accompagne le fupplice des- régir
t cid e s, & qui ont fait dire à Louis X V , à l ’oçca-
fion du fupplice de D am ien , que les 'hommes
étoient bien cruels , & à Damien lui-mcme, lorf-
qu’on lui lut fon a rrê t, que la journée Jerojt forte.
Ravaillac étoit dans l’âge fait pour les crimes
fanatiques, il n’avoit que trente-deux ans.
R A V A N E L . (V o y e z C a t i n a t . )
lvAVlbIw3ï
H O
RAVTSIUS. (Voyez Tixier.) 1
RAV1US ©u R AV E, { C h r é t i e n ) Hiß. litt,
mod. ) un des favans de la cour de la reine Christine,
en jSuède , . avoit beaucoup voyagé dans
l’Orient, étoit favant dans les langues orientales
qu’il pi-ofeffa en différent temps. à Utrecht, à
Kiell, à Francfort fur le Mein. On a de lui un
p la n d'ortographe & d'étymologies, hébraïques, une
grammaire hébraïque, cha/daïqus , fyriaque,; arabe ,
famaritaine & angloife. On a de fon Als ? Jean
Ravius , des commentaires fur, Cornelius-Nepos ,
dés aphorifmes militaires, &c. Celui-ci étoit bibliothécaire
de i’éleéteur de Brandebourg. Chrétien,
né à Berlin en 16 1 3 , mourut à Francfort fur le
Mein en 16 7 7 .
R A U
R A Ü D U S C U I U M , (M o n n .rom .) c’étoit la plus;
vile efpèce de toutes les monnoies romaines, ainli
âppellée, parce qu’elle n’éfoit que de. cuivre. Ci- j
céron employé ce mot dans plwfieurs endroits de |
fes lettres , pour défigner des petites dettes. ( D. J.')
RAUGRAVE , f. m. (H iß . mod. ) n.om de di- |
gnitè qui a-été en ufâge en Allemagne, comme
ceux de landgrave , margrave, burgrave, occ. On
croit que comme ceux-ci font tires de 1 autorité
qu’un prince avoit fur un pays , une marche ou .
frontière, une ville ou bourg, de même le titre
de raugfave étoit dérivé de la nature du .pays où:
commahdoit celui qui le portoit. Ce mot en allemand
raug raffen a été rendu par Reinefius en latin
par comités a fperi, à.caufe des pays rudes & fau-
vages qiïe les raugraves habitoient entré la Meufe
& la Mofelle, leur principale réftdence étant à
Creutznach. On les trouve, auffi nommés hïrfuti
comités■, & dans des lettres? écrites l’an 130,8 , au
magiftrat de Spire par Georges , feigneur de.Ge-
mersheim , il fe nomme Gebrguls cornes hirjutusj
dans la bulle d’or, les rdugrqyes fönt nommes,
parmi ceux qui accompagnoient l’éle&eur deT,r.èyes.
La réalité'de ce titre eft donc bien :çpnftatèe.; ,
mais on ignoré quand il a commencé, quelle au- j
torité y étoit attachée, & dans la perfonne dé ■
qui il a fini. Il y a apparence que les biens de
la famille qui le portoit font pafTès dans la maifon
palatine, parce que dans le .dix-feptiême fiècle, ;
Charles-Louis, éleÈenr palatin, le fit revivre .en ;
faveur d’un de fes fils naturels , mai? cette qualité |
ne fubfifteplus aujourd’hui. Irnhof, hotitia. ( A . R l j ,
RAULIN, ( J ean) H iß . litt, m o d .) un de ces
ridicules prédicateurs des quinzième & feizième ;
fiècles , dont lès fermons fönt devenus des objets '1
de euriofité par l’excès du ridicule & du mauvais
goût. Il étoit de l’ordre de Cluny ou il étoit en- 1
îré en 1497.. Il mqiiriit en v 514«
£Jn feul trait Tèra ;cdnftoître jees prédicàteyrs ;
Hifloire. Tome I F .
R A U yo;
hurlefques ; d ans.un fermon fur la converfion»
R a u lin raconte l’hiftoire fuivante :
« Un hermite fuppliant Dieu de lui faire con-
» noître la vo ie .du fa lu t, v it apparoître tout-à-
» coup le d iab le , transformé en ange de lumière ,
» qui lui dit : Dieu a exaucé vo tre prière , il
» m’envoy e vous dire q u e , fi vous voulez vous
n fau v e r , il lui faut offrir trois ch o fe s; une lune
» n o u v e lle , un difque de f o l e i l l a quatrième
» partie d’uné rofé. Si vous unifiez ces trois chofe s,
n & les offrez à D ie u , vous ferez fauvé. L ’h e r -
» mite étoit trè s-afitigé , ne fachant ce que cela
» vouloit dire ; mais un véritable ange de lumière
» lui apparat & lui dit lé mot du logcgriphe s
n l à nouvelle lune , d it - i l, eft un croîfiant , c’eft->
» à -d ir e , un C , dont il a la form e ; le difque
» de fo le il; c’eft un O ; la quatrième partie d’une
» rofe , c’eft u n .R ; joignez ces trois ch o fe s, vou s
» ferez le mot c o r , coe u r , & c’eft ce que D ieu
r> vous demande ».
On a d’un autre R a u llin ( Jean-Facond ) E fpa-
gnol du dix-huitième fiècle, une hiftoire eccléjlajlique
du M a la b a r •
RAULIN ^ f. m. ( H if l, mod. ) C ’eft le nom qn’ort
donne, aux pontifes ou prêtres! idolâtres dans le
royaume d’A r rak an y aux Indes orientales. I l y a
une efpèce d’hiérarchie parmi ces p rê tre s, qui
font de trois ordres différens ; favoir les pu n grin ï 9
les p a n ja n ï , & les feh o sh om , ce qui répond à nos-
é v êq u e s, aux prêtres & aux diacres. T o u s ceÿ
rau lin s font fournis à un fonverain pontife, q u i
eft l’arbitre fuprême de toutes les matières relatives
à la religion. L a vénération que l’on a pour
lu i , eft fi grande-, que le roi du pays lui cèdes
la'place d’honneur , &. ne lui parle qu’avec le p lu s
profond re fp e â . Les p u n g r in i portent fur leur têt«
une mitre ou un bonnet jaune ; les autres fe rafent
la tête & font vêtus de jaun e ; ils font obligés d e
garder le célibat, & en cas de défobéiflance à
leurs fupérieurs, on les chaffe du c le rg é , & ils
deviennent fujets aux mêmes, taxes que les laïcs.
Lorfqu’un Indien tombe malade, on envoie cher-i
cher un raulin ou prêtre , à qui l’on a plus dé
foi qu’au m éde c in ; ce prêtre dit des p riè re s, S c
fouine fur le malade, &. lorfque cela ne réulfit
p o in t, il lui confeille d’offrir*un facrifice à Chaor
b a o s , c’e ft-à-d ire , au dieu des quatre vents. II
confifte à immoler des cochons, de la volaille & .
d-autres animaux, que le prêtre eft chargé de mang
e r, C e faerifice fe réitère quatre fois en l’honneur
des quatre _v e n t s , à moins que ,1e malade
ne meure avant que d’en a voir fait la dépenfe.
Si ces- quatre facrifices ne prodtiifent aucun e ffe t,
l’on a recours à une nouvelle cérémonie âppellée
taUgn o. Qn. commence par tendre la chambre du
malade avec des tapis ; on y drefie un autel fur
lequel ©n place une idole ; on fait danfer le malade
au fon des inftrumens, jufqu’à ce qu’il tombe
en défaillahce alors 011 croit qu’il eft en conférence