
v que la mer qui l’environne, 8c ceîa eft v ra î;
*> mais c’eft quand le roi commence la tempête,
w c'eft quand il veut fe rendre maître du vaif-
ri feàu dont il n’eft que le premier pilote. Les
» guerres civiles de France put éîê plus longues,
» plus cruelles, plus fécondes en crimes que
» c e lle s d’Angleterre, mais de toutes ces guerres
>r civiles, aucune n’a eu une liberté fage pour
n objet. ( Le chevalier d e J a u c o u ht . )
PARMENIDE D’E LÉ E , ( Hijl. ancienne) philosophe
ancien j difciple de Xénophane, étoit de la
fie&e défignée par le nom d’Eléatique', fe&e dont
le doute forraoit le principe fa vo r i, & qui étoit
à-peu-près lif même que le Pÿironifme.
PARMÉNION', ( Hijl. de la Grèce. ) après avoir.
Servi avec gloire dans les armées de Philippe de
Macédoine, fut le principal inürument clés victoires
d’Alexandre , q u i, .dans fon expédition contre
la Perfe, le mit à la tête de fa cavalerie, ou. il
développa un génie véritablement fait pour la,
guerre. Le plus beau de les éloges, eft de dire,
qu’il vainquit fouvent fans Alexandre , & qu’A-
_ lexandre ne vainquit jamais- fans loi. I l fe faifit
du pas de S y rie , &. fe rendit maître de la petite
ville d'Iffus. Après la prife de Damas, Alexandre,
qui connpifToit fon dèfintèreffsment & fa fidélité,
lui confia la garde des prifonniers-& des tréfors
enlevés à Darius, qui montoient à la Comme de
plus de quatre cents millions. Tandis qu’Alexandre
étoit occupé au liège de T y r , Darius lui
fit offrir dix mille talens pour la rançon , des
princeffês captives , & fa fille Statira en mariage ,
avec tout le pays qu’il a voit conquis jufqu’à l’Euphrate.,
L’affaire fut mife en deliberation.; & Par-
mènion dit que s’il étoit Alexandre, il accepteroit
line offre aulïi avantageufe ; & moi aufii , dit
Alexandre , fi j’étois Parmçnion, Philotas , fils
d e ce grand capitaine, & le digne émule de fa.
g loire , .commandoit un corps de cavalerie fous
les ordres. Son mérite perfonnel Sf. la faveur .de
fon maître lui avoient fait beaucoup d’ennemis. '
Ï1 fut aççufé, par les envieux de fa gloire , d’avoir
confpké contre le ro i; on le mena chargé de
^chaînes à la tente ‘d’Alexandre , qui lui dit : je
vous donne pour juges des Macédoniens. C’étoit
le livrer à fes ennemis, qui, depuis long-tems,
frava'illoient à le fupplanter dans la faveur. Il ne
}ui fut pas difficile de fe juftifier , puifqu’on n’allégua
aucune preuve contre lui'; mais, compte fes
juges étoient intéreffes à le trouver, coupable ,
jls s’en tinrent à des allégations yagues, oc il fut
pondainné à être lapidé : ion père fin enveloppe
dans fa condamnation, Çe vieillard, raffuré par
fon Innocence, ne prit aucune précaution pour
fe dérober aux fers de fes affaffins , qui lui enfoncèrent
le poignard dans le fein. Les vieux
foldats , açoutijmés à vaincrç fous lui 9 firent
Relater leurs regrets. L’armée fut fur le point de
pgffçr fjy çiumnire i* révolte. dojina
des marques de repentir qui calmèrent les efprits«
c T -N .y
PA RM EN T IE R , ( J e a n ) {H ijl. mod. ) marchand
de la ville de Dieppe, voyageur & poète,
inconnu comme poète, affez célèbre comme voyargent
; il eft le premier pilote qui ait conduit des
vaiffeaux au Bréfil-; il fit des découvertes dans les
Indes, & mourut e n -1530 dans l’ile de Sumatra;
il étoit né en 1494.
PA RN E L L , ( T homas ) {H i j l . litt.. mod. )
Poète anglois du dix - huitième fiècle. ami de
Pope, de Swift, de G a y , de B oling.br c-ke , &c. Ofl
remarque que Swift l’ayant mené à l’audience du
comte d’Oxford, minifire , dont il vouloit que
i fon ami fût connu, ne préfenta point le poë:e au
minifire, mais alla prendre celui-ci par la main*
& le mena chercher 8c diftinguer Parnell parmi
■ la foule de ceux qui s’emprelîbient de faire leur
cour , comme fi le minifire avoit eu plus d’intérêt
de connoîtrq~ Parnell que Parnell d’en être connu.
Parnell eft auteur du conte de l ’Hermite dont
nous avons deux imitations dans deux romandes
de MM. Feutry & Berquin.
PA R PA ILLO TS, fi m. pl. {H ijl. mod.") nom
qu’on a donné autrefois en France aux prétendus
réformés, qu’on y appelle aufli huguenots ou cal-
vinifies.' Si l’on en croit fauteur d’une lettre imprimée
en 16 8 1 , à la fin d’un écrit intitulé la
politique du clergé de France, l’origine de ce nom
vient de ce que François Fabrice Serbellon, parent
du pape, fit décapiter à Avignon, en 15 6 2 ,
Jean Perrin, feigneur de Parpaille, préfident à
Orange, & l’un de principaux chefs dés ealvi-»
niftes des ces cantons-là. Cette-dénomination fut
renouveilée pendant lè fiege de Montauban fous
Louis X I I I , & le même peuple s’en fert- encore
pour défigner les fixateurs de Calvin.
PAR R, ( Catherine ) {Hijl. d’Angle t.) Lorfque
Henri V III eut fait trancher la tête pour infidélité
à Catherine Howard, fa cinquième femme»
il fit une lo i, où entr’autres difpofmons également
ridicules & fanguinaires, Il prcnonçoit la peine
.de mort contre toute fille, qui, en époufant le
ro i, le tromperoit fur la virginité. La tyrannie,
fur ce dernier article, devenoit fi exceffive, qu’elle
fit rire au lieu de faire trembler ; le peuple dit
que le roi ne vouloir plus époufer que des veuves.
Ce fut effeûivement une veuve qu’il épotifa en
fixièmes noces; Catherine Parr étoit veuve du
Lord Latimer.
Elle incîinoit, dit-on; vers le Luthéranifme ;
mais Henri V III ne voulôit ni qu’on fût catholique
, parce qu’il étoit brouillé avec le pape , ni
qu’on fût Luthérien , parce qu’il avoit écrit contre
Luther & Luther < outre lui.; il eut été plus fûr
d’attaquer Henri V III dans fon autorité que dans
fa théologie. Il penfa en coûter la vie à Catherine
pour S’être prêtée par çomplâifance à difputçr
contre
Contre lui fur des queftions théologîques, & pour
avoir eu fur lui cet avantage qu’une femme d’ef-
prit a aifément fur un théologien. La froideur
du roi & quelques avis qu’elle reçut, lui firent
connoitre fon danger ; elle ne trouva d’autre
moyen de s’y fouftraire que d’aller confulter fé-
rien fernem le ro i, toujours fur des queftions rhéologiques
, & de lui témoigner le plus grand refped
pour fes lumières. Henri étoit trop fenfiblement
bleffé pour fe rendre d’abord : a Ccfl vous, Cathe-
» rine , dit-il avec aigreur, qu'il faut confulter ;
V vous êtes lin doEteur fait pour injlruirenon une
» femme faite pour être injlruite. » Catherine, joignant
avec art les careffes aux foumiflions , parvint
enfin à perfuader Henri , qu’elle i’avoit
toujours regardé comme un oracle, & qu’elle ne
lui avoit propofé des doutes que pour être inf-
truite: « S’il eft a in fi., lui dit Henri, en lui donnant
» un nom de tendreffe, & l’embraffant avec la
» joie naïve de l’orgueil fatisfait, nous ferons
v toujours amis. » Pendant qu’ils étoient enfem-
ble , le chancelier Wriotefley , auquel Henri,
dans fa colère, l’avoit déjà lacrifiée, vint avec
des gardes pour la conduire à la tour ; le roi alla
au devant de lui pour lui couper la parole , &
dérober à Catherine la connoiffance de'Ce qui avoit
été projetté contre elle : Catherine entendit feulement
que le roi s’emponoit contre^ le chancelier
, qu’il le traitoit de fcéléràt, de fou 8c de fot.
Elle voulut appaifer le ro i, qui la regardant avec
attendriffement , lui dit : Pauvre femme, tu ne
fa is pas en faveur de qui tu parles1, on. peut croire
que Catherine ne difputa plus fur la théologie.
Elle eut le bonheur ,d’être veuve de Henri;
c’éroit le feul moyen, pour une femme de Henri
V I I I , d’avoir la vie affùrée. Catherine, au bout
de trente-quatre jours de viduité , époufa en troisièmes
noces Thomas Seymour , amiral d’Angleterre
, oncle d’Edouard V l , à qui le duc de Som-
merfet, fon frère , proteâeur du royaume fous
Edouard , fit trancher la tête affez injuftement.
Catherine ne vit point cette violence , elle
mourut le 7 feptembre 547, On a dit que l’amiral
•étoit amoufeux de la princeffe Elifabeth, & que
dans l’efpérance de l’époufer, il avoit avancé les
jours de Catherine Parr ; ce n’eft qu’un foupçon
fort téméraire peut - être , & nullement une
affertion.
PARRHASIUS , ( Hiß. anc. ) peintre célèbre
de l’antiquité, natif d’Ephèfe , fils • & difciple
d’Evenor , fut auffi difciple de Socrate , qui étant
fils d’un fculpteur, & ayant été fculpteur lui-
même , avoit d’ailleurs approfondi par la force de
fon génie les principes de tous les arts. Parrhafius
•excelloit, clit-on, à exprimer les paffions. Dans
la comparaifon de ce peintre avec Zeuxis, fon
rival Von trouvoit que Parrhafius l’émjîortoit pour
h deffçin & Zeuxis pour le coloris. On fait que
Pfinhafius, par fon ta b le r du r.deau , . trompa
Hifioire, 7orne I F .
Zeuxis lui-même , qui par fon tableau des raifins
n’a voit trompé que des oifeaux , & qui par cette
raifon s’avoua vaincu. IV1 ais Parrhafius fut vaincu
à fon tour par Timante dans la ville de Samos.
L e fujet dir tableau & du prix étoit l’indignation
d’A ja x , lorfque les armes-d’Achille font données
à U ly fie. Parrhafius ne fe rendit point à la décifion
des jug es..« C’efl le fort d’A ja x , dit-il, de voir
» paJfer aux mains d’un rival indigne le prix qu'il
» a feul mérité. Voye\[ mon A ja x , a jouto.it—i l , vous
» litt\ fur fon v i f âge le profond ' reff animent de cette
» double injuflice. v On a reproché à Parrhafius,
ainfi qu’à Zeuxis un orgueil infupportable. Oïl
font les grands artiftes fans orgueil ? Parrhafius
vivait environ quatre fiècles & demi avant Jéfus-
Chrift.
PAR RAINS. ( Hijl. moi. ) On donnoit le not»
de parrains aux féconds qui affiftoient aux tournois,
ou qui accompagnoient les chevaliers aux
combats finguliers.
Il fe pratiquoit encore un ufage femblable dans
les carroufels où il y avoit deux parrains , 8c
quelquefois davantage dans chaque cadrille.
Les parrains des duels étoient comme les avoJ
cats choifis par les parties pour repréfenter aux
juges les raifons du combat.
Dans l’inquifition de Goa on nomme parrains
des gens riches & confidérables, dont chacun
eft obligé d’accompagner un des criminels à U
proceflion qui précède Y autodafé. {A . R. )
PA R SIS, {H ijl. moderne.} nom que l’on donne
dans l’Indoftan aux adorateurs du feu, ou feôa-
teurs de la religion fondée en Perfe par Zerduft
ou Zoroaftre. Les Parfis qui fe trouvent aujourd’hui
dans l’Inde, font venus de Perfe, comme
leur nom l’indique ; leurs ancêtres fe font réfugiés
dans ce pays pour fe fouftraire aux perfé-
cutions des Mahométans arabes & tartares qui
avoient fait la conquêie de leur patrie. Ils font
vêtus comme les autres indiens , à l’exceptioa
de leur barbe qu’ils laiffent croître; ils fe livrent
-ordinairement à l’agriculture & à la culture de
là vigne & des arbres. Ils ne communiquent
pofiit avec ceux d’une autre religion, de peur
de fe fouiller ; il leur eft permis de manger des
animaux, mais ils s’abftiennent de faire ufage de
la viande de porc & de celle de vache, de peur
d’offenfer lès Mahométans & les Banians. Ils ont
une grande vénération pour le coq ; leurs prê-
tre.s , qu’ils nomment darous, font chargés du foin
d’entretenir le feu facré que leurs ancêtres ont
autrefois apporté de Perfe j ce feroit un crime
irrémiflible que de le laiffer éteindre. Ce ne fe-,
roit-pas un péché moins grand que de répandre
de, l’eau ou de cracher fur le feu ordinaire qui
;fert dans le. ménage. Il eft pareillement un ob-
iet :de,;yénémiQO pour Us J?arfis ; & il y guroj^
I