
ayant été malgré lui donnée à Pompée* il en trf*
verfa tant qu’il put l’exécution, en quoT Ton zèle
de citoyen l’emportoit jufqu’à manquer au devoir
de citoyen, qui eft d’obéir à la république. On en
jugea ainfi , & on ne parloit pas de moins que de
le priver du confulat pour fon opiniâtreté ; mais
Pompée étoit trop fage pour confentir que les
chofes fuffent pouffées en fa faveur jufqu’à cette
extrémité , il n’en avoit pas befoin.
$ ° . L ’an de Rome 6 8 7, Cneïus Pifon fut affaf-
finé en Efpagne ; il avoit confpiré avec Catilina
& avoit pour le moins cabaîé avec Céfar.
6 °. M. PapiusP/yo/r, ami de Clodius, d’ailleurs
mauvais lieutenant & créature de Pompée, fut fait
conful par leur crédit pour l’an de Rome 691. Cicé-
" ron du que c etoit un petit & un mauvais efprit qui
vouloir être p la i f a n t& qui n’étoit que ridicule,
dont il n y avoit ni bien à efpérer, parce qu’il
étoit p e r v e r s n i mal à craindre parce qu’il étoit
poltron , parvo anïmo & pravo.... facie magis quàm
jacetiis ridicùlus, nihil ageris cum populo, fejun&us ab
optïmatibus, àquo nihil fperes boni rtipublicoe, qui à
non vult, nihil metuas'malï, quià~ non audet.
7 0. Un gendre de Cicéron du nom de P ifo n ,
jeune homme d’un mérite rare, digne héritier du
nom de frugi , mourut pendant l’exil de fon beau-
père à la jufle caufé duquel il fut tendrement &
inviolablement attaché.
8°. Lucius Calpurnius Pifon, conful l’an de Rome
£94 avec Gabinius, & indigne comme lui de cet
honneur , y fut porté par le crédit des triumvirs ,
C e fa r, Pompée & Craflus ; Céfar étoit fon gendre;
ce fut fous ce confulat que Cicéron fut exilé ; c’eft
contre ce fifo n que nous avons d’éloquentes déclamations
de cet orateur.
L ’an-696, Pifon fut rappellé de fon gouvernement
de Macédoine, eu il fignaloit également fa cruauté
envers les alliés , & fa lâcheté à l’égard des ennemis.
Il fut cenfeur l’an 702 toujours par le crédit
de Céfar.
En 7 0 8 , il montra de la fermeté à la mort de
C é fa r, qui l’avoit nommé fon exécuteur teftamen-
taire ; & par cette fermeté même il fit ordonner
que le teftament de ce di&ateur feroit exécuté,
éc fes funérailles célébrées avec les plus grands
honneurs. Il fu t, l’année buvante de la députation,
très-inutile que le fénat envoyât contre l’avis de 1
Cicéron à Antoine, pour l’engager à quitter les
armes.
9°. L ’an- 729 de Rome, Augufte fe donna pour
collègue dans le confulat Cneïus-Calptirmus Pifon,
1 un des plus zélés défenféurs du parti républicain , j
pour lequel il avoit combattu en Afrique contre
Céfar- fous Scipion & Caton après i-a bataille de
Pharfale, & qui enfoite s’étoit attaché à Brutus
& à-Caflius ; revenu à Rome , il s’abftint par fierté
républicaine de briguer les charges, il fallut qu’A ugufte
lui fît les avances & le priât d’accepter le
confulat.
,ao°*. Lucius fiferky fils du beau-p^e de C é fa r, J
I în^ ’ pka^des Thràcès l’an 744 de Rome; Tibère
le fit préfet de la ville en même temps qu’il fit
Pompomus Plaçais gouverneur de Syrie. CVtoient
fes compagnons de débauche, & comme on avoit
alors perdu toute pudeur, cette fociété de débauche
eft le titre qu’il fait valoir en eux dans les pro-
vifions qu’il leur donne, il les appelle fes amis
agréables, & fes amis de toutes les heures. Tacite
lui rend un témoignage plus noble, en difant que
jamais il n’ouvrit de lui-même dans le fénat im
avis bas & fervile, & que quand il s’y voyoit
contraint, il fa voit ufer de fages tempéramens :
nullius feryilis fententice fpontè aublor, & quoties
ntceffitas ingrueret, fapienter moderans.
Sénèque lui en rend un d’une autre nature," &
qui rentre dans les idées de Tibère; c’eft de ce
Pifon , qu’il dit qu’il ne s’enivra qu’une feule fois
dans fa v ie , parce qu’il me ce fia pas d’être ivre,
ebrius, ex quo femel fabius e jl, fuit. Il dormoit tous
les jours jufqu’à midi, cependant il remplit, dit-on ,
à la -faîisfaétion des citoyens, cette charge de
préfet de la v ille , qui paroît fur-tout demander
de la vigilance. Il mourut à quatre-vingts ans,
l’an de Rome 783. M. Dacier croit que c’eft à ce
Pi/on & à fes ènfans qu’Horace adreffe fon art
poétique.
-118. Cneïus Pifon; celui-ci eft celui qu’on croit
ayoir été avec Pian.cine fa femme, l’empoifonneur
de Germanicus, & qu’on trouva pendant le cours-
de l’accufation intentée contre lui à ce fujet, mort
l’an de Rome 7 7 1 , dans fa chambre, ayant la-
gorge coupée éc une épée à côté de lui fur le
plancher. Il écrivit en mourant à Tibère en faveur
de fes deux fils Cneïus & Marcus, q u i fo r t qu’il
fut coupable ou non, n’avoient pu , par les conjonctures
, avoir la moindre part aux crimes qui
lui étoient imputés. *
12 °. Lucius Pifon qui défendit îà caufe odieufe
de Cneïus, qui d’ailleurs fe diftingua dans le fénat
par des déclamations libres contre des délateurs,
en préfènee de Tibère qui les encourageoit, qui
ofa citer en jugement Urgiilanic,favorite de Livie,
Cette infolente favorite ne daigna pas comparoître;.
il fallut lui envoyer un préteur pour recevoir la.
déclaration. Livie cria qu’on lui mantruoit de ref-
peél.en pourfuivant Urgulanie; mais-’ Pijqâ tint
ferme, & Livie fut obligée de payer pour .elle-,
la fomme pour laquelle elle étoit alignée. Tibère
qui fe piquoit de maintenir les loîx , difîîmula;.
mais dans la fuite il fit intenter contre Pifon une
accufation injùfte. Pifon mourut dans le cours du-
procès, l’an de Rome 775.
13 0. Lucius f i f o n , gouverneur d’une province
d’Efpagne, fut affafliné par un payfan, dont il*
opprimoit la nation, l’an de Rome 776.
14 0. CaïusPifon avoit époufé, l’an 789 de Rome,’
Livia Creftilla, qui lui fut enlevée le jour même
de fes noces, par l’empereur Caligula. Celui-ci-
fit afficher un placard , dans lequel il publia qu’il
s’étoit marié compae Romulus éc connue Augufte
p e i i d e j o u r s a p r è s i l r é p u d i a O r e f t i U a , &
r e l é g u a a i n f i q u e l 'o n m a r i , f o u s p r e i e s f t e q n î . s
é t o i e n t r e t o u r n é s l ’ u n à l ’ a u t r e .
ï 5 ° . Caïus Pifon, qui confpira contre Néron,
& voyant la confpiration découverte, attendit tranquillement
la mort, fans rien tenter quoiquon
J’y excitât. Il laiffa un teftament rempli des plus
honteufes adulations pour Néron, effet de fon amour
pour Arria Galla , fa femme, qui s’en étoit rendue
très-indigne par fa conduite. Sur cette conjuration
de Pifon, voyez les articles Epicaris , Lucain,
Sénegue, principaux complices de Pifon dans cette
conjuration, dont un des objets étoit de le
mettre for le trône.
1 6 \ Licinianus Pifon, exilé par Néron pour
fa vertu & enfuite pour fon malheur, adopte
par Galba ; tout le monde oonnoît cette magnifique
harangue que Galba, lui adreffe dans Tacite
en l’adoptant : f i te privatus , lege -curiata apud
pontifices, ut nions eft, adopta rem, &c. Il fut entraîne
dans la ruine de Galba, & maffacré avec lui, l’an
820 de Rome, de J . C. 69.
Un médecin hollandois, nommé Guillaume Pifon,
a donné en latin une Iiifloire naturelle du-Bréül,
infpii,mce à Leyde fe patrie, en 164S.
. PISSELEU. ( A n n e d e ) V o y e z [EJlampe.
PISTORIUS, ( J e a n ) (Hijl. lin. moi.) confeiller
d’Erneft Frédéric , margrave de Bade-Dourlach,
a beaucoup écrit contre les Luthériens , dont il
avoit d’abord embraffé & enfuite abjure la doctrine.
On a de lui différens recueils : ArtisCa.balifi.icai
feriptores. Scriptores rerum Poloniarum ; Scnptores de
rébus Gvmanicis. Il vivoit au fixième fiècle. ;
P IT A RD , ( J e a n ) (Hifi. de Fr.) premier chirurgien
de Saint-Louis , de Philippe-ls-hardy, de
Ph ilippe-le-bel, fonda le collège ou la communauté
des chirurgiens de Paris , & en dreffa les
ftatuts dès l’an 1260. Mort vers l’an 1 3 1 1 .
P IT A Y A L , ( v o y e z G a y o t ) .
put pas fi bien prendre l’efprit de la ligue, quM
ne confervât l’efprit françois & un zèle vraiment
patriotique pour Henri -IV , auquel il rendit l’important
fervice de travailler à réduire Paris fous
ion obéiffance , & le fervice non moins important
de couvrir la ligue de ridicule par la fa-
tire Menippée à laquelle il eut beaucoup de part.
Il avoit écrit aufîi fous le règne de Henri I I I , pour
la défenfe du roi & du royaume, contre un bref
du pape Grégoire XIII. 11 eut la fatisfaâion de
voir les fuccès de Henri IV , & mourut le premier
novembre 15 96 , à pareil jour qu’il étoit né en 153 9.
Il mourut à Nogént-for-Seine. Il avoit érê procureur
général d’une chambre de juftice établie en
Guyenne en 15 8 1. M. Grofiey a écrit fa-vie. C ’efl:
fur-tout par fon traité des libertés de l’églife Gallicane,
que Pierre Pithou eft immortel; c’eft le feul
ouvrage, avec les arrêtés de M. le premier préfi-
dent de Lamoignon, q u i, fans être forti de la
main dun légiflateur, ait, par la feule autorité de
la raifon , force de loi dans les tribunaux.
Le commentaire de Pierre Pithou fur la coutume
de Troyes eft encore un ouvrage fort eftimé. On a
de plus du même Pithou des éditions de plufieurs
monumens anciens, dont'la plupart regardent Thif-
toire de France ; on lui doit auffi les novelles de
Juftinièn. l i a d’ailleurs laiffé des notes fort infime-
tives for divers auteurs, tant eccléfiaftiques que
profanes , & plufieurs autres ouvrages ou fur la
littérature ou fur la jurifprudence & civile & canonique.
On l’appelloit le Varron de la France.
François Pithou, fon digne frère , né en 15 4 4
aufîi à Troye s, fut procureur-général de la ch«m-
fore .de juftice-établie fous Henri I V , contre les-
financiers ; il étoit,.comme fon frère, jurifeenfuîte
& littérateur ; ce fut lui qui découvrit le ma mirent
des fables de Phèdre & qui le publia conjointement
avec fon frère. C’eft lui aufîi à qui on doit
l’édition de la loi folique avec des notes. On, a
encore de François Pithou la conférence des loix;
romaines avec celles- de Moïfe * le traité, de la.
grandeur & des droits du roi & . du royaume „
& beaucoup d’autres ouvrages. Mort en 16 2 1
PITHÉAS. ( voyez P v t h é à s ) . .
P ITH O U , ( P î e r ï i e & F r a n ç o i s ) (Hift. J ït t .
mod.) deux frères à jamais célèl. res dans les lettres,
font l’honneur de la ville de Troyes en Champagne
leur patrie;.. Pierre" Pithou, né en 15 39 ,
eut pour maîtres Turnèbe en littérature & Cujas
en jurifprudence, qui n’eurent à fe glorifier autant
d’aucun autre de lents difciples.
PITISCUS-, (Samuel) (\H\fi. 'l'i‘tt. m o d fa va ne
hollandois. né à Zutphén en 1O37. Mort à Utrecht
en' 1 7 1 7 , connu par fon Léxicon âmiquitatum Roman
arum. On lui doir une édition des antiquités
Romaines de Rofin & celles de beaucoup d'auteurs»
latins'.
O n a c F q n auu e P it ificus ( Barthôlemi ) un livrer
peu commun , intitulé : Thefaurus mathematicusy
Mort en 1613..
Rec Romuîa qùondant
XJllo Je tantum telliis jaâablt alurtino.
P ith o u d’abot.d calviniffe petifâ être enveloppé
dans le maffacré de là Saint-Bar.thélenfi ; s’étanrfait
depuis catholique &. même un peu ligueur, il ne
PITS ( J e a n ) P j t s c e u 's {Hiß. litt., mod.) nevetï
du fonicix doAeur Sanderus , (Nicolas) d’abord
profitant, fe fit.catholique, & le cardinal de-Lor-
rsmé lui donna un canoniçàt de Verdun. Il mourusr
doyen de fou, chapitre en f6 ï6 . Oh a de lui uj»
livre des Hlufires écrivains d3Angleterre