
a °. Jetwi Richer, libraire de Paris, mort en
165 5 , fut le premier rédacteur du mercure françois ;
il ne rédigea que le premier volume; un autre,
Richer ( Etienne ) en donna la fuite jufqu’en
16 35 , & Théoph rafle Renaudot (voyez l’on article)
la poufla jufqu’en 1643,
3 0. Henri Rkher éft fauteur de fables, dont
on fe fou vient -encore que l’abbé Desfontaines
rempliflbit prefque toutes fes feuilles ; il y a de
lui d’autres ouvrages beaucoup moins connus ,
une traduéfion en vers des églogues de Virgile
& des huit premières héroïcjes d’O v id e , une
vie de Mécène, deux tragédies Sabinus, Coriolan.
Né en 1685 à Longueil dans le pays de Caux ;
mort en 1748.
40. François Richer d’Aube, intendant de Caën
& de Soiffom», neveu, à la mode de Bretagne,
de M. de Fontenelle. On a de lui un ouvrage
intitulé : Ejfai fur les principes .du droit & de la
morale. Il n’eft plus connu aujourd’hui que par
quelques plaiftnteries, par lelquelles M. de Fon-
tenelle re; ou Soit fes brufqueries & fes gronderies
continuelles, & par ces jolis vers du poëme fur
les difputes :
Auriez vous par hafard connu feu monGeur d'Auhe , -
Qu'une ardeur de difpuce éveilloit avant l'aube , &c.
K e r t à Parisien 17 5 t .
R I D
R ID L E Y , (N ic o l a s ) Hifl. de la réforme.}
évêque de Rochefter, une des viélimés du zèle
perfècùteor de la reine Marie & de fes bourreaux ,
Bonner & Ga’rdinêr , (voir ces deux articles )
fut brûlé à Oxford le 16 oélobre 1555. On a de
lui quelques écrits polémiques contre la religion
romaine*
R IC O L F I , ( C h a r l e s ) Hi(l. litt. mod. ) Vénitien,
du feiziéme fiècle, auteur d’une vie italienne
du Tinroret (Jacques Rôbufti) & d’une
hijloire des peintres Vénitiens.
R I E
IvXENZL (G abriisto ou G abrîni) Nicolas
dit) On connaît fon hiftoire, écrite par le P. du
Cerceau , fous ce titre: Conjuration de Nicolas Gabri-
n ï, dit de Rlenzi, tyran de Rome , en 134’7 , avec
des additions & des notes du P. Brunoi. Les anciennes
idées républicaines de Rome fe renotivelloiém
quelquefois' dans des têtes ardentes , même fous
le gouvernement papal; Rïe'nfi fut une de ces
têtes ardentes. Né à Rome dans l’obfctirité, il ne
pouvoir ritin attendre que du-gouvernement populaire
j il avoit reçu de la nature, avec une'hgure
( noble & impofante, des avantages aflezfouvent fuf|
• peéls dans lesgcuvernemens monarchique &arifto-
, crat.que , de l’efprit, de l’éloquence, de l’audace,
| des vues. Les talons qu’il annonçoit, mais dont
| on étoit bien éloigné encore de prévoir l’emploi
J dangereux, le firent choifir pour une députation
! importante. Le pape Clément VI avoit transféré
! le iaint liège de Rome à Avignon; fon abfencc
5 appauvi-ilfoit Rome , il fut chargé de porter au
I pape les voeux & les inflances des Romains pour
! fon retour. Pétrarque l’accompagna, & exprima
en vers les mêmes voeux; tous deux furent très-
agréables au pape, mais ils ne le perluadërent
pas ; Pétrarque revint de ce voyage tel qu’il étoit
paiti, grand poète & homme aimable ; Ritnçi
devint homme d’éfat, fes idées s’étendirent; il
fonda fur le refus du pape les plus hautes efpé-
rances; il fe tourna du côté du peuple, gagna
fa confiance, fe fit donner le gouvernement d«
Rome, avec le titre de tribun qu’il pretendoit
bien rétablir dans toute la puiflance 6c toute la fplen-
deur ; il prit les Gracques pour modèle, & voidut
comme eux être fauteur d’une grarn’e révolution ,
dût-il périr comme eux. Il ne parloit que de
liberté, de juftice & de paix ; le bi t où il pa-
r«ifloit tendre, & qui foutnilioit le mot de ralliement
, s’appelloit le bon éut Quand il crut qu’il
étoit temps d'agir, il fit publier à fon ci e trompe
dans toutes le-> rues de Rime un cidre ou une
iuvitaiion de fe trouver fans armes, la nuit du
19 mai 1347 , dansTéglile du château Samt-Ange ;
là , il fit célébrer prefqu’en même temps ]i fqiu’à
trente mefïes du Sainr-Llpnt, auxquel es il afëfta,
8c pour en recueillir le fruit, il mena ver* les
neuf heuro du matin le peuple au Capitole. Il y
déploya felemnellenient trois érendans, fur fun
deiquels étoieni repréfentés les fymboles de la
liberté, fur un autre ceux de la juftice, fur le troi-
fième ceux de la paix. 11 diéta enfutte fes loix
fous la forme de quinze réglemens pour parvenir
au bon état. 11 créa un nouveau confeil qu U nomma
la chambre de juflïce & de paix , & joignant utilement
pour Rome les fonctions de cenkur à celles
de tribun, il purgea cette ville de tous les malfaiteurs
& de tous les gens vicieux; on crut un
moment voir renaître les beaux jours de la république.
Le refpeét & la terreur de fon nom fe
répandirent dans toute l’Italie.; on le vit à la tête
d’une armée formidable commander la liberté,
la juftice 6c la paix, & forcer -tous les princes
& toutes les républiques d’Italie d’entrer tbns la
’ ligue du bon état. Ce bon état fut une tyrannie
allez compktte que Rienfi exerça non feulement
dans Rome , mais fur les petites puiflances
d’Italie, & qu’il voulut même étendre jufques lur
les plus grandes puiflances .6c les oplus indépçu-,
i dantes. Il bfa citer à ion tribunal l'empereur L ouis
de Bavière , Charles de Luxembourg ( depuis
j l'empereur Charles I V ) , 6c les éledcurs de
i lfempire. -Il reçut des anibafladeurs de cîiverfes
tètes couronnées; mais quelques coups d’autorité,
quelques violences ayant averti le peuple qu’au
!.ieu d’être protégé par un tribun, il étoit opprimé
par un tyran, Rienfi eut du moins le mérite de
s’appercevoïr qu’il perdoit la faveur populaire &
de prévenir fa ruine par une abdication qui parut
volontaire. Il fe retira au commencement de l’an
1348 à Naples, prit un habit de pénitent, ne vécut
pendant deux ans qu’avec des hermites, & feroit
peut-être aujourd’hui regardé comme un grand
homme à tous égards , s’il avoit fu mourir airrfi
dans la retraite, après avoir vécu dans les grandeurs.
Mais il ne favoit pas fe cacher, il falioit
qu’il fit du bruit ; il rentra fecrétement dans
R ome , y excita une fédition, fut obligé de fe
fauver de pays en p ays; il alla jufqu’à Prague,
il y trouva le roi des Romains, roi de Bohême,
Charles de Luxembourg , qu’il avoit défobligé dans
le temps de fa puiflance. Charles le fit arrêter,
& l’envoya au pape Clément V I , à Avignon.
Celui-ci a voit oublié la harangue par laquelle
Rienfi avoit voulu le rappeler à Rome, & fe fou-
venoit feulement que cet homme y avoit élevé
ion autorité perfonnelle fur les ruines de l’autorité
papale. Il nomma trois cardinaux* pour lui
faire fon procès, mais Clément mourut, & le
procès s’arrêta; Rienfi trouva grâce devant Innocent
V I , fuccefleur de Oément. Innocent crut
même que Rienfi ne lui feroit pas inutile à Rome ,
& il l’y renvoya en lui donnant le titre de fé-
nateur, Un avanturier heureux en voit bientôt
paroîrre plufieurs autres emprefîes de courir fur
fon marché : Rlenzi en arrivant à R®rne, trouva
en effet qu’un autre avanturier, nommé François
Baroncelli, s’étoit fait tribun, pour devenir, s’il
pou vo it, un autre Rienfi ,* il réclama fes anciens
droits & fon nouveau titre, & renverfa aifément
fou rival mais les nobles craignant qu’il ne reprît
fon ancienne autorité, excitèrent des troubles, dans
le cours defquels Rienfi mourut percé de coups,
le 8 o&obre 13 54 .
RIEUX , ( Hifl. de France. ) noble 6c ancienne
mai fon de Bretagne, qui tire fon nom delà terre
de Rieux dans cette province. On diftingue dans
cette maifon :
i Q. Roland, fire de Rieux, l’un des feigneurs
Bretons qui s’afiemblèrent à Vannes en 1203 ,
pour venger la mort du jeune prince Artus, aflafliné
par fon oncle Jean-fans-Terre. Il mourut en 1205.
20. Alain, lire de R ieu x , fon fils, fe fouleva
contre Pierre de Dreux , dit Mauclerc, duc de
Bretagne, prince très-propre à exciter de tels fou-
lèvemens. Mort en 1225 le 27 mars.
3 e. Gilles, fire de Rieux , fils d’Alain , fit en
12 39 k voyage de la Terre-Sainte, & mourut
en 12 55.
4®. Guillaume, arrière-petit-fils de G ille s , fut
tué le 20 juillet 13 4 7 , au fiége de la Roche-de-
Rien, dans la grande querelle des maifom de Mont-
fort & de Penthièvre , relativement à la Bretagne.
50. Jean I du nom, fire de Rieux, frère ajné
de Guillaume, rendit de grands fer vices aux rois
Philippe de Valois, & Jean , dans les guerres de
Gafcogne & de Bretagne.
6°. Guillaume,deuxième du nom, fire de Rieux3
fon fils aîné , qui fui voit le parti de Charles de
Blois dans ces guerres de Bretagne, commanda
Parrièr.e-garde de fon armée à la bataille d’Aurai
en 13.64, & fut trouvé mort auprès de lui.
7°. Il eut pour frère Jean de Rieux, deuxième
du nom, maréchal de France. Celui-ci, en rè-
compenfè des fervices qu’il avoir rendus à Charles
V I , fut fait maréchal de France , le 29 décembre
1397 à la place de Louis de Sancerre, qui fut
alors connétable. Le maréchal de Rieux battit en
1404 les Ànglois qui ravageoient la Bretagne.;
il fut deftitué en 1 4 1 1 , & rétabli le 24 oélobrd
1413 ; enfin fe voyant accablé d’années & d’infirmités,
il donna fa dèmiffion le 10 août 14 17 ,
8 °. Mais ce fut en faveur de Pierre de Rieux
fon fils. Comme on vivoit alors dans un temps
de faâion, où tous les partis étaient tour-à-tour
opprefieurs & opprimés , Pierre de Rieux fut def-
timé par la fiaâion de Bourgogne , le 2 juin 14 18 .
Il n’en fut que plus attaché au dauphin, qui fut
depuis le roi Charles V I I , qu’il fervit toujours
avec beaucoup de zèle 6c de fidélité, & fouvent
avec beaucoup de fuccès. Il défendit vaillamment
contre les Anglois la ville de Saint-Denis en 1435 ,
reprit fur eux la ville de Dieppe, leur fit lever
le fiége de Haiileur en 1438. En paffant devant
le château de Compiegne pour retourner à la cour,
il fut arrêté pour quelque querelle particulière par
F la v i, gouverneur de Compiegne , qui le retint
dans une prifon où il mourut l’année fuivante 1439 ,
à Nefle en Tardenois ; c’eft ce même Flavi qui
fut foupçonné d’avoir fait fermer la barrière à la
pucelle d’Orléans, lorfqu’elle vouloit rentrer dans
Compiegne après une fortie, & d’avoir été caufe
de fa captivité & de fa mort cruelle. Les parens
du maréchal de Rieux firent long-temps après condamner
les héritiers de F la v i, par arrêt du parlement
du 7 feptembre 1509, à fournir une femme
de dix mille livres pour faire prier Dieu pour
l’a me de mefiire Pierre de Rieux, injuftement
pris & détenu par Flavi leur auteur ; ce Flavi
avoit porté la peine de fes crimes, ayant été
miférablement égorgé en 1448 dans fen château
de Nefle, par un de fes ennemis.
9*. Jean I V , fire de Rieux & de Rochefort;
maréchal de Bretagne, né le 27 juin i4 4 7 ,fe iv it