
- homme de bien le détermina. Né en 1655 , il mourut
en 1745 , ayant confervé jufqu’à quatre-vingt-
dix ans, une vieilleffc faine, entière , vigoureuse,
8c non moins aimable qu’augufte & vénérable. Il
fut toute fa vie ( & c’eftencore un de fes mérites )
suffi aimable dans le monde, qu’ il étoit brillant
& folide dans le premier corps de magiftraniredu
royaume, dans un corps où les plus grands intérêts
font tous les jours clifcutés. Il vécut beaucoup
pour l’amitié, peu d'hommes ont fenti plus vive ment
8c gcuté plus purement ce bonheur, le plus
grand de tous, le bonheur d’aimer & d’être aimé.
Il verfa fes derniers fentimens dans l’a nie d’un jeune
.homme, à la famille duquel il avoit toujours été
tendrement attaché ; d’un jeune homme devenu
1 l’un des meilleurs & des plus illuflres perfonqages
de ce fiècle, & d; nt il fembla prelTenrir la gloire,
fupérieure encore à la flan ne., & fondée fur des
titres bien plus durables.
M. de-Voltaire a rendu un grand hommage à
la vertu de l’abbé Puçelle, en difanrque fi i’homme
n’efl pas libre,
Pucelle efl fans vertus , Desfontaines fans vices.
PUCELLE D’ORLÉANS. ( Voyez A r c )
( J e a n n e d ’ )
P ü F.
PUFFENDORF, ( S a m u e l d e ) Hifl. lut. mod.')
écrivain politique d’une grande réputation. PIu-
fieurs fouverains fe difputt refit l’avant?.ge de le
pofieder; i’éleâeur palatin ; Charles-Louis, fonda
en fa faveur une chaire de droit naturel dans
Puni ver fué d’Heidelberg; Charles X I , roi de Suède,
lut donna une place de profefïeur en droit naturel
à Lunden , le fit fon hiflôriographe &
l’un de fes. confeillers, 8c lui conféra le titre de
baron, qu’il a toujours pris depuis, Sf qu’on lui
donne toujours. L’êleéleur dé Brandebourg, Frédéric
I , qui fut en 1700 le premier roi de PrufTe,
lé fit auffi fon confeiller d’état, & le chargea
d’écrire l’hifloire de l’éleéleur Guillaiime-le-Grand
fon père. Tout , le monde connoît fon traité du
droit naturel & des gens , traduit par Barbeÿrac, &
l’abrégé qu’il a donné de ce traité, fous le titre
de Devoirs de C homme & du citoyen, abrégé traduit
auffi par Barbeÿrac. Il y a reétifié, il y a
étendu les principes de Grotius; au refie, cet ouvrage
ne fut pas fans critiques, ni les critiques
fans réponfes. On a fermé de tout ce qui a été
écrit de part & d’autre à ce fujet, un recueil fous
le titre d’Eris Scandica, querelle de Scandinavie ,
ce qui ref^emble un peu à querelle et allemand. On
connoît beaucoup encore de Puffendorjf, l'introduction,
à rhipoire des principaux états, de C Europe,
traduite par M. de Grâce; & fes élémens -de la
jurifprudence univerfelle, premier fondement de fa
imputation ; il a écrit auffi Vhifloue de Suèdex de- '
puis rexpédition de Gufiave-Adolphe en Allemagne
en 1628 , jufqu à Vabdication de Chriflinc en 16^4 ,
l hifloire de Charles - Guflave ,* l ’hifloire de Frédéric-
Guillaume le Grand „életfeur de Brandebourg. Il y a de
lui encore beaucoup d’autres ouvrages ; c’eft un.
des écrivains les plus féconds & les plus volumineux.
Il mourut à Berlin en 16 0 4 ; il étoit né
en 163 t dans un petit village de Mifnie, où fon
père étoit miniftre luthérien.
P U G
PU G E T , ( du ) Hifl. de Fr.') famille noble 8c
ancienne de Provence, qui a fourni une roiilti-.
tude de chevaliers à l’ordre de Saint-Jean de Jé -
rufalem , tant à Rhodes qu’à Malthe.
De rette famille étoient Bomface du Puget, qui
commandoit la galère capitale du pape à la bataille
de Lépante en 15 7 1. .
Lévis du Füget, mort au fiégé de Malthe en
M g l
Pierre du Puget, qui époufa en 1668 Anne-
Nicole Godefroy, jeune femme pleine de vertu
or de courage, qui mourut à vingt-cinq ans deà
fuites de l’opération céfarienne , à laquelle elle '
fe dévoua pour que fon enfant- tût vie 8c reçût le
bapteme. On petit croire qu’une telle femme laifîa
de grands regrets à fon mari. Elle efl enterrée à
Saint’-Rieul de Sénlis , 'on y lit fon épitaphe
& en prête latine & en vers latins-, où on a tant
voulu exagérer la douleur du mari, où on joue
tant fur les mots de vie & de morr, '& de/mort
& d’amour, qu’un homme bien pénétré de douleur
ne pouvoir guère reconnoître l’état de fon
ame à tout ce badinage de l’efprït. La vraie douleur
efl forcée d’être fimple.
Mors & amor tanto potuemnt fùnere jungt...1...
Rie fera,mors t hic fidus amor junxérefagïttas.-,.,l. <
Il efl bien queflion là des flèches de l’am'our &
de. la mort I ■ ;
jj Nec périt , ô miferum î qui tanto vutnere mortis
Non moritur, renuitque mon cùm vita negatur.
N o n , ce n’eft pas ainfi que parle la nature.
Le voeu de la mère fut du moins exaucé; Pierres
Alexandre du Puget, fon fils, vécut âge d’homme*.
P U I
PUISIEUX ou PUYSIF.UX, {Hifi.de F r .) h -
mille illuftre dans la magiflrature , dans les armes,
dans le miniflère, dont étoit le chancelier de Silleri,
chancelier de France fous Henri IV & fous»
Louis. XIII.; le marquis de Puifleux fon.fils, mi-
niflre quelque temps pu i fiant fous Louis XIII
& un autre inafquis de Puifleux, Louis-Philogèixs.
Brui art ; mimflre des affaires étrangères fous
Louis X V , retiré en 1736.
PUISSANCES , ( h a u t e s Hifl. mod.) titre qui
commença h être donné aux états des provinces-
unies des Pays-bas vers l’an 16 4 4 , pendant les
conférences de la paix de Munfler. Depuis que
leur fouveraineté a été établie & reconnue par
l’Efpagne, par le traité conclu en cette ville en
1648 , les rois d’Angleterre & du Nord ont donné
aux états-généraux le titre de hautes puifiances.’,
les éleélenrs & princes de l’empire les ont qualifiés
de même, mais l’empereur 8c le roi d’Efpagne
fe font «bflenus de-leur accorder ce titre, excepté
depuis que la- branche d’Autriche étant éteinte en
Efpagne, celle,qùi fubfiftoiten Allemagne n’a pas
j cru devoir ménager les honneurs à une république
dont l’alliance étoit néceflaire; Les rois de France
en traitant avec les Hollandois, les ont autrefois
qualifiés de leurs états-généraux , & leur donnent
maintenant le titre àe.feigneurs états - généraux ;
mais J ’Efpagne qui ne les traite d’ailleurs que de
feigneuries , leur a toujours con fl animent réfute
lè titre de hautes-puiflances, apparemment pour
ne pas paroître abandonner les anciens droits qu’elle
prétend avoir fur eux. ( A . R.')
P U L
PU L , f. m. {terme de relation) Les Perfans
nomment ainfi en-général toutes fortes d’efpèces
de cuivre qui fe fabriquent dans leurs monfioies,
& qui ont cours dans leur empire. En particulier
ils appellent kabeski 8c demi-kabeski deux petites
monnoies de ce métal, dont l ’une vaut environ
dix deniers de France, & l’autre la moitié. Ces
efpèces ont d’un côté la devife ou hiéroglyphe
de la Perte moderne, qui eil um lion avec un
foleil levant, & de l’autre l’année & le lieu de
leur fabrication. {D . J . )
PULCHERTE, ( S a i n t e ) Hifl. du bas Empire.)
fille de l’empereur Arcadius 8c foeur de Théodofe
le jeune, fut créée Augufle l’an 4 14 , & partagea
la puiffance impériale ayec fon frère. Après la
mort de ce frère , arrivée en 4 5 0 , elle fit élire
Marcien & i’époufa , pour avoir non un mari',
mais un confeil. & un appui. C’efl le fujet de là
Pulchérie de Corneille :
Jettoit au feu fa Pulchérie.
Mais dans cette Pulchérie , digne d’être jettée au
feu , ce rôle de Marcien a pourtant quelque mérite.
Ce fut Pulchérie qui fit aflembler en 45 1 , le
concile de Chalcédoine ; elle mourut en 454.
PU LC I, ( Lotto ) Hifl. litt. mod. ) poète Florentin
du quinzième fiècle , & chanoine de Florence,
principalement connu par fon poëme de
Morgan te maggiore , dont un des mérités efl
d’avoir précédé le poëme de l’Ariofte , après lequel
il eût eu moins de réputation 8c de fuccès. Louis
Pulci efl regardé comme l’inventeur de ce qu’on appelle
le ftyîe Bernefque on Berniefque , du nom de
Berni,autre chanoine de Florence,qui efl venu après
lui, mais qui a,dit-on,perfe&onné ce genre. (Vo yez
l’ article B e r n i A ou Eernï. ) Louis Pulci étoit
né en 1432.. On ignore la date de fa mort. Il
eut deux frères., Luc & Bernard , diftingués auffi ,
mais moins que lu i, par le talent, de la poéfie.
On cite fur-tout de Luc le poëme intitulé : I l Cirif-
fo Calvaneo , & celui qui a pour titre: I l Driadeo•
On a de Bernard, un pcëme fur la paffion de
Jéfus- Chrift, 8c une^traduélion des bucoliques de
Virgile en vers italiens.
PULPERIAS. f. f. ( Hifl. mod.) C efl ainfi que
l’on nomme fous la domination efpagnole des
hôtelleries, oû l’on donne à manger. Le nombre
en efl fixé dans toutes les villes & les bourgs de
la nouvelle Efpagne. Celles qui excédent le nombre
marqué, payent au roi un droit annuel de 40
piaflres. {A . R . )
F U M
PUMPER-NICKEL. f. m. {H ifl. mod.) C’eft
ainfi que l’on nomme en Weflphalie un pain de
feigle très-noir, três-compaél, 8c dont la croûte
efl fi épaifle 8c,fi dure, qu’il faut une hache pôur
le couper. On fait du pain de la même efpèce
dans un grand nombre de provinces des pays-bas;
il ne laifie pas d’avoir du goût, mais il efl lourd
& difficile à digérer. { A . R . )
P U j fg
PUNIQUE. (GUERR E ) Les guerres puniques font
la partie la plus intérefîante de l’hifloire des Romains.
Ils n’eurent pas plutôt fournis les Latins ,
les Tofcans , lesSam ni tes 8c leurs alliés , qu’ils
fongèrent à pafler la mer. Le fecours donné par
les Carthaginois aux Tarentins en fut le prétexte
8c la conquête delà Sicile le véritable fujet. Rome
8c Carthage s’acharnèrent l’une contre l’autre ; le
voifihage & la jaloufie de ces deux grandes républiques
, firent naître ces guerres fanglantes que
tourte monde fait par coeur. La féconde fut la
plus célèbre.
Quand on examine bien- cette, foule d’obfiacles
qui fe préfentèrent devant Annibal, 8c que cet
homme extraordinaire les furmonta tous., on a le
plus beau fpe&acle que nous ait fourni l’antiquité,'
Ce fut dans cette guerre que ce grand capitaine
fit éclater ces ...taiens fupérieurs qiii lui donnèrent
tant d’avantage fur les généraux romains : toujours
jufte dans fes projets , des vues immun tes , 1 e
génie admirable pour diflribuer dans le tems l’exécution
de fes defleins, toute l’adrefle pour agir