
POMPONIUS M E LA , (#</?. lut. anc:) géo-
graphe ancien , dont le traité célèbre de Jim oîbis,
a été commenté par Voffius, Gronovius, 6c beaucoup
d’autres la vans. Il vivoit dans le premier
fièçle de Téglife ; il etoit efpaguol , né à Mellaria
dans le royaume de Grenade.
POMPONIUS SECUNDUS, ( 0 1 . rom.) poète
tragique , dont les ^pièces vantées par Pline & par
Quintilien , (ont perduès. Il fut conful l’an 40
de Jéfus-Chrift.
POMPONIUS L Æ T U S ( J ulius) favant Calabrois
du quinzième fiècle,né eh 1425 à Amendolara dans
la haute-Calabre, célèbre par fon irréligion Sc
fa bizarrerie ; il difoit que la religion chrétienne
n’étoit faite que pour des barbares. Pour lu i, l'ancienne
Rome étoit l’objet de fon culte ; il célé-
broit la fête de la fondation de Rome , il avoir
dreffé des autels à Romulus. Il ne donnoit à fes
difciples que des noms romains ; on voit qu’il en
prit un pour lui-même, & peut-être plufieurs,
car il eft quelquefois auffi appelé Julius Pomponius
Sabïnus & Pomponius fortunatus. Il vint de bonne
heure à Rome, & fes talens y réuffirent ; mais
ayant été compris dans la perfécution que le pape
Paul IL fit fouffrir à Platine ( voyez cet article )
6c à quelques autres favans, que ce pontife ac-
cufoit fauffement d’avoir confpiré contre lui , il
fut obligé de fe retirer à Venife , & ne revint à
Rome qu’après la mort de Paul II. Mais il avoir
hefoin de Rome. Il croit bâtard del’illuftre mai-
fon de Saint-Severin , & une de fes fmgularités
fut encore de n’en parler jamais , & de le laiffer
ignorer autant qu’il étoit en lui; fes parens lui
a'voient donné une excellente éducation, préfent
ineftimable dont il ne parut pas allez reconnoif-
fant. Ces mêmes parens l’ayant follicité de venir
demeurer dans la maifon paternelle, il les re-
fufa par cette réponfe laconique, jufqu’à l’ingratitude;
& jufqu’à l’infulte. Pomponius Lce.tus , co-
gnatis 6* propinquis fuis Jalutem. Quod pedds fieri
non poteft. Valete. Il aima mieux mourir à l’hôpit
a l , où il mourut en effet en 1495» mais où il
mourut du moins chrétiennement, ayant reconnu
fes erreurs, & abjuré hautement fon irréligion.
On peut croire qu’un Italien fi rppiain d’inclination,
ne fe permettoit d’écrire qu’en latin
tous fes ouvrages en effet font 'dans cette langue.
Il a écrit de Romance urbis vêtu fia te , & ce lu jet
devoit lui être principalement agréable ; il a écrit
aufli fur les magiftrats romains, les facerdoces,
Ips lo.ix de ce peuplp-roi. On a encore de lui tin
abrégé de la vie des Céfars, depuis la mort des
Gordiens; une vie deStace 8çde fon père; un traite
de la grammaire; des éditions de Sallufte, de Pline
le jeune-, de quelques ouvrages de Cicéron ; des
commentaires fur Virgile, Columelle, Quinti-
tien & g, un livre fur Mahomet, de exor tu Mahumédis.
Sabellicus un des difciples de Pomponius Lad
tus, a écrit fa vie.
P O N
PONCE P ILA TE ( v o y e z Pilate ).
PONCE de l a F uente(Constantin)#//?. d’efp;
Pondus Fondus, chanoine de Séville & prédicateur
de l’empereur Charles-Quint. Ce prince étant
fur le trône, avoit fait brûler des luthériens en.
Aüemag- e & dans les Pays-Bas, parce que c’é-
toit Tillage^ alors, mais on prétend que dans- fa
retraite des Hierony mites, ayant le temps d’exa-.
miner avec plus de foin les opinions religieulVs,
il a voit fini par incliner vers les opinions nou-;
velles; en conféquence Philippe I I , ce zélé ,ca-.
thoiique, fâché de ne pouvoir honnêtement faire
brûler fon père, ni vivant ni mort, s’en dédommagea
en tâchant de faire brûler ceux qu’il
foupçonnoit, ou qu’il vouloit faire foupçonner,
d’avoir perverti fon père par leur mauvaife doctrine.
Conflantin Ponce fut du nombre; il fut.
arrêté par ordre du faint-office ; mais il ne laiffa
pas à l’inquifition le plaifir de le brûler v if , il
mourut en prifonen 15 5 9 ; on prétendit qu’il s’é-
toit défait pour échapper à l’horreur du fupplice
on brûla du moins fon effigie; enfin il faut rendre
juftice à Philippe I I ; il fit ce qu’il put, &.
il ne tint'pas à lui que la mémoire de fon père,
& du plus grand prince de fa maifon^ ne fût flétrie.
Il y a deux efpagnols du nom de Ponce dp
Léon y l’un de Grenade, l’autre de Séville, l’un
nommé Bafile, l’autre Gonfalve Marin. Le premier
religieux de l’ordre des hermites de faint-,
Auguftin, profeffeur en théologie & en droit canon
à Alcala , a écrit en canonifte fur les fa-
cremens de confirmation 6c fur-tout de mariage ;
le fécond a traduit en latin les ctuvres de Théophane,
archevêque de Nïcée, & le phyfiologue de faint Epi-
phane. Le premier eft mort en 1629 à Salaman«
que , le fécond étoit fon contemporain.
PONCHER ( Hifi. de France, ) Etienne Pon-
chery chanoine de faint-Gatien de Tours, confeil-
ler clerc au parlement de Paris préfident
aux enquêtes avant d’ètre fait évêque de Paris
en 150 3 . Il dût feul le courage de combattre
la colère aveugle de Louis XII contre les Vénitiens
, de s’oopofer à la ligue de Cambrai en
1709. Louis X II ne lui en donna pas moins les
fceaux en 15 12 . Il les remit en 15 15 au chancelier
Daprat. Les talens de Poncher Tavoient
élevé à ces grandes dignités ; Erafme lui rend
le témoignage qn’jl femblôir infpiré par le ciel
pour le renouvellement des lettres & dé la piété
François I. en jugea de même, il lui donna l’archevêché
de Sens, 6c le chargea d’attirer en
France des favans étrangers. Poncher procura
pour quelque temps à Paris les leçons de Jufti?
niani, évêque de Nebbio, à qui le gre c, l’hébreu, 1
l’arabe étoient familiers. Poncher avoit été em- j
ployé en différentes ambaffades ; en Efpagne en
1 5 1 7 , en Angleterre en 15 18 . Il mourut le 24
février 1524.
François Poncher, évêque de Paris, indigne fuc-
ceffetir: du fage Etienne Poncher, avoit mérité
que le roi nommât des juges pour informer de
fes manoeuvres 6c. de fes violences. Simoniaque*
fcandaleux, il avoit employé jufqu’à des falfifi-
cations de titres pour le procurer l’abbaye de
Fleury ou faint-Benoit-fur-Loire, qu’il n’eut point, j
parce que Duprat étoit fon concurrent : les ju- 1
: ges qu’on lui donna d’abord, étoient tirés du
■ grand-confeil. Çar l’inftruétion de fon procès ,
on découvrit que non content d’être fauffaire 6c
• fimoniaque , il s’étoit encore rendu criminel
«Tétât; que par fes intrigues en Efpagne, il avoit
cherché à prolonger la prifon du roi ; que par
« fes cabales en France , il avoit tâché de faire ôter
la régence à la ducheffe d’Angoulême ; il avoit fi
bien caché ces trames odieules qu’elles ne furent
découvertes qu’en 1529. Poncher fut enfermé à
Vincennes ; François I. alors fit folliciter à Rome
par l’évêque d’Auxerre, Dinteville , fon ambafi-
. fadeur ,un bref qui nommât des juges pour le délit
: commun, 6c il nomma pour le cas privilégié,
trois conseillers .au parlement de Touloufe. Les
papes dans ces fortes d’affaires ne cherchent qu’à
témpprifer & à éluder. François I. pour obtenir
.juftice de Clément VII fur le compte de l’évêque
de Paris, fut obligé de prendre un ton très-
ferme, mais peut-être auroit-il fallu commencer
par ne point employer dans cette négociation
un amba{fadeur évêque. « Vous favez , écri»
{Voit le roi à l’évêque d’Auxerre , qu’il y a long-
» temps que l’évêque de Paris eft p.rffonnier ,
» durant lequel temps j’ai fait faire fon procès,
» quant au cas privilégié , qui eft prêt à juger :
î» & pour cet effeél depuis un an en ça , j’ai con-
;» tinuellement- fait pourfuivre envers noftre diél
.» faint père un brief pur & fimple, & en forte
» que je m’en puyffe aider, 6c ne - fcay que
» penfer, ne à qiioy il tient que Taffaire_ me
» foit, dilayée ;l ’ona de couftume de ne refufer aux
» autres princes, femblables chofes quand ils les
» demandent & voudrois bien qu’on ne me ré-
» puiât d’autre condition que eu x , attendu mef-
» mement que Ton trouvera peu de princes qui
» euffent prins le mesfaift d’icelui évêque de
» Paris fi patiemment que moi. Le mémoire vous
» a. été piéçà envoyé de la fotme que je de-
». mande ledit brief, & à quels juges je voudrois
» qu’il fuft adreffé. Par quoy v o h s remontrerez à
». nçftre dit fainél père de ma part, que fi fa
» fainteté me refufe ou diffère de concéder ledit
» brief, eu égard à la'matière dont eft queftion,
» femblablement au mauvais exemple 6c confé-
» quence qui en procéderait fi punition n’étoit
» faiéïe ,.: auflî à la longue détention d’icelui évê-
» que .qui eft malade, 6c que je me fuis mis à
» mon devoir un an durant pour recouvrer ice-
» fui brief; fi j’en fais faire la juftice autrement,
» 6c par bonne raifôn appelle le- métropolitain,
j » 6c les autres fuftrtgans , fa dicte fainteté ne
» devra trouver cela aucunement eftrange , car
» j’en debvray demeurer exeufé envers dieu 6c
» le monde, pour autant que c’eft l’un des cas
» pour lefquels on peut tranfgreifer le droit canon
». Cette lettre eft du 23 avril 1 5 3 1 , datée
de Coûtances.
Le bref arriva, mais il n’étoit pas tout-à-faït
tel qu’on le vouloit ; on avoit demandé pour
juges le cardinal de Grammont, le préfident Do-
rigny 6c le préfident de la Barde ; le bref nom-
moit l’évêque de Maçon, au lieu du préfident
Dorigny ; ce changement n’arrêta point, mais
il y en avoit deux autres plus importans. On
demandoît que la préfence d’un des trois juges
fût fuffifante pour i’inftruâion, 6c qu’ils ne b iffent
obligés de fe trouver tous les trois qu’au
jugement définitif. Le bref ordonnoit que le'cardinal
de Grammont fût préfent à route Tinftruc-
tion, 6c ce cardinal étoit précifément celui des
trois juges que d’autres affaires occupoient le plus
fouvent hors de Paris ; peut-être cût-on dû prendre
un parti moyen 6c exiger toujours la pré-
[ fence de deux juges , afin que chacun d’eux eût
; toujours un furveillant 6c un comradiéleur. Par
| le même bref le pape fe réfervoit le jugement
j définitif, claufe intolérable,,fur laquelle le chai>
| celier Duprat, d’ailleurs ennemi de Poncher, 6c
| qui avoit été fon rival d’ambition, prit feu quoi-
; qu’archevêque 6c cardinal,. & écrivit ainfi à l’é-
! vêque d’Auxerre, le 28 octobre de la même an-
i née 15 3 1 «■ Ils ont été autrefois oélroyé com-
! » millions contre évêques pour faire leur procès
j » 6c les juger en difinitif, Ton ne peut penfer
j » par deçà pourquoi Ton garde cefte reigle fur
: » nous 6c non (ur les autres, 6c fi l’on trouve
j » ici qui difent n’eftre befoin d’avoir bref dn
j » pape, attendu ce dont eft queftion, & qu’il eft
j 11 befoin d’exemple, 6c celui-ci eft le troifièïire
» qui a grandement délinqué contre le roi., en
» forte que fi le premier euft eflé bien puni,
» les autres y euffent prins exemple, 6c attendu
» les difficultés qu’on faift au diâ: fieur, & le
» mal qu’en peut advenir, il vandroit mieux que
» lediél fieur roi feift fans autre commiffion ,
» comme fift l ’empeteur en Efpagne contre un
» certain évefque , 6c M. de Savoye contre les
» deux principaux chanoines de Téglife de G e -
» nefve »,
Au milieu de tous ces débats , l’évêque de
Paris mourut à Vincennes le premier feptem.-
bre 1Ç32.
On dit que M. Poncher, mort doyen des maîtres
des requêtes en 17 7 0 , a été le dernier rejette»
de cette famille.