
» des pères dans les familles que les pères ont
» confervèes; que la redonnoiffance publique s’ef-
» forçp de les confoler; rendons-leur les mêmes
*> honneurs que les Athéniens rendoient aux enfans
3) des guerriers morts au fervice de la patrie*
» M. pey (formel n’auroît paseu befoïn d’autres titres
» de noblefle ».
. Charles Peyjfonnel le fils, fut reçu avocat le J
a i juin 17 2 3 , & exerça dans fa patrie cette noble
profeffion avec beaucoup de fuceès. Il fu t , avec
fon frère aîné , un des principaux promoteurs de
fétabliflement de l’académie- de Marfeille, en 17 2 7 .
En 17 3 f , M . le marquis de Villeneuve, ambaffa-
deur à Conftantinople , le demanda & l’obtint pour
fecrétaire d’ ambaflade. Il travailla fous M. de
Villeneuve à la famenfe paix de Belgrade, conclue
en 17 39. Quatre fouverains lui donnèrent de
glorieux témoignages de la fatisfa&ion qu’ils
avoient de fes foins & de fes travaux dans cette
eccafion. Le roi l’honora d’une penfion, le pape
du titre de comte, l’Empire & la Porte d’une
gratification.
Nl?Pey(fonnel parcourut l’Afie mineure en obfèr-
vateur & en antiquaire ; il retira des entrailles
de la terre plufieurs médailles en or des rois
du Bofphore »fur lefquelles il compofa une favante
difièrtation ; il enrichit' de plufieurs médailles
rares 8c curieufes le cabinet de M. Pellerin ,
colleélion qui ne cédoit en Europe qirà celle du
r o i , pour le nombre, le prix, la rareté des pièces
de tout métal & de toute grandeur M* de Mau-
repas fit venir du levant en 1.749, des marbres
précieux tirés des ruines de Calcédoine , de
Cume, d’Eolie & de Cyzique, achetés par M.
Peyjfonnel. L e dé for dr e l ’état de maigreur, de
fatigue, d’épuifement dans lequel il revint à
Conftantinople , les périls de toute efpèce qu’il
avoit courus, & dont il fe trouvoit fi bien dédommagé
par des tréfors qui n’étoient des tréfors
que pour lui & pour fes femblables,.donnèrent
l’idée dhme petite comédie fous le titre de l’antiquaire
François r ies jeunes gens du palais de
France à Conftantinople , s’amufoient pendant
l’hive r, faute de fpeâacles publics, à jouer eux-
mêmes la comédie ; ils communiquèrent celle-ci-
à M. Peyjfonnel, non fans quelque inquiétude
qu’il trouvât mauvais qu’on prît la liberté de
plaifanter ainfi fur fes occupations favorites :-ils
furent également furpris 8c charmés du bon &
aimable caraâère qu’ils trouvèrent en lui , - de
la grâce avec laquelle il fe prêta dès le premier
mot à la- plaifanterie ; il trouva la pièce charmante,
demanda, comme de droit,le rôle d’An-
tiquaire qu’on n’auroit ofé lui offrir,. le joua huit
jjours après avec les. mêmes habits qu’il avoit
rapportés de fon vo yag e , & qui, par leur défordre,.
dèvenoient des habits de coftume ; & pour comp
lé te r le divertiffement, il ajouta au vaudeville-
dé la fin un couplet auquel perfonne ne pouyoît
s’attendre y & que voici,:;
De la nouvelle comédie :
Vous riez de l’original ,
Croyant rire de la copie.
En 1747;, il fut nommé au coafulat de Smyrrte y.
après la mort de M. Défal leurs, il fut chargé de*
affaires de France à la Porte, jufqu’à l’arrivée
de M. de Vergennes.
En 1748 , il eut à l’académie des infcriptions &
belles-lettres le titre d’affocié correfpondant
changé en* 17 5 0 , en celui d’académicien libre
regnicole. Ce fut pour fatisfaire la curiofité de
l’académie, qu’il rechercha dans l’Afie mineure
les traces de l’ancienne géographie. On connoiftoit
aflez bien la côte de l’Archipel depuis les Dardanelles
jufqu’à l’embotichure du Méandre *, mais-
depuis ce fleuve, elle étoit prefque inconnue
jufqu’au golphe de Satalie; l’intérieur des terres
qui répondent aux pays nommés autrefois Carie,
Lycie , Pifidie 8c Pamphili'e, étoit entièrement
ignoré ; il fit tout obferver par les navigateurs.
&: les voyageurs les.plus habiles, & enfuite il
voulut tout obferver i'ui-même & .par mer &
par terre.
Il eut en 17 53 , une attaque d’apopléxie dont
il ne fe releva jamais; il fe furvécut à lui-même
pendant plus de trois ans , & mourut d’une autre-
attaque à Smyrne, le 16 mai 1757.
Il a laiffé des fils dignes de lu i, un entr’autres
qui s’eft diftingué dans la même carrière de*
confulats dans les échelles, du levant, & de qui»
nous avons plufieurs ouvrages utiles, relatifs a »
commerce 8c à la politique»
P E Z
P E ZRO N, ( P a u l ) (H i/ l, lin. m o d u le T.
Perron, bernardin , s’eft fait un nom dans la
chronologie & dans l’érudition facrée ; on tient
compte de fon fyftême chronologique, fi on ne
l’adopte p as, 8c on juge qu’il mérite au moins
d’être réfuté ; fes ouvrages font :.Y antiquité des
temps■ rétablie, & la défenfe de ce livre contre
les pères Martianay 8c le Quien. Le P. Perron
eft , de tous ceux qui appuyent leur ehronologie-
fur l’écriture fainte, celui qui donne au monde
le plus d’ancienneté. Son hijioire évangélique , corinfirmée
par la Judaïque & la Romaine ,.eft un de
ces ouvrages où l’érudition eft utilement employée
à. fervir la caufe du chriftianifme. Le traité de
J 1*antiquité de la nation & de la langue des Celtes
autrement appellés Gaulois, & c . eft plein de favantes.
recherches. Le P. Perron étoit né à Hennebon en-,
i Bretagne, en 16 3 9 ; h s’étoit fait Bernardin en;
1 16 6 1 ; il avoit été reçu doéleur de Sorbonne en,
1682 ; avoit été nommé abbé de la Charmoie,
en 16 9 7 , s’étoit démis de cette, abbaye en. 17,03^
* mourut en 1796,.
PFÀUNER , ( T o b ie ) ( Hiß. litt. mod. ) favant
allemand , étoit fecrétaire des archives du duc
de Saxe*Gotha, 8c on l’appelloit les archives vivantes
de la maifon de Saxe. On a de lui en latin une
kifloire de la paix de Weßphalie, une hijioire des ajfern•
liées de 165 2 ,16 5 3 & lé>54> tin traité des princes d1A llemagne
, & quelques ouvrages théologiques ; né
à Ausbourg en 16 4 1 ; mort à Gotha en 17 17 .
P F E.
PFEFFERCORN ( Jean ) Hiß. litt, mod,) Ju if
rénégat, qui propofoit 'à l’empereur Maximilien
de brûler tous les livres des Rabbins; le favant
Reuchlin , dit Capriion, nom qui en grec fignifie
fumée , comme Reuch le fignifie eq allemand , )
fut d’un avis contraire ; iL prôpofa de ne brûler
de livres que le moins qu’on pourroit; peu s’en
fallut qu’on ne le brûlât lui-même comme fufpeél
d’un penchant fecret au Judaïfme ; cependant l’empereur,
qui avoit goûté'-la propofition de Pfejfer-
corn , & qui en conféquence avoit ordonné par
un édit folemnel que tous les livres hébreux fufirent
apportés à l’hôtel-de-ville, 8c qu’on brûlât
du moins tous ceux qui contiendraient quelques
biafphêmes, l ’empereur fut touché des raifons
de Reuchlin , & l’édit ne fut point exécuté. On
a l’ouvràgç fanatique de Pjcjfercom contre les
écrits des Ju ifs , & un fur la célébration de la
Pâque chez les Juifs&Il vivoit encore en 15 17 .
PFIFFER , ( Auguste ) ( Hiß. litt, mod. )
favant allemand, moins connu par fa PanfophieMo-
faïque,8c parfes autres ouvrages critiquesfur lesJuifs,
que remarquable par la fingularité de fa deftinée.
À l’âge de cinq ans, i! tomba du haut d’une maifon,.
parut s’être fracafie la tête , & refta pour mort ;
on l’enfevelit, fa foeur qui lui rendoit ce trifte
office, en coufant le drap mortuaire autour du
corps ,'le piqua au doigt , & s’apperçut qu’il avoit
retiré ce doigt, elle le fecoprut 8c le rendit à
la vie. 11 vécut cinquante-nuit ans, & devint
très-favant dans les langues orientales qu’il enfei-
gna publiquement à Wittemberg, à Leipfick, enfin
à Lubeck, où il mourut en 1 ^ 8 , étant né à
Lawembourg en 1640.
P F I P
P F IF F E R , ( Louis ) ( Hiß. mod. ) Dans le-
cpurs des guerres civiles en France , fous le
regne de Charles IX , en 1 5 6 7 ; la cour étant
à Monceaux, le prince de Condé, chef des Huguenots
, y vint pour traiter avec le roi, les armes
à la main. La cour, pour plus de fûreré, s’étant
retirée à Meaux, le prince l’y fuivit dans l’intention
d’enlever le roi ftrr la route. L e roi dut
foii falut dans eette occafion à la fière contenance
des fuiffes qui lui fervoient d’efcorte; le prince
de Condé, tenta plufieurs fois de.les charger ; chaque
fois ces hommes vaillans & fidèles, faifant
au roi un rempart de leurs corps & d e leurs piques ,
montrèrent une’ rèfolution inébranlable de mourir
pour le défendre : on craignit leur défefpoir, &
ils ne furent point attaqués ; c’étoit le colonel
Pfiffer qui les commandoir. En 1562 , il s’étoit
fignalé à la bataille de D reu x , cette retraite de
Meaux acheva de l’illuftrer, & il acquit line fi
grande faveur auprès de Charles I X , & une fi
grande autorité fur les Suiffes attachés au fer-
vice de ce prince , qu’on le nommoit le roi des
Suiffes ; il contribua beaucoup à faire triompher
les catholiques à la bataille de Moneontour en
1569. Il étoit né à Lucerne en 15 3 0 , d’une famille
féconde en grands capitaines. Il mourut en
15 9 4 , auffi à Lucerne, étant advoyer de ce canton.
P F L
P F LU G , ou PHLUG , ( J ules) (H iß . du
Luihéran. ) Phlugius3 évêque de Naiimbourg, eft:
célèbre dans l’hiftoire du Luthéranifme , par la
part qu’il eut à ce réglement provifionnel de
doârine, du 15 mai 15 4 8 , que Charles-Quinr
voulut faire recevoir dans tout l’empire, jufqu’à
la décifion du concile qui s’affembloit à Trente»
Ce réglement connu fous le nom d’interim , fut
conclu entre P h lu g , évêque de Naiimbourg,
Helding, évêque titulaire de Sidon pour les Catholiques
lflebius , c’eft-à-dire Jean'Agricola,
pour les Proteftans. Mort en 1^94.
P H A
PH A C É E , PHACEIA , ( Hiß. fac. ) ce font
deux noms différensy & non pas deux manières
différentes d’écrire un même nom ; l’un , (Placera
fils de Manahem ) , étoit roi d’Ifraël ; l’autre \
( P'hacée, fils de Romélie ) , étoit le générai de
fon armée, qui confpirâ contre lu i , le tua dan*
fon palais , 8c fe fit proclamer roi à fa place.
Il fut traité de même par Ofée , un de fes fujets ÿ
au bout de vingt ans de règne, depuis l’an 759^
avant J . C. jufqu’à l’an 739. L’hiftoire de Phacee
& de Phaceïa fe trouve au livre quatrième des*
ro is, chapitre 15 . Il eft auffi parle de Phacée,
fils de Romélie, au fécond livre des Paralipo-
mènes, chapitre 2 8 , yerf. 6*
PHAI-NUS , ( Hiß., anc. ) ancien- aftronome
gre c, maître du célèbre Meton, eft* regardé-
comme le premier qui ait connu 8c fixé le temr*
du- folftice» . . P
PH A L A R IS , {Hiß. anc..) fon hiftoire eft de
l’iïiftoire ancienne, & fi ancienne , qu’elle pourroit
bren tenir un peu de la fable. Ce 11’èft pas qu’i l
n’y ait eu certainement un Phalarïs, tyran d’Aeri-
gente, qui s’empara de cette ville l ’an 571 avam-r
J»C , Ce Phalaris étoit:fans doute très-cruel,, fo-k?