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pofeat en paix dans leurs .tombeaux ; ,$c paf ure '
petite fenêtre qu’on y ftippofe pratiquée, ils
voient ce qui fe paffe dans le ciel. Au contraire,
ceux qui ne font pas morts mufulmans, frappés
de la ftature extraordinaire de l’ange, le prennent
pour Dieu , veulent l’adorer, mais il les renfonce
à coups de maffue dans leur fèpulcre, où ils
demeurent fans être favorifés des virions accordées
aux fidèles croyans. Ricaut,. de. l ’empire ox-
H&nafi, ( A . R. ) 1
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N EM B RO D , rebelle, ( Hip. facrée ) fils de
Chus,-petit-fils de Cham-, commença' le premier
b ufurper la puiffanee Ibuveraine fètr les autres
bomnaes. L’Ecriture dit de lui que c’étoit un puil-,
fent chaffeur devant le Xeigueur ; ( G en. JSI, g )
d.eft-a dire , qu’il fut le plus hardi, le plus adroit,
& le péus infatigahle de tous les hommes dans
•e dangereux exercice. Il s’exerça d’abord à la
chaffe des bêtes les plus farouches, avec une troupe
de jeunes gens fort hardis, qu’il endurcit au tra-
*odl, & qu’il accoutuma à manier les armes avec
•d'reiTe. Cette troupe groffiffanc peu. à peu, &
pleine d’eftime pour fon courage, lui déféra fans
,d.outa volontairement l’autorité , dans l’efpérance
gW la crainte de fes armes, la mettrait à l’abri de
ï ’mjpftice & de la violence des autres hommes ;
usais. Nembrod, ayant une fois goûté la douceur du
gouvernement, ne mit plus de bornesà fon ambition;
& avec le feceurs de carte jeuneffe qu’il avoit
aguerrie, 3 employa, à affervir les hommes-, les
armes, dont il rie s’étoit fervi que pour détruire les
Mt.es. Ea tour de Bab.el, dont il avoit été. fans
doute un des entrepreneurs , lui fervit de citadelle :
il environna ce lieu de murailles, 6c en-fit une ville
açpetlée Babylone, quj fut lefiége de fon empiré.
Bans, la, fuite , à mefura qu’il étendoit fes c.on-
qtlêtes, il bâtit d’autres villes, dont la plus confi-
dérable fut Ninive für k Tigre. Il l’appella ainft de
fo u B s Ninus, qui- fuecéda à fa puiffanee & à fes
ambitieux deffèins, félon le fèntiment de ceux qui
trâdtiifent ainfi le paffagé de Motfe: De terra ïllâ-
egreffus. eft- Affar. Gert. X , z i. De eér éù; J il I
ibrtit'pour aller en Affyrie, où il bâtit Ninive, &c .
©outres p r e n n e n t - p o u r un nom d’homme,"
qu’ils diftinguent de Nembrod, & qu’ils prétendent
avoir donné fon nom à.l’Affyrie. Gea.iet, Par, J ,
èfkh- V ,
• NÉMÉSIEN. C’eff te nom »,
' fainr,: confeffeur on martyr fous la
perféemion de l’empereur Valérien , l’an 2 5 7 de
£ -€* .$ ain t Cyprien a.beaucoup loué; fa confiance
fèsj vertus j ainfi. que celles de lès collègues
evêques». £©nfeffeHrs.& martyrs en Afrique.
- D’un-, poète du même fiècle, dont il nous
« f ie deux fragmens d’un poème intitulé;,- Ixeu-
'**&?*■ **u ia cliafie. à la glu^ dans. le recueil des.j
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pGha fei De/taticoe, & dans-le recueil intitulé, Posta
latini minores.
3 ° . D ’un autre poète latin du même fiècle, né à
Carthage , nommé Aurelius Olympius Nemefianus ,
auteur d’églogues communément imprimées avec
celles de Calpurnius ; nous avons des unes & des
autres une traduâion françoife qui a paru en
ï-74.4 > dont l’abbé Desfontaines a dit beaucoup dè
bien , car elle étoit de fon ami, M.. Mairault, ennemi
comme lui de tous les hommes à talent. On a
encore des fragmens d’ua-poëme du même Némé-
fien , intitulé » Cynegytica, five de vènatïone, adreffê
aux empereurs Carin & Numérten : au lieu de;
poèmes fur la chaffe, il faudroit adreffer aux princes
les remontrances de l’humanité contre la chafle,
Çe Néméfien vivoii vers, l’an 281.
NÊMÉSfUS, ( Hiß. eccl. ) philofbphe chrétien,
évêque d’Emèfe dans la Phénicie, vivoit vers
la fin du quatrième fiècle, ou le commencement:
du cinquième : on a de lui un livre de la nature de
Vhomme. On lui attribue des découvertes fur l'a qualité
& Tufage de la bile ; ou dit même qu’il a
connu la circulation du fang.
NEMOURS, ( Hiß. de Fr.. ) ville du Gatinoi's ,
fituée fur le.Loing, à 18 lieues de Paris ,& poffédée
en diffère ns tempspar différentes maifous.Elle appaf-
tenoit d’abord à une ancienne maifon de Nemours
de Gnerchevilîe dont étoit Gautier , fie 11 r de Nemours
, maréchal de France^qui vivoit encore ei&
; Philippe fon .frère, vendit Nemours au roi
faim Louis; & Jean „ autre frère-, vendit- auf&en
Ï 274, à Philippe-le-Hardi, les droits qu’il pouvait
avoir fur Nemours. L e 19 juin 14 0 4 , Charles V I
erigea Nemours en duché pairie en faveur de
Charles III., dit le noble, roi de Navarre-, à .Poe?
cafion d.un- échangé de terres qu’il faifoit avec ce
prince. Par la mort de Charles-le-Noble., arrivée en
1 4 i 5 » Nemours étant retourné à la couronne,
Louis X I ie céda en 1 . 4 6 1 à Jacques d’Armagnac,
qui prétendoit y avoir quelques droits II n’y avoit.
point, encore eu ju fque s-là d'autres pairs de
création que des. princes du fang. Avoit-on alors
de Pextra&ion iilufire de la maifon. d’Armagnac
(iffue de la première race de nos rois ) quelque
notion particulière qui engageât à lui conférer un.
honneur encore réfervé à la maifon de France? oit
regardoit-oa la maifon d’Armagnac- comme une-
puiffanee étrangère, parce que fes domaines étoieat
à l’extrémité du royaume & fur la frontière ? mais
il n’y avoit pas encore eu d’éreéfion en pairie en
faveur même de-princes-étrangers, autres que des,
pjinees du fang ; ou enfin, n’étoit-ce qu’un effet fi régulier
de la puiffanee & du.crédit de cette maifon,
& de la politique de Louis X I. C’eft ce même due
de Nemours y auquel le même Louis-XI . fit trancher
la tête auxfialles a Paris, le, lundi 4 août 1477.;
Ce fut une des grandes violences & une des grandes
iniquités-de ce règne; Louis X I n’avoit pu p a r donner
au duc de Nemours la part que ce duc
teèmte d’ÀrffiagnaCjfon coufin-germaïn, avoient eu
autrefois à la formation de la ligue du bien public.
LOrfque le fire de Bcaujeu vint, par ordre de Louis
X I , invertir le duc dt Nemours dans la ville de
Carlat, qui paffoit pour imprenable & ou il y
avoit des provifions pour deux ou trois ans, le
duc ne voulant pas fe défendre contre fon ro i,
fe remit entre les mains, du fire de Beaujeu , fous
la condition expreffe de la vie fauve, condition
dent Louis de Graville , feigneur de Montaigu , &
Bo'fiille de Ju g e , fe rendirent garans perfonnelle-
inent. La ducheffe de Nemours , fille du comte du
Maine, & coufine-germaine de L o u isX I, voyant
qu’on venoit pour arrêter fon mari, en étoit
morte d’effroi & de douleur.; circonflance bien
propre à défarmer la haine, & que le duc de Nemours
rappella au roi dans une lettre qu’il lui écrivit
de fa prifon pour lui demander graco. Le duc de
Nemours conduit d’abord à Pierre-Encife,puis tranf-
féré à la Baftille, fut enfermé dans une cage de
fer : on forma une commifiion pour le juger ;
Graville & Boffille de Juge furent de cette com-
mifiion ; le chancelier Pierre Doriole qui la pré-
fidoit, ayant fait au roi quelques repréfentations
en 'faveur du duc de Nemours , devint fufpeâ à
Louis X I , qui écrivit à un des commiffaires qu’il
fallolt fe défier de ce magiftrat, & qui bientôt
après le révoqua expreffément, ainfi que quelques
autres commiffaires qui ne lui paroiffoient
pas affez mal difpofés à l’égard du duc de Nemours.
A la vérité Louis X I envoya dans la fuite la con-
noiffance de cette affaire an parlement de Paris,
où le duc de Nemours avoit toujours demandé
d’être jugé, attendu fa qualité de pair ; mais ce
fut fur cette procédure , commencée par les commiffaires,
qu’il fut jugé. Le parlement prit les ordres
du roi avant de rendre l’arrêt; & lè ro i, pour
s’affurer davantage que fes vues feroient remplies,
transféra cette compagnie à Noyon, où il avoit
projeté de fe rendre en perfonne ,.tant il craignoir
que l’arrêt ne fût pas affez févère; n’ayant pas pu
venir, il y envoya, pour le repréfenter , le fire de
Beaujeu fon gendre , qui avoit promis la vie fauve
au duc de Nemours , & qui avoit fait garantir cette
condition effentielle du traité par Louis de Graville
& Boffille de Ju g e ; ce fut le fire de Beaujeu qui
recueillit les voix: le roi joignit au parlement les
anciens commiffaires qui avoient travaillé à l’inf-
truélion du procès, & beaucoup d’autres encore
qu’il lui plut de commettre de nouveau : il voulut
qu’ils euffent tous voix délibérative; il eft vrai que
Beaujeu, Graville & Boffille fentirent qu’il ne leur
convenoit pas d’opiner, apTès tout ce qui s’étoit'
paffé, mais'ils avoient afiifté à toute la procédure ,
& les ch ©fes étant difpofées félon les vues du roi,
on favoit bien que trois voix de moins n© chan-
geroient rien au jugement. Il paroît même que ce
fut de concert avec le roi, & pour ne pas révolter
le public par une indécence trop forte & d’ailleurs
inutile, qu’ils s’abftiarent d’opiner, puifque le roi^
loin de leur favoir mauvais gré de cette «tonfi*aération
, partagea entre eu x , par l’abus le plus condamnable,
mais très-commun alors, la confificaiion
du duc.de Nemoursÿ lui qui pouffa lVinirrouté dans
cette affaire, jufqu’à priver de leurs offices trois
confeillers, parce qu’ils avoient opiné favorablement
pour le duc de Nemours ; lui qui répondit très-
aigrement aux remontrances que le parlement lui
fit à ce fujet; lui qui, ne bornant point fon reffen-
tiraent à la condamnation 8c à l’exécution du duc
de Nemours, voulut, par un raffinement de cruauté,
jufques-là fans exemple, que les enfans de cet infortuné
fuffent placés fous l’échafaud de leur père,
pour être arrofés de fon fang, quoique leur bas
âge, quelque pût être le crime de leur père, les
mît-à l’abri de tout foupçoïî de complicité.
Au refte , ce partage même de la confifcation dû
duc de Nemours entre fes principaux juges, fur-*
.tout entre ceux qui avoient-ufé d’artifice envers
lui & qui l'avoient trompé par de fauffes affurances
de la vie fâüve, pour parvenir à fe rendre maîtres
de fa perfonne, eft une dernière iniquité , qui
achève de rendre bien fufpeéü l’injuftice du juger
ment prononcé contre lui : là tonfifcatiôn déjà
odieufe en elle-même le devient bien davantage *-
lorfqu’ell« eft le prix de la ccndefcendance c
juges pour les volontés d’un-maître abfolu., q
laiffe éclater fi hautement le defir de perdre u s
malheureux.
Aux états de Tours tenus fous Charles V II Î /
en 14 8 4 , un avocat fe préfenta pour plaider la
caufe dés .en fans du duc de Nemours, qui étoient-
hors d’état, par leur misère & leur mauraife fanté,
de paroîrre dans l’affembîée. L ’aîné étoit malade aix
lit; fes frères, qui ne fe portoient guère mieux,’
étoient occupés à le fervir. L’avocat reprêfenta ces
infortunés orphelins, arrofés du fang de leur père a
leurant la mort de leur mère, couverts tfoppro-
re s, ayant à peine où rcpofer leur tète , & ne
vivant que d’aumônes, c’eft cependant, dit-il, le pur
fang de vos maîtres ; leur mère étoit la coufine-
germaine du roi. Le roi vous a chargés de lui dévoiler
toutes lesinjuftices qui déshonorent le gouvernement;
ne lui laiffez pas ignorer celle dont
ils font les viftimes.Tls rentrèrent en grâce, ils
fervirent l’état ; le dernier des trois , le duc de Nè-r
mours, Lo uis , vice - roi de Napies , pour le roi
Louis X II, fut tué le 28 avril 15 0 3 , à la bataille dç
Cérignoles oà il eommandoit l’armée françoife
En lui s’éteignit la branche de Nemours-Armagnac.
Louis X l f donna le duché de Nemours à foa
neveu, Gafton de F o ix , le héros de la France;
voye^ fon article au mot Foix.
La ducheffe d’Angoulême , Louife de Savioe 1
engagea François I er fon fils à donner , en 15 15 , 1*
duché de Nemours à Julien de Médicis, frère dtt
pape Léon X ; Julien avoit époufé Philibert® de
Savoie , fioeur de la ducheffe d’Angoulême Sc
tante de FrançoisTer ; il mourut fans enfans , 1e i f
mars z 31 ié-* r* -