
mogol. Les gouverneurs .du premier ordre -fe
nomment foubas ; ils ont pluneurs nababs fous
I leurs ordres.. {A . R .)
N A B A L , F o u , ( Hiß. facr. ) (yoye^ A b ig a i l .)
ifraélite de la tribu de Juda, fort riche, mais avare &
brutal, qui demeuroit à Maon , & dont les troupeaux
nombreux paiffoient fur le Carmel. Un jour D avid,
ayant appris qu’à Poecafion de la tondaille de fes
brebis il faifoit une grande fête, il envoya dix de
les gens pour le faluer de fa part, & lui demander
quelques vivres pour fa troupe. Cet homme info-
lent reçut avec une fierté brutale les députés de
D av id , parla avec outrage de leur maître, &
lçs renvoya avec mépris. David, infiruit par le
rapport de fes gens, entra en fureur ; & faifant
prendre les armes à quatre cents hommes de fa
fuite, il marcha vers la maifon de -Nabul, dans'
le defîein de l’-exterminer lui & toute fa famille.
Cependant Abigail, femme de" N a b a l, infiruite
par un ferviteur, de la manière dont fon mari
avoit reçu les gens de David, & craignant le ref-
lentiment de ce dernier, fit fecrètement charger
fur des ânes, des provifions de toute efpèce , &
courut au-devant de David elle le rencontra dans
une vallée , ne refpirant que la vengeance ; mais
fa beauté , fa fagefie & fes difcours fournis défar-
auèrént là colère de ce prince, & elle obtint le
pardon de fon mari. Nabal, qui étoit iv re , nap-
prit que le .lendemain, ce qui venöit de fe paffer ;
& il fut tellement frappé du danger qu’il avoit
couru , qu’il en mourut de frayeur dix jours après.
Nabal, qui fait de vaines profufions en fefiins, &
qui refufe avec dureté & infülte quelques fecours
à, des malheureux, efl; l’image de tant de riches
qui ne fe rèfufent rien, & à qui rien ne coûte
quand il s’agit de fe fatisfaire eux-mêmes, ou de
fe donner chez'les autres une réputation de géné-
rofité on de magnificence, tandis qu’ils ont la
cruauté de refufer une aumône légère à leurs frères
qui manquent de tout. ( A . R.')
NABÀfi Z ANES & BESSUS.’ {Hiß, anc. ) Rien
de plus célèbre d'ans Fhifioire d’Alexandre & de
Darius-, {voyè^ L’article A l e x a n d r e ) que la peiv
fidie de Beflus & de Nabarçanes envers Darius,'
après qu’il eut perdu la bataille d’Arbelles. Nabar-
paries, un des plus grands feigneurs de Per fe, étoit
général de la cavalerie de Darius ; Beflus étoit
général des Baérriens cjui fervoient dans J’armée
perfane ; Alexandre vainqueur pourfuivoit Darius
; ces deux traîtres lièrent & enchaînèrent leur
roi, & le. conduifirent vers la Baâriane dans un
chariot couvert. Leur defîein étoit, s’ils étoient
atteints par Alexandre , de traiter avec lui en lui
livrant Darius ; & , s’ils pouvoient échapper à fa
pourfuite, de tuer Darius & de fe faire rois. Lorf.
qu’ils virent approcher Alexandre, quoiqu’ils fuffent
fupérienrs en forces, effrayés par leur c r i m e I
par fa gloire, ils ne fongèrent qu’à la fuite ; ils I
proposèrent à Darius de monter a cheval & de
fuir avec eux ; fur fon refus,, ils le percèrent de
traits, & le laifsèrent expirant. Les premiers Macédoniens,
envoyés à la pourfuite des Pérfes, recueillirent
fes derniers foupirs , mais il étoit mort lorf-
qu’Alexandre arriva; Nabarçanes s’êtoit enfui en
Kircanie , Beffus dans laBa&riane; celui-ci, trahi
par Spitamènes fon confident, comme il avoit
trahi Darius, fut rémis entre les mains.d’Alexandre,
qui le remit lui-même dans celles d’Oxatrès', frère
de Darius, pour qu’il vengeât la mémoire de ce
roi malheureux.
Beffus, après avoir eu le nez & les oreilles coupées
, mourut dans les tourmens ; le fupplice qu’il
fùbit répond à ce que nous appelions écarteler.
Du perfide Beffus regarde le fupplice ,
dit Axiane à Taxile dans la tragédie d'Alexandre!
Nabar^anes, plus fage & plus heureux , avoit traité
avec Alexandre, avoit reçu fa foi & s’étoit remis
entre fes mains, il lui remit aufïi l’eunuqué Bagoas ;
il falloir qu’un eunuque fût alors une chofe bien
précieufe, ou que - celui-ci-eût un grand talent de
plaire ; il gouverna prefque Alexandre comme il
avoit gouverné Darius. On cherche pourquoi tarit
d’états & dé princes, ont été gouvernés par tant
d’eunuques minifires, on. en trouve une raifon
dans les états, ou la fucceffiôn à la couronne n’efi
pas parfaitement réglée, c’eft que la qualité d’eunuque
a prefque toujours & par-tout exclu du
trône j le préjugé que le trône ne pouvoir être
rempli par un eunuque, parce que le voeu publie
attendoit de chaque fouverain un héritier né de
lu i, étoit vraifemblablement le principe.dé la confiance
des fouyerains dans cette efpèce d’hommes,
qui ne pouvoient être pour eux un objet de jaloufie,
ni dans leurs plaifirs ni dans leur ambition; niais
on peut idire de ces eunuques minifires, ce que
Pline difoit à Trajan, des affranchis , qui avoient
été fi puiffans fons les empereurs Claude & Néron î
fois proecipuum.. ejfe indicium non magtii principes
magnos libertos. ' . : ^ , '
• Un affranchi puiffant fuppofe un prince faible»
Cependant Alexandre ne l’étoit pas..
NABIS , {H ijl anc.) tyran de Sparte, odieux
aux citoyens par fes extorfions & fes violences, '
aux étrangers par fes infidélités. On raconte fur
le .premier article des traits qui paroiffent fabuleux,
quoique rapportés par Polybe. M. de Voltaire
s’eft beaucoup moqué de ce qu’il appelle ia\poupée
de Nabis ; c’eft-à-dire, de cette machine, qui repré-
fentoit Apéga , femme du tyran , & qui ernbraf-
fant d’un air affeélueux ceux qui refufoient de payer
les contributions exigées'par Nabis, leur enfonçoit
dans le corps d.s pointes de fer aiguës cachées
‘fous fes habits. M. de Voltaire ’reproche fur ce
point trop de crédulité à M. Roi lin ; & en effet,
l’expreflion d’un doute à cet égard n’eût pas .été
une irrévérence envers les anciens. Quant aux
infidélités politiques de Nabis, il les fignala fur-
tout dans la guerre de Philippe, roi de Macédoine,
contre les Romains.; il trahit tour-à-tour & les Romains
& Philippe. Celui-ci avoit mis en dépôt entre
fes mains la ville d’Argos , à condition que s il
étoit heureux dans Cette guerre , Nabis la lui remct-
troit ; que dans le cas contraire Nabis garderoit
cette yilîe pour l’empêcher de tomber au pouvoir
des Romains. Nabis commença par y exercer les
mêmes violences & les mêmes brigandages qu’à
Sparte ; il fit enfuite alliance avec les Romains
contre Philippe , mais , n’ayant pas été plus fidèle
aux Romains, ceux-ci lui déclarèrent la guerre 6c
l ’afiiégèrent dans Sparte. Il demanda la paix, 1 obtint,
la viola, & s’étant procuré quelque fuccès
par artifice, fut obligé enfin de fouferire à cette
même paix , qu’on voulut bien encore lui accorder.
L ’illuftrePhilopémen, général de la ligue achéenne,
fit aulfi la guerre à Nabis ; il fut battu fur mer;
mais il remporta fur terre, près de Sparte, une
vi&oire complète fur le tyran. Les ennemis de
celui-ci fe multiplioient ; la fourberie qu’il employoit
contre eux fe tourna enfin contre lu i, félon l’ufage :
les Etoliens, auxquels il demandoit du fecours, &
qu’il auroit aufii trahis à la première occafion,
réfolurent de le prévenir ; ils envoyèrent le fecours
demandé , mais dans l’intention de le faire fervir I
à furprendre Sparte. Alexamène, qui commsndoit |
ce fecours , s’étudia fur-tout à gagner la confiance |
du tyran; ils fortoient tous les jours enfemble j
avec leurs troupes pour les exercer fur les bords j
•de l’Euro tas. Un jour il tire Nabis à l’écart, fait
■un ligne à fes cavaliers qui s'approchent en diligence',
alors il attaque Nabis, les cavaliers l’achèvent;
il court au palais du tyran pour s’en rendre maître;
le réfie de l’entreprife ne réuffit pas, & Alexamène
y périt; mais Nabis■ avoit péri le premier , la5fiant
im nom détefié. C’étoit vers l’an 19 1 avant J. C.
NABONASSAR. ( Chronologie.) L’èrc de Nako-
-nqffar efi célèbre : nous ne; favons prefque rien
de l’hifioire de cè prince , firion qu’il.étoit roi de
Babylone, & qu’on l’appe.lloitaufiî'Belefus, quoique,.
fuivant quelques auteurs, il foit le même que le
Raladan dont il efi parlé dans Ifaïe, xxxix., & dans
lé quatrième livre des Rois , xx , ix . Quelques-
uns même çonje&urent qu’il étoit mède, & qu’il
fut élevé fur le trône par les Babyloniens,après
qu’ils eurent fecoué le joug des Mèdes.
.Le commencement du règne de ce prnee efi
une époque fort importante dans la chronologie,
parla raifon que c’étoit, félon Ptèlémée, l’époque
du commencement des obfervations aftronoiniques
des Chaldéens ; c’efi pour cela que Ptolémêè &
les autres afironomes commencent à compter les
années à 'Père de Naboriaffar.
Il réfulte des observations rapportées par Ptolé-
mée que la. première année, de cette ère efi
environ la y47e année avant Jefiis•Çlîfift , &. la
2967e de la période Julienne,
Les années de cette époque, font des années
égyptiennes de 365 jours chacune, commençant
au 2,9 février & à midi, félon le calcul des aflro-
nomes, (G . )
NA BO POLAS SAR, ( Hiß. anc. ) général des
armées de Saracns, roi des Afiyriens, fe révolta
contre lu i, & fit alliance avec Cyaxare , roi des
Mèdes; ayant réuni leurs forces, ils afîiégèrent
8c prirent Ninive, tuèrent Saracus, & partagèrent
fes dépouilles. Babylone & la Chaldée furent le
partage de Nabopolaffar; il y régna vingt & ua
ans. Le roi d’Egypte Néchao lui fit la guerre avec
avantage; plusieurs provinces fe détachèrent de
l’obéiffance de Nabopolaffar, & il ne trouva d’autre
moyen d’affermir la coüronne fur fa tête , que d y
affocier Nabuchodonofor I I , fon fils , dit le Grand.
Nabopolaffar vivoit plus de fix fiècles avant Jéfus-
Chrift. ( A . R .')
NABOTH , prophétie „ ( Hiß. facr. ) de-la ville
de Jezraël, avoit une vigne près le palais d’Achab.
Ce prince, voulant faire un jardin potager, preffa
plufieurs fois Naboth de lui vendre fa vigne
ou de la changer contre une meilleure ; mais
Naboth y très-fidèle obfervàteur de la loi , refufa
de vendre l’héritage de fes pères. Achab en
conçut tant de chagrin , qu’il fe mit au l i t , &
ne voulut prendre aucune nourriture. Jézabel ,
infiruite du fujet de ù trifieffe, le railla de fa
foibleffe , & fe chargea defui faire livrer la vigne
qu’il defiroit. Aufiî-tôt elle écrivit aux premiers
de la ville où .Naboth demeuroit, des lettres qu’elle
cacheta avec le cachet du ro i, par lefquelles elle
leur ordonnoit de publier un jeûne, de faire affeoir
Naboth entre les premiers du peuple, de gagner
de faux témoins, qui dépofaffent qu’il avoit blaï-
phémè contre Dieu , '& maudit le i c i , & de le
| condamner* à mort. Les premiers de la ville exe- I entèrent cet ordre: deux témoins déposèrent contre
Naboth , qui fut lapidé le même jour. Jézabel, en
ayant appris ta nouvelle , courut]a porter au roi
] qui partit aufiî-tôt pour prendre poffefiion de fa
î vigne ; mais je prophète Elie vint troubler fa
t joie ÿ, lui reprocha fon crime , 6t lui prédit que
I les chiens lécheroient fon fang au même lien où
! Ü avoit répandu, celui d’un-innocent. Quoique le
| refus que fait Naboth de vendre fa vigne à Achab ,
j paroi fie d’abord condamnable aux yeux de la
! chair , la foi en juge autrement. Naboiji, en refa-
fant de vendre à Achab l’héritage de fes pères,
j obéiffoità la loi qui défendoit aux Ifraélites d’aliéner
j leurs terres à perpétuité. 'Fout héritage vendu re*
! tournoit l’année du jubilé à fon premier maître ou
j à fes héritiers. Or la prétention d’Achab étoit d’ac- j quérir la vigne de Naboth fans efpérance de retrait,
I puifqu’il vouloir l’enfermer dans fon parc. La j même loi ne permettoit de vendre fon bien , que
I lorfcu’on y étoit contraint par la pauvreté : &
I Naboth y qui étoit riche & dés premiers de, la ville ,
! nç fe tro.uvoit. point dans ce cas. Il aima donc mieux