le journal de T révou x; iL a traduit en français
la vie de Sixte Quint par GrégoriaLéti.
4°. Dom Ambroife Pelletier, bénédiâin de la
congrégation dfe faint Vannes & curé: de Sénones ,
difciple de Dom Calmet, eft auteur du Nobiliaire
ou Armorial de Lorraine. Né en 17 05. Mort en
17 58;
50. Mais- le plus connu de tous les Pelletier,
grâce aux vers de Boileau, eft le* poète Pierre
Pelletier ou ch-i Pelletier. Il prit pour un éloge*
ce vers fatyrique de Boileau.
J ’ e n v i e e n é c r i v a n t le f o r t d e Pelletier.
La fatyre à Molière où fe trouve ce vers n’é-
toit pas imprimée , elle parut dans un recueil où il
y avoit des vers de Pelletiers Boileau s’étant plaint'
au libraire de ce qu’il avoit publié cette pièce
fans fon aveu, l’excufe du libraire fut que Pelletier
la lui avoit donnée à imprimer , comme
ouvrage fa it à fa louange. Un efprit fi bien fait
pouvoir encore prendre en bonne part ces autres
vers :
E t j ’ a i to u t Pelletier
R o u l é d a n s m o n o ffic e e n c o r n e t s d e p a p i e r .
Car c’eft un perfonnage ridicule qui parle.
Mais comment expliquer favorablement ce vers:
P a rm i l e s Pelletiers o n c o iq p t e d e s C o r n e i l l e s .
E t ceux-ci :
L e r e f t e au fïï p e u lu q u e c e u x d e Pelletier ,
N 'a f a i t d e c h e z S e r c y q n ’ u n f a u t c h e z l'é p ic ie r - .
E t cette contre-vérité fi annoncée :
Pelletier é c r i t m ie u -x q u ’ A b la n c o u r t n i P a t r u .
'Pelletier faifoit tous les jours un. fbnnet. Mort
en 1680.
P E L L E V É , (NrcoLAS de )(# / /? . de F r .) Le
cardinal de Pellevé,. prélat très-ligueur, 6c à ce titre
couvert de ridicule dans la fatyre Ménippée, où ott
exagère certainement fon ignorance Sc fa fottife. Il
avoit été attaché au cardinal Charles de Lorrain
e , qui lut avoit procuré en 15 53 , l’évêché d’A miens
; il eut depuis l'archevêché de Sens, & même
dans la fuite encore l'archevêché de Reims après la
mort du troifième cardinal de Lorraine ou de Guife.
François, tué à Blois en 1588. Il avoit été envoyé
en 155:9 Pour convertir PÉcoffe & ne l’avoir pas
convertie ; il avoit été envoyé aufîi avec le
cardinal de Lorraine fon protefteur, au concile de
Trente pour y défeudre les libertés de l’églife
Gallicane, & ne les avoit pas défendues, car il
convoitoit le chapeau de Cardinal que cette prévarication
lui valut en 1570. Il fut un des plus vio-
lens ennemis de Henri III & de HenriIV. Il fut un
de ces malheureux pour qui la réduétion de Paris
dt du royaume fous l’obéîffance de Henri IV fut
uae. calamité; on dit même qu’il» en mourut de
chagrin en 15*94. Un jo ur,en opinant dans le
confeil contre ce tiers parti, nommé les Politiques
, qui» s etoiar formé fur la- fin du règne de
Charles IX , ils dit qu’il falloir chaffér les plu®-
g ros, pendre & noyer les moyens., & pardon*--
ner au petit peupfe S i les deux premières parties
de cet avis étoient d’un zélé catholique, elles
n’étoient pas d’un homme d’état.
PELLICAN', £ Comrap )] fH iß . de la réformât.*)
cordelier,. puis protefrant marié. Ses oeuvres,
ont été imprimées en 7 volumes in folio ; elles
roulent fur la théologie & la controverfe. 11 eut
des demeles affez vifs avec Erafme. Il étoit né
en Alfacè en 1478 , s’étoit fait cordelier en 1494 ,
avoit été frit gardien du couvent de Bâle e»
1 5 2 2 ; avoit quitté fon cloître en 1526 , après
trente-deux ans deprofefhon.il mourut en 1556.
PELLOUTIER , (Simon ) ( Hiß. litt. mod. )
Miniftre protefiant de l’églife françoife à Berlin «►
membre diflingué de l’académie de cette v ille ,
eft connu par fon hißoire des Celtes, qui lui
donne un rang honorable parmi l'es fa-v.ans ;
comme fes moeurs parmi les gens de bien. Né à
Leipfick en 16 94 , d’une famille originaire de
Lyon. Mort en 1757.
PELOPIDA S, ( voye^ E paminondas. )
PÉLOPIDES , (les) , f. m. (B iß . grecque.) c’efî
le nom que les Grées donnèrent à la malheurcufe
famille de Pélops. Stzva Pelopis dotnus, ( Horace. )
On fait les tragiques fcènes que cette famille a
fournies fans celle au théâtre: la guerre de Thè-
bes, les noms de Tantale , de Thyefte,. d’Atrée,
d’Agamemnon, d’Egifte , de Clytemneftre & d’C -
refle, retracenr à l’efprit les plus fanglantes ca-
taftrophes. (D . J . )
PENA ! ( Jean ) ( Hiß. litt. mod. ) né à Mouf-
îiers, dans ledioeèvede Riez en Provence, profef-
feur de mathématiques au collège royal. Ramus lui
enfeigna les belles-lettres, & il lui enfeigna les
mathématiques. On a de lui une tradudton latine
de la Catoptrique d’Euclide , & une’ édition en
grec & en latin des Sphériques de Théodofe.
Mort en 1560.
P E N
P EN D A N T , f. m. (H iß . anc. & mod. j an-
neau d'oreille ; c’eft lin ornement de quelque
matière précieufe que portent les femmes. On
le fufpend à l’oreille par un trou pratiqué à cet
effet. Les pendans d3oreilles font fort Couvent enrichis
de diamans, de perles & autres pierres
précieufes.
H y a long-tems que les pendans d’oreille ont
été du goût de l’un & de l’autre fexe. Les Grecs
les Romains fe fervoient des -perles & des
pierres les plus précieufes pour parer leurs oreilles,
avec cette différence remarquéepar Iftdore, liv.
X V I I I de fes origines, ch. xxxj., que les jeu nés filles
avoient un pendant à chaque oreille, & les jeunes
garçons n’en avoient qu’à une feulement.
Les grecs notnmoient les pendans d’oreille,
fxarvpcts les Latins, maures ou Jlalngmia. Une
fervante demande à Menechme , ail. JTf./c. iij.
de lui donner de quoi acheter des boucles &
des pendans d'oreille :
Arnabo j'Mettxchme Jibi , inairreis da inilii.
Faciundas pondo duum nummum ftalagmia.
. Juvénal nous apprend auffî dans fa Satyre V I.
que les Romains nommoient encore elenchi,
les pendans d'oreille •;
Nil non permittit mulier Jibi , turpe putat nihil
Cùm vif ides gemmas collo circumdedït, & cùm
Auribus extenjis magnos commijit elenchos.
Les Grecs avoient plufieurs noms différens
pour exprimer les pendans d'oreille. Hefychius &
Julius Pollux en ont remarqué quelques-uns.
Quant à la forme , à la matière, au poids & à
l ’ouvrage , il n’y a point eu de règle certaine ,
chacun a fuivi fon génie , fes forces & fa vanité -,
& le luxe n’a pas été moins dans cette efpèce
d’ornement que dans tout ce que l’ambition & la
volqpté ont pu inventer, pour fatisfaire l’orgueil
des hommes. Nous apprenons même de quelques,
inlcriptions rapportées parGruter, qu’il y avoit
des femmes & des filles qui n’avoient d’autre
emploi que d’orner les oreilles des femmes ,
comme nous avons des coëffeufes.
Les pendans d ’oreille croient du nombre des
chofes dont les mères ornoient leurs filles , pour
paroître devant celui qui rievoit être leur inaii.
Ce foin eft dépeint par Claud en fous un des con-
iùlats d’Honorius :
At velut officiis trspidantibus ora puellce ,
Spe propiorc thori mater folertior ornât
Adveniente proco , veJlefqueÇt jingula comit
Sape manu , viridique angujlat jafpide pedus ;
Sübfiringitque comam gemmis , & colla monili
Circuit, & baccis onerat candentibus aures.
Sénèque n’a voit donc pas grand tort de dire qu’il
connoiffoit des femmes qui portoient deux & trois
patrimoines au bout de chaque oreille : Video unio-
nes , dit-il, non fngulo-s fmgulis auribus compara-
tos, jam enim exercitatoe aures oneri ferendo funt ;
junguntur inter fe , 6» infuper alii binis fuperpo-
nuntur : non fatis mulieribus tnfania viros fubje-
■ cerat, nifî bina & terna patrimonia auribus Jingulis
pependiffent.
On fa it, par le témoignage de P lin e , qu’An-
tonia, femme de Drufus, ne fe contentoit pas
de porter elle-même des pendans d ’oreille magnifiques,
mais qu’elle en mit de femblables à .une
lamproie dont elle faifoit fes délices.
Les pendans des femmes européennes ne (ont
rien en comparai fon de 'Ceux que portent les indiens
, tant hommes que femmes , qui ont la
mode de s'allonger les oreilles, & d’en augmenter
le trou en y mettan» des.pendans grands comme
des faucières:, & garnis de pierreries.
Pyrard dit que la reine de Calicut & les autres
dames de fa cour ont des oreilles qui , par le
moyen de ces ornemens -9 leur defeendent juf-
qu’aux mamelles , & même plus bas ; le préjugé
du pays eft que les .plus longues font dune grande
beauté. Elles y font des trous affez larges pour
y paffer le poing. Il n’efl pas permis aux mon-
cois , qui fdnt les gens du peuple, de les avoir
aufii longues que les naires, qui font les nobles.
Celles des premiers ne doivent pas paffer la longueur
de trois doigts. Aux Indes occidentales ,
Chriftophe Colomb nomma une certaine côte
Orega , à caufe qu’il y trouva des peuples qùi
faifoieirt dans leurs oreilles des trous affez grands
pour y paffer un oeuf.
Ils >fe font aufii percer les narines & les lèvres
pour y fufpendre des pendans ; ce qui eft pratiqué
par les Mexiquains & par d’autres navions.
( A . R . )
P EN D E R , f. m. ( Hiß. mod.) do&eur parmi les
Gentils Indiens; mais ce terme eft fur-tout affeflé
à ceux des Brachmànes.( A . R .)
PÉNESTES , f. m. pl. (H iß . grecq.) ce qu’é -
toient les ilotes à Lacédémone, les Feneßes l’é-
toient en Theffalie; on les trahoit avec la mênrfe
dureté & barbarie ; ce qui fiit auffi caufe qu’ils fe révoltèrent
très-fouvent. L’humanité des Athéniens
eut fa récompenfe , leurs efclaves les fervirent
toujours fort utilement en plus d’une rencontre,
comme à la bataille de Marathon , dans la guerre
d’Egine & au combat d’Argineufe. (D . J . )
P EN N , ( Guillaume ) ( Hiß. d’Angl. ) fife
unique du chevalier Penn,, vice-amiral d’Angleterre,
fut le fondateur &. le législateur des Quakres
en Amérique , où le gouvernement Anglois qui
lui devoit des fommes confidérables, lui donna
en 1680 pour s’acquitter, la propriété d’une province
qui de fon nom fut appellée Penfylvanie,
& où il bâtit Philadelphie. Les Quakres perfécutés
en Angleterre pour leur religion, fe réfugièrent
dans la Penfylvanie , où toutes les religions étoient
admifes & où celle des Quakres étoit la dominante.
Il vendit en 17 12 la Penfylvanie à l’Angleterre
, moyennant deux cent quatre-vingt mille
livres fterling. il mourut en Angleterre en 17 18 .
Il étoit né en 1644. Sur ce qui concerne Guillaume
Penn & les Quakres , il faut lire les quatre lettrés
où M. de Voltaire rend compte de ce qui cons
cerne cette feôe.
C e î