
des^Ribaiïdsy & qui prit le nom de prévôt de
l hôtel, fous le règne de Charles V I,
Ce fentiment ne peut fe îoutenir ; Pafquier a
prouvé que l'office du roi des Ribauds fé bornoît
a avoir foin de faire fortir des lieux que le roi'
habitoit, les perfonnes qui n’y dévoient pas relier;
tl ailleurs cet officier n’eut jamais de jurifdiétîon
proprement dite. L e prévôt de l'hôtel au contraire
e,^ eüt toujours une , & le nom feuî de prévôt
1 indique. Boutillier nous apprend que le roi des
•^i^ods fervoit à l’exécution des fentences du
prévôt des maréchaux de France., lorfque le prévôt
fut chargé de.la police des maifons où réfidoit
le roi avant la création du prévôt Kde Vhôtel ; qui
le remplaça dans fes fondions ,• comme on le
verra bientôt ; c’ei.1 donc avilir injuftement le
prévôt de l hôtel que de le confondre avec l’ancien
officier, nommé le Roi des Ribauds.
Fauchée au contraire, relève trop l’office -du
prévôt de F hôtel, lorfqu’il veut qu’il foit le même
office que celui de l’ancien comte du palais qui,
fous la fécondé race de nos rois, jugeoit les différends
des perfonnes de la fuite de la cour; le
comte du palais fut remplacé parle grand-maître
de 1 hôtel du ro i, auquel le prévôt de Phôtel fut
toujours: très-fubordonné, & l’office même n etoit,
pour ainfi dire, qu’un débris de celle du comte
du palais, que les rois de la troifième race n’eurent
garde de faire revivre.
_ Loifeau a dit que le prévôt de l'hôtel ètoit anciennement
le juge établi par le grand-maître,
pour faire fa première charge du comte du palais
qui fignifie le premier juge de la maifon dü roi;
cela n’eft pas e x a â , 'le grand-maître de l’hôtel
du roi connoifloit. d’abord avec les maîtres de
l’hôtel du ro i, des aftions civiles & criminelles
qui fe pafloient dans les maifons royale s; ce tribunal
des maîtres d’hôtel, dont le grand-maître
étoit le chef, dura fort long-temps, & ne fut
fopprimé que par l’édit de décembre 1 3 55 , qui
renvoie aux maîtres des requêtes de l’hôtel, les
caufes des officiers de la maifon du roi & allions
perfonnelles, & en défendant feulement; cet
édit n’eut ion exécution que plus de foixante ans
après , en vertu de la déclaration du 19 feptembre
1406. Depuis cette- dernière époque, il n’y eut
plus de juge dans la maifon du roi, que les maîtres
des requêtes de l’hôtel pour les actions civiles,
purement perfonnelles & en défendant.
Ces juges ne fuivoient pas le roi hors des lieux
de fa refidence. Charles V I , fur la fin de fon
régné , attacha à la fuite de la cour le prévôt des
maréchaux de France, qui étoit alors unique, pour
y exercer les mêmes fondions qu’à la fuite des
armées; mais c’étoit feulement dans les marches
& 'chevauchées, ou dans les campagnes, quand
le roi' voyageoit ou étoit à l’armée.
Enfin Charles V II ne voulant pas détourner
de leur fervice ordinaire les prévôts des maréchaux,
établit un prévôt exprès, fous le prévôt de L'hôtel ;
nous vo yons, dès 1455 , que le prévôt de Vhôtel
Jean de la Gardette, arrêta l’argentier du roi à
L y o n , le roi y étant. En 14 58 , le prévôt de
Vhôtel aflifta au procès de M. d’Alençon. En 15 7 2 ,
le roi réunit au titre de prévôt de l'hôtel celui
de grand prévôt de France, titre que portoit le
prévôt qui fervoit auprès du connétable.
( Lamare & Miraumont font entendre que cette
reunion n’eut lieu qu’en 15 7 8 , en faveur de François
Dupleflis Richelieu, qui fut pourvu, le dernier
février de cette année, de l’office de prévôt de Vhôtel;
mais M. de Th ou allure que ce fut en 15 7 0 , en
faveur de Nicolas de Baufremont, baron de Se-
necey. L ’office de grand prévôt de Vhôtel devint
beaucoup plus copftdérable ; mais il demeura toujours
fubordonné au grand-maître , relativement
à la police de la maifon du ro i, ce qui depuis
fut confirmé par le réglement, du 15. feptembre
I 574»'fot la demande dir grand-maître , le duc,
de Guife.
Les prévôts de la connétablie réclamèrent en
divers tems le titre de grand prévôt de France
qu’ils avoient porté ; mais leur réclamation fut
fans fuccès.
L e prévôt de Vhôtel prêta ferment entre les mains
du chancelier* ainfi qu’on le voit à la fin des lettres
de provifion de prévôt de Vhôtel, du 2,9 feptembre-
14 8 2 , rapportées par Miraumont.
Cet auteur, qui étoit lieutenant-civil & criminel
en la prévôté de Vhôtel, a fait un 'ouvrage
intitulé le prévôt de Vhôtel & grand prévôt de France ,
publié à Paris en 16 15 , in-8® . , dans lequel orr
trouvera non feulement beaucoup de détails historiques
fur les droits & prérogatives de cet office,
mais auffi un grand nombre d’érîirs, réglemens ,
&. arrêts à ce fujet. On a depuis publié, en 1649 ,
in'4 ° . , un autre Recueil d’arrêts & réglemens
fur la jurifdiclion de la prévôté de- l’hôtel du roi,
pour fervir de fuite ou de fécondé partie à l’ou--
vrage de Miraumont.
On peut voir dans ces écrits les variations &
accroiflemens- que cet office éprouva depuis fon-»
ét'abliflement ; je n’en ferai point l’extrait, je remarquerai
feulement, relativement à fa jurifdic-
tion, i° . que jùfqu’en 1 5 1 1 , on voit^par divers-
arrêts que les appellations fe releveient au parlement
le plus prochain des lieux où la cour fé - •
journoit ; elles furent attribuées au grand confeil,.
par édit du mois d’oètôbre 15 2 9 , à la réferve
cependant' des procès criminels, que le prévôt de
Vhôtel jugea toujours fouverainement & fans appel;
2 ° . quant au territoire de la jurifdicHon, la prévôté
de l'hôtel s'étend au-dedans de dix lieues, à
l’endroit de la perfonne du roi & de fa cour. 1
Lamare avertit que les réglemens les plus important
fur l’êtabliflement de la prévôté de L'hôtel,,
& qui font .comme le fondement de la jurifdic-
tion & des prérogatives de cè tribunal, font ceux,
de juin 15 2 2 , août 15 3 6 , 29 janvier & 24 mars.
1555» , 29 décembre 15 70 , 2.8 janvier 1.572, Sc
5 1 o&obre 15 7 6 ; maison en trouvera bien d’autres 1
dans Miraumont & dans celui qui fert de fuite , !
dont j’ai parlé ci-deflùs, & auxquels je confeille
de recourir.
Grands prévôts de Vhôtel du roi & grande prévôté
de France.
(Nicolas Hardy , fieur de la Troufle
---: .....................M 5 S.
Jean-Innocent de Montern.. 1570.
Nicolas de Beaufrem.ont, bailli de
Senecey, fous Charles IX . .1572,
Prévôts de Vhôtel & grands prévôts de France.
Capitaines de la compagnie des gardes de la
prévôté de l’hôtel du roi.
Ce font les plus anciens juges ordinaires du
royaume, établis fous Philippe i l l en 12 7 1, jnf-
qu’à Charles V I , qui leur donna le titre de pré- j
vôt dé l’hôtel du roi en 1422.
Philippe I I I . Tevenot, premier juge royal, en
1271.
Phuihtp d pe ItFt/-. |/Cyrioaftl eM Yorinee.t>
Louis X . Jean Guérin.
Philippe V. Gilles Mathery.
Charles IV . Perrot Dcvé.
Philippe V I. {Guillaume Lhermite. Arnaud Godefroy.
Henri Favôte.
Jean Paillant.
Jean Vernage.
n 1 vr f Michel Liécourt.
ares . ^Guillaume Defmârets.
Charles VI. Pierre Pelleret, premier prévôt de
l’hôtel du roi, fous Charles V I 5
e n ..............................................1422.
{Triflan Lh ermite, en............... 1435*
Jean de la Gardette , fieur de Fon-
tenelle , en . . . . . . . . . . . . 145 5.
(Guinot de Louzieres.............1475.
Yve s d’Illiers. . . ...................... 1478.
Durand Frad e t.......................1479.
Guillaume Gua......................... 1481.
Guillaume B ullio n .. . . . . . . ,1.482.
Jean Delaporte........................ 1482.
Charles VIII.
Louis X I I .
Ancelot de Vefures.............. 1483.
Antoine la Tour de Clervaux . 1494.
Jean-de Fontanet, feigneur d’Aul-
fac ................... ........... ........... 1502.
François ï cj .
f Michel de Luppe, fieur d’Ianville
I Guido de Geuffrey , fieur de Bou-
I fie re s ............. . . .................. 15 2 3 .
J Marc le Grois, vicomte delà Motte
..........« .............................1536.
Etienne des Ruaux.................1537.
g Claude Centon, fieur d 'sB ro fle s,
& François Pataut, exercèrent
cette charge en titre féparément,
fous François p remier, en 1545.
Henri I I I .
Henri I I I .
Henri IV .
Louis X I I I .
Louis X IV .
Louis X V .
François Dupleflis, feigneur de R ichelieu
, & le premier grand pre-'
' vôt de France........................l S 7%*
Le feigneur de Fontenay.. . 1590.
{Le feigneur de Bellengreville.1604. François de Raymond, fieur de
Modène. . . . . . . . . ....... y. 1621.
Georges de Mouchi, fieur d’Hoquincourt
..................... 1630.
Charles, fon fils , marquis d’Ho-
quincourt .............. .. . 1642,
{Jean de Bouchet, marquis de S ourdies
........................................1643.
Cet article efl tiré du livre fait par le fieur Le-
Louis-François de Bouchet.. . 1661./Louis, comte de Monrforeau. 1719.
J Louis de Bouchet, marquis de
I Sourches........................ ......................... »1747.
meail de la Jaijfe de Jaint- Lazare , <$* ancien officier
de S . A . R . feue Madame j en 1733.
P R ÉVÔ T , (Pie r r e -Ro b e r t \e)HiJl. litt. mod.)
chanoine de l’églife de Chartres,prédicateur dont les
oraifons funèbres ont été imprimées en 17 6 5 .Le précis
de la vie de l’auteur, placé à la tête de ce recueil
n’eft guères qu’une lifte cl es fermons & des autres
difeours facrés qu’il a prononcés. Les éloges qu’on
y prodigue félon l’ufage à l’auteur , fon panégyrique
prononcé dans l’églife de Chartres par
M. l’abbé Çheret ; tout cela , même en y joignant
le fuffrage de M. Fléchier, ne fuffira pas pour
placer M. l’abbé le Prévôt au rang de nos illuftres
orateurs, fi fes oraifons funèbres ne lui aflùrent
ce rang par elles-mf mes; elles font au nombre de
quatre, dont les fujets font le cardinal de Furfi-
temberg , M. Godet des Marais , évêque de
Chartres , le duc de B e r ry , petit-fils de Louis XIV,
enfin Louis X IV lui-même.
On trouve dans la dernière fur-tout quelques
hardiefles heureufes & convenables à la fainte
fé vérité du miniftère évangélique; mais en général
l’éloquence de M. l’abbé le Prévôt eft d’une
touche foible, il n’a point de caractère décidé , il
reflemble un peu à tout; on conçoit qu’il ait eu
quelque réputation , & l’on conçoit encore mieux
que cette réputation ne lui ait pas furvécu: fi
quelque chofe pouvoit le diftinguer corame trait
càraétériftique , ce feroitune fimplicité quelquefois
familière, qui eft un défaut dans le genre ora-;
toiré.
D d d 2