
cette conféqtience eft fort naturelle. Cependant il fut
honoré dans fa patrie , on lui conféra la dignité
de pontife; on accorda en fa faveur aux philofo-
phes, une exemption de tout impôt.
tt La doéirine de Stertinius qui ne voit que des
foux, & dans ceux qui craignent tout, & dans
ceux qui, comme Pyrrhen , ne craignent rien,
parce qu’ils ne croient rien, nousparoît bien plus
raifonnable.
E f t g e n u s u n tim
S t u lm i x , n ih ik im m e tu e n c ia t im e n t i s , u t i g n é s >
U t r u p c s f t u v io s q u e in c am p o o b f t a r e q u e r a t u r .
A l t e r u m & h u i c v a r iu m & n ih ilô f a p î e n t iu s , i g n é s
P e r m c d io s f tu v io s q u e r u e n t i s . C l a m e t a r n ic a
iM a t e r , h o n e f t a fo r o r , c um c o g n a t î s p a t e r , u x o r t .
Hic fojfa eft ingens, hic rupes maxima , fer va ;
N o n m a g i s a u d ie r i t q u àm F u f iu s e h r iu s o l im
C ù m I l io n a m e d o rm i t , C a t i e n i s m â l e d u c e n t i s ,
JMater , te appetlo , c lam a n t ib u s - .
PYRRHUS , ( Hift. anc. Hift. d’Epire. ) fils d’A chille
& de Déidamie , eut cette valeur féroce
& brutale qu’on reproche à fon père; étant .allé
fort jeune au fiège de Troyc , i l fit l’effai de fon
courage contre Eurypile , qu’il tua ; ce fut en
mémoire de cette viâoire qu’il inftitua la danfe
pyrrique, où les danfeurs étoient armés de toutes
pièces. Il entra 'le premier dans le cheval de
Lois ; & quand la ville fut au pouvoir des Grecs ,
il donna le fignal du carnage ; & dominé par
le defir d’une vengeance brutale , il maffacra
Priant au pied des autels : il immola Polixène
fur le tombeau d’Achille , ôt précipita du haut
«Tune tour le jeune Aftianax, ms d’Heâor. Tandis
que ce vainqueur fanguinaire fe livroit à la
férocité de fes penchans , des ambitieux lui enlevèrent
l'héritage de fe s aïeux ; alors roi fans
état , il fe mit à la tête d une troupe d’aventuriers
, avec lefquels il fonda un nouvel empire
dans le pays des Moloffes , qu’il chaffa de leurs
poffd&ons.
Ces nouveaux conquérans furent d’abord appel-
lés Pyrrhides 9 du nom de leur chef , & en fuite
Epirotes. Pyrrhus étant allé à Dodone pour y con-
fulter le dieu fur les dtftinées de fon nouvel empire
, enleva Lanaffe 9 petite-fille d’Hercule, dont
il eut un grand nombre de filles, qu’il donna en
mariage aux rois fes voifins ; ces alliances affermirent
les. fondemens de fa domination naiffante.
Après avoir été le meurtrier de Priam & de fa
famille, il fut fenfible au mérite d’Hélénus ,\fils
de .e e roi infortun é , à qui il fit préfent du royaume
de Chaonie ; & d'Andromaque, femme d’Hector
, qu’il avoit lui- même époufée, lorfqu’elle lui
échut en partage. Pyrrhus j< uiffoit de la plus haute
confidération chez les rois fes voifins , lorfqu’il ,
fut affafllné dans le temple de Delphes, par Oref-
*e, fils d’Agamemnon : la couronne d’Epire pafla
fucceffivemeru à fes defcegdaas, T. N. )
Pyrrhus n , defeendant d’Achille & dupremiêf
Pyrrhus , fondateur du royaume d’Epire , étoit
fils d’Eacide & de Troade ; les Epirotes fatigués
de la domination d’Eacide, qui les facrifioit dans
une guerre flérile contre les Macédoniens , fécouér
rem le joug de l’obéiffance , & le forcèrent d’aller
chercher ua afyle chez les rois fes alliés. Son
fils , encore au berceau, fut confié à des fervi-
teurs fidèles qui veillèrent fur fa vie ; le peuple
indigné de ne pouvoir affouvir fa vengeance fur
le père , detnandoit le fang do fon fils innocent mr
il fallut le dérober à fa fureur , & le conduire
en Illyrie à la cour du roi Glaucus, dont la femme
étoit, comme lu i, de la race des Eacides; Glaucus
attendri par les careffes enfantines , & fur-tout
par le malheur de ce prince innocent , brava les
menaces de Caffandre qui , à la tête d’une armée
, demandoit qu’on lui livrât cette tendre
viâime pour l’immoler ; & pour avoir un titre'
plus facré de le protéger, il crut devoir l’adopter.
Les Epirotes, admirateurs des fentimens affectueux
d’un étranger envers un prince né du fanj*
de leurs rois , éprouvèrent les remords d’en être
les perfécuteurs ; ils paffèrent de la fureur à la-
compaffion. Quoiqu’il n’eût encore que douze
ans , ils follicitèrent & obtinrent fon retour pour
le placer fur le trône de fes ancêtres ;. on lui-
donna des tuteurs pour gouverner fous fon nom 9
jufqu’à ce qu’il eût atteint l’âge de diriger lui-
même les rênes de l’èmpîre. Dès' qu’il put fou-
tenir les fatigues de la guerre , il manifefta fon
génie véritablement né pour la gloire des armes \
quoiqu’il fixât fur lui l’admiration, quoique fes
traits fùffent impofans, il ne put réuffir à fe faire
aimer : il avoit dans la phyfionomie quelque chofe
de fier & d’iafultant, qui infpiroit plutôt la crainte-
que l’amour ^ fes fujets indociles fe révoltèrent, 8c
il fut obligé de mendier un afyle chez Démé-:
trius, fils d’Antigone, qui avoit époufè fa feeur;
il fe fignala dans les guerres que le prince fon
protefteur eut à foutenir contre le roi d’Egypte*
Lorfque le retour de la paix eut rendu fon cou--
rage inutile, il fut donné en ôtage à Ptolémée,
dont il devint bientôt le favori;,il réufïit à plâ'ire
à la reine Bérénice , qui lui donna en mariage fa
fille Antigone, qu’elle avoit eue de Philippe avant
d’être unie à Ptolémée.
Cette alliance lui fournit les moyens de rentrer
dâns l’Epire , à la tête dune armée ; il fut obligé
de partager le trône avec l’ufurpateur Néoptole—
me , dont il fe défit quelque tems après. Dès
qu’il fut poffefleur fans partage de fes états , il
devint le proteâeur des rois qui l’avoient proté-,
gé ; il porta le feu de l'a guerre dans l’Italie ^
où une victoire qu’il remporta , lui promettoit de
grandes conquêtes. La nouvelle que Démétrius étoit
mourant, lui fit tourner fes armes contre la Macédoine
;m d s le rétabliffement de la famé de Démé*
trius le força de s’en éloigner. Quelque tems après
il fut plus heureux* il fe rendit maître de ce royaurj
me , qu’il partagea avec Lyfxrtiachus ; mais le«
Macédoniens préférant la domination de fon collègue
, l’obligèrent de renoncer aux droits de fes
Victoires. ■ # !
Une guerre plus mémorable ouvrit un vafte
champ à fes inclinations belliqueufes ; les Taren-
tins & les Lucaniens opprimés par les Romains,
l’appellèrent à leur fecours ; l’amour de la gloire,
ou peut-être l’efpoir d’envahir Fïtalie , le fit céder
à leurs folli citations : l’exemple d’Alexandre,
qui avoit porté fes armes triomphantes aux extré-
1 mités de l’Orient , celui de fon oncle qui avoit
1 protégé ces mêmes îaremins contre les Brutiens,
allumoit dans fon coeur l’ambition des conquêtes ;
il laiffa le gouvernement de fes états'à fon fils
aîné, & fe fit fuivre des deux autres pour adoucir
l’ennui d’une fi longue expédition. Il débarqua
à Tafente , où le conful Lévinus , informé de (on
arrivée, s’avança vers Héraclée, où les deux armées
rivales difputèrent long-tems laviéloire., dont
Pyrrhus fut redevable à fes éléphans, qui jettèrent
la terreur parmi les Romains qui n’avoient aucune
idée de ces animaux. Cette viétoire fut pltas glo-
rieufe qu’utile à Pyrrhus qui l’acheta par le facrifice
de l’élite de fês .troupes ; c’eft ce qui lui fit dire :
fi je gagne eneoré une pareille v iâ o ire , je m’en
retournerai fans faite en Epire : il eft vrai que
les Locriens fe déclarèrent pour lui , êc le mirent
en état de foutenir la guerre. L’eftime que les
Romains lui infpirérent, lui fit fouhaiter de les avoir
pour amis ; il fit demander la paix par Cinéas ,
à qui le fénat répondit que le peuple Romain
n’écouteroit fes propofitions que lorfqu’il feroit
forti de l’Italie. Cinéas de retour auprès de fon
maître , lui dit : Rome m’a paru un temple , &
le fénat une afiemblée de rois.
Fabricius fut envoyé auprès de Pyrrhus pour
traiter de la rançon des prifonniers , qui furent
renvoyés gratuitement , afin que les Romains ,
après avoir éprouvé fa v aleur, euflent des témoignages
de fa.magnificence. Le monarque enchanté
de la fimplicité héroïque de Fabricius , lui promit
les premières dignités, s’il vouloit s’attacher à lu i;
mais ce Romain défintéreffé ne fuceomba point
à l’éclat de fes promeffes , aimant mieux commander
à ceux qui difpofoient de la fortune, que
d’être grand lui-même.
Les témoignages réciproques d’eftime que. fe
donnoient ces généreux ennemis , ne purent les
déterminer à la paix : on en vint à une fécondé
bataille , dont Févénement fut le même que le premier.
Pyrrhus affoibli par fes propres vi&oires ,
eût été obligé de quitter avec honte l’Italie , fi
les Siciliens ne lui eufient fourni un prétexte honnête
de s’en éloigner. Ces infulaires opprimés
par les Carthaginois , Kappellèrent pour brifer
leur jo u g ; il pafta en Sicile, après avoir mis de
fortes garnifons dans les villes de lTtalie dont il
's’étoit emparé; il gagna fur les Carthaginois deux
batailles qui le mirent en pofleffion d’E rix & de
plufieiirs places importantes.. Ce prince qui fa-
voit vaincre , n’avoit paS le don de fe faire aimer
: devenu odieux à fes nouveaux fujets , il
fut obligé d’abandonner fes conquêtes & de retourner
en Italie. Sa flotte fut battue dans fon paf-
fage par les Carthaginois ; il trouva le moyen d’en
équiper une nouvelle avec For qu’il enleva du
temple de Profèrpine ; & ce fut à ce larcin
facrilège que les fuperftitieux attribuèrent tous fes
défaftres. Une viéloire complette que remporta fur
lui Curius Dentatus , l’obligea de fe retirer en
Epire , où il demanda du lecours à Antigone
roi de Macédoine , dont il effuya un refus. Pyr~
rhus pour's’en venger, fait une invafion dans la
Macédoine , uniquement pour y faire un riche bu-,
tin-; fes faccès furpaffèrent fon efpérance, il fc
rendit mâître d’un royaume qu’il ne vouloit que
piller.
Une fi riche conquête lui fait naître l’ambition
d’aflùjertir la Grèce &. l’Afie ; par-tout vainqueur *
il ne lili manquoit que le talent de conferver fes
conquêtes. Un prince qui avoit humilié Rome &
Carthage , parut redoutable à la liberté de la Grèce
; là confternation fut générale lorfqn’on vit font
armée devant Sparte ; les femmes fe chargèrent
de défendre la patrie, & donnèrent l’exemple de
l’intrépidité la plus héroïque. Ptolémée , fils de
Pyrrhus , brave jufqùa la témérité , pouffe fon
cheval jufqu’au milieu de la v ille , où il fuceomba
fous le nombre : fon père voyant fon corps, s’écria
: il eft mort plus tard que je n’avois prévu ÿ
les téméraires ne doivent pas vivre fi long-tems,
La réfiftance des Spartiates l’obligea de lever le
fiège pour marcher contre Argos , où Antigone
s’etoit enfermé. Cette ville fut le terme de fa vie.
Tandis qu’avec une valeur impétueufe il perce
les plus épais bataillons , il eft tpè d’un coup de
pierre lancée par une femme du haut des murs.
Sa tête fut apportée à Antigone qui, modéré dan»
la viétoire , rendit fon corps à fes enfans pour
le dépoler dans le tombeau de fes ancêtres. Ce
vainqueur généreux renvoya en Epire Hélénus
qui, prilbnnier dans le combat, s’étoir rendu à ïa
diferétion. ( T. N . )
P YTH ÂGO R E , ( Hift. anc. ) ancien & illuftre
philofophe , chef & fondateur de la feéle Italique,
laquelle fut ainfi appellée, parce que c’eft dans cette
partie de Fltalie , connue fous le nom de Grande-
Grèce , qu’elle a été fondée par Pythagore.
Ce philofophe é toit de Sa n a o s fils cFtin fculp-
teur, ainfi que Socrate. Son père fe nonrmoit Mné-
iârque. Pythagore Fut difciple de Pliéréade qu’on;
met au nombre des fépt fages. Après la mort de
ce maître, ce fût par lui-même qu'il voulut s’rnf-
truire ; il voyagea; ce fut vers l’an 564 avant
J. C . Les prêtres d’Egypte l ’initièrent à leurs
myftêres; les mages de Chaldée lui communiquèrent
leurs fciences, les fages de Crète leurs lumières
; il reporta dans Samos, tout ce que les